Le récit de nos 4 jours en VTTAE entre Aubusson et la Souterraine sur la Grande Traversée VTT de la Creuse, à travers chemins, forêts, et sources, patrimoine culturel et villages préservés, gourmandises et hébergements de charme.
La Grande Traversée de la Creuse à VTT
Les Grandes Traversées VTT® sont des itinéraires au long cours, qui traversent des massifs entiers ou des départements, avec un balisage unique, et permettent de mixer itinérance sportive et découverte des territoires.
La Grande Traversée VTT de la Creuse est un itinéraire plutôt facile, idéal pour une première itinérance en VTT ou un court séjour de proximité. Trois tronçons ont été ouverts et composent deux boucles au départ de La Souterraine :
- La Petite Boucle, de 265 km et environ 4 500 D+ part vers le Nord et permet de faire en 3 jours le tour des Monts de Guéret. Vous pouvez lire le récit de Guillaume de cette boucle nord de la Grande Traversée VTT de la Creuse au départ de la Souterraine.
- La Grande Boucle de 410 km et environ 8 100 D+peut se faire en 10 jours et démarre de la même manière avant de bifurquer après Gueret vers l’est puis jusqu’à Aubusson. C’est ensuite plein sud vers lePlateau de Millevaches et le lac de Vassivière. La remontée vers La Souterraine se fait par Bourganeuf, les gorges du Thaurion et Fursac.
Pour notre voyage, nous inaugurons la fin de la grande boucle, balisée au printemps 2023, entre Aubusson et la Souterraine : 158 km et 3380 m D+. Lisez également mon récit de mes 4 jours à VTT sur la variante Nord de la Grande Traversée de la Creuse de Gueret à Mainsat.
C’est depuis Bourg Saint Maurice que je prends la direction d’Aubusson avec Anne. Habituées à des sorties plutôt courtes et intenses (chez nous tu fais vite 1000m de D+ en 5 km), nous avons hâte de découvrir ce que la Creuse va nous offrir.
Nous décidons de voyager en VTTAE avec toutes nos affaires sur le dos. Il faut faire léger tout en restant équipées : de fortes pluies étant annoncées sur le début du voyage.
Premier jour à Aubusson : des tapisseries qui en mettent plein les yeux
L’Hôtel de Colbert à AubussonNous arrivons à Aubusson la veille du départ, avec l’après-midi devant nous. Nous retrouvons Alice qui nous emmène visiter la Cité Internationale de la Tapisserie. Car Aubusson, petite ville de 3 500 habitants est réputée dans le monde entier pour ses tapisseries tissées à la main depuis le XVè siècle. Perso, j’ai plutôt en tête la vieille scène de chasse au renard poussiéreuse accrochée dans la montée d’escalier chez ma tata Christiane…
Et je suis bluffée. Depuis son ouverture en 2016, l’établissement, sous l’impulsion d’un directeur visionnaire, a complètement dépoussiéré l’imaginaire un peu vieillot et moyenâgeux de cet art décoratif : ce sont aujourd’hui des œuvres inspirées des univers de Tolkien et Hayao Miyazaki que l’on peut admirer, et chaque « tombée de métier » (le moment où l’on dévoile l’œuvre pour la première fois) est un véritable événement médiatique. Depuis, les carnets de commande débordent.
Je reste émerveillée devant une tenture monumentale représentant la carte de la Terre du Milieu (les vrais savent). Le processus de création prend plusieurs années, 4 à 5 ans en tout pour des projets monumentaux comme ceux de Miyazaki, depuis le concept, jusqu’à la création des couleurs et le tissage à la main. Un an de travail a été nécessaire à 8 «lissières» rien que pour le tissage du projet inspiré du Voyage de Chihiro.
Avant la pluie, nous traînons dans les rues du centre et du quartier de la Terrade, entre ponts de pierre enjambant la Creuse, tourelles et maisons authentiques nichées au bord de l’eau, et la tour de l’Horloge, l’ancienne tour de guet de la ville.
Ce soir, nous dînons et dormons aux chambres d’hôtes de l’hôtel de Colbert, en plein centre d’Aubusson. Benoît et Didier ont racheté cette imposante bâtisse, ancien office notarial en ruines, il y a 5 ans. Passionnés d’antiquités, ils l’ont rénovée et décorée avec le fruit de plus de 20 années de trouvailles. On a un peu peur d’arriver avec nos gros vélos et nos sacs à dos dans ce bel établissement, mais on s’y sent très bien accueillies tout de suite et notre grande suite est hyper confortable (spéciale dédicace à la douche géante carrelée de vert, une faïence dont la couleur a été créée spécialement pour l’endroit). L’averse est arrivée et nos vélos sont bien à l’abri, on peut les charger sur place, finir de préparer le paquetage et faire un peu de mécanique.
Après un dîner dans le jardin (et le fameux gâteau aux noisettes d’Huguette), on passe une première nuit agitée : un énorme orage qui secoue la ville à 3h du matin. Des trombes d’eau s’abattent sur Aubusson et les alentours, de quoi nous préparer de chouettes sentiers pour demain.
D’Aubusson à Royère de Vassivière
+ 1 025 m / -780 m 45,3 km Chez Natorel, à Faux la Montagne (5km au Sud de Royère de Vassivière).Faux départ
Réveil matinal, car une fenêtre météo est annoncée ce matin, avec de fortes pluies à partir du milieu de journée, et il y a quand même plus de 45 km à faire pour cette première étape. Après un petit dej’ de championnes, on file.
La fenêtre météo foire complètement puisqu’à la sortie d’Aubusson, une grosse averse nous tombe sur la tête. Il nous suffit de rouler deux cent mètres dans un chemin envahi par les herbes hautes pour être trempées. Anne galère : la patte de dérailleur est pliée en deux, on n’arrive pas à réparer. Dans notre malheur on s’en sort bien, on vient de partir : nous n’avons que deux kilomètres à faire en descente pour rentrer à Aubusson et le seul shop de vélo, l’Atelier du Cycliste, est ouvert ! Mehdi et son apprenti sont très réactifs et nous font la réparation en dix minutes.
On y croit ! On a perdu une bonne heure mais la pluie a faibli.
Entre forêts et hameaux
L’itinéraire démarre par une longue côte qui nous permet de sortir d’Aubusson, et rejoindre le GR4, pour ensuite alterner à partir de Blessac (et son château joliment posé au bord d’un étang) entre traversées de villages et chemins forestiers très ombragés. La pluie nous rattrape, la végétation est éclatante, les rossignols nous accompagnent, l’humidité rend l’ambiance un peu cotonneuse, la forêt devient mystérieuse et odorante, l’eau est partout : étang, sources, ruisseaux…et flaques.
Le pédalage est facile, nous traversons de charmants hameaux, l’architecture est très préservée, beaucoup de demeures sont rénovées…À Saint Michel de Veisse, nous nous arrêtons pour admirer la Chapelle Notre Dame de la Borne, entièrement bâtie en granit, et son rare vitrail représentant l’Arbre de Jessé (généalogie de la Vierge). Elle aurait été bâtie au début du XVIè siècle sur ordre de Charles d’Aubusson, en remerciement à la Vierge Marie, qui l’aurait sauvé en le guidant alors qu’il s’enlisait dans les marais proches.
En sortie du hameau nous replongeons dans la forêt, dans des chemins très ombragés, presque sombres aujourd’hui. Je me dis que l’itinéraire est bien approprié aux jours de fortes chaleurs car il est très protégé du soleil.
Rincées
Nous finissons par quitter le GR pour rejoindre Vallière par un beau et large chemin. C’est un bon endroit pour faire une pause, à mi-parcours. On y trouve une épicerie, une boulangerie, un restaurant et des toilettes publiques avec point d’eau.
Pour notre part, on décide d’avancer au max pour rejoindre notre hébergement à Faux la Montagne avant le gros de la pluie : il est 13h, et la fenêtre météo se referme inexorablement. A peine cette pensée formulée, c’est fait ! C’est la méga averse qui se transforme en pluie intense et continue qui ne nous quittera pas jusqu’à l’arrivée, à 20 km. Pour le coup, on regarde un peu moins le paysage et on se concentre sur nos coups de pédale. Dommage, car nous pénétrons dans le Parc Naturel Régional de Millevaches-Limousin. L’itinéraire longe le lac de Lavaud Gelade par le nord : c’est le second plus grand lac de la Creuse, ses berges sont très sauvages et c’est un paradis pour les pêcheurs, qui sont bien peinards par ce temps, il n’y a qu’eux au bord de l’eau !
Juste avant Royère de Vassivière, au km 40 de l’itinéraire, c’est la Rigole du Diable, sur la haute vallée du Thaurion et son affluent : un site parsemé de galets et de blocs rocheux aux formes étranges, dont le Rocher du Diable, et sur lequel les légendes locales pullulent. Il peut se parcourir à pied en 1h15 environ. Juste au Nord, c’est la Tourbière de la Mazure, un site naturel typique de la Creuse classé Natura 2000. Ces deux escapades peuvent facilement s’intégrer dans la journée, avant d’arriver à Royère pour la soirée.
Flower power
Nous pédalons un peu au sud de Royère de Vassivière, jusqu’au hameau de Plazanet, où nous attendent nos hôtes du soir. Chez Natorel, Aurélie et Tristan, producteurs de plantes aromatiques et médicinales en agriculture bio, proposent deux hébergements insolites en pleine nature.
Cet endroit, pour ces deux amoureux, est un projet de vie, fruit d’une reconversion bien préparée. Il incarne leur complémentarité, Aurélie à la culture, Tristan à la transformation, et leur passion commune : les plantes et leurs bienfaits. Nous visitons leurs parcelles, découvrons les rangées de verveine et d’aloe vera sous serre, le millepertuis, l’arnica, la menthe, la consoude, et les premiers rosiers de ce qui doit devenir une immense roseraie. Pour eux, cette terre et ses plantes sont vivantes : ils ont appris à les connaître, à respecter leurs rythmes, à comprendre ce qu’elles sont en mesure d’offrir, à cohabiter avec la faune et la flore sauvage. Ils en parlent avec amour, humilité et beaucoup de poésie.
Arrivées bien trempées et un peu usées de notre première journée pluvieuse, on se réchauffe le cœur, et les habits sèchent comme par magie dans le séchoir aux plantes de Tristan ! Notre hébergement cette nuit c’est une petite cabane magique au fond des bois, on y dort comme des bébés, dans le silence de la forêt.
De Royère de Vassivière à Bourganeuf
+ 955 m / – 1250 m 45 km l’Abbaye du Palais7h du mat’, le beau temps est de retour, on s’émerveille au réveil, dans notre petit abri. Tristan a 40 ans aujourd’hui. Pour fêter ça, il vient de s’offrir 2 places pour le concert de Ramstein à Paris en juillet. C’est donc au son du heavy metal allemand qu’on prend le petit déjeuner, avec les sablés de la boulangerie locale « qui déchire ». Comme quoi on peut être métalleux et parler des roses avec un léger tremblement dans la voix. Nous reprenons la route avec le sourire et l’impression d’avoir laissé des amis.
L’étape du jour est a priori la plus sauvage, au cœur du Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin, en longeant la rive nord du Lac de Vassivière, le plus grand lac artificiel de Creuse. Cette étape semble la plus facile sur le papier mais se trouvera être la plus sportive, notamment en raison de l’état de certaines portions de sentier, bien abîmées par les orages.
Un air de Canada
Nous rejoignons Royère de Vassivière par la route pour rejoindre la trace, et entamons une descente longue et roulante vers le lac, sur un chemin qui alterne passages dans une forêt aux couleurs éclatantes et vues sur la lande creusoise, le sol est sableux mais compact, avec une bonne accroche, on s’amuse. Nous approchons ainsi le lac par le nord pour le tour de la presqu’île de Chassagne, sur un large single. On prend un véritable bain de forêt : d’énormes fougères et de la mousse vert fluo recouvrent les sols, les résineux abondent, les odeurs sont dingues…
Au sommet de la presqu’île, au point 737 après avoir grimpé à flanc de colline, une superbe vue sur le lac de Vassivière se dégage. Après avoir traversé deux parcs à brebis, l’un gardé par un patou un peu ombrageux (n’oubliez pas les bons comportements à adopter), on rejoint un très beau single, un peu technique, qui nous ramène au bord de l’eau. C’est magique.
La pause déjeuner, ce sera au bord de l’eau, au barrage de Vassivière.
Le pays aux mille sources
On a fait de nombreuses pauses pour profiter du paysage, parcouru seulement 13 km et il est déjà 14h…On décide de s’activer. Nous filons sous le barrage par de larges chemins en forêt puis dans la lande, pour descendre jusqu’au hameau d’Auzoux, où nous rejoignons le GR de Pays des Cascades, Landes et Tourbières.
Là, ça se corse. Jusqu’à Saint Martin Château, 10 km plus loin, on va se retrouver dans des chemins très abîmés par la pluie : grosses ravines, accumulations de pierres et branchages charriés par l’eau, énormes flaques, voire ruisseaux qui continuent carrément à couler dans les chemins. Le pays aux mille sources mérite son nom, l’eau est partout, même là où on n’en veut pas. On galère et je commence à râler. Anne me remet le smile avec un magnifique « arrêt bougnette » (comme on dit en Savoie) en s’enlisant dans une énorme flaque de boue : ça en devient drôle, et on se dit que Charles d’Aubusson, déjà il y a 500 ans, s’enlisait comme nous.
Quand c’est fini c’est pas fini
Après une pause à la très belle église de Saint Martin Château, nichée sur une petite colline, on se dit que ça va aller tout seul. On avait juste oublié que nous attendait la grosse montée de la journée. Et là c’est encore une bonne mission qui nous attend : pierres, larges ravines, c’est vraiment pas roulant, on devra descendre et pousser le vélo à plusieurs reprises. La montée s’adoucit enfin, pour basculer sur la longue descente vers Bourganeuf par la forêt de Faux-Mazura. Les chemins et la vue se dégagent, on sent qu’on revient dans une zone un peu plus habitée. L’arrivée à Bourganeuf se fait sans encombre mais un peu tard, et la très grande bière à l’arrivée est bien méritée, la Creuse c’est (aussi) du sport.
Nous arrivons trop tard pour visiter la célèbre Tour Zizim, emblème de la ville. Située dans l’enceinte de l’ancienne commanderie des hospitaliers de Saint de Jérusalem, fondée au XIIème siècle, cette tour a une histoire singulière. Elle a été bâtie à la fin du XVe siècle, pour y accueillir un prisonnier bien spécial : Osmanli Djem, le fils de l’empereur Mehmet II, surnommé Zizim.
Ce soir nous dormons à L’Abbaye du Palais. Cette ancienne abbaye cistercienne, gérée par une famille hollandaise, est située au cœur d’un parc de plus de 5 hectares et propose des hébergements de type chambres, gites et roulottes, ainsi qu’une table d’hôtes. Dès notre arrivée sur place, nous sommes baignées dans la sérénité du lieu. Vestiges d’une église du XIIe siècle, arbres centenaires, chevaux, fontaines…je décide sur le champ de laisser Anne continuer le voyage pour rester quelques jours en retraite ici.
De Bourganeuf à Fursac
+ 1 100 m / – 1200 m 48 km Hôtel Restaurant Stéphane NougierAprès une nuit totalement reposante dans notre havre de paix et encore un petit-déjeuner d’anthologie (les œufs brouillés de Sander !), les batteries sont rechargées, celle de mon vélo aussi. Je décide finalement de reprendre le voyage 😊 avec Anne, pour une belle journée plus roulante que la veille, principalement sur des chemins forestiers, au milieu de la végétation luxuriante des forêts, landes et haies (voire de beaux passages de quasi-jungle) de Creuse, et la traversée de villages charmants comme Saint-Goussaud.
Par monts et par vaux
Dès la sortie de Bourganeuf, nous repartons en suivant le GR4. Le temps s’assèche, les chemins aussi. Nous traversons le hameau de Murat, pour attaquer la première des deux «grosses» montées de la journée ( 250 D+ ), une longue côte menant au sommet du Puy de Roche Guette, à 638 m. Le début est sport, on serpente au milieu de grosses ravines et pierres charriées par les orages, j’en profite pour faire un beau vol plané, sans gros dommages heureusement.
L’itinéraire descend ensuite vers Chatelus le Marcheix d’abord par la route, avant de reprendre un single en forêt qui alterne sections très roulantes et parties presque trialisantes. Les forêts creusoises sont vraiment magiques. La route nous amène au pont de Chatelus, sur le Thaurion, en amont du barrage de l’Etroit. C’est ici le « Pays des Eaux Vives ». Bon, l’eau est quand même plutôt sombre mais c’est vert et fleuri, il fait beau et le fond de l’air est frais, on est hyper bien.
Après être remontées dans le bourg, on attaque la seconde longue montée de la journée, d’abord sur une route carrossable avec quelques grosses pierres, dans une pente qui va s’adoucissant, suivie d’une belle portion descendante en forêt, pour finir par une grosse montée étroite, avec pas mal de marches et racines, on pilote comme on peut et on pousse par endroits (portage à prévoir en vélo musculaire).
Entre jungle et vieilles pierres
On arrive au bout de nos peines au point 670 m à Saint-Goussaud, des tables de pique-nique sont installées à l’ombre, c’est l’endroit idéal pour une pause et une micro sieste à côté de la bucolique Lanterne des Morts. Située à proximité du cimetière, sa lumière devait guider les âmes des défunts. Il y en a en tout et pour tout 32 en France. C’est ce qui est remarquable en Creuse, on serpente entre nature et patrimoine à chaque détour de chemin. Dans le village, on profite quelques instants de la fraîcheur de l’église du XIIè siècle, et du point d’eau situé à côté du restaurant La Lanterne (un bon plan pour une pause, mais en travaux lors de notre passage).
Depuis Saint-Goussaud, nous enchaînons sur une magnifique portion de chemins très roulants, à la végétation luxuriante, entre landes et forêts. Très luxuriante. A deux reprises, le chemin est entièrement obstrué par les fougères et les ronces, on bataille un peu, mais dans la bonne humeur. On avait juste oublié de prendre une machette dans le paquetage. Bon clairement, l’itinéraire n’a pas encore été beaucoup roulé…
La fin de l’étape du jour nous fait passer par Paulhac et sa magnifique église (encore une!), avant l’arrivée à Fursac par les champs. Nous logeons au Logis Hotel Nougier, une institution tenue par la famille Nougier depuis trois générations, actuellement aux mains du fils Stéphane, Maître Restaurateur. On va se régaler : la table est l’unique “Table Distinguée Logis » du Limousin, et reconnue Bib Gourmand Michelin.
En attendant, on profite avec bonheur du jardin zen de l’hôtel (et surtout de sa piscine) après la poussière des chemins et nos passages dans la brousse creusoise. Après le simple sandwich du midi, le dîner est un pur bonheur. Clairement, en Creuse, on mange, et on mange bien ! Ne venez pas ici pour l’ascétisme, c’est une terre de bons vivants !
De Fursac à la Souterraine
+ 300 m / -280 m 20 kmDe bon matin, au petit déjeuner, c’est le chef Stéphane Nougier qui est en cuisine, ainsi qu’à l’accueil. Avec lui, on parle de pénurie de personnel dans la restauration (si vous êtes cuisinier et motivé, Stéphane attend votre appel !), de cet établissement dans sa famille depuis trois générations, de la Creuse qui se transforme peu à peu… Nous repartons après un ultime et énorme petit-déjeuner (c’est mon repas préféré, je crois) vers La Souterraine pour clore notre itinéraire de manière bucolique, en rejoignant progressivement des zones plus habitées.
L’étape n’est pas mémorable mais roulante et nous fait traverser des paysages agricoles et de beaux villages. A la sortie de Fursac, le long de la Gartempe, nous admirons le Moulin de la Papeterie qui vaut le coup d’œil. Après un ultime passage dans les fougères dans les lieux dit de Forêt Haute et Forêt Basse, avant Chassagne, nous roulons sur le GR 654, à travers chemin forestiers et routes de campagne, jusqu’à La Souterraine. C’est dimanche, c’est calme. Très calme. Nous passons la Porte Saint-Jean, ancienne porte de la cité médiévale. Notre voyage ne peut se terminer sans manger une part de pâté de pommes de terre, la spécialité locale, achetée à la boulangerie du coin.
Nous avons rendez-vous à la gare SNCF de La Souterraine avec David, notre chauffeur, qui nous ramène avec nos bicyclettes à Aubusson. Il nous parle de ses chevaux, du lac d’Eguzon dont il est originaire, fait quelques blagues et finit par nous avouer que nous ne sommes pas des clientes ordinaires pour lui. Il est plutôt chargé de « missions spéciales » pour la compagnie de taxis, notamment le transport d’organes, de sang, et…de défunts. C’est une belle conclusion à ce voyage, d’avoir été ramenées bel et bien vivantes jusqu’à Aubusson par un croque-mort avec le sens de l’humour.
Informations pratiques : Grande Traversée VTT de la Creuse
Comment venir et se déplacer ?
- Pour venir de l’est, la voiture semble le moyen de transport le plus approprié. De nombreux parkings gratuits sont disponibles à Aubusson pour laisser votre véhicule.
- Une gare SNCF à La Souterraine, située sur la ligne Paris/Limoges, nombreuses liaisons en TER depuis Limoges, Chateauroux, Cahors
- Navettes/taxis/bagages : les taxis Rondet peuvent gérer vos navettes depuis/vers la Souterraine, avec des vélos.
- En logeant dans des hébergements confortables, peu de matériel à emporter, le plus lourd étant le chargeur de batterie du vélo. L’itinéraire peut se faire en autonomie. Le cas échéant les compagnies de taxi peuvent effectuer cette prestation, qui sera un peu plus onéreuse.
Où dormir ?
Vous retrouverez toutes les adresses où nous avons dormi dans le récit même de nos 4 jours sur la Grande Traversée VTT de la Creuse entre Aubusson et la Souterraine. Une liste complémentaire d’hébergements est disponible sur le site de l’Office de Tourisme
Où dîner ?
- J0 à Aubusson : à l’Hôtel de Colbert, dans le superbe jardin de l’hôtel, avec une cuisine maison et locale, ou bien on voyage avec la Rizière, un excellent restaurant chinois recommandé par les locaux.
- J1 à Faux la Montagne : à l’Auberge de la Feuillade ou à Royère de Vassivière à l’Atelier, un charmant restau-boutique sur la place de l’église.
- J2 à Bourganeuf, à la table d’hôtes de l’Abbaye du Palais.
- J3 à Fursac, à l’Hôtel Restaurant Stéphane Nougier of course.
Où se ravitailler sur l’itinéraire ?
Dans l’ensemble nous avons trouvé peu de restaurants sur les étapes, nous conseillons de prévoir un casse-croûte, vous pourrez vous rattraper au dîner !
- Jour 1 : à Vallières vous trouverez une supérette, une boulangerie, un restaurant (le Vallaria), des toilettes publiques
- Jour 2 : prévoir de se ravitailler au départ à Royère de Vassivière : supérette et boulangerie sur place.
- Jour 3 : prévoir le ravitaillement à Bourganeuf, plusieurs boulangeries et supérettes; Auberge de Chatelus le Marcheix, restaurant La Lanterne à Saint-Goussaud, en travaux lors de notre passage. Point d’eau à Saint-Goussaud à côté du restaurant.
- Jour 4 : nombreuses boulangeries à la Souterraine.
Les spécialités locales à mettre dans son sac à dos et qui tiennent au corps : le pâté de pommes de terre, et le Creusois, le gâteau aux noisettes !
Location de vélo et mécanique
- Quelques shops louent des vélos, toutes les infos sont ici
- En cas de panne, quelques spots sur le chemin : l’Atelier du Cycliste à Aubusson (testé et approuvé !), l’Atelier Vélo à Bourganeuf et Roulez Facile à la Souterraine. Emmenez bien sûr un bon nécessaire de méca avec vous, patte de dérailleur de rechange, mèches, etc.
Quelle difficulté pour l’itinéraire ?
L’itinéraire est dans l’ensemble très roulant, de niveau facile à moyen, à part quelques montées bien ravinées ou techniques où il faudra pousser ou porter le vélo. Les intempéries et l’eau sur les chemins peuvent clairement changer la donne. Quelques passages techniques en descente notamment entre Royère de Vassivière et Bourganeuf. La difficulté peut venir de la longueur de certaines étapes si vous n’avez pas d’assistance électrique.
VTT électrique ou pas ?
En VTTAE, pas de problème d’autonomie de notre côté sur ces étapes : même la plus longue journée, de près de 60 km et 1 300 D+ en comptant les liaisons avec nos hébergements, on s’en est bien sorti avec des batteries de 500 et 600 Wh, grâce aux reliefs creusois plutôt doux qui nous ont permis de rouler en mode éco presque tout le long. Quelques passages bien abîmés nous ont obligé à pousser le vélo, heureusement rare car le poids devient là un vrai handicap.
Vous pouvez pour ce voyage régler l’assistance de votre vélo vers le bas si la manip’ est facile, vous gagnerez en autonomie.
En VTT musculaire, le parcours devient plus sportif, notamment les jours 2 et 3. Notre recommandation serait de rester sur la même étape le jour 2, d’aller de Bourganeuf à Chatelus-le-Marcheix le J3 ( 23,4 km, 550 D+) pour une étape plus courte mais qui concentre deux grosses côtes, et le J4 de Chatelus à La Souterraine (44 km, 850 D+).
Variantes et options le long de la Grande Traversée VTT de la Creuse
Le sentier de Rives : Rester un jour de plus à Royère de Vassivière pour faire le Tour du Lac de Vassivière à VTT par une boucle de 28 à 50 km (avec les variantes) recommandée par tous les locaux.
Gravel : une base de gravel est labellisée depuis le 1er Janvier 2023 sur la zone entre Bourganeuf et La Souterraine. Associé au Site VTT-FFC N°118 «Monts et Vallées Ouest Creuse», cet espace propose des circuits allant de la découverte à des itinéraires plus sportifs. Clairement, la Creuse est un spot idéal pour le gravel, avec ses reliefs vallonnés et ses nombreux chemins forestiers en pleine nature, à tester !
Cartes IGN
Le sentier est hyper bien balisé avec les signes rouges des Grandes traversées VTT. La trace GPX est un bon support sur votre appli habituelle. Si vous voulez vous plonger dans les cartes, prévoyez tout un classeur, l’itinéraire s’étend sur 8 cartes TOP 25 !
- 2330O – Aubusson
- 2230E – Lavaveix-Les-Mines / Saint-Sulpice-Les-Champs
- 2231O – Royere-De-Vassiviere
- 2230O – Pontarion / Sardent
- 2130E – Bourganeuf
- 2131E – Eymoutiers
- 2130O – Saint-Sulpice-Lauriere
- 2129O – La Souterraine
Plus d’informations
- Office de Tourisme Creuse Limousin : une mine d’infos ! Vous y trouverez des infos pratiques sur l’hébergement, la restauration, et plein d’idées de sites à visiter , des informations historiques…
- Terra Sports 23, tous les loisirs sportifs et récréatifs en Creuse