Ascu Stagnu – Petra Piana

Récit de la deuxième section de notre randonnée sur le GR20, entre les refuges de Ascu Stagnu et de Petra Piana.

Focus Rando :Ascu Stagnu – Petra Piana

Jeudi 18 Juillet, Refuge de Ascu Stagnu

  • Section parcourue: Ascu Stagnu – Tighjettu – Castel di Vergio
  • Distance: 20km
  • D+: 1679m
  • D-: 876m
  • Temps indicatif – Référence Topo guide édition 2008: 10h00
  • Temps réalisé: 08h50

Nous y voilà ! C’est le Jour-J, celui du Cirque de la Solitude, cette étape dont tout le monde parle, quasiment la seule qui a le droit à son show lorsque l’on parle du GR20 dans les médias. Yann m’avouera après coup avoir été anxieux ce matin là. Pour lui comme pour les deux frères, c’est l’inconnu. Ils ne peuvent compter que sur les descriptions qu’on leur en a fait pour se préparer psychologiquement. De mon côté, j’y suis déjà passé en 2008, lorsque j’avais fait une partie du GR20–Nord avec deux amis. Je sais ce qu’il en est et j’essaie donc de les rassurer.

Après environ 1h30 d’approche et un passage en névé, nous voici à l’entrée du Cirque. Le vent souffle, tout le monde se couvre. Je montre à Yann le point de sortie, de l’autre côté d’un gouffre, face à nous. C’est vrai que c’est impressionnant.

Les premières minutes donnent le ton. Les passages abrupts équipés de chaînes se succèdent, il faut solliciter aussi bien les pieds que les mains. Nous descendons aussi efficacement que possible, c’est à dire avec une prise de risque et une perte de temps minimum. Une fois au fond du Cirque, la remontée est un peu moins raide, mais beaucoup plus fatigante. Au final, le Cirque est conforme à l’idée que je m’en étais fait quelques années plus tôt. Sa réputation d’étape la plus difficile est surfaite. Yann et les deux frères approuvent. La descente permet de souffler et de laisser les muscles se reposer avant d’attaquer la montée, effectivement très raide mais courte. Globalement il n’y a pas de difficulté particulière pour les gens un poil débrouillard et qui ne sont pas chargés de 30 kilos. Il s’agit sans doute de l’étape la plus impressionnante, mais surement pas de la plus éprouvante sur le plan physique ou technique. Au refuge de Tighjettu, nous nous renseignons auprès de la gardienne sur le dernier bulletin météo. Une conversation qui nous fera rire pendant plusieurs jours :

– Moi : « Avez-vous le dernier bulletin météo pour la journée ? »

– Elle: « C’est mauvais »

– Moi : « Ok. Vous savez à partir de quelle heure ça va se dégrader »

– Elle : « Il faut regarder les nuages »

– Moi (Intérieurement) : Sans rire ! Et quand il commencera à pleuvoir on saura que c’est au dessus de nos têtes ?

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Nous faisons le plein d’eau avant de repartir en direction de Castel di Vergio, une station de ski qui dans le Topo guide n’est pas répertoriée comme étant un refuge. L’endroit qui se trouve entre le refuge de Ciottulu di i Mori et Manganu. J’y avais fait escale en 2008, le vrai intérêt de l’endroit est qu’il permet de dormir sur un vrai matelas et d’avoir accès à des douches, à un restaurant et à une superette dignes de ces noms.

 

Ce qui est frappant sur cette deuxième étape, c’est le changement de végétation et plus généralement de topographie. Une fois passé le Cirque, le GR serpente à travers des forêts de boulots, de pins et de hêtres. Nous longeons des cours d’eau, le relief est moins accidenté, la vue est dégagée. Personnellement je préfère ce type de terrain. Le moral remonte et nous attaquons la longue côte qui nous emmène au col d’où l’on voit le refuge de Ciottulu di i Mori. Nous n’y monterons pas, car en coupant par la vallée nous pouvons gagner environ 45 minutes et récupérer le GR20 plus bas. Quelques nuages font leur apparition, mais ils ne sont pas menaçants. Nous prenons le temps de déjeuner les pieds dans l’eau. Une fois à Castel di Vergio, nous nous installons dans le dortoir avant de faire un tour par la superette. Ensuite vient l’heure tant attendue. La douche avec, summum du luxe, de l’eau chaude. Un vrai bonheur. Pour Yann et moi ce sera un nouveau repas copieux au restaurant.

Vendredi 19 Juillet, Refuge de Castel di Vergio

  • Section parcourue: Castel di Vergio – Manganu – Petra Piana
  • Distance: 21km
  • D+: 1473m
  • D-: 1622m
  • Temps indicatif – Référence Topo guide édition 2008: 14h30
  • Temps réalisé: 08h10

Lorsque le réveil sonne, j’ai l’impression que François et Samuel sont déjà debouts, lampe frontale allumée et en train de se dépêcher de ranger leurs affaires. Je me lève en vitesse, je réveille Yann et commence à me préparer. En passant devant les lits des deux frères, je les distingue dans l’obscurité, toujours dans leurs duvets. À moitié endormi je me demande si je commence à avoir des hallucinations. Ce que j’ai pris pour la lumière des lampes frontales sont en fait les éclairs d’un énorme orage qui éclate dans la région de Ascu et du Cirque de la Solitude. Ils sont assez puissants et réguliers pour que j’arrive à me diriger et ranger mes affaires, alors qu’il est 05h du matin. C’est un spectacle grandiose, qui rappelle que face aux éléments, nous sommes bien fragiles. Pour rien au monde je ne voudrais me retrouver là-bas.

Une fois partis, nous assistons à un superbe lever de soleil, les rayons perçant à travers le feuillage des hêtres qui nous entourent. Une fois sortis de la forêt, la brume s’invite, et nous nous retrouvons tout à coup à marcher sous la bruine, avec par endroit une visibilité réduite à 15 mètres. L’ambiance est assez irréelle.

 

Nous passons le col Bocca a Reta et émergeons enfin de la brume à 1880 mètres d’altitude. Devant nous s’étend le lac de Nino, l’un des sites mythiques du GR. Marcher le long du lac est un vrai bonheur, le chemin étant parfaitement plat. Au fond de la vallée, nous apercevons des sommets en dent de scie, parfois couronnés de neige. Notre destination pour la seconde partie de la journée. Nous croisons un groupe de jeunes sortis de nul part et qui marchent dans le même sens que nous. Sans aucun doute des adeptes du bivouac sauvage, pourtant formellement interdit dans le Parc Naturel Régional de Corse. Une fois au refuge de Manganu, nous profitons de notre pause ravitaillement pour faire sécher nos vestes sur les barrières du refuge, par ailleurs désert. Ce n’est pas du tout du goût du gardien, qui nous commande de ranger nos affaires. Bon. On commence à trouver le comportement de certains responsables de refuge un peu étrange vis à vis des randonneurs.

Nous repartons, à l’assaut des sommets aux pointes acérées qui nous séparent du refuge de Petra Piana. La neige rend le passage du col délicat. Une fois de l’autre côté, nous nous lançons une nouvelle fois dans une course contre la météo. Pas le temps de déjeuner, les nuages gris s’amoncellent juste au dessus de nous. La dernière demie heure de randonnée se fera dans le brouillard. Je suis déçu, car sur ce tronçon du GR, j’avais promis aux membres de l’équipe un panorama imprenable sur les côtes corses. À l’endroit où 4 ans plus tôt j’avais été émerveillé par le paysage, cette fois-ci je discernais à peine Yann, fermant la marche, de Samuel, qui ouvrait le chemin à ce moment là. Les aléas de la montagne.

 

Nous parvenons enfin à Petra Piana, où nous apprenons que la veille il est tombé 3cm de grêle sur le refuge. Nous apprenons également que depuis mi-Mai, il n’y a eu que trois jours de beau temps, sans pluie ou brouillard. Tout est encore détrempé, et il y à énormément de tentes de location appartenant au refuge. Nous parvenons tant bien que mal à dénicher trois emplacements relativement plats. Le mien est gorgé d’eau et le restera jusqu’à ce que je le quitte le lendemain matin, en dépit des rigoles de fortune que j’y creuse. Nous sommes à côté du cours d’eau principal du site. Dans mon cas, la correction est inévitable et sévère…

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