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Le Sangri-La

Stoppรฉ dans sa progression et contraint ร  prendre des chemins trรจs dangereux pour continuer sa dรฉcouverte du monde zanskari, Jesรบs est amenรฉ ร  faire de nouvelles connaissances -pour son plus grand bonheur- et ร  dรฉcouvrir des paysages tout aussi beaux les uns que les autres. Il voit รฉgalement refaire surface lโ€™opportunitรฉ dโ€™atteindre son objectif initial ...

Focus Rando :Le Sangri-La

« Bonjour à tous !!

Je vous écris de ce qui me semble être le Sangri-La qui, selon la légende, est la civilisation perdue, cachée quelque part au plus profond de l’Himalaya. C’est exactement la sensation que j’ai depuis cet incroyable site d’où je vous écris : Lingset, un hameau situé à 4 000 mètres d’altitude et caché dans une petite vallée blindée de gigantesques montagnes enneigées et dont le bord principal tombe verticalement dans la gorge froide et inhospitalière du fleuve Zanskar. Ce village est si lointain que nous (Emilio, mes amis porteurs zanskaris et moi-même) avons dû marcher pendant cinq jours sur le dangereux fleuve gelé, plein de pièges et avec des températures de -30º C, puis durant trois jours supplémentaires grimper des versants très dangereux où il n’y avait aucune trace de chemin, progresser par des passages montagneux élevés qui n’apparaissent sur aucune carte et suivre un chemin où plus que grimper nous avions l’air de léviter étant donné les passages très étroits par lesquels nous devions passer littéralement collés à la paroi en avançant latéralement un pied après l’autre car seule la largeur d’un pied rentrait. Le terrain était gelé et la neige nous arrivait jusqu’au genou. En dessous, un grand abîme où nous serions perdus à la moindre erreur. Ainsi pendant des heures, marchant tels des funambules sur le fragile chemin vertical que nos amis de Nierak nous ouvraient. Sans eux, il aurait impossible ne serait-ce que de trouver le chemin qui parcourait des zones en apparence impossibles à franchir.

A mesure que nous avancions, la voie se rétrécissait jusqu’à atteindre à peine 10 mètres de paroi à paroi. Après avoir surmonté ces canyons étroits, devant nous se dressaient une rampe enneigée de 50º et, de chaque côté, des parois verticales dont nous n’arrivions même pas à voir le sommet mais menaçant de manière continue avec des avalanches de neige et des pierres motivées par les fortes chutes de neige des jours précédents.

Nous avons avancé ainsi durant toute une journée jusqu’à ce qu’apparaisse un joli aigle volant bas au-dessus de nos têtes, nous annonçant la fin proche de notre agonie. Dans le fond de la terrible gorge, nous avons enfin aperçu le village de Skiupata, un hameau incroyablement isolé du monde avec ses sept maisons suspendues aux abîmes que nous venions de grimper. La voie que nous avons terminé en faisant bien attention à ne pas rompre le fragile équilibre de chaque pierre, de chaque rocher, de la terrible chute de neige et surtout en prenant garde à ne pas glisser par les versants gelés, a été spectaculaire et incroyable. La fureur de cette cordillère himalayenne nous avait averti en nous envoyant une forte avalanche qui était apparue à l’improviste, venant de très haut et dévastant tout sur son passage. Son écho bruyant rebondissant sur les parois verticales nous avait glacé sur place car nous étions passés par-là seulement cinq minutes avant.

Nous sommes arrivés sains et saufs à un endroit surprenant : Skiupata.

Le jour suivant, j’ai parlé avec des habitants pour qu’ils nous aident à trouver le passage de montagne suivant, encore plus élevé. Et la réponse a été : « Mais bien sûr ! » Les Zanskaris sont des gens très aimables et hospitaliers qui n’hésitent pas à rendre service. Une grande caravane a été préparée avec le yak le plus fort du village et le lendemain (14 janvier), nous avons entrepris l’ascension d’un très haut passage de montagne, celui qui sépare cette zone de la cordillère avec Lingset, la capitale des vallées hautes du Zanskar. Le chemin a été très difficile à cause du risque d’avalanches et de la neige très profonde mais aussi ponctuée de paysages à couper le souffle. L’ambiance était inégalable. Nous nous motivions avec des chants zanskaris dans les descentes et les zanskaris nous ont aidé jusqu’à l’exténuation. Leur aide a notamment été déterminante lors de la dernière partie même si pour l’occasion ce fut mon tour de me donner à fond et d’ouvrir la marche dans un paysage particulièrement dangereux où deux zanskaris avaient disparu trois ans auparavant emportés par les avalanches fréquentes venant des corniches du dernier versant -presque vertical- à surmonter.

Mais nous avons réussi et nous sommes tous arrivés à bon port, même le yak que nous avons aidé à passer la corniche suspendue. Et là, au sommet, tous en choeur, nous avons crié à l’unisson « KIKI-SOSO-LARGUELO », qui signifie « Merci aux bouddhas pour réussir ».

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Puis nous avons entamé l’angoissante descente à l’autre versant. La voie était toujours enneigée mais le paysage changeait peu à peu. Des montagnes d’une verticalité parfaite apparaissaient et en se penchant à un petit replat, dans toute sa splendeur apparut la petite vallée de Lingset. OUII !!! C’était bien le Sangri-La. Ce hameau incroyablement beau ne pouvait être autre. Il était situé dans une vallée entourée de très grandes montagnes comme des meringues de neige. Dans la partie Nord, bravant les lois de la gravité, le contrefort d’une grande montagne verticale rocheuse hébergeait presque magiquement, un joli monastère lamaïste où nous avons rendu visite aux moines et nous avons passé des moments inoubliables avec leurs histoires et surtout leurs histoires drôles. Quels comiques !! Ils s’amusent bien à rire. Je crois que ça faisait très longtemps que je ne m’étais pas autant amusé. J’aimerai bien avoir plus de temps pour connaître de fond en comble ce paradis de gens sympathiques et souriants.

Je loge maintenant dans une de ces petites maisons du hameau où l’on voit les habitants bien alimentés, forts, sveltes et tous vêtus de leurs “chubas”, curieux trois-quarts qui arrive jusqu’au pied, confectionné en laine de yak.

Dans cette communauté, les lamas (moines bouddhistes lamaïstes) et les gens du village vivent en parfaite harmonie. Chaque famille place au moins un enfant dans le monastère pour qu'il atteigne la sagesse ancestrale du village.

Je n’ai pas plus d’espace dans mon système satellite pour vous en raconter davantage sur la vie dans ce hameau lointain mais je vous promets qu’à mon retour je vous en saurai plus sur l’endroit le plus fascinant que j’ai visité dans toute ma vie.

Je dois maintenant me reposer et m’alimenter correctement car demain une nouvelle aventure commence. Je veux descendre de nouveau au fleuve Zanskar par une autre vallée parallèle et, de là, essayer de compléter la voie gelée du fleuve, pour atteindre les vallées les plus basses du Zanskar, ce qui était à la base le but de l’aventure. Enfin, je ne me plains pas car grâce à la partie du fleuve qui n’était pas gelée, j’ai pu découvrir des endroits et villages si insolites qu’ils n’apparaissent même pas sur les cartes.

Gardez l’œil ouvert car je vous promets de nouvelles aventures toutes aussi riches en émotions, probablement depuis un endroit encore plus lointain de l’Himalaya.

Jesús Calleja, depuis le cœur sauvage et inhospitalier de l’Himalaya. »

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