Message Anti-ours : Sur une route dans les Pyrénées : "BERGERS A VOS FUSILS – NON A L’OURS" |
Après la crise des banlieues de 2005 et les images d’émeutes qui ont fait le tour de la Terre, nous avons droit à la crise de l’élevage dans les Pyrénées et son lot d’articles anti-ours, soutenue par les élus en écharpe. Quand la montagne brûle…
L’omniprésence des anti-ours dans les médias donne des ailes aux lobbies ultra-pastoraux. De menaces en saccages, de battues d’effarouchement en expéditions punitives armées, ces milices, soutenues par des élus locaux (grévistes de la faim ou non) se sentent intouchables et n’hésitent même plus à convoquer la presse pour garder un film souvenir de leurs exactions…
Cédant à la mode des adolescents qui se filment en tabassant leurs petits camarades, mais moins bien équipés qu’eux, les anti-ours n’ont d’autre choix que de faire venir la télé, qui pourra diffuser leurs violents exploits entre deux drames sentimentaux à base de brebis dévorées, reportages qui tireraient les larmes à toute bonne ménagère de moins de cinquante ans…
Mais pourquoi une telle haine de la faune sauvage quand on a décidé de vivre en montagne ? Pourquoi refuser la cohabitation ? Essayons de trouver quelques réponses…
Qui a peur du grand méchant ours ?
A n’en point douter, la peur de l’ours fait des ravages. Mais c’est souvent la méconnaissance de l’animal et l’influence néfaste des médias qui amplifient cette peur irraisonnée, cette phobie de "la bête sauvage".
Craindre l’ours pour soit même, c’est évidemment craindre l’ours pour son troupeau. Mais les bergers et les éleveurs ne sont pas les seuls concernés : certains randonneurs avouent ne plus oser se balader de peur de tomber sur un ours !
Evidemment, toute personne connaissant un minimum les ours et les conduites à tenir en cas de rencontre avec l’animal trouveraient plutôt que c’est une chance de croiser un ours… Malheureusement, les médias préfèrent surfer sur la crainte de l’ours plutôt que de tenter de rationaliser cette peur ; à croire que l’info scandale est plus vendeuse que l’info impartiale…
Dans d’autres régions de France où l’ours n’est pas présent, les randonneurs craignent les rencontres avec les sangliers. Faut-il pour autant exterminer les sangliers ou est-il préférable d’apprendre à gérer ses angoisses et à partager la forêt ? La question est posée !
Pyrénées sauvages ou Pyrénées pastorales : pour les anti-ours, il faut choisir !
« Nous sommes dans une impasse, la cohabitation (avec les prédateurs) est impossible et les effets collatéraux de leur présence seront dévastateurs dans les vingt ans à venir », a affirmé Jean-Marc Guigue, président de la FDSEA de Savoie.
Au risque de passer pour un écolo-extrêmiste comme aimera probablement me qualifier un célèbre rapporteur local (qu’on peut également appeler commère par chez nous), je me permets quelques réflexions…
On sait que les réintroductions de 1996-1997 ont été un succès sur le plan biologique. L’ours slovène, quand il n’est pas traqué et qu’on ne lui tire pas dessus, s’adapte parfaitement dans les Pyrénées. Alors au fond, n’est-ce pas l’éleveur ultra-pastoral qui n’est pas adapté aux Pyrénées ?
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Quant à la phrase de Jean-Louis Cazaubon, président de la chambre d’agriculture de Midi-Pyrénées, qui affirme qu’« Il ne s’agit pas d’éradiquer telle ou telle espèce mais de préserver un équilibre car les prédateurs qui mettent en danger l’agropastoralisme, n’ont, eux, pas de prédateurs », elle a de quoi faire sourire. Avec 10 millions d’ovins en France pour une petite vingtaine d’ours, à combien est donc estimé le nombre d’ours raisonnable pour qu’il ne mette pas en péril l’élevage français ?
Et les attaques ?
Nous n’avons jamais dit que l’ours était un nounours. Bien qu’il se nourrisse à 80% de végétaux, l’ours reste un animal opportuniste qui peut attaquer un troupeau pour manger.
En Slovénie, une étude réalisée par les étudiants de l’ESITPA en 2006 (*) montre que 60% des éleveurs ayant subit des dommages sur leurs troupeaux ont modifié leurs techniques de travail, en mettant en place des clôtures électriques et des chiens de protection. En France, alors que le plan ours prévoit un budget important pour l’incitation à la mise en place des moyens de protection (certains financés à 100%), les éleveurs anti-ours les refusent. Et comme par hasard, Franska s’attaquait à des troupeaux non protégés !
Pourquoi refuser les moyens de protection ?
Accepter les moyens de protection, c’est pour les ultra-pastoraux accepter l’ours et surtout, accepter de modifier les méthodes de travail.
Et le rôle du pastoralisme dans l’entretien des paysages ?
Il est réel lorsque les troupeaux sont conduits par un berger. Les moutons entretiennent le milieu naturel en empêchant la forêt de gagner du terrain sur les zones de pâturages. Cependant, lorsque de gros troupeaux divaguent sans surveillance et restent longtemps au même endroit, ce rôle n’existe plus et la présence des moutons est même néfaste, à cause du piétinement et de l’appauvrissement des sols dû aux déjections.
La préservation de l’ours dans les Pyrénées, ça coûte cher au contribuable ?
C’est ce qu’essayent de faire croire les anti-ours. A force d’insister, Jean-Pierre Pernaud va sûrement bientôt nous proposer un "Combien ça coûte ?" sur ce thème. Pourtant, il ne faut pas se laisser berner ! Bien sûr, les réintroductions ont un coût. Par contre, il faut savoir qu’une grande partie du budget du plan ours n’est pas versé pour les associations de protection de l’ours, mais pour le maintien du pastoralisme. La filière est en crise, sous perfusion depuis déjà longtemps. Bien sûr, aucune association de protection de la nature n’y est opposée, puisque ces compensations financières devaient permettre une meilleure acceptation de l’ours par les éleveurs. Pourtant, le discours actuel de l’ADDIP, de l’ASPAP et des autres mouvances ultra-pastorales essaye de faire croire aux contribuables que l’ours est un gouffre.
Dans son communiqué à Nicolas Sarkozy, l’ADDIP affirme que "Comme ses prédécesseurs, la nouvelle Secrétaire d’Etat semble incapable d’échapper à l’influence désastreuse de cette poignée d’associations, complètement désavouées par le fiasco écologique, humain, social et financier de 10 ans de cohabitation manquée. Parce qu’elles en portent la responsabilité, l’Etat ne doit plus leur concéder le moindre rôle dans le nouveau volet de discussions qui s’ouvre aujourd’hui".
Essayer d’évincer les associations de protection du dialogue avec le ministère sur le dossier ours est leur nouvelle méthode. Pourtant, eux seuls sont responsables de ce refus de la cohabitation. N’est-ce pas Marie-Lise Broueilh qui a récemment déclaré qu’elle mettrait le feu à la montagne en cas de nouvelles réintroductions ? N’est-ce pas la position bornée de quelques extrémistes qui ne rêvent que d’une montagne peuplée de moutons ?
Peut-être est-il temps d’interdire les zones à ours aux éleveurs qui ne mettent pas en place les mesures de protection. Peut-être est-il temps de ne plus dépenser d’argent public pour rembourser les pertes aux éleveurs qui ne respectent pas les règles. Peut-être est-il temps de condamner les personnes qui participent à des battues illégales. Peut-être est-il temps de mettre en prison les tueurs d’ours…
Lire aussi sur la buvette des alpages : L’ADDIP demande audience à Nicolas Sarkozy
Christophe CORET
Président de l’association AVES FRANCE
65 rue des bons enfants
76000 ROUEN
Tél. : 02.76.00.82.68 – 06.28.08.23.46
contact@aves.asso.fr
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.