La boucle est bouclée

Dernier jour de randonnée sur le tour du Mont-Lozère (GR68).

Focus Rando :La boucle est bouclée
  • 35km
  • 1010 D+

Ce matin il fait très froid et je m’habille chaudement pour démonter la tente. Ma montre indique 6h, mon portable 5h. Je l’avais oublié, mais nous avons changé d’heure cette nuit. Peu importe, il fera jour quand même ! Je me mets en route pour le Signal de Ventalon (1350m) que j’atteins à l’aube. Le ciel est très beau et je bricole comme je peux pour prendre une photo souvenir de ce paysage sublime.

Le soleil se lève sur le signal de Ventalon

Alors que je redescends vers le col de la Croix-de-Berthel, je m’arrête pour une une session toilettes natures. À ce propos, voici une méthode respectable que je vous invite à mettre en place : creusez un trou avec votre chaussure (inutile qu’il soit profond) ou mieux, utilisez un trou déjà présent sur le sol. Prenez la position de la chaise et musclez vos quadriceps ! Procédez ensuite à un décalage tactique en faisant quelques pas sur le côté et utilisez le papier toilette, que vous avez pris soin de ne pas oublier. Si la végétation le permet (il ne faut donc pas faire ça n’importe où) et que vous êtes certain de ne pas déclencher un incendie, brulez votre papier toilette. Cela évite de polluer bêtement, et surtout, des amas roses fluo dans la nature, ça fait vraiment tache. Puisque vous devez être certains que le feu est éteint, tapez les cendres du pied en les recouvrant d’un peu de terre. Si vous avez omis le décalage tactique, cette étape va vous réserver des surprises…

Résultat esthétique

Je reprends ma route, toujours seul, sur la draille du Gévaudan qui passe dans le bois de Rouvières. Je passe successivement par le Plo de la Nassette ( 1151m) et le Plo de l’Estrade (1233m) pour arriver au pont qui enjambe l’Alignon, à l’entrée du hameau de l’Aubaret. Le panorama est superbe et je m’efforce de lever la tête pour ne pas en manquer une miette.

Pont de l’Aligon

Le ciel est magnifique

Je passe à La Vialasse, minuscule hameau de … 1 habitant ! Enfin, je gagne Gourdouse avec ses 3 maisons abandonnées en vieille pierre et son minuscule cimetière.

En arrivant à Gourdouse. A l’horizon, le plateau paumatoire

Le cimetière de Gourdouse

Le GR longe ensuite le ruisseau de Gourdouse et je le franchis à gué dans un pâturage. À partir de cet instant, c’est le paumatoire, car le sentier est à peine visible. J’arrive sur un plateau envahi par une végétation dense. Suivre la trace devient compliqué, j’avance très lentement, je me trompe, je fais demi-tour et je commence à m’énerver.

Le ruisseau de Gourdouse

Où est le GR ?

Plus bas, un chasseur m’a conseillé de faire attention aux vipères sur le plateau. Je ne suis pas du tout expert en reptiles, mais comme l’explique très bien Mike Horn dans Latitude 0, les serpents terrestres n’attaquent l’homme que rarement (à l’exception de certaines espèces comme le cobra ou le mamba noir.. mais je serais surpris d’en croiser un ici). En effet, un marcheur produit des vibrations qui les font fuir. En revanche, les serpents vivants dans les arbres sont redoutables, car ils sont presque sourds et aveugles. Ainsi, ils ne s’enfuient pas, et lorsque vous allez pousser la branche sur laquelle ils se trouvent… bobo. Mais a priori, aucun serpent des forêts tropicales n’a émigré dans le parc national des Cévennes.
Quoi qu’il en soit et le risque 0 n’existant pas, des accidents arrivent régulièrement. Même s’il n’y a pas de solution miracle, il faut éviter autant que possible de marcher dans les herbes hautes, etc. Si vous vous faites mordre, sachez qu’il faut éviter d’aspirer le venin à la bouche, comme on le voit à la télévision. En effet, vous vous exposez au risque de voir le venin passer plus vite dans le sang via les muqueuses de la bouche. Dans le cas de la vipère, la morsure n’est pas trop dangereuse et le venin n’est pas systématiquement injecté. Aussi, très peu de personnes en décèdent. Pour conclure, mieux vaut ne rien faire, garder son calme et appeler des secours.
Pour ma part, je ne croise aucune vipère et je traverse ce plateau touffu sans me poser de questions. À force d’y croire, je sors de cet enfer vert et j’arrive à la ferme fortifiée des Bouzèdes (1288m).

La ferme de Bouzèdes

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Je continue ensuite de parcourir le GR qui descend à la ferme de Tourevès (800m). La vue sur la vallée de Villefort est très belle, et le sentier se faufile, en belvédère, à flanc de montagne. Un peu avant la ferme, je croise un ruisseau qui m’inspire confiance (pas de troupeau, gros débit…) et je remplis mes softflasks. Il me reste encore de l’eau dans le camelback, aussi, le ruisseau me permettra d’hydrater mon repas et de boire un thé. De manière générale, il vaut mieux se ravitailler dans une fontaine d’eau potable ou en demander poliment aux habitants que vous croisez sur votre route. En effet, purifier l’eau d’un ruisseau n’est jamais une science exacte. Dans l’eau, il y a trois types de menaces : les algues et gros morceaux, les virus et bactéries, les polluants chimiques. Pour la première, il suffit de filtrer l’eau avec un filtre à café, un mouchoir, un t-shirt ou bien de la faire décanter. Pour les virus et bactéries, plusieurs méthodes sont envisageables. La première, c’est d’utiliser des pastilles de purification d’eau. On les trouve en pharmacie et dans les magasins d’activités outdoor. Les pastilles fonctionnent très bien, mais l’arôme pédiluve n’est pas très agréable. De plus, il faut attendre entre 15 et 30min, selon le produit utilisé, avant de consommer. La seconde méthode est de porter l’eau à ébullition. Attention toutefois, l’eau ne se conserve pas longtemps dans ce cas. Aussi, mieux vaut la boire dans les deux jours. En effet, certaines spores survivent à la haute température et se transforment en bactérie lorsque l’eau est stockée. Pour être conservée, l’eau doit donc être portée à ébullition plusieurs fois en respectant des intervalles de temps précis. Les polluants chimiques représentent la menace la plus complexe. Ni le filtrage ni la désinfection ne font effet. Pour l’éviter, il faut donc choisir un ruisseau à distance des troupeaux, d’exploitations agricoles, ou de toute autre installation suspecte. En revanche, des filtres permettent de purifier l’eau de ce type de polluants. Ils sont très efficaces et peuvent transformer une flaque en Cristalline. Toutefois, ces équipements sont lourds et onéreux. C’est ce type d’équipement qu’a choisi Cheryl Strayed pour sa randonnée sur le PCT.

Un ruisseau avant Tourèves (pas celui où j’ai ravitaillé)

Je filtre donc mon eau et je la fais bouillir 2min avant d’hydrater mon repas. Je profite également de mes réserves pour boire un thé. Désormais, je suis très proche de l’arrivée et je suivrai désormais un cap nord jusqu’à Villefort. Contrairement à la première partie du parcours, je me rapproche désormais de mon objectif plutôt que de m’en éloigner. Mon repas englouti, je me remets en route pour parcourir les 15km qui me séparent de ma voiture. En marchant, je profite au maximum des couleurs, des reliefs et de toutes les choses qui rendent la Lozère extraordinaire.

Les massifs sont magnifiques

De nombreux ruisseaux coulent au bord de la piste

La piste forestière de Valinières serpente dans le bois de Longuefeuille jusqu’au col de Rabusat (1 099m). Puis, le sentier devient étroit, bordé de genêts qui s’emmêlent dans ma tente et mon matelas de mousse.

Touffu !

C’est un peu agaçant, mais je finis par sortir de là pour arriver sur une crête dégagée. D’après ma carte, je ne suis qu’à quelques kilomètres de l’arrivée et je sais que je dois faire le plein d’image, car c’est certainement le dernier panorama que ce trek m’offrira. Je reste plusieurs minutes à contempler les montagnes, qui commencent presque à avoir des allures de massifs alpins.

Panorama

Mais il est temps de repartir, et de filer jusqu’à l’arrivée. « Qui se nourrit d’attente risque de mourir de faim ». La mort suspendue., Joe Simpson. Je profite de ces derniers instants, car je sais qu’en posant mon sac dans le coffre de ma voiture, toute l’effervescence s’évaporera d’un coup.

La crête est dégagée

Je décide de couper à travers les bois pour rejoindre directement la gare de Villefort et ne pas avoir à traverser toute la ville. Je navigue donc à la boussole et j’atterris à 200m de la voiture.

Navigation dans la forêt

Très heureux de mon aventure, je prends la route pour quitter ces lieux magnifiques. Mais tout va bien, je me console en me disant que dans quelques semaines, je serai dans les Alpes pour de nouvelles expériences ! Comme le dit si bien M.H « Tant qu’on vit, il y a toujours d’autres questions, d’autres raisons d’aller plus loin… »

Les paysages dorés m’accompagnent encore sur le retour

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