Pendant 3 jours, j’ai réalisé ma première itinérance à ski de randonnée nordique avec pulka dans le Vercors avec Grand Angle, spécialiste des randonnées dans les Alpes, en particulier le Vercors dont ils sont originaires. Ils vont aussi un peu partout en Europe, notamment en Laponie, Autriche et Allemagne. Récit.
Préparation et essai du matériel pour les 3 jours de ski de randonnée dans le Vercors
20 février 2020. J’arrive en voiture au gîte Les Liottards situé à quelques kilomètres du Col du Rousset, l’une des portes d’entrée pour explorer le massif du Vercors. Nous sommes à un peu moins de 1000 m d’altitude. Toutes les pairies alentours ont l’herbe aplatie par la neige qui a fondu ces dernières semaines. L’accueil de Jean-Louis est rustique mais sympa à l’image de son gîte.
Je fais la connaissance des autres membres du groupe et de Johann, biathlète français qui nous servira d’accompagnateur pour ces 3 jours d’itinérance à ski pulka dans le Vercors.
Tout le monde a déjà récupéré son équipement de ski de randonnée nordique : ses skis, ses peaux et ses chaussures aux magasins de location du col du Rousset. On prend donc la direction du parking de la Beure pour tester le matériel et faire nos premiers essais en tractant une pulka avant de partir à l’aventure. J’avais déjà pour ma part tracté une pulka en raquettes à neige dans le Vercors. J’en gardais un excellent souvenir…
J1 : Col du Rousset – Refuge de Pré Grandu
+ 380 m/ – 400 m 14,6 kmJour 1, 8h30, Parking de Beure (1390 m). Nous chargeons les pulkas et partons à l’aventure. Il fait gris, venteux et plutôt froid. Ce n’est pourtant pas le beau temps que nous avait promis Météo France.
Nous disposons d’une pulka pour deux personnes. Inutile d’avoir chacun sa pulka puisque nous ne bivouaquons pas. Chaque pulka transporte nos affaires de rechange, sac de couchage, de la nourriture et quelques affaires de sécurité. J'ai d'ailleurs profité de ces 3 jours pour tester la doudoune Millet K Synth’x Down Hoodie.
Engoncé dans nos Gore-Tex, nous avançons face au vent. Nous quittons les remontées mécaniques pour nous enfoncer dans le massif du Vercors. Un peu après le passage du pas des Econdus (1546 m), la météo s’améliore nettement : le vent diminue et le ciel bleu s’installe peu à peu. Si c’est toujours plus agréable l’itinérance sous le soleil, ça m’inquiète un peu car il n’y a pas beaucoup de neige cette saison.
On pénètre dans la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux du Vercors, partie intégrante du Parc Naturel Régional du Vercors et on contourne une zone de quiétude hivernale pour le Tétras-Lyre. Il est très important de ne pas déranger l’espèce l’hiver car elle s’abrite sous la neige pour se protéger du froid et des prédateurs tout en économisant son énergie. La déranger, c’est mettre sa vie en danger.
On pique-nique sur des aiguilles de pin aux pieds de quelques conifères puis on se remet en route. Certains gardent la pulka qu’il tirait le matin, d’autres passent la main pour faire partager ce plaisir à d’autres. Avant d’atteindre la cabane de Pré Peyret, on bifurque vers le nord pour rejoindre le GR91 que l’on quitte assez vite pour suivre une sente qui s’enfonce au milieu des conifères.
La conduite de la pulka n’est pas trop compliquée. Il faut éviter les à-coups en la tractant. Sur le plat, c’est easy. A la montée, ça dépend du degré de pente mais pour cette première journée, c’est une mise en jambe assez facile. A la descente, ça peut se compliquer aussi selon le degré de pente et la qualité de la neige.
Ça fait un moment qu’on a quitté nos vestes Gore-Tex. Le sous-vêtement technique et un tour de cou suffisent amplement pour beaucoup d’entre-nous.
On atteint la cabane de Gerland (1501 m). Il ne reste plus qu’à remonter la route forestière de Rachier pour atteindre le refuge de Pré Grandu. Cette ancienne cabane de la résistance d'un confort rustique mais suffisant appartient à l'ONF. Elle est non gardée et il est impératif de réserver pour avoir la clé et y dormir. Sa capacité est de 17 personnes.
La journée n’est pas terminée. Nous vidons les pulkas, faisons sécher les peaux à l’intérieur, partons récupérer de la neige pour la faire fondre sur le gaz car la cabane n’a pas d’eau et la fontaine située à 200 m sur la carte IGN ne coule pas, préparons le repas tout en prenant l’apéro. La soirée est super sympa…
J2 : Refuge de Pré Grandu – Bergerie des Chaumailloux
+ 528 m/ – 300 m 15,8 kmComment soutenir I-Trekkings ? En partageant cet article par exemple ou en effectuant vos achats chez nos partenaires (Merci de ne pas cliquer pour cliquer. N'achetez que si vous avez un besoin et pensez à accepter les cookies de nos partenaires dès l'arrivée sur leur site). Il y a bien d'autres façons de soutenir I-Trekkings. Pour en savoir plus, c'est par ici.
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J’ai passé une nuit épouvantable. Je n’ai quasiment pas dormi. Il n’y avait pourtant pas un ronfleur dans le dortoir. Et c’est finalement très heureux que j’ai vu le crépuscule arriver.
Après un petit-déjeuner généreux, nous rechargeons les pulkas et repartons par la route forestière de Rachier. Contrairement à hier, elle est complètement verglacée. A sa sortie, on rejoint la cabane de Gerland où on fait le plein d’eau à la source.
On bifurque ensuite en hors piste en prenant la direction de la cabane de Bonnevau. Ce matin, la pente est plus sévère que la veille. C’est assez logique puis qu’on se dirige vers le Grand Veymont (2341 m). Ceux qui ne tirent pas de pulka se calent derrière un skieur qui en tire une pour l’aider à passer les pentes les plus raides en poussant la pulka à l’aide d’un bâton. C’est super efficace.
On passe à proximité de scialets, des gouffres de surface fréquents dans les massifs karstiques comme le Vercors.
Le soleil est au rendez-vous. Il fait vite doux. Comme la veille, on se retrouve vite en sous-vêtement technique. A l’approche du pas des Chattons (1828 m), la pente nous met à rude épreuve. On avance plus doucement. Johann décide de laisser deux pulkas au pied d’un conifère. On repassera plus tard les récupérer. On passe le col, ça continue à grimper derrière dans une combe qui mène à la cabane des Aiguillettes (1923 m), un petit abri de 4 places magnifiquement situé au pied de l’Aiguillette ou Petit Veymont (2120 m). On s’y arrête pour le déjeuner. On est quelques-uns à retourner chercher les deux pulkas laissées plus bas puis on revient tranquillement à la cabane.
En peu de temps, on est passé d’une ambiance de montagne forestière à une atmosphère bien plus alpine. J’adore ce contraste qu’offre le Vercors.
Il fait chaud quand on se remet en route. La neige se transforme à mesure que la journée avance et que nous perdons de l’altitude, surtout dans les faces sud sud-ouest. J’ai comme un coup de pompe qui se dessine. Voilà qui ne me surprend pas vu que je n’ai pas dormi la nuit précédente.
On rejoint la plaine de la Queyrie, son ancienne carrière romaine et son célèbre arbre taillé où je m’empresse de faire une photo souvenir du groupe, sans moi pour le coup n’ayant pas pris mon trépied. On poursuit à travers le plateau de Peyre Rouge qu’on traverse en slalomant à travers les dolines. Un coup, ça monte, un coup, ça descend. Je commence à bien fatiguer et ça n’est pas une grande surprise si dans une descente, je me vautre lamentablement. Je me fais mal aux côtes, la douleur ne me quittera pas jusqu’à la fin des 3 jours de ski de randonnée avec pulka dans le Vercors. Je finirai l’itinérance sans pulka à tracter. Verdict à mon retour : Côtes fêlées !
Le Mont Aiguille (2087 m), l’un des sommets emblématiques du Vercors, se laisse observer en toute fin de journée lorsque nous arrivons sur la bergerie des Chaumailloux (1645 m). C’est superbe. A proximité de la bergerie, on trouve aussi la cabane en bois bien connue de Chaumailloux. Elle est blindée ce soir et des randonneurs arrivés tardivement nous demanderont la permission de dormir dans la bergerie qui avait été privatisée par Grand Angle auprès de l’association des Skieurs du Mont Aiguille qui la loue à ses adhérents.
Superbe soirée encore malgré la fatigue et un dîner gargantuesque à base de fromage du Mont d’Or.
J3 : Bergerie des Chaumailloux – Col du Rousset
+ 341 m/ – 549 m 16,1 kmExcellente nuit. Je suis reposé même si j’ai encore du mal à rire avec ma côte félée. A 8h30, nous quittons la bergerie des Chaumailloux pour notre dernière journée de ski de randonnée nordique dans le Vercors.
A peine parti, nous observons des empreintes de loup dans la neige. Savoir qu’un individu s’est baladé près de Chaumailloux illumine mon visage. Je suis ravi du retour du loup dans les Alpes et ailleurs en France. Pourquoi l’Homme est-il toujours incapable de vivre avec d’autres espèces ? Sommes-nous si idiots pour en perdre notre sens de la vie ?
Nous descendons Sud Est en direction de la bergerie du Jas Neuf. Je me rends compte en écrivant ses lignes et en regardant la trace GPS que Johann nous a fait un peu naviguer pour passer devant la bâtisse. A sa décharge, comme hier, le relief est ultra vallonné. Ça monte et ça descend en permanence.
Prochaine étape, le col du Pison (1645 m). A ce stade, nous rejoignons les GR 91 et GR93 que nous remontons vers le nord.
Nous déjeunons dans le secteur de la cabane du Pré Peyret (1600 m). Au-delà, nous rejoignons les premières heures d’itinérance de la première journée. C’est dingue de constater qu’en trois jours la neige a énormément fondu. Rien de surprenant avec cette météo printanière. D’ailleurs, nous devons quitter les skis par endroit pour progresser en toute sécurité. Cela n’enlève rien à la magie du Vercors. Je pense même que ça fait partie de l’aventure. Ce massif, je l’aime, j’y reviendrai. Cette première expérience à ski de randonnée nordique avec pulka a été plus que positive. Prochaine étape : la Laponie ? Qui sait…