La relative désaffection qui touche certaines destinations – africaines ou arabo-musulmanes – trouve sa source dans une peur parfaitement irrationnelle et une mauvaise information, rappelle Fabrice DEL TAGLIA, Directeur Général de Nomade Aventure. Il nous explique pourquoi.
Depuis quelques semaines, entre l’assassinat d’un français en Algérie et l’épidémie de fièvre Ebola qui continue de progresser, une partie du monde pourrait sembler moins propice au tourisme. En ressentez-vous les conséquences pour votre activité ?
Avant de parler business, pensons d’abord aux vraies victimes. En comparaison, nos déconvenues commerciales ou nos frustrations de voyageurs n’ont aucune importance. Mais il existe d’autres victimes collatérales de ces situations : les populations qui vivent du tourisme dans des pays frappés actuellement par une relative désaffection tout à fait injustifiée.
Prenons chacune des menaces ressenties. La menace terroriste tout d’abord, dans les pays arabo-musulmans. L’estimez-vous nulle ?
Personne n’oserait le prétendre à 100 %, mais elle demeure extrêmement faible. L’assassinat d’un français en Algérie fin septembre s’est produit, rappelons-le, dans une région qui était déjà déconseillée aux touristes français et où nous n’allions plus depuis longtemps. Mais la recommandation faite dans la foulée aux touristes se rendant dans de nombreux pays, par le Ministère des Affaires Etrangères (MAE), de « renforcer leur vigilance », a été sur-interprétée : aucune des cartes de l’onglet « Sécurité » du site du MAE n’avait pourtant été modifiée, aucune zone n’était devenue subitement déconseillée. La vigilance est toujours souhaitable, elle n’empêche nullement de voyager, encore moins d’ailleurs avec une agence de voyage sérieuse. Depuis, d’ailleurs, le MAE a retiré cet avertissement de toutes les fiches pays : les medias se sont-ils fait l’écho de cette apparente « détente » ? Non : l’angoisse est tellement plus vendeuse…
En résumé, donc, vous conseillez d’aller dans ces pays ?
Bien sûr, si vous aviez envie d’y aller, vous n’avez aucune raison de changer d’avis ! La Jordanie, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, etc., en tout cas dans les régions où nous proposons des voyages, ne sont pas moins sûrs qu’avant. La qualité de l’accueil dans ces pays, le souci de la satisfaction des voyageurs qui les caractérisent, la parfaite maîtrise des itinéraires, etc., et enfin les mesures prises par chacun des pays pour renforcer encore leur sécurité : tout devrait concourir à envisager sereinement ces destinations extraordinaires. Et une fois de plus, je renvoie les internautes à la lecture des « conseils aux voyageurs » de ces pays, et en particulier à l’examen de leur carte : aucun n’est déconseillé, en tout cas là où nous allons.
Dans les pays non touchés par la fièvre Ebola, le risque de la contracter n’est pas seulement faible, il n’est pas seulement infime, il est nul. NUL. 0 %. Pas 0,001 %, 0 %.
Parlons de l’autre menace actuelle : Ebola. Quel impact a-t-elle ?
Bien sûr, nous avons suspendu, il y a déjà plusieurs mois, nos voyages en Guinée – et nous n’en avons jamais proposé en Sierra Leone et au Liberia. Mais beaucoup d’autres destinations africaines souffrent d’une relative désaffection liée à la crainte de la fièvre Ebola : c’est fou !
© D. Faggianelli/Nomade Aventure
Pourquoi trouvez-vous cela étonnant ?
C’est encore plus incroyablement irrationnel que pour le risque terroriste : dans les pays non touchés par la fièvre Ebola, le risque de la contracter n’est pas seulement faible, il n’est pas seulement infime, il est nul. NUL. 0 %. Pas 0,001 %, 0 %. Même dans les pays voisins. Là aussi, il suffit de vérifier sur le site web du MAE ou celui que le Ministère de la Santé consacre au sujet. Une maladie, soit elle est présente, et ça se sait très vite – la crainte est telle qu’à la moindre fièvre, un peu partout et y compris en France, on a tendance à soupçonner Ebola -, soit elle ne l’est pas. La fièvre Ebola ne se déplace pas dans les airs au gré du vent : compte tenu du mode de transmission, concrètement seuls les proches des malades et les personnels soignants peuvent la contracter, et donc exclusivement dans les trois pays en proie à l’épidémie.
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Et ça ne dépend pas des pays ?
Les destinations d’Afrique de l’Est ou d’Afrique Australe ont largement communiqué sur leur éloignement d’avec les pays touchés par Ebola : et c’est vrai que Paris est plus près de la Guinée que ne le sont Arusha (Tanzanie), Nairobi (Kenya), Maun (Botswana) ou Le Cap (Afrique du Sud), et de surcroît il y a beaucoup plus de liaisons aériennes. De surcroît ces pays ont mis en place des contrôles draconiens à l’entrée sur leur territoire – voire ont interdit d’entrée les personnes en provenance de pays touchés. Mais je vais plus loin : il n’y aucune raison aujourd’hui de ne pas se rendre au Burkina Faso, au Sénégal, ou en Côte d’Ivoire, voisins de la Guinée, puisque, je le répète, il n’y a aucun cas de fièvre Ebola ! Aucun. Personnellement j’irais sans aucune réticence, y compris avec ma famille.
Source : Ambassade de Franceà Conakry – Cliquez sur l’image pour l’ouvrir en grand dans une autre fenêtre
D’accord, mais si je m’inscris aujourd’hui pour un départ dans 3 mois dans un pays non touché, et que dans l’intervalle l’épidémie s’y étend ?
Eh bien je m’engage à vous proposer l’annulation de votre voyage et à vous rembourser à 100 %, sans frais. Et cela même s’il ne devait y avoir qu’un cas. Il n’est pas question de jouer avec la sécurité ou même avec la tranquillité d’esprit de nos clients : mais au contraire de ne pas voir cette tranquillité bêtement perturbée par une mauvaise information.
En somme, vous appelez toutes les personnes envisageant de voyager de ne pas céder à la psychose et à regarder les faits ?
C’est exactement cela. J’en appelle à la raison, et à ne pas abandonner des projets de voyages dans des pays qui ne risquent rien, ou pas davantage qu’avant.
N’hésitez pas à réagir aux propos de Fabrice DEL TAGLIA, Directeur Général de Nomade Aventure.
© Z. Gluc/Nomade Aventure
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.