Dimanche 29 octobre : délivrance
7h du mat. J’ai dormi 12h sans interruption mis à part les interventions culinaires de Kadje. Je vais mieux. Je suis faible, mais j’ai envie de biscuits, par contre rien de liquide ne me tente. Je n’ai rien bu depuis 36 heures et il faut que je me réhydrate. Seul le « juice », (une sorte de « tang », poudre aromatisée au raisin) pourra passer. Il nous pourtant franchir le Zetra La aujourd’hui, qui nous domine encore de 1500m.
Le moral est meilleur et la forme aussi, et nous partons tout doucement vers le col. J’avoue rapidement mes limites physiques, je suis toujours déshydraté, j’avance très lentement mais je sens que ça va aller. A midi nous sommes au petit village de Zetra, à 4200m. J’y rencontre une charmante jeune femme qui me donne un sachet de sels réhydratants, du même type que ceux distribués par l’UNICEF aux enfants des zones arides. C’est parfaitement immonde au goût, mais je sens immédiatement que ça me fait un bien fou, autant que la rencontre et les quelques mots que j’ai échangés avec Shailina. Elle est d’origine indienne, est née au Kenya et vit en Angleterre. Elle voyage seule avec ses 6 porteurs et son guide, pour faire Gokyo, le Kala Pattar et le Mera Peak. Nous échangeons nos mails en nous promettant de nous donner des nouvelles.
L’après-midi nous passons finalement le Zetra La qui est toujours donné pour 5010m mais ne dépassera pas plus les 4900m à mon altimètre qu’à l’aller. Nous retrouvons ensuite Chutenga, qui était la première étape de cette boucle express du Mera (mon Merathon) et en sera la dernière. Mais pas question que je dorme sur une table cette fois, je le dis et le redis à Kadje qui en rigole et me menace d’appeler des croates.
J’ai enfin retrouvé l’appétit et je dévorerais n’importe quoi ce soir, pourvu que ce ne soit pas des œufs et des crêpes épaisses et bien grasses comme celles que j’ai refusées à midi. Pauvre Kadje !
Le soir nous nous arrêtons dans une tea-house pleine de népalais qui discutent en fumant jusque tard dans la nuit (au moins 22h), et d’un bébé qui hurlera toutes les 30 minutes pendant une bonne partie de la nuit. Du coup, j’utilise les bouchons d’oreilles, seule méthode efficace pour aller retrouver en rêve celle qui m’a « sauvé d’une mort atroce » grâce à ses sels réhydratants.
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