20 jours – 540 km – +6.700/-6.700m
Nous faisons notre entrée en Bolivie par la Porte du Soleil de la cité de Tiahuanaco, une culture qui a vu le jour en l’an 500 Av. J.C., et qui domina la moitié Sud des Andes jusqu’à son extinction vers l’an 1100, en même temps que les Huaris qui occupaient la moitié Nord. Une longévité exceptionnelle pour une civilisation Andine, qui influença de ce fait de nombreuses cultures, notamment celle des Incas. Nous passons quelques jours à La Paz afin de préparer la suite de notre itinéraire, en plus des achats de cartes, d’un réchaud à gaz, de couches de vêtements supplémentaires… Nous nous penchons sur la première partie de notre marche en Bolivie. Nous avons décidé d’ajouter un tronçon d’une semaine à notre programme, le « Chemin des Eglises », comme nous l’avons nommé.
Au départ de Desaguadero, la ville frontière avec le Pérou, nous retrouvons le Qhapaq Ñan que nous avions abandonné à Abancay. Une piste poussiéreuse traverse des immenses étendues plates où nous marchons sur des kilomètres de lignes droites, sans un virage à l’horizon. Nous rallions ainsi les villages de Jesús de Machaca, Nazacara et Caquiaviri, des localités perdues dans la pampa profonde de l’Altiplano. La fracture avec le reste des Andes est grande. Les hébergements des populations sont très sommaires. Dans les villages, certains hôtels, ne sont même pas équipés de sanitaires… Tout se passe dans la rue… Les commerces sont pauvres et le choix est maigre pour nos ravitaillements.
Ces trois bourgs renferment chacun cependant un très beau trésor colonial : de magnifiques églises qui ont résisté au temps. Des églises que les Espagnols avaient érigées le long du chemin Inca afin de convertir au Catholicisme et de sédentariser les Indigènes. Construites en pierre, chaux et même parfois avec toit de chaume, entre le XVIe et XVIIe siècle, elles renferment des fresques somptueuses, des tissus d’une grande finesse, des statues marquantes de l’époque, des centaines de tableaux mesurant jusqu’à deux mètres de large…
Après les pistes interminables et monotones, l’itinéraire se poursuivit à travers des petites montagnes où le Qhapaq Ñan est encore bien visible à certains endroits. Puis, dans un paysage fantastique, nous cheminons à travers des canyons et des collines découpées par le vent et la pluie. Ici aussi, aux villages d’Arumttamaya, Caquingora, Callapa et Curahuara de Carangas, nous trouvons des églises coloniales de toute beauté qui font partie de l’histoire de l’Altiplano.
C’est en bus que nous rejoignons maintenant notre point de départ initial de cette grande traversée de l’Altiplano, l’immense plateau Andin qui grimpe doucement de 3650 à 4900 mètres d’altitude. Pour cela, nous effectuons d’abord un détour par Patacamaya, la plus grande agglomération du coin. Il nous faut nous procurer des vivres pour les sept prochains jours.
Les sacs-à-dos remplis à ras bord de nourriture, nous pénétrons dans le Parc National Sajama. Durant deux jours, nous évoluons autour du volcan Sajama, le plus haut sommet du pays culminant à 6542 mètres d’altitude. Un mastodonte d’une forme conique parfaite, recouvert de neiges éternelles, règne en maître au milieu d’une immense pampa désertique. Au milieu du parc, nous nous délassons dans les sources chaudes, offrant un panorama idyllique sur les volcans jumeaux Parinacota et Pomarape, tout aussi majestueux que leur grand frère. Notre demi-boucle se termine au hameau de Sajama, un petit village aux allures de fantôme, qui tient sa renommée, aussi bien par sa situation au pied du volcan, que par sa ravissante église blanche en adobe.
De là, nous prenons la direction du Sud en longeant la frontière Chilienne sur de longues lignes droites au milieu des vigognes et des lamas. Lorsque nous atteignons le village de Macaya, nous avons le sentiment d’arriver au bout du monde. Une magnifique cordillère de volcans se dresse face à une lagune perdue, habitée uniquement par des flamants roses. Sur l’autre rive de la rivière Lauca, non sans avoir mis au moins avant les pieds dans l’eau, nous rentrons dans un paysage fantastique aux mille couleurs. Nous passons des hameaux sans habitant, des pampas arides et sèches aux airs de savanes, des dunes de sable et des petits salars.
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Durant ces jours, nous affrontons des températures fortes jusqu’à 40 degrés la journée, alors que les nuits le thermomètre chute en dessous de zéro. Parfois, le ciel s’obscurcit en fin d’après midi. Même si nous échappons aux orages de pluie et de grêle, cela reste fort impressionnant dans cette immense étendue haut perchée.
En chemin nous apercevons régulièrement des « Chullpas », des tours funéraires de forme rectangulaire de deux à quatre mètres de haut, dont la tradition ancestrale a été reprise par les différentes cultures qui se sont succédées, y compris par les Tiahuanacos et les Incas. Apres une semaine de bivouacs plus beaux les uns que les autres, nous trouvons restaurant et hôtel, avec douche chaude, à Sabaya, une petite ville étape qui nous sert de ravitaillement avant de repartir pour les grands salars.
Non loin de là, se trouve le village de Coipasa, porte d’entrée du premier salar que nous attendons avec impatience. Installé sur sa presque-île, nous l’atteignons en faisant nos premiers pas sur le sel. Rapidement, nous nous retrouvons face à une grande nappe d eau. Ce n’est pas ce qui nous a arrêtés. Il fait beau, l’eau n’est pas froide. Nous chaussons les tongues pour les trois kilomètres suivants jusqu’au village. Mais une crainte commence à naître… Le Salar de Coipasa est-il inondé ? Est-il franchissable ? Nous avons beau essayer de nous renseigner, personne ne sait vraiment. Nous allons nous coucher chez nos hôtes du soir avec cette incertitude.
Nous partons avec le lever du soleil à 6h30. Il nous faut arriver avant la nuit qui tombe à 18h30. La journée s’annonce longue avec un peu plus de 40 kilomètres à parcourir. Les deux premières heures, nous foulons un sel dur. Mais rapidement, nous apercevons au loin des reflets. L’eau est là ! Les tongues aux pieds, nous repartons pour trois kilomètres de trempette dans un paysage irréel et fantastique. Si la nappe d’eau n’est pas profonde, à peine à la hauteur des chevilles, au petit matin elle est glaciale… C’est une véritable torture. Les chaussures renfilées, nous avançons d’un bon pas pour récupérer le retard. Le sol étant en permanence humide, les pauses sont rares et courtes car nous ne pouvons pas vraiment nous assoir. Le sel, le soleil et le vent nous brûlent le visage. Nous fatiguons…
A cinq kilomètres de la fin, une nouvelle nappe fait surface… Nous finissons la journée avec les pieds et les jambes irritées. Quant aux pantalons et aux chaussures, ils sont carrément pétrifiés. Epuisés et recouverts de sel à la tombée de la nuit, les yeux émerveillés par ce passage surréaliste, une femme nous ouvre gentiment sa porte pour nous offrir l’hospitalité.
Les jours suivants, nous faisons des petites étapes afin de récupérer. Nous en profitons pour découvrir le site archéologique pré-Inca du village d’Alcaya. Dans cette ancienne capitale de la culture Chullpares reposent des dizaines de momies de tous âges dans des caves ou des tombes. Le spectacle est à a fois stupéfiant et intrigant…
Nous passons Garcí Mendoza, Tahua pour arriver à Coquesa, un village situé sur les bords du Salar de Uyuni et au pied du Thunupa. Ce volcan culminant à 5432 mètres d’altitude domine les deux grands lacs blancs. Il est notre objectif des deux prochains jours.
Nous remontons la vallée des Chullpas, passons la grotte des momies et poursuivons jusqu’au pied du col où nous installons la tente. Un lieu de bivouac superbe, avec les mille couleurs du Thunupa d’un coté, et de l’autre, le blanc d’Uyuni. Pour le souper, nous dégustons le copieux repas (riz, patates et œufs durs) préparé par les gérants de l’auberge de Coquesa.
Au petit matin, le lever de soleil est resplendissant. Mais ça caille ! Nous nous lançons sur la pente raide, poussiéreuse et ocre du volcan. Nous foulons Mars ! Célia souffre de l’altitude. L’oxygène lui manque. A 4880 mètres d’altitude, nous arrivons au col, la crête du cratère. Ici, les couleurs ocre, verte, rouge, jaune, blanche et noire resplendissent de toutes parts. Une dernière grimpette sur l’arête nous amène au sommet du Cerro Colorado à 5150 mètres d’altitude, un panorama à couper le souffle. Nous descendons ensuite dans le cœur du cratère en dégringolant un pierrier géant. Il abrite une flore endémique et, parait-il, des pumas.
Voici quelques années, je me suis échappé d’une vie qu’il faut souvent suivre au pas…
Aujourd’hui je déborde d’énergie que je dépense dans la marche afin de parcourir des milliers de kilomètres pour découvrir les merveilles de la nature. Mes terrains de jeux préférés étant les montagnes et les zones désertiques, là où poussent les cairns. Mais je suis ouvert à toute la planète.
Je n’ai ni l’âme d’un écrivain, ni d’un photographe, mais j’ai un grand plaisir à faire partager mes aventures par l’intermédiaire de mes sites afin d’offrir un peu d’évasion.
Simon Dubuis
Carnets d’aventures : www.dubuis.net