- D+ : 1150 m
- D- : 320 m
- Distance : 6 km
- Temps de marche : 5h30
Nuit en pointillés. Dès 2h00 du matin, les premiers randonneurs se sont levés, et pas vraiment dans la discrétion. Les taïwanais n’ont pas l’air de se soucier du sommeil des autres marcheurs. Je tâtonne dans le noir et règle le problème en appliquant mes boules quies.
6h00, c’est le réveil. Je me fais violence pour sortir du sac de couchage. J’ai mal au dos. On m’avait prévenu que les matelas des refuges étaient fins. Mais même avec mon matelas Therm-A-Rest en plus, ça tire dans les lombaires. Mais bon, papy est venu avec son mal de dos, il ne va pas disparaître d’un coup de baguette magique.
6h30. C’est l’heure du breakfast. Pain de mie, thon, thé au lait, riz blanc. Pas vraiment ce que j’avais envie de manger de bon matin mais je m’adapte.
Une forêt riche et diversifiée
7h45. Les taïwanais sont quasiment tous partis du refuge. C’est à notre tour de prendre le chemin. La météo n’est pas celle d’hier. Les nuages sont montés. Cela donne un air mystérieux à la forêt qui semble habitée par des esprits bucherons si je me fis à tous ces arbres gigantesques à terre. Chen me dira que pour les plus jeunes, ce sont les typhons qui ont eu raison d’eux. Mieux vaut ne pas être là quand ça arrive !
Le chemin est une succession de courtes descentes et de montées un peu plus longues. Dans la forêt, le sentier est assez physique et glissant. Nous passons sous le mont Shenmajhen (3 141 m). Son sommet à moins de 10 minutes à pied mais la purée est totale. On ne voit rien à 20 mètres et une bruine s’est mise à tomber. Nous poursuivons. Ce qui m’étonne, c’est que nous sommes toujours en partie en forêt. Nous la quitterons un peu au dessus de 3 200 mètres. L’étage forestier est bien différent de celui des Alpes, le climat aussi d’ailleurs, bien plus humide. En raison de l’amplitude de l’altitude, on trouve une forêt extrêmement riche avec des essences différentes : sapin, pin, feuillus, bambou, chêne, pruche, genévrier thurifère en altitude. Nous ne sommes jamais dans une même forêt. Je suis surpris par contre de ne voir quasiment aucun animal hormis quelques oiseaux. Le parc national compte pourtant 52 espèces d’oiseau, 46 espèces de mammifères dont l’ours noir, le macaque de Formose, le sanglier, le sambar, le serrow, 35 espèces de reptile et 302 espèces de papillon.
Nous mangeons à la lisière de la forêt et des prairies d’altitude. Nous reprenons le chemin sur une large crête herbeuse. La pluie s’intensifie. Je m’engonce dans ma veste Columbia pourvue de la nouvelle membrane Outdry Extreme. Et je dois dire qu’elle tient bien le choc pour le moment. Je suis aussi content d’avoir emporter avec moi mon pantalon imperméable Marmot. En plus d’être léger, il me garde les jambes au sec.
Nous nous engageons sur des crêtes, d’abord assez larges, puis avec un peu plus de gaz. Le chemin est assez souvent sécurisé par une corde ou un câble. Avec ces rochers glissants, c’est une assurance en plus. Le pas se fait plus lent du fait de la morphologie scabreuse du terrain et de l’altitude. Nous sommes à environ 3 500 m. Le souffle devient par moment un peu court et une légère pression crânienne appuie sur ma sinusite. La fin de tous ces passages en cable se termine au sommet du Nanhu north (3536 m). Il reste une descente raide et piégeuse pour rejoindre le refuge. Même avec des balises tous les 100 mètres, nous devons être vigilant pour ne pas nous perdre car le sentier est ici peu marqué contrairement à l’itinéraire en crête.
Nanhu Cabin, 3400 m
Nous arrivons à la Nanhu Cabin (3 400 m) vers 15h00. Il est situé en plein coeur d’un cirque glaciaire. Mais aucune montagne ne se dévoile. J’ai l’impression de ne voir que mes pieds.
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Le refuge est déjà blindé de monde. Des vêtements sèchent aux quatre coins du bâtiment. Il est agencé comme le précédent refuge : un dortoir principal d’environ 40 places et des petits dortoirs annexes. Pas de table ni chaise et une cuisine commune. Pour boire, pas de robinet mais une rivière à 50 mètres derrière le refuge.
Quel capharnaüm au moment de passer au dîner ! Une seule petite cuisine hors sac pour une quinzaine de randonneurs, frontale sur la tête et debout en train de manger dans leur bol. Nous sommes obligés de nous relayer pour laisser la place aux suivants. Pas très convivial ni même reposant. Les refuges remplissent néanmoins parfaitement leur rôle d’abri non gardé, et apportent une protection contre les intempéries. En parlant de protection, nous avons appris que deux randonneurs se sont perdus hier dans le brouillard en voulant regagner le refuge depuis le sommet du Mont Nanhu (3 742 m). Elles ont passées la nuit dehors et ont finalement retrouvé le chemin au petit matin. Plus de peur que de mal.
Il est 19h00. Je prends un aspirine pour mon mal de tête. Je pars affronter la pluie pour me rendre aux toilettes à l’extérieur du refuge et file me glisser dans mon sac de couchage. Finalement, c’est encore là que c’est le plus confortable. Et puis, on est mieux quand on a bien chaud. Je croise les doigts pour que la météo soit meilleure demain.
Marcher pour marcher n’est pas notre tasse de thé, même au royaume du Oolong.
Ascension annulée du Nanhu
Hier soir, Chen nous avait prévenu que nous partirions tôt pour l’ascension du Nanhu si le temps était au beau fixe. Manque de chance, le brouillard est encore plus dense que la veille. Nous ne voyons même pas la cabine des toilettes qui se trouve à 30 mètres du refuge.
On traine les pieds en prenant notre petit-déjeuner et en faisant le sac à dos au cas où un miracle météo se produirait. Rien n’est venu. Bien que prêt des cieux, je n’ai pas du prier assez fort. Un groupe de randonneurs taïwanais est tout heureux de partir dans cette mélasse sans nom. Avec Marion, nous faisons le choix de ne pas aller en haut du Nanhu. Nous ne croyons pas à l’amélioration météo. Le baromètre ne change pas depuis hier. Et puis marcher pour marcher n’est pas notre tasse de thé, même au royaume du Oolong.
C’est dommage mais nous entamons donc le retour par le même chemin. Nous recroiserons plus tard ces randonneurs taïwanais. S’ils sont bien allés au sommet, ils n’ont rien vu au delà du bout de leur nez. On a bien fait de redescendre.
Un beau trek hors des sentiers battus et exotiques. Avec un peu de recul et de connaissance du territoire, je préconise un itinéraire de 6 jours en semi-boucle pour éviter cet aller-retour par le même sentier. Tout est expliqué dans les informations pratiques.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.