Le GR34 est un sentier de Grande Randonnée qui fait le tour de la Bretagne à pied sur environ 2000 km. Il relie le Mont-Saint-Michel à Saint-Nazaire par la côte offrant d’innombrables panoramas sur la mer. Retrouvez dans cet article les informations pratiques et les récits de randonnée sur le GR34, le sentier des douaniers bretons.
Histoire du GR34
Si je vous disais que l’histoire du GR34 est en lien avec les impôts, me croiriez-vous ? Et pourtant c’est le cas.
Le GR34 qu’on nomme aussi le sentier des douaniers breton trouve ses origines en 1791 à la création de la régie nationale des douanes. Afin de lutter contre la contrebande, en particulier provenant de l’Angleterre, le sentier des douaniers est créé.
De petites constructions en pierre sèche sont alors construites tout le long du sentier permettant d’accueillir les douaniers, autant de cabanes, paillotes, gabions ou huttes. Ses gabelous chargés de collecter l’impôt pour l’État français travaillait en binôme et surveillait les côtes.
Au début du XXe siècle, le sentier des douaniers n’est guère qu’un souvenir. Il faudra attendre 1968 pour que débute sa renaissance grâce à Emile Orain qui initie la création d’un chemin de Grande Randonnée entre Beg Leguer et Pors Mabo. C’est la naissance du GR34.
Quelle est la distance du GR34 ?
Le GR34 fait le tour de la Bretagne du Mont Saint-Michel à Saint-Nazaire sur environ 2000 km. La trace GPS indique une distance de 1946 km. Il faut compter 70 à 90 jours de marche pour le réaliser en entier, sans compter les extensions bien tentantes sur les îles bretonnes.
Le dénivelé est semble t-il plus difficile à calculer si je me fie à 4 outils en ligne. Pour la même trace GPS, j’ai les données suivantes :
Outils GPS en ligne | D+ | D- |
GPS-Viewer | 24851 m | 24865 m |
GPX-Studio | 21676 m | 21688 m |
Outdoor Active | 10115 m | 9998 m |
VisuGPX | 17752 m | 17762 m |
Chacun application ses propres critères d’analyse de traces GPS et notamment en ce qui concerne le seuil qui fixe le dénivelé minimum à prendre en compte et le lissage qui remplace les altitudes du fichier par une moyenne glissante sur N points. Chez VisuGPX, par défaut le seuil est fixé à 10m et le lissage sur 5 points. Les autres sites n’expliquent pas leur méthode de calcul.
Traces GPS et récits de randonnée sur le GR34
Retrouvez nos récits de randonnée sur le GR34® du Mont Saint-Michel à Douarnenez. Sur chaque récit, retrouvez également les traces GPS de chaque randonnée :
- Le GR®34 du Mont-Saint-Michel à Saint-Brieuc
- Le GR®34 de Saint-Brieuc à l’embouchure du Trieux par la côte du Goëlo
- Le GR®34 de l’embouchure du Trieux à Lannion par la côte de Granit Rose
- Le tour de la Côte de Granit Rose par le Tro Breizh, le GR®34 et le GR®34A (6 jours de marche)
- Le GR®34 de Lannion à Morlaix
- Le GR®34 de Morlaix à Plouguerneau
- Le GR®34 de Plouguerneau à Brest
- Le GR®34 de Brest à Douarnenez
- Tour de l’île d’Ouessant en 2 jours
- Tour de la presqu’île de Crozon
- Tour de Belle-ile en mer à pied
- La suite prochainement…
Vous pouvez aussi télécharger la trace GPS de l’ensemble du GR34 en haut de cet article.
Quelle est la signalisation du GR34 ?
Comme tous les sentiers de Grande Randonnée français, le GR34 est balisé en rouge et blanc sur l’ensemble de son parcours.
Quelle est la difficulté du GR34 ?
Intrinsèquement, le GR34 n’est pas un sentier de Grande Randonnée extrêmement difficile. Il faut toutefois relativiser ce propos car :
- C’est un long sentier qui nécessite beaucoup d’endurance si on envisage de le réaliser en une fois
- Certaines étapes peuvent être longues dans des territoires où les hébergements ne sont pas si nombreux (dans le Finistère par exemple)
La charge du sac à dos influe également beaucoup sur la difficulté d’un sentier (voir rubrique Bien s’équiper pour le GR34).
Il est alors important de savoir bien évaluer sa forme physique. Comment ? Avez-vous eu des pépins physiques lors de vos précédentes Grandes Randonnées ? Des douleurs ? Des coups de barre ? etc… Puis d’établir un planning d’entraînement en vue de préparer le GR34.
Bien s’équiper pour le GR34
Le poids du sac à dos joue un grand rôle sur le confort de la randonnée et sa difficulté. Pensez à faire un sac à dos léger qui ne prennent pas d’affaires inutiles. Il reste évident que si vous prévoyez de camper, votre sac à dos sera plus lourd que celui d’un randonneur qui envisage de dormir dans des hébergements en dur.
Si vous randonnez en dur, un sac à dos de 40 litres suffira. Si vous campez, il faudra prévoir un volume plus grand de 50 à 60 litres selon votre capacité à faire un sac à dos léger. Si vous partez dans l’idée de réaliser le GR34 en une fois, je vous conseille fortement l’usage de bâtons de randonnée. Pensez également à faire l’acquisition d’une paire de chaussures endurante dans laquelle vous vous sentez bien.
Alors que mettre dans son sac à dos pour le GR34 ?
- 2 ou 3 t-shirts dont 1 à manches longues : 1 manches courtes léger pour les jours de fortes chaleurs, 1 manches courtes intermédiaire et 1 manches longues. Il est important que ces T-shirts gèrent bien les odeurs et sèches rapidement.
- 2 ou 3 paires de chaussette
- 2 ou 3 slips
- 1 pantalon de randonnée qui peut se transformer en short pour plus de polyvalence
- Un collant ou un legging pour le soir
- Une polaire ou une doudoune légère pour les moments un peu plus frais
- Une veste imperméable pour les jours de pluie ou venteux
- Une paire de tongs pour le soir
- Une mini trousse de toilette : un savon pour se laver et laver son linge, du shampoing, une brosse à dent et du dentifrice
- Une paire de lunettes de soleil, un chapeau (casquette, bob…) et de la crème solaire (si si, même en Bretagne)
- Une gourde ou une poche à eau d’au moins 2L
- Un ou deux sacs étanches pour y glisser vos vêtements
- Une serviette en microfibres et un drap de soie car certains gîtes d’étape ne les fournissent pas
Pour celles et ceux qui prévoient de camper, ajouter :
- Une tente
- Un matelas
- Un sac de couchage
- Un réchaud et son combustible
- Gamelle, couverts et couteau suisse
- Un briquet ou un allume-gaz
- Une lampe frontale
- Des graines pour les petits coups de mou
- Éventuellement quelques plats lyophilisés mais les plats pourront être achetés en cours de chemin
Comment préparer son GR 34 ?
Où dormir ? Où manger ? Comment trouver de l’eau sur le chemin ? Réponse.
Où dormir sur le GR34 ?
Selon votre budget, vous allez opter pour :
- Le camping
- Les hébergements en dur (gîte d’étape, chambre d’hôtes ou hôtel)
- Un mix des deux
La question du bivouac sur le GR34 est épineuse. Il est globalement interdit tout le long du littoral pour protéger la fragile biodiversité des bords de côte. Il est en réalité autorisé partout où il n’est pas interdit (réserve naturelle, arrêté municipal…) mais c’est bien difficile de s’avoir finalement où il est interdit ou autoriser. Les campings sont nombreux le long du GR34. A privilégier pour préserver les abords du GR34.
Vous trouverez une liste d’hébergements sur le site officiel du tourisme en Bretagne. Pensez à cocher la case GR34 pour n’avoir que la liste des hébergements proche du sentier. La recherche par la carte s’avère très utile.
Les topo-guides sur le GR34 disposent également d’une liste d’hébergements (voir rubrique Comment définir ses étapes sur le GR34 ? pour les références).
Où manger sur le GR34 ?
Tout au long du GR34, on trouve épiceries, supermarchés, restaurants, etc. J’utilise Google Maps pour trouver les adresses sur le chemin.
Où se ravitailler en eau sur le GR34 ?
Sur le GR34, on peut faire le plein d’eau dans les cimetières, parfois dans les ports qui peuvent aussi disposer de toilettes. Si vous disposez d’un filtre ou de pastilles de purification, vous pourriez également faire le plein d’eau dans les rivières.
Dernière option qui marche aussi très bien : allez demander de l’eau chez les gens. Je l’ai fait à de nombreuses reprises et j’ai toujours été bien accueilli.
Comment définir ses étapes sur le GR34 ?
Le moyen le plus simple pour prévoir le découpage de ses étapes sur le GR34 est de le faire à l’aide des topo-guides édités par la FFRandonnée. Chaque topo-guide indique les distances entre différents sites et les temps moyens de marche. Il n’y a pas mieux pour préparer son GR34.
Chaque topo-guide indique également les villes et villages qui disposent d’une épicerie, d’hébergements, de moyens de transport (utiles si vous prévoyez de ne faire que des bouts de GR34) et même de distributeur de billets.
Ces adresses ne sont pas indiquées sur les fonds de carte. Il vous faudra donc utiliser Google Maps ensuite pour bien les situer et ne pas allonger inutilement votre journée de marche.
Pour préparer l’ensemble du GR34, il vous faudra 6 topo-guides. Dans le sens inverse des aiguilles d’une montre :
- Côte d’Emeraude
- Côte de granit rose
- Les Abers, l’Iroise et Crozon
- La pointe du Raz et les Montagnes Noires
- Le littoral et les îles du Morbihan
- De la Vilaine à la Loire
Si vous voulez économiser du poids, utilisez les topo-guides pour préparer votre GR34 mais ne les prenez pas en randonnée. Téléchargez plutôt la trace GPS et ajoutez vos points d’intérêts (hébergements, épicerie…) sur votre fond de carte de GPS ou d’application mobile GPS.
Google Maps pour trouver les bonnes adresses et les points d’intérêts
Google Maps peut s’avérer très utile pour trouver un hébergement, un restaurant, un supermarché ou une épicerie et même trouver de l’eau. Comment faire ?
Pour ce faire, tapez une destination. Une fois la carte affichée, entrez les mots « hôtel » ou « chambre d’hôtes » ou « supermarché » par exemple pour voir sur la carte les adresses et enregistrez les afin de les retrouver facilement lorsque vous randonnerez sur le GR34.
A quelle saison randonner sur le GR34 ?
Le GR34 est une randonnée accessible toute l’année. La meilleure saison reste cependant le printemps lorsque les fleurs tapissent le sentier de couleurs, l’automne est aussi une belle saison pour marcher sur le GR34.
L’été, il peut être difficile de trouver un hébergement.
Randonner sur le GR34 en autonomie ou avec une agence ?
Le GR34 est tout à fait adapté à la randonnée en autonomie. Si vous avez l’expérience ou même l’envie de vous lancer pour la première fois sur une randonnée en autonomie, le GR34 est un itinéraire adapté car pas trop difficile ni trop isolé.
Tout le monde n’aime cependant pas marcher en autonomie, par intérêts ou par manque d’expérience. Il peut alors être intéressant de vous tourner vers une agence de voyage spécialisée sur la randonnée comme Allibert Trekking, Grand Angle ou La Balaguère.
J’espère que ce guide pratique du GR34, le tour de la Bretagne à pied, vous a été utile. Si vous avez des remarques ou des questions, n’hésitez pas à commenter l’article.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.
Super ! Enfin, des conseils pratiques. Evidemment, ça dépend de la forme de chacun, du poids de son sac, du secteur… Mais la Bretagne est tout au plus vallonnée, alors quelle longueur d’étapes peut-on envisager?
Le but de l’article est d’être pratique pour faciliter la préparation.
Pour la longueur des étapes, cela va dépendre de plusieurs critères :
– la forme physique
– le type d’hébergements souhaité
– la distance entre les hébergements
Généralement, on peut faire des étapes de 20/25 km, parfois moins, parfois de plus de 30 km car il n’y a pas d’hébergements disponibles. Lors d’étape très longue, il est parfois possible de dormir deux nuits au même endroit et l’hébergeur peut se charger de récupérer le randonneur à un point et de le redéposer au même lieu le lendemain matin.
Le guide pour faire le tour de la Bretagne semble complet : à mettre dans toutes les poches ! Le sentier des douaniers a cette chance d’être régulièrement à proximité d’un village ou d’un arrêt de bus, ainsi cela permet de réaliser des courtes portions du GR34 si l’on a que quelques jours de congé, sans se soucier du ravitaillement ou d’un retour en urgence. Contrairement en montagne 😉
Purée c’est dingue les écarts de calculs des dénivelés !
Mille mercis pour ce bel article. J’ai toutefois une question. J’utilise actuellement un petit réchaud à bois pour ma soupe et mon café. Pour ce sentier des douaniers, j’envisage l’achat d’un réchaud à gaz. Trouve t’on facilement des cartouches ? Camping gaz Easy clic ? ou toutes les autres cartouches à valve filetée ? MSR, OPTIMUS… Merci pour vos conseils. Isabelle
Bonne question Isabelle. Je pense que ça n’est pas si facile de trouver des cartouches de gaz. A dire vrai, comme j’i toujours marcher par petites portions, je n’ai jamais eu besoin d’acheter sur place une cartouche de gaz. Là je suis en rando.
Dès que j’ai un peu de temps je me penche sur la question 🙂
Merci pour cet article qui m’aide mille fois!
Je suis une novice … je n’ai jamais fait de randonnée. Pourtant, suite à la perte de mon emploi, je sens le besoin de me retrouver, d’être face à moi-même et j’ai décidé de partir à l’aventure, seule. J’ai un budget serré donc chaque centime (et gramme) compte.
J’ai préparé mes étapes pour marcher de Saint-Malo à Saint-Brieuc sur 10 jours et de dormir en camping (le prix des hébergements est bien trop élevé). Il y a quand même quelques endroits où je m’arrête qui ont des cabanes étape qui me permettront de trouver un peu plus de confort 🙂
Je prévois de partir le 14 septembre.
Alors d’abord, trouvez-vous cela inconscient ? Certains membres de ma famille disent que je risque de me dégoûter car trop dur ou voyage trop “à la dure” (camping, se faire à manger le soir, …) pour une première fois.
Ensuite, avez-vous des conseils ? J’ai acheté de bonnes chaussures de marches avec lesquelles je marche dès que j’en ai l’occasion. Je compte également faire une randonnée d’un jour ce dimanche avec mon sac à dos et du poids dans mon sac (j’ai compté un peu moins de 5kg pour tout le matériel – tente, sac de couchage, cuisine – et je pensais ajouter 4kg pour simuler les vêtements, la trousse de toilette + secours, l’eau et le divers) d’environ 9kg, pensez-vous que ce soit réaliste ? Ou est-ce que mon sac pèsera plus lourd que ça selon vous?
Mille merci d’avance!
Bonjour Camille,
Inconscient non. Vous m’auriez dit que vous partiez sur la traversée des Pyrénées, je vous aurais dit oui. Là non.
Ensuite concernant le poids de votre sac à dos, je vous conseille de vraiment ne pas le surcharger. Sans expérience cela peut devenir une galère quand on n’est pas habitué à porter un sac à dos assez lourd.
Je vous conseille de peser le poids de chacun de vos items avec un peson et/ou une balance de cuisine afin d’évaluer précisément le poids du sac à dos.
En préparant votre parcours, identifiez-bien les zones de ravitaillement possible en nourriture et en eau afin de ne pas porter inutilement.
Et ensuite Enjoy…
Merci pour votre réponse Grégory.
Je vais faire attention au poids de mon sac dans ce cas.
Une autre petite question : pour une première fois, me conseillez-vous d’aller manger le soir dans les villages pour éviter de devoir prendre un réchaud ou pas?
Merci d’avance
Si vous en avez le budget, oui. C’est souvent bien meilleur que les plats lyo au réchaud. Le plaisir est important pour la phase de récupération. Par contre, regardez bien où sont les restos. N’allez pas vous ajouter 2/3 km à pied pour dîner. Géolocaliser chaque resto/supérettes/points d’intérêts sur Google Maps par exemple avant de partir.
Merci encore pour votre réponse.
Si je me tourne quand même vers le réchaud,
j’ai regardé pas mal de vidéos et je pensais me faire de la semoule avec un cube de bouillon et de l’huile d’olive pour le soir.. c’est un randonneur aguerri qui mange ça le soir lorsqu’il randonne et dit que cela apporte kcal et nutriments nécessaires … vous me conseillez autre chose?
Je vais quand même regarder les restos sur le bord du sentier :).
Merci encore
Bonjour Camille,
On a tous un rapport à la nourriture qui est différent. Les calories c’est une chose, le plaisir une autre. A vous de voir, je n’ai pas la réponse pour vous.
Camille, un des intérêts d’effectuer la traversée d’une région ou de faire le tour d’un territoire, au-delà des paysages, c’est de goûter à sa gastronomie locale. Pendant les premiers jours, vous pouvez utiliser un réchaud et le jour de votre départ (ou la veille de votre retour), prenez le temps de vous arrêter à un restaurant ou à une crêperie, si vous en avez le budget comme le dit Grégory.
Cela contribue aussi à alimenter vos souvenirs de randonneuse 😉