Dimanche 8 octobre : le départ
Nous y sommes, au jour du départ. Depuis le temps que je connais la date, elle en est presque devenue irréelle. Mais cette fois le calendrier est formel : elle est bien là. En congés depuis le vendredi soir, j’ai passé tout le week-end à finaliser le matériel : 22 kg dans le sac de voyage, et 6-7 kg dans le sac à dos. Il a fallu faire des concessions pour ne pas dépasser les 20 kg fatidiques imposés par les compagnies aériennes, et finalement je n’y suis pas arrivé tout à fait. Comme chaque accessoire, chaque vêtement a été longuement sélectionné, pesé, tout à l’intérieur de mon sac me parait indispensable et je ne sais pas supprimer les 2 kg en trop. Si la Gulfair me cause des soucis, je mettrai mes grosses chaussures de montagne aux pieds et les remplacerai dans mon sac par les chaussures de trail ultra-light que je porte actuellement, et ainsi gagnerai 2 kg (j’avais déjà fait le coup pour le Groenland…) qui me permettront de retomber en dessous de la limite des 20 kg.
Le dimanche après-midi il y a très peu de bus depuis chez moi, j’ai prévu de prendre celui de 17h36. (le suivant est à 18h16… après je loupe mon avion !). Et comme toujours, j’ai cherché à optimiser le temps, et me trouve inactif dans mon salon à attendre que les oreillers que j’ai eu la géniale idée de laver avant mon départ (comme ça ils auront un mois pour sécher !) veuillent bien finir leur cycle de lavage afin que je puisse couper l’eau et l’électricité et enfin filer à l’aéroport.
Il est 17h25, la machine m’indique le temps restant : encore 4 minutes. L’arrêt de bus est à 5 minutes de chez moi, le bus passe dans 11 minutes. Normalement ça passe à 2 minutes près, mais bon…
« Biiiip », le cycle de lavage est fini, je balance les oreillers sur le séchoir, claque les disjoncteurs de mon tableau électrique, donne le quart de tour de la vanne d’arrivée d’eau de l’appart, et c’est parti ! 22kg sur le dos + 7 kg sur l’avant, il est 17h31, je cours vers l’arrêt de bus.
17h35. En fait, chargé comme je suis, l’arrêt de bus est plutôt à 10 minutes qu’à 5… Cette fois c’est sûr, je le loupe ! C’est malin, à 2 minutes prêt… Il ne me reste plus qu’à marcher jusqu’à la gare RER. 25’ de marche avec 30 kg sur le dos, ça me permet d’imaginer ce que nos porteurs endureront pendant 6 à 8h par jour à 5000m d’altitude et plus… Sous le regard inquiet, presque apeuré des parisiens devant ce drôle de voyageur, j’enregistre un tas de sensations propres à cette ville que j’abandonnerai – avec grand plaisir – pendant plus d’un mois.
Tout se passe bien jusqu’à l’aéroport où je retrouve Gérard et Seb en pleine forme, l’avion est annoncé à l’heure, cette fois, c’est vraiment parti !
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Lundi 9 octobre : L’arrivée
Nous faisons une escale de 5h à Mascate (OMAN). Je trouve une place un peu à l’écart des employés de l’aéroport qui, partout, cirent le sol avec nonchalance, penchés sur leur machine rotative… avec les bouchons dans les oreilles, la tête calée sur mon sac à dos, je réussirai à bien compléter la nuit courte et hachée passée dans l’avion.
De nombreux trekkeurs sont présents dans l’avion pour Katmandu, et aussi quelques népalais. Le voyage se passe sans problème avec un service impeccable, ça change de Bangladesh Airlines que j’avais pris l’année d’avant et qui avait nécessité quelques 36h pour rallier Paris à Katmandu à l’aller et 55h au retour ! (avec à chaque fois une « nuit » forcée à Dhaka, capitale sans charme du Bangladesh).
Nous arrivons à Katmandu à 17h45, soit 14h à Paris. Bizarrement le Népal n’a pas un décalage horaire entier par rapport à l’heure internationale : il faut avancer sa montre de 3h45. Il fait déjà nuit lorsque nous récupérons nos bagages et franchissons les interminables contrôles douaniers réglementaires.
Janbu est là, il me « saute dessus », embrassades et présentation des 2 autres qu’il ne connaît pas encore. Cette fois l’équipe est au complet, j’ai le sentiment que plus rien ne nous arrêtera !
Nous allons à l’hôtel puis prenons notre premier repas ensemble, trinquons avec notre première bière « Everest ». Il me semble que les prix ont bien augmenté depuis l’année dernière… Avec l’accroissement du nombre de touristes au Népal tous les ans, ils auraient tort de ne pas profiter de cette manne financière. Le Népal qui est un des pays les plus pauvres du monde doit une bonne partie de ces recettes au tourisme.