Etape : Lobuche – Gorak Shep – Kala Patthar – Gorak Shep
Départ : 6h05
Arrivée : 11h25
Temps de marche : 4h50
Dénivelé positif : 640 m
Dénivelé négatif : 410 m
Dénivelé absolu : 1050 m
Ce matin, nous levons le camp à six heures, sans déjeuner, nous n’avons pas le temps et pas très faim à cette heure. Habituellement le matin, il fait beau, mais là, le ciel est couvert, j’espère qu’il se dégagera avant notre arrivée au sommet du Kala Patthar. Sans soleil, il fait très froid, en dessous de 0°C car l’eau qui se trouve dans le tuyau de la pipette de ma gourde est gelée. C’est un peu con, du coup je me retrouve sans eau ! Le paysage a une nouvelle fois changé, plus une plante, il n’y a que cailloux, pierres, rochers… Recouverts de neige.
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Une fois arrivé à Gorak Shep, nous faisons une pause pour un bon gros petit déjeuner, enfin pour moi. Car Hannah se fait un petit déjeuner à l’Anglaise, beurk ! J’en profite également pour décongeler ma pipette et pour réserver une chambre pour cette nuit (car ici, les lodges sont vite complets). Nous reprenons la route en direction du sommet qui est juste face à nous, il semble à portée de main. La marche est dure, très dure, ça grimpe fort, j’ai le pas lourd, je marche lentement en faisant plein de petites pauses, mon sac semble peser le double de son poids. Je regrette de ne pas avoir laissé une partie de mes affaires au lodge (grosse erreur de ma part). J’inspire beaucoup d’air pour avoir un peu d’oxygène, c’est qu’ici, la pression atmosphérique est de 500 HPa (Hecto Pascal), alors qu’habituellement elle est de 1000 HPa, au niveau du plancher des vaches. La montée est très éprouvante, sûrement l’une des plus dur que j’aie jamais eu à gravir.
Une fois au sommet, quel bonheur, 5550 mètres d’altitude ! J’y suis, le point culminant de mon trek, après huit jours de marche. Malheureusement la météo ne s’est pas améliorée, et la vue est limitée. Le temps de prendre quelques photos, de regarder le paysage entre deux nuages et il faut penser à redescendre. La descente, contrairement à la montée, se fait sans aucun problème, d’un bon pas, nous regagnons Gorak Shep rapidement. C’est maintenant l’heure des adieux avec Hannah, elle reprend la direction de Lobuche, Namche, puis Lukla et enfin Katmandou. Quant à moi, je reste à Gorak Shep, demain matin, je prendrai la route du Camp de Base, le jour J approche.
Il reste le col Cho La à passer, et qui m’effraie un peu, tout le monde ici me dit que c’est un passage délicat, surtout seul et quand il est enneigé. Et vu la météo de ces derniers jours, il doit être tout blanc.
Au souper, je mange seul, il n’y a que des groupes Anglophones, je les observe et les seuls mots que je perçois, c’est : "Base Camp", "Base Camp", "Base Camp"… Le plafond et les murs du lodge sont ornés de tee-shirts, de drapeaux, de chapeaux avec le nom de personnes et de groupes ayant atteint le Camp de Base, il y a même des petites culottes (et une grosse). Ici le Camp de Base tourne à l’obsession. Du coup, je vais me coucher tôt et ce n’est pas facile, car il faut se motiver pour aller se coucher dans une chambre où il fait moins de 5°C.
Voici quelques années, je me suis échappé d’une vie qu’il faut souvent suivre au pas…
Aujourd’hui je déborde d’énergie que je dépense dans la marche afin de parcourir des milliers de kilomètres pour découvrir les merveilles de la nature. Mes terrains de jeux préférés étant les montagnes et les zones désertiques, là où poussent les cairns. Mais je suis ouvert à toute la planète.
Je n’ai ni l’âme d’un écrivain, ni d’un photographe, mais j’ai un grand plaisir à faire partager mes aventures par l’intermédiaire de mes sites afin d’offrir un peu d’évasion.
Simon Dubuis
Carnets d’aventures : www.dubuis.net