4 ans que je n’étais pas revenu sur le sentier des douaniers en Bretagne. A l’occasion des 50 ans du chemin, me voici de retour sur le GR34 de Morlaix à Plouguerneau dans le Finistère, et même jusque Brest puisque j’ai divisé mon récit en deux parties -Morlaix – Plouguerneau et Plouguerneau – Brest).
Pour en savoir plus sur le GR34, lisez notre guide pratique et lisez nos autres récits de randonnée sur le sentier des douaniers breton.
J’arrive sur Morlaix dans le Finistère en TGV, sans changement, la veille de mon départ. Je m’installe à l’hôtel du Port directement sur le tracé du GR34® et je pars dîner à la crêperie l’Hermine. Excellentes crêpes à base de farines issues de l’agriculture biologique.
La vidéo de mon GR34® de Morlaix à Plouguerneau
Avant de commencer à lire le récit, regardez la vidéo de mon GR34® de Morlaix à Plouguerneau.
Morlaix – Carantec
+ 594 m / – : 544 m 24 km 6h45Je quitte le port alors que le soleil vient à peine de se lever. Le sentier longe peu la rivière de Morlaix contrairement à l’arrivée sur la ville par la rive opposée. Il se trouve souvent sous le couvert forestier jusqu’au croisement de la rivière Pennélé et même un peu au delà. Ensuite, je suis en pleine campagne. Je traverse des champs et quelques hameaux sans y croiser personne.
Le temps s’est couvert, c’est dommage. L’arrivée sur la pointe de Penn al Lann est incroyable. Le château du Taureau fait face à moi. Il semble poser sur l’eau tel un vaisseau de pierre protégeant la baie de Morlaix des agressions par la mer. Il fut d’ailleurs construit après l’attaque de Morlaix par les anglais en 1520 et a subit quelques modifications par Vauban entre 1689 et 1745.
Mais c’est surtout la petite île Louet qui attire mon regard. Un phare, une maison et deux dépendances. Ça ressemble à tout point à l’île dont je rêve pour jouer quelques jours à Robinson Crusoé. D’avril à octobre, la maison du gardien du phare se loue. Je n’y dors pas mais si comme moi vous avez des envies d’île déserte, contactez l’office de tourisme de Carantec.
Chambre d’hôtes Ti Case. Accueil très sympa de Danielle, chambre spacieuse et joliment décorée. L’Abri du Pêcheur, un restaurant spécialisé dans les poissons et les fruits de mer. Très bon dîner. Ambiance sympathique.Pour organiser votre randonnée sur le GR34® et notamment la réservation des hébergements (campings, gîtes d’étape, chambres d’hôtes, hôtels), pensez à regarder attentivement les sites suivant :
- tourismebretagne.com: le site du Comité Régional du Tourisme en Bretagne
- finisteretourisme.com: le site du Comité Départemental du Tourisme dans le Finistère
- baiedemorlaix.bzh/fr/: le site de l’office de tourisme de la Baie de Morlaix
- roscoff-tourisme.com: le site de l’office de tourisme de Roscoff
Je privilégie toujours les transports en commun pour me rendre sur une randonnée. Morlaix est accessible par le train (ligne TGV Paris – Brest). Pour le retour, prendre le bus de Lannilis à Brest puis le TGV pour revenir sur Paris où vous pourrez poursuivre votre trajet vers votre destination finale.
Et pour vous orienter, je vous conseille l’usage du topo-guide édité par la FFRandonnée : Les Abers, les chemins des phares. Vous pouvez le coupler avec une application de géolocalisation en cas de doute sur votre positionnement.
Carantec – Roscoff
+ 244m / – : 286 m 23 km 5h15Je rejoins assez tôt le site de la chaise du Curé. La petite histoire raconte qu’ici, pendant la Première Guerre Mondiale, le Curé de Carantec venait lire à voix haute son bréviaire, assis sur la roche. Depuis ce lieu porte le nom de la « Chaise du Curé ». Belle vue sur la baie de Carantec d’un côté et l’île Callot de l’autre.
Je poursuis en longeant la mer par le sentier côtier. Je dois quitter le GR34® car la marée haute empêche de passer par le bout de la plage. Du coup, je gagne le port par les routes intérieures et reprends le sentier côtier. A la sortie de la ville, passage devant des établissements ostréicoles et les chantiers navals de Carantec.
Je traverse le pont de la Corde qui enjambe la rivière Penzé et poursuis sur la rive opposée à travers la campagne. En passant à travers champs, les marquages du GR se perdent un peu. Je me géolocalise avec mon téléphone pour retrouver le bon chemin et file jusqu’à la pointe Saint-Jean et la pointe de Bouillennou qui offrent de jolis panoramas sur la mer à marée basse ainsi que sur Saint-Paul-de-Léon.
Je commence à sentir une légère douleur au tibia. Ma blessure s’accentue au fur et à mesure que les nuages arrivent. Aucun rapport entre les deux bien entendu. Je passe la gare maritime de Roscoff d’où embarque et débarque les ferries vers et du Royaume-Uni. Je monte à la chapelle Saint-Barbe. Edifiée en 1619, elle recevait la piété des fidèles face au danger en mer, notamment des Johnnies qui quittaient Roscoff pour aller vendre leur récolte d’oignons Outre-Manche. La chappelle offre un splendide panorama sur Roscoff et l’île de Batz. Hélas, un déluge me tombe sur la tête lorsque j’arrive à la chapelle. Je rejoins Roscoff en clopinant.
Hôtel Armen le Triton Bellevue, un restaurant situé non loin de la chapelle Sainte-Barbe. Une bonne adresse pour les poissons.Roscoff – Moguériec
+ 98 m / – : 113 m 17,5 km 4h30Météo France avait annoncé une journée de pluie. On leur repproche souvent de se tromper (si si je l’entends souvent). Et bien cette fois, Météo France avait bien vu dans le mille. Une journée de pluie continue. J’aurais préféré qu’il se trompe finalement… Je sors de Roscoff sous le déluge, le même que la veille à mon arrivée. J’avance tête baissée. Pantalon et chaussures sont trempés en moins de vingt minutes. La douleur tibiale de la veille est toujours bien présente.
Je rejoins la forêt domaniale de Santec. A un croisement, le GR34® part dans deux sens selon le niveau de la marée. Avec la bévue d’hier matin, j’avais téléchargé l’application Marées.info (utilisateurs d’Android, téléchargez Marée) pour checker le coefficient des marées. Le topo-guide de la FFRandonnée indique que jusqu’à un coefficient de 80, on peut traverser le pont sinon il faut prendre le chemin alternatif qui ajoute 2,6 km de marche. Le coefficient est à 78, je prends tout droit.
A partir de là, la pluie baisse en intensité et j’ai l’impression de redécouvrir le paysage. Tout me paraît plus joli. Je rejoins l’éperon barré et admire un instant les kyte-surf, planches à voile et surfers se démener avec le vent et les vagues. Ils ont l’air de bien se marrer. Mon tibia lui n’est pas à la fête. La douleur devient par moment insupportable. Lorsque j’ai trop mal, je m’arrête et regarde le paysage. Je suis conscient de la chance dont je dispose et profite des paysages.
Il semblerait que ma douleur corresponde à une périostite tibiale. Anti-inflammatoire, glace, massage et repos sont préconisés. Il est déconseillé de poursuivre. On me passe du Voltarène et de la glace. La nuit passe mais le lendemain matin le miracle n’a pas eu lieu. Du coup, je rentre à la maison reposer le tibia.
/ Hôtel La Marine : ambiance sympa et décontracté !Moguériec – Pont-Christ
+ 78 m / – : 90 m 19,5 km 5h00Me voilà de retour sur le GR34® après avoir reposé le tibia et changé de chaussures de marche. Bye bye les Merrell que je testais. Cette fois-ci, j’ai pris mes chaussures de trail. La tige plus souple et le bon amorti devraient faire l’affaire.
La météo est top pour cette reprise et l’étape est vraiment très belle. Cette journée est une succession de petites pointes et de belles plages. Certaines me font immédiatement penser aux Seychelles comme celle des Amiets.
Les alentours de Plouescat sont aussi très riches en vestiges de l’époque mégalithique et néolithique. Le plus bel exemple sur cette portion du GR34® est le menhir de Cam Louis. Mesurant 7 m de haut, il a longtemps servi d’amer aux navigateurs. La légende raconte que sous le menhir se cache un trésor mais qu’il n’est possible de le trouver que dans l’intervalle des douze coups de minuit le jour de Noël. Plus loin à l’entrée de l’anse de Kernic, le sentier passe aussi devant l’allée couverte de Guinirvit. Il s’agirait d’une sépulture datant du néolithique. Je suis toujours impressionné face aux vestiges de l’Homme. Que laissera notre civilisation derrière elle ?
C’est marée basse, les chars à voile sont de sortie dans le fond de l’anse de Kernic. Mon étape est terminée. Je prends plaisir à les regarder aller et venir.
/ Hôtel Cap Ouest : un 3 étoiles avec un spa. Sans maillot de bain, je n’en n’ai pas profité !Pont-Christ – Meneham
+ 151 m / – : 172 m 25 km 6h15Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Forcément, c’est journée crachin entre Pont-Christ et Meneham. Je rejoins rapidement les dunes de Ker Emma, le plus grand cordon dunaire de Bretagne. Elles s’étirent sur plus de 6 km entre l’anse de Kernic et la pointe de Goulven. Dunes, pelouses dunaires, vasières, prés-salés, marais et étangs constituent toute la richesse de cette réserve maritime et ornithologique. Quel dommage que le temps fut aussi bouché lors de mon passage.
A Plouénour-Trez, je me ravitaille à l’épicerie du village. Je mange à la pointe de Beg Ar Scaf. C’est marée basse, les pêcheurs de crustacés sont de sortie. La pluie s’est arrêtée. A Brigognan-Plage, le soleil fait quelques apparitions fugaces.
L’arrivée sur le phare de Pontsuval à la pointe de Bel Pol restera le moment fort de cette journée. Même s’il ne mesure que 14,50 mètres de haut, il est merveilleusement posé entre les plages de Porspol et du phare et les rochers qui les entourent. J’aime beaucoup ce lieu et l’énergie qu’il dégage.
/ Terre d’Escale à Kerlouan à 5 km dans l’intérieur des terres. Jacqueline et Didier, d’une grande gentillesse, viennent chercher les randonneurs à Meneham. Une excellente alternative si le gîte d’étape est complet. Une seule chambre (2 places ; lit king size)Meneham – La Grève Blanche
+ 143 m / – : 138 m 25 km 6h00Journée tristounette sur le GR34® entre Meneham et la Grève Blanche. Il bruine une grande partie de la journée. Mais je suis là, je l’ai choisi et je suis heureux d’être là.
Aujourd’hui, c’est le 15 août. J’ai donc préféré acheter hier à Plouénour-Trez de quoi manger pour deux jours. Je mange dans l’anse de Tresseny face à une croix un peu après Guisseny.
En arrivant sur Koréjou, j’aperçois le phare de l’île Vierge qui sera mon repère pour les prochains jours si toutefois la météo me le permet.
Chez Hélène Leroux : chambre classique et confortable. Joli jardin. Far breton au petit-déjeuner. Crêperie le Lizen à Kergoff, 29880 Plouguerneau, 02 98 04 62 23La Grève Blanche – Lannilis
+ 289 m / – : 290 m 19 km 4h30En ouvrant les volets à mon réveil, je vois le phare de l’île Vierge qui illumine encore tout autour de lui sur 52 km à la ronde. C’est le plus haut d’Europe avec ses 82,5 m de haut et le phare en pierre de taille le plus haut du monde.
Toute la journée sur le GR34® entre la Grève Blanche et Lannilis, il me servira de repère et finira presque par être un compagnon de rando très agréable 🙂
A Lilia, je me ravitaille dans l’épicerie de l’hôtel Castel Ac’h. Salade maison et crêpes pour ce midi à des prix très éloignés de ceux pratiqués à Paris.
Avant d’entrer dans l’Aber Wrac’h (prononcez aber Vrak en référence à ma prononciation dans la vidéo), je passe le petit phare de l’île Wrac’h et rejoins Lannilis.
Chez Florence Queneherve : chambre plutôt simple pour un couple. Excellent accueil ! Pizzeria La Tour de Pise – 4 Rue Jean Tromelin, 29870 Lannilis – Téléphone : 02 98 37 20 36C’est déjà la fin de ma première partie sur le GR34® entre Morlaix et Brest. Une magnifique itinérance de 7 jours. Retrouvez ici la seconde partie sur le GR34® entre Plouguerneau et Brest.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.
Alors, ce tibia, ça s’est arrangé ? 🙂
Oui, c’était lié aux chaussures 🙂