La Grande Casse en splitboard

Il fait chaud, très chaud pour un mois de février. Mais en passionnés de montagne et de glisse, nous n’avons pas dit notre dernier mot ! Il va falloir monter haut, très haut pour trouver de bonnes conditions de neige. C’est ainsi que nous jetons notre dévolu sur la Grande Casse dans le massif de la Vanoise, culminant à 3855 mètres d’altitude.

Renseignements pris auprès des gardiens de refuges des environs, du PGHM et de la compagnie des guides : la voie normale par les Grands couloirs de la Grande Casse, tout de même côtée 4.2 E2, est en excellentes conditions printanières. La petite face Nord et le couloir des italiens ne sont pas en conditions.

Je suis ravi de retourner sur cette Grande Casse, la dernière fois j’avais pris un but cause manque de visibilité et vents forts. Et c’est avec mes amis Alex, Djé et Lizza que je  gravirai La Grande Casse en splitboard !

J1. Montée au refuge du col de la Vanoise

Le rendez-vous est donné à Annecy à 8:00, afin d’être prêt au départ à 10:30 à Pralognan-la-Vanoise, la météo annoncée étant excellente pour le weekend, nous ne voulons pas arriver trop tard au refuge du Col de la Vanoise, celui-ci étant non gardé à cette période, les lits risquent d’être pris d’assaut.

Avec la fermeture covid des remontées mécaniques, nous avalons la première partie de la montée sur les pistes, quelques enfants font de la luge sur le bas, mais nous sommes rapidement tranquilles.

Une fois le haut du télésiège du Genépi atteint, s’en suit un enchaînement de plats et de bosses avant d’arriver au refuge 1100 mètres de dénivelé après notre départ du parking.

Il est 13:30, nous mangeons un morceau bien mérité. Nous déposons nos affaires du soir sur nos lits, puis avec Alex nous décidons de repartir pour un bout supplémentaire histoire de profiter au maximum de la neige ! Ce sera une pente Ouest sans nom entre le glacier de la Grande Casse et le glacier des Grands couloirs.

Arrivés un peu au dessus de 3000 mètres d’altitude sur un petit replat confortable pour chausser nos snowboard, nous décidons que c’est bien assez pour aujourd’hui. Et puis comme ça nous serons rentrés au refuge avant le couvre-feu 😉

S’ensuit un excellent ride dans une superbe neige encore volante à souhait !

Nous arrivons au refuge du Col de la Vanoise avec la banane pour un bon apéro plein de discussions avec les autres habitants du soir. Infos prises auprès des convives, nous ne serons que 4 groupes demain sur la montagne tant convoitée.

Après le coucher de soleil et le repas, je ressors avec mon appareil photo pour quelques prises de vues nocturnes. Que la Grande Casse est belle surplombée de la Grande Ourse !

J2. Sommet de la Grande Casse

La nuit a été claire, rien ne sert de courir si nous ne voulons pas rider de la neige béton. Lever 7:00, nous prenons notre temps pour nous préparer et petit-déjeuner. Départ spatules aux pieds à 8:30.

Nous quittons le soleil du refuge pour l’ombre de la face, mais il ne fait pas si froid. Nous retrouverons celui-ci quelques temps plus tard, l’avantage de ne pas être partis aux aurores.

Nous arrivons à cheminer un bon bout en mode randonnée, mais aux pieds du deuxième sérac, il nous faut nous résoudre à l’évidence : le reste de l’ascension doit se faire en crampons, board sur le dos. L’avantage c’est qu’ainsi nous avalons rapidement du dénivelé.

Le vent s’est levé et souffle extrêmement fort. Par moment, nous nous couchons sur nos piolets pour ne pas nous faire déséquilibrer dans la pente raide. La neige emportée nous fouette le visage avec violence.

5 heures d’ascension nous aurons permis d’atteindre le sommet, à 3855 mètre d’altitude. Le temps de quelques photos, de remonter les splitboards en mode descente, et nous pouvons y aller.

La neige est compacte sur le début mais il y a de l’adhérence, nous prenons quand même un piolet en main pour la descente, on ne sait jamais. Au fil de la descente, nous aurons également pas mal de poudreuse dans les endroits abrités ou dans les endroits que le vent aura chargés, puis sur le bas davantage de neige de printemps transformée juste ce qu’il faut.

2300 mètres de descente ! Ce pourquoi nous sommes là : la glisse entre copains ! Que c’est bon d’être en montagne !

Guillaume Condat

Photo-reporter outdoor, c’est dans les Alpes autour d’Annecy que je passe mon hiver en splitboard ; l’été mon côté globe-trotter m’amène à pratiquer la plongée sous-marine à travers le monde. Aux inter-saisons, trekking, VTT, bikepacking, paddle, alpinisme et via ferrata viennent compléter ma passion pour les grands espaces !