Tour des Baronnies à pied

Destination : France » Auvergne-Rhône-Alpes | Montagne : Baronnies | Activité : Randonnée  | 
Nombre de jours : 4 jours | Difficulté : 3 | Dénivelé : +3628 m/-3628 m | Distance : 73 km | Type d'itinéraire : Boucle | 
Transport : Pas de transport en commun | Ecosystème : Forêt et Montagne | Hébergement : Bivouac et Camping
Meilleures Périodes : Avril, Mai, Juin, Septembre, et Octobre
Tour des Baronnies à pied en 4 jours et en boucle au départ de Poët-Sigillat. Bienvenue dans les Baronnies, un pied en Provence, l’autre dans les Alpes.
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Les Baronnies. Ça ne vous dit rien ? Si je vous parle du Mont-Ventoux. Là, vous situez. Le Mont-Ventoux est le point culminant des Baronnies avec ses 1912 m. La chaine des Baronnies est un massif des Préalpes situés au sud du Diois et du Vercors et au nord du Lubéron et des Monts de Vaucluse. Il est le premier rempart occidental des Alpes avant de s’enfoncer plus à l’est vers Digne et plus loin encore vers le Mercantour. De par sa situation géographique et son écosystème, le massif des Baronnies est aussi en Provence, à cheval sur la Drome et le Vaucluse.

C’est sans doute parce que Jérôme avait besoin de quelques jours de vacances au soleil, Johanne de cigales et moi de marcher qu’on s’est retrouvé dans les Baronnies.

Notre tour des Baronnies a été réalisé en 4 jours et en tente (deux nuits en camping et une en bivouac) au départ du village de Poët-Sigillat pendant le week-end du jeudi de l’Ascension. Il s’est inspiré du trajet officiel mais s’en ai écarté à plusieurs reprises. D’autres itinéraires sont possibles de 4 à 9 jours. Réalisée sans GPS à l’époque, j’ai depuis ajouté une trace GPS pour vous éviter de vous égarer comme on a pu le faire.

Chacun portant un sac d’environ 13kg comprenant deux tentes, un peu de nourriture lyophilisée, réchaud, popote et affaires personnelles. J’ai monté l’itinéraire en fonction des informations trouvées dans le topo-guide de la FFRandonnée, de façon à pouvoir se ravitailler et faire le plein d’eau le plus régulièrement possible. Les cartes IGN 3139OT et 3140ET ont été achetées sur place, à Rémuzat puis à Buis-les-Baronnies.

Les Baronnies se sont les Alpes provençales : la montagne et ses vallées chaotiques avec un zest de soleil, de champs de lavande, d’oliviers, de chênes pubescents, de pins d’Alep et de plantes aromatiques. Respirez, vous êtes en Baronnies.

Le Poët-Sigillat – Buis les Baronnies

+ 639 m / – 1033 m 22,4 km 6h30 Camping municipal de Buis les Baronnies

C’est un peu avant midi, sous le cagnard provençal, que nous entamons la randonnée depuis le village du Poët-Sigillat. C’est un joli village perché au dessus d’une forêt. Au cœur du village, nous prenons la petite route qui descend à droite vers la Combe d’Arnaud. Elle se transforme rapidement en un large sentier pédestre qui serpente à travers la garrigue. A l’approche du col de Goudon (650 m), nous longeons une belle chênaie d’arbres pubescents, bien adaptés aux régions sèches.

Au col, nous cassons la croûte. Pique-nique pour ce midi : sandwich, fromage, saucisson, chips, tomate et pomme.
Après le col, nous continuons la descente par une large piste jusqu’au village de Sainte-Jalle (407 m). Village médiéval niché dans la vallée de l’Ennuyé, Sainte-Jalle fut la patrie de Faulque Thollon-de-Sainte-Jalle, une des plus nobles figures des guerres de religion. Ancienne capitale du “Grenier des Baronnies”, célèbre pour sa foire de la Saint-Barthélémy réactualisée à nos jours le 3ème samedi d’août, sainte-Jalle vit sur un passé glorieux qu’elle entretient avec délice. Depuis le centre du village, on suit la rivière de Rieufrais vers l’ouest par une petite route de campagne.

Il fait chaud, extrêmement chaud même. Il n’y a pas d’air dans le vallon. La gourde semble se vider à vitesse grand V. Les pieds chauffent sur le bitume. C’est beau mais j’ai hâte d’arriver à Rochebrune. Lorsque nous y arrivons 1h30 plus tard, nous nous jetons presque sur la fontaine pour se désaltérer et se rafraichir. Magnifique village du XIIe siècle perché sur un éperon rocheux aux confins plein ouest de la vallée de l’Ennuye, Rochebrune est un havre de paix que nous apprécions pleinement. Avec Jérôme, nous partons explorer le village jusqu’à l’Eglise Saint-Jean Baptiste et la tour de l’ancien château. Nous oublions la chaleur et repartons sur le sentier.

 

Nous sommes sur une départementale mais manifestement pas où nous devrions être, c’est-à-dire au virage en épingle du col de la Croix. Nous descendons la route sur 400 m. Je regarde l’altimètre, observe le relief qui nous entoure, pense à ma boussole oubliée sur le bureau, jette un œil au soleil. « Allez, on remonte la route ». Nous repassons devant le chemin où nous sommes sortis et continuons tout droit. Carte en main pour tenter de trouver des signes autour de nous, les minutes paraissent être des heures. Nous tombons sur le col. Soulagés !

La vadrouille continue sur la départementale. Il fait encore chaud. Les pieds baignent dans la transpiration. Bonjour les odeurs et les mycoses ! Le temps passe lentement.
Au col de Milmandre (852 m), un vrai sentier en balcon face à la montagne de Linceuil nous tend les pieds. Nous retrouvons le moral que le bitume nous avait lamentablement balayé.
Nous apercevons Buis-les-Baronnies. Encore quelques encablures avant de nous installer au camping municipal juste après le pont de l‘Ouzève, le seul à être sur le tracé du GRP.

Informations pratiques :

  • Fontaines : Sainte-Jalle – Rochebrune
  • Commerce et restaurants à Sainte-Jalle
  • Campings, hôtels, gites d’étape et chambres d’hôtes à Buis-les-Baronnies

Buis les Baronnies – Poët en Percip

+ 990 m / – 571 m 16,1 km 6h00 Camping la Gravouse

Au réveil, la tête en vrac, il faut le dire, à cause du boucan de la nuit, nous démontons une tente que nous séchons sur une haie et fourrons les sacs dans la deuxième tente, le temps d’aller prendre le petit-déjeuner en ville et de faire quelques courses. Il nous faut notamment acheter la carte IGN de la journée.

Lors de nos achats, nous passons par la place du marché et ses arcades du XVe siècle. La ville est aussi réputée pour ses deux anciens couvents : le couvent des Dominicains, construit en 1594, est aujourd’hui un centre de vacances, et le couvent des Ursulines édifié en 1679, récemment transformé en centre culturel.

Avant le départ, le thermomètre affiche déjà 24°C à l’ombre. Incrédule, nous échangeons un regard. Nous savons déjà que nous allons souffrir de la chaleur alors que nous avons encore nos tongues au pied.

Nous empruntons les premiers lacets d’une petite route, direction la montagne Saint-Julien. L’atmosphère est lourde. A chaque inspiration, nous tentons d’happer un peu plus d’air que ce que nous recevons. Nous passons plusieurs croupes et longeons les rochers de Sabouillon. Beau panorama sur le Mont Ventoux qui se dresse devant nous tel un mastodonte puissamment installé sur son territoire. Un peu d’air frais vient balayer nos visages ruisselant de sueurs. Le sentier grimpe jusqu’à 1152 m sur le flanc de la Nible puis descend au col de Font-Combran. Cette portion, sauvage, est un vrai régal pour les randonneurs à pied ou à VTT.

Au col, nous laissons le tracé du GRP du Tour des Baronnies pour s’engager sur le GR9. Un peu après le col, la carte indique une fontaine. Nous ne la trouverons pas. Avant le col de Guibert, nous nous installons dans une clairière pour pique-niquer. Petite sieste à l’orée de la pinède.
Au moment de repartir, un couple de randonneurs est à l’approche. Lorsque le spécimen mâle nous voit, il accélère le pas et envoie sa compagne au fin fond des oubliettes. D’un large rictus, il nous dépasse. Ses hormones mâles viennent de crier victoire.

Nous contournons le rocher des Tours et changeons à nouveau de balisage pour le GR91 qui conduit au col de Geine (999 m) puis au col de Jas (1099 m).
Autant le dire tout de suite. C’est à partir d’ici que nous nous sommes égarés malgré les nombreux signes qui s’imposaient. Après le baraquement, nous avons pris une sente sur la droite. Au bout de quelques minutes, j’entends mon frère me dire « je croyais que ça descendait après le col » et moi de lui rétorquer « ouais et y’a plus de traces du GR ». Le sentier est large, on ne s’inquiète pas outre mesure. Première erreur. Le chemin se rétrécit, on retrouve des traces de balades pédestres à la journée. Ça nous rassure. Deuxième erreur. Le soleil est encore haut dans le ciel. Difficile de savoir où est le nord du sud et l’est de l’ouest, de trouver un sommet plus haut que les autres qui nous permettraient de se positionner. Ici et là, on entrevoit des hameaux. Ça pourrait être la Gravouse et Poët en Percip. Troisième erreur. Les kilomètres parcourus, bien trop long par rapport à l’itinéraire initial, auraient dû nous alerter. Nada réaction. Quatrième erreur. Le chemin descend. On y croit dur comme fer jusqu’à tomber sur un panneau d’indication qui nous confirme qu’on s’est magistralement planté dans l’orientation. Je dis « nous » mais je devrais dire « je » . Au moins maintenant, on sait où on est. A 999 mètres d’altitude sous la montagne de la bohémienne. A me remémorer les « warnings » qui n’ont cessé de clignoter, je n’arrive pas à comprendre objectivement pourquoi j’ai continué dans cette voie. L’obstination prend ici un caractère grotesque. Ce qui m’ennuie dans cette histoire, c’est que nous n’avons plus d’eau depuis une bonne heure et que mon frère traine la patte ; la faute à sa hanche qui le fait horriblement souffrir. Il aura au moins une excuse pour m’en vouloir…

A pas de tortue, nous remontons donc le sentier sous la chênaie puis dans les marnes jusqu’au col de la Bohémienne. Nous aurions pu nous extasier du paysage lunaire de la combe mais l’ambiance n’y était pas. J’entends encore le fréro me demandait comme peuvent le faire les enfants « c’est encore loin » ? C’est donc sans broncher que nous remettons un pied devant l’autre.

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Au ruisseau des Guiberts, nous laissons le tracé du GRP pour rejoindre la Gravouse et son aire naturelle de camping. 1,7 km à parcourir. Les plus longs pour le frangin.
Sur place, on commence par boire un coup avant d’installer la tente et de prendre une douche salvatrice. Dans ces actes quotidiens, on retrouve un peu de vie.

Informations pratiques :

  • Gite d’étape à Poët en Percip. Tél. 04.75.28.07.96
  • Ni fontaine ni commerce sur l’itinéraire hormis à Buis-les-Baronnies, le point de départ.

Poët en Percip – col du rocher percé

+ 1180 m / – 810 m 17 km 6h30 Bivouac

Le camping nous a préparé des sandwichs et un fruit pour affronter la journée. Devant arriver sur Saint Auban de l’Ouvèze vers midi, il se pourrait bien que le commerce du village soit fermé. Mieux vaut donc être prudent.

Pour rejoindre Poët en Percip, environ 200 mètres plus haut que la Gravouse, nous optons par le chemin le plus court qui longe en partie la D527. Une piste forestière permet de quitter la route et de rejoindre le centre du village en un peu moins d’une heure.
Au village, ancienne capitale des Baronnies, nous nous désaltérons à la fontaine en face de l’Eglise. C’est qu’il fait lourd et le ciel menace. La commune dispose d’un gîte d’étape aménagé dans son ancien four permettant d’accueillir 10 randonneurs, soit une grande partie de la population de Poët en Percip.

Nous sortons du village par l’est et prenons un virage à angle droit qui grimpe au col des Tunes (1229 m). En chemin, une courte averse viendra rafraîchir nos corps ruisselants.
Descente à travers bois, taillis et champs de lavande. L’histoire de la lavande commence à la fin du XIXe siècle lorsque les paysans cherchent à trouver un complément à leur revenu. Mais c’est dans la première moitié du Xxe siècle que les vertus médicinales vont accroitre l’exploitation de la lavande, puis du lavandin qui donne jusqu’à dix fois plus d’essence de lavande bien que son parfum soit moins subtil que la lavande fine. En ce jour de mai, la lavande est encore vert tendre. Vers la mi-juillet, elle prendra sa couleur bleue mauve qui caractérise si bien la Drome provençale.

Nous apercevons le village de la Rochette du Buis et laissons le sentier qui part dans sa direction pour poursuivre notre descente jusqu’ à la combe de Bellonne. Jérôme ne dit rien et souffre en silence. C’est dans les descentes que sa hanche le lance le plus. Le soleil est au zénith quand nous posons le pied sur la départementale qui rejoint Saint Auban sur l’Ouvèze (640 m).

Village pittoresque, fief des Montauban, Saint Auban sur l’Ouvèze est un charmant village producteur de tilleuls. Nous entrons dans le village et posons les sacs près de la fontaine face à un gîte d’étape qui n’ouvre qu’à 17h00. Restauration rapide fermée. Nous croisons un gars de l’ONF qui nous confirme qu’il n’y a pas de commerce dans le village. Nous avons bien fait de demander au camping de la Gravouse de préparer nos casse-dalles. Il nous faut maintenant trouver des bouteilles vides à remplir pour avoir suffisamment d’eau pour préparer les plats lyophilisés de ce soir. C’est à l’auberge du village que nous allons mendier des bouteilles. On nous remet gentiment trois bouteilles d’un litre en verre ayant servi pour du jus de pomme. Je les case dans mon sac à dos et remet à Johanne mon sac de couchage et ma polaire.

On se remet en route. « Il fait trop chaud pour travailler » dit le dicton. Pour marcher, c’est du pareil au même. On finit par se poser sous un chêne un peu avant le hameau du Pouzet en attendant que la chaleur s’atténue.
On finit par redémarrer après une heure de sieste. On s’engage dans la forêt qui succède des épineux. Le sentier est franchement bien raide par endroit. Jérôme galope devant ; sa hanche ne lui faisant pas souffrir dans la montée ; Johanne traine les pieds derrières et à voir son visage rougit par l’effort et la chaleur, je vois bien qu’elle en chie grave. Et moi je sens bien les 3 litres d’eau en plus et suis finalement content de savoir que ça n’est que provisoire. Johanne finit par remettre à Jérôme mon sac de couchage. On finit temps bien que mal à atteindre la croupe de Serre de chante Duc puis le plateau de Gisfort (1119 m). Ici se dressait autrefois un village et un château fort au confluent de quatre vallées marchandes. Aujourd’hui, c’est une bergerie qui occupe les lieux mais personne à notre passage, ni berger, ni mouton.

L’itinéraire classique passe par le pas de Corbière puis le sommet de la Vanige (1390 m), ce qui ajouterait une heure trente à notre journée de marche. Nous décidons donc de rejoindre le col du rocher percé en vingt minutes par la piste qui monte plein nord.

Avant de monter les tentes, on fait l’inspection des gourdes. Johanne et moi avons quasiment bu nos deux litres d’eau dans la montée. Il doit rester à peu près la moitié à Jérôme. Et nous avons les 3 litres d’eau pour préparer les repas lyophilisés et boire un thé. On ramasse un peu de bois mort et on fait un petit feu pour l’ambiance.
Johanne part se coucher assez tôt. Je traine un peu avec mon appareil photo pour immortaliser le ciel qui s’enflamme comme un incendie d’été.

Informations pratiques :

  • Bivouac au col du rocher percé :  Plat herbeux pour 2/3 tentes.
  • Fontaine à Poët en Percip et Saint Auban sur l’Ouvèze.
  • Pas de commerce à Saint Auban sur l’Ouvèze contrairement à ce qui est indiqué dans le topo-guide de la FFRandonnée
  • Restaurant à Saint Auban sur l’Ouvèze

Col du rocher percé – le Poët-Sigillat

+ 816 m / – 1221 m 17,8 km 5h30

Au réveil, Jérôme et moi commençons à démonter les tentes pendant que Johanne prépare le petit-déjeuner de lyophilisée. Si nous avons apprécié les pâtes aux champignons hier soir, la crème au café ou à la banane requiert un avis unanime : c’est dégueulasse ! La moitié de nos plats finit derrière un arbre. Les fourmis s’en chargeront !

La journée est courte, facile mais s’annonce sans doute comme la plus périlleuse. La hanche de Jérôme continue à le lancer dès qu’il s’engage dans une descente et d’après la carte, les montées sont en réalité de longs faux plats et les descentes constituent l’essentiel de l’étape. Nous verrons bien.

Le sentier descend à l’ubac par une large piste. Nous nous engageons à droite et laissons un premier sentier de côté puis d’autres plus bas. Les marques du GRP sont absentes, ce qui nous fait douter un petit moment de la direction. Puis, finalement, nous les retrouvons avant le hameau du Vivier.

Un peu plus d’une heure après le départ, nous entrons dans Lemps où nous faisons le plein de nos gourdes à sec. Lemps en deux mots : Terre des comtes de Provence, possession des Montauban au 13ème, puis des Latour-Gouvernet du 16ème à la Révolution. Le village, pittoresque, possède son église construite par un moine revenu de croisade.

On quitte le village par l’ouest pour remonter une piste agricole, puis à travers bois en longeant la montagne du Grêle puis de Grimagne, jusqu’à la fontaine de Banette (1110 m). Malheureusement, la tapis forestier ne nous permet pas d’avoir le moindre point de vue.

Dans la descente, le paysage s’ouvre sur Bellecombe-Tarendol en contrebas, les champs de lavande et les marnes noires. C’est beau mais qu’est-ce j’ai mal aux pieds. Ma chaussure est un océan et mes pieds un radeau à demi sous l’eau.

On rejoint la D162 qui monte à Tarendol qu’on associe souvent au roman de Barjavel sur les amours de deux adolescents. Contrairement aux autres œuvres, Tarendol est inspiré de la Drôme natale de l’auteur. Une seule chose nous motive sur ce bitume cramoisi par le soleil : l’arrêt au restaurant du village. Alors, on met un pied devant l’autre tout en salivant doucettement.

Au village, on se pose devant la fontaine pour se rafraichir. Il y a bien ce gîte d’étape mais il ne fait pas restaurant le midi si on en croit la pancarte qu’il affiche. Johanne va quand même sonner pour savoir s’ils peuvent nous préparer un petit quelque chose. C’est qu’on a faim depuis ce matin et notre frugal petit-déjeuner. Elle revient bredouille. C’est ouvert le soir et pas autrement. Le couperet tombe et le moral descend dans les chaussettes trempées. Jérôme et moi faisons une tête déconfite !

Un voisin savoyard nous voyant en piteuse état nous propose de nous raccompagner à notre véhicule situé à Poët-Sigillat à environ 3 km d’ici. Chacun pèse la proposition. S’arrêter à 3 km de son tour, ce n’est pas glorieux, mais en même temps, pourquoi continuer alors qu’on en a plein les pieds de cette journée et de ce bitume ! On s’observe un court instant. Les regards en disent longs. On accepte la proposition en pensant déjà à notre repas du midi. Merci Monsieur le Savoyard. Ce déjeuner à Rémuzat, on vous le doit !

Informations pratiques :

  • Fontaine à Lemps et à Tarendol
  • Pas de restauration le midi à Tarendol comme indiqué dans le topo-guide de la FFRandonnée ; épicerie à Bellecombe-Tarendol
Grégory Rohart
A propos de l'auteur

Fondateur d'I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j'apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu'entre amis ou avec des agences françaises ou local...



https://www.gregoryrohart.com
4 Responses
  1. Philippe Manaël

    La boucle semble bien intéressante mais on dirait que rien ne s’est passé comme prévu. Y a-t-il suffisamment de commerces ouverts pour se ravitailler en eau et en nourriture ? Les différents revers rencontrés montre aussi qu’avant de partir, vaut mieux s’équiper d’une carte IGN, topoguide, GPS et/ou boussole. Difficile de se fier uniquement au marquage qui peut être moins nombreux que souhaité.

    1. Grégory Rohart

      Si on reste sur le balisage principal, c’est déjà plus facile mais comme on s’en ait écarté, plusieurs fois et que les altitudes des sommets alentours sont à peu près tous les mêmes, pas toujours simple de bien se repérer en cas de doute.

      Côté commerce… mieux vaut bien se préparer en effet.

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