Laurence Fleury a mis pendant la saison estivale 2010 sa carrière de journaliste entre parenthèses pour devenir aide-gardien dans un refuge des Pyrénées. Loin d’elle l’idée d’écrire un livre sur son expérience, elle y allait pour travaille et gagner sa vie. Mais ce sont les circonstances là-haut qui l’ont poussée à écrire, pour tenir le coup; comme un exutoire.
Dans son ouvrage, Une saison en refuge, elle revient sur son expérience à la manière d’un carnet de voyage et permet aux lecteurs de vivre le métier de l’intérieur. Pour ne pas froisser les gens évoqués dans le livre, le refuge comme les noms des personnages ont été modifiés.
Qu’est-ce qui te plaisait dans l’idée de devenir aide-gardien dans un refuge ?
J’ai toujours eu envie de m’y essayer, car je fréquentais les refuges depuis de nombreuses années, et je trouvais sympa le fait de rester en montagne toute une saison, loin de la ville. Une manière d’être un peu plus au contact avec la nature et les éléments. C’est ce que je pensais, avant de tenter l’expérience.
Tu as finalement très vite déchanté. Explique nous pourquoi ?
J’ai déchanté parce que je suis mal tombée. Ce n’est pas tant le métier qui m’a déplu, même si je ne m’attendais pas à un rythme aussi effréné. Mais c’est la relation avec la gardienne en chef, essentiellement, qui m’a minée toute la saison. Il n’y avait pas de communication, aucune complicité. On était aux ordres et c’est tout. Je n’avais jamais le temps de discuter avec les clients sympas (car il y en a quand même ! Malgré ce que je raconte dans le livre.) Sur 10 personnes, s’il y a un pénible, c’est de lui qu’on se souvient, et c’est ces gens là dont j’ai parlé dans l’ouvrage.
Le boulot est si dur que ça ?
Oui le boulot est difficile, parce qu’intense. On n’a pas le temps de souffler en haute saison. Les petits déjeuners, le ménage, qui prend des heures, la corvée de chiottes, ce sont des choses très désagréables que je faisais vraiment à contre cœur. Je ne m’épanouissais pas dans tout ça. Et le peu de moments qui auraient pu rattraper ces moment difficiles, l’échange avec les clients sympas, ou une bonne ambiance avec l’équipe de gardiens, n’existait pas. Du coup c’était une contrainte permanente, du matin au soir.
Le récit ne se déroule pas au refuge de Camporells illustré sur la photo mais dans un refuge dont l’anonymat a été gardé ; Laurence Fleury l’appelle le refuge de la Voie Normale.
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Fort de ton expérience, Quelles sont les principales compétences requises pour devenir aide-gardien ?
Il faut être réactif, dynamique et surtout endurant ! Mais je crois que la qualité première pour faire ce métier, c’est aimer les gens. Et la gardienne en chef ne les aimait pas.
Son caractère a fini par déteindre sur moi. Je devenais presque comme elle au final; tous les gens étaient susceptibles d’être pénibles, a priori. Et du coup, on ne peut pas être aimable avec eux.
S’il y avait un message à faire passer aux montagnards, randonneurs, alpinistes et autres usagers des refuges, ça serait lequel ?
Il faudrait qu’ils se rendent compte de la difficulté du métier, debout du matin au soir à faire le ménage, les repas, les servir… Et qu’ils soient un peu plus respectueux des lieux, et du travail que l’on accomplit pour eux. Il y en a pour qui tout est dû parce qu’ils paient. Et bien non, ça ne devrait pas être comme ça. On est en altitude, avec toutes les difficulté que ça représente, le manque d’eau essentiellement. On ne peut pas leur offrir la même prestation qu’en bas dans un gîte de bord de route. Et ils ont tendance à l’oublier facilement.
Avec du recul, qu’as-tu appris de cette expérience ?
J’ai surtout appris que je n’étais pas faite pour cela, que j’avais un métier que j’adore et que je ne pouvais pas en changer. Je suis journaliste au plus profond de mes tripes, et changer de profession serait me renier, renoncer à ce que j’aime faire le plus : raconter des histoires, témoigner. Je suis indépendante, pigiste, et c’est parfois difficile d’en vivre. Je n’avais pas de pige au moment où j’ai choisi de faire cette expérience d’aide gardienne. Peut-être que l’idée de changer de métier à ce moment là m’a effleuré l’esprit. Mais je me suis vite rendue compte qu’il est trop important d’aimer ce qu’on fait pour s’épanouir. Même si parfois c’est difficile.
Y a t-il une petite chance que tu redémarres une nouvelle saison d’aide-gardien au refuge de la voie normale ou ailleurs ?
Non absolument pas. Je ne remettrai pas le tablier ! En revanche j’aime faire des reportages en montagne et dans les refuges. J’ai d’autres projets de sujets autour de ça. Et j’espère les mener à bien.
Bibliographie
- Octavie aux éditions S. Berdugo (2005)
- Une saison en refuge aux éditions Gypaete (juin 2012) – Lire la chronique sur I-Trekkings
Site internet : www.laurence-fleury.fr
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.