Jusqu’à Briançon

Destination : Provence Alpes Côte d'Azur » France | Montagne : Alpes | Activité : Ski de Randonnée & Splitboard  | 


Jusqu'à Briançon - Nice - Briançon à ski
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Le gardien du refuge Agnel a un skidoo, lui. C’est plus pratique que le sac à dos pour monter les bières. Il a aussi horreur qu’on mette les chaises de jardin dans la neige, ça les casse, le groupe UCPA en sait quelque chose. Il n’aime pas non plus qu’on étale nos Gore-Tex sur les tables de la salle à manger, c’est pas fait pour ça et en plus ça pue. Très organisé donc, il se rattrape néanmoins en nous proposant le très joli tour du Pic d’Asti pour notre désormais quotidienne randonnée du matin. Nous enchaînons par le col du Clôt du Poulain non sans avoir recroisé le groupe UCPA : devant le guide qui godille, derrière les stagiaires qui font des bassines. Faut dire que le guide, lui, il passe l’hiver sur les skis, pas étonnant qu’il y arrive à enchaîner les virages dans une peuf que les autres trouvent certainement croûtée. Finalement, on se sent pousser des ailes après le désormais quotidien casse-croûte au soleil : Pic Ségure, nous voilà ! Et hop, une descente en neige de rêve.

Abriès, la ville. On fait les courses à la superette du coin qui est nettement plus ouverte que celle de Larche. Arnaud et Sam craquent pour un pack de bière et nous concoctent une tartiflette, ça change de riz-purée, nouilles chinoises-purée, purée-roquefort, pâtes-purée, nouilles chinoises-couscous… Guillaume passe la fin d’après-midi avec nous, il est depuis mi-décembre dans le Queyras sur les planches tous les jours. "Ben quoi, tu skies avec des gens qui sont en vacances et pas toi ?" Demain, dernier jour de raid, on prévoit le col de Malrif. Cela effraie un pépé du cru à qui nous demandons le chemin du gîte, mais nous restons confiants, nous estimons que les conditions sont sûres. C’est vrai que les pentes sont soutenues tout du long de la montée. Il y a plusieurs années, un gros groupe de hollandais s’était fait piéger, le pays s’en souvient… Un dernier sommet, le Grand Glaiza culminant à 3293 m, une descente exquise sur les Fonds de Cervières et c’est 12 km de pousse-bâton jusqu’à Cervières qui nous attendent.

Mercredi 19 mars, jour 12, 14 h. TERMINUS. Tout le monde descend !
L’équipe est un peu fatiguée ; Arnaud a un RV capital à Grenoble, Sam passerait bien un peu de temps avec la famille, Seb économiserait volontiers quelques jours de congés pendant qu’Ariane fait la grasse matinée. Et moi je continuerais avec plaisir jusqu’à Val d’Isère, ou Grenoble, peu importe ; mais seul c’est délicat et pas très marrant. Le coeur serré, je les laisse prendre le bus Briançon-Grenoble de 16 h et je continue le stop jusqu’à Névache. Petite prolongation, je pousse jusqu’au refuge de Buffère, une petite merveille d’accueil et de chaleur dans un vallon nature. 2250 m de dénivelée positive dans la journée, même si le sac n’est pas lourd il n’est pas léger non plus, je n’aurai pas de mal à m’endormir. Plaisir de finir l’après-midi dans un transat au coin du poêle, un livre sur le Mustang sur les genoux : de futures aventures en perspective dans les vallées secrètes d’une terre lointaine… Plaisir de mettre les pieds sous la table après l’apéro, ça change de la bergerie de Sallevielle et c’est pas mal non plus… Plaisir de faire la grasse matinée sous la couette jusqu’à 7 h 30, oui, 07 h 30 du matin, du pas vu depuis peut-être plus d’un mois. Mais le truc qui est con, c’est que les vacances seront finies quelques heures plus tard : à 12 h je me retrouve à faire du stop au Pont de l’Alpe.

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