Col Donguz – Min Kush
- D+ : 870 m
- D- : 2015 m
- Temps de marche : 9h30
La journée avait pourtant bien commencé…
Une matinée ensoleillée à marcher sur le sentier en balcon qui domine la vallée de Min-Kush. Sur l’autre versant, de belles montagnes de calcaire dominent l’horizon.
Pas moins de six petits cols à passer entre 2900 et 3000 mètres. De petites montagnes russes de 50 à 350 mètres de dénivelé.
Au passage du dernier col, nous croisons une famille de nomades entassés dans une petite cabane qu’on aurait bien situé au Canada. Ils restent confinés autour de leur habitation et semblent sur leur garde. Ce n’est que lorsque je sors l’appareil photo que les visages se détendent. Mon Canon semble leur signifier que nous ne sommes pas des brigands. Les chiens nous chassent du territoire pendant que nomades, vaches et chevaux nous regardent incrédules. « Que vont-ils faire vers Min-Kush » ? semble t-il nous lancer.
Face à nous, au loin, la mine de charbon et d’uranium de Min-Kush se détache de l’horizon. En la traversant, nous constatons que tout est à l’abandon. Des tractopelles rouillées finissent leur vie sur le bord de la piste. Le quartier général, qui accueillait jusqu’à 400 mineurs, se délabre à vue d’œil. Comme à Kara-Keche, la montagne est meurtrie dans sa chair. Deux gars chargent à la pelle une petite remorque de charbon. Tout laisse à penser que le site a été abandonné à la va vite après l’indépendance de 1991.
Nous descendons sur la piste vers le village. Les premières maisons sont en vue. Nous croisons quelques villageois. Un grand nombre empeste la vodka, yeux vitreux et pas chancelants. Min-Kush est un village étalé en cinq étages. La partie la plus haute est constituée de maisonnettes identiques les unes à côté des autres, un peu comme dans les Corons du Nord, mais en plus délabrés. Les deux étages suivants sont les parties vivantes de Min-Kush. De petites habitations de bois adossées à des parcelles de culture s’égrènent le long de la route. Des villageois sortent à notre passage et nous regardent passer comme des ovnis.
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Quelques lacets plus loin, une violente pluie s’abat sur nous. Protégés par nos vestes de randonnée, nous découvrons avec étonnement ce qui a été autrefois le centre-ville : d’énormes bâtiments en ruine s’enchaînent les uns après les autres. Des voitures reposent sur leurs jantes, tel des blessés de guerre sur leurs brancards ; des fenêtres barricadées semblent protéger les maisons de quelque chose mais de quoi ? Y a t-il eu la guerre ici ? Pas qu’on sache ! Il est plus vraisemblable que les fenêtres, les briques et les charpentes des habitations ont été retirées pour être utilisées ailleurs.
Plus de 3000 personnes vivaient ici avant le départ des soviétiques. Une poignée de nos jours. Cité radieuse de l’Ex-URSS, c’est aujourd’hui une ville en désuétude avec ses 80% de chômeurs.
L’Agence d’Aide à la Coopération Technique Et au Développement (ACTED), qui cherche à soutenir les populations vulnérables de par le monde et les accompagne dans la construction d’un futur meilleur, s’est attaquée au problème du manque d’accès au crédit et aux marchés en distribuant des intrants (bourses, fonds et assistance technique). Plus de 1000 personnes à faibles revenus ont bénéficié d’aides diverses : soutien au micro-crédit, formations, aide à la création de petits commerce. Que deviendra ce soutien à moyen-terme ?
Un cheval passe. Il nous charge. Ambiance far-west à la russe. Nowhere. « La seule ambition des gens d’ici c’est de partir » lâche Johanne. Mais savent-ils ce qu’est l’ambition ? Les habitants qui restent semblent l’avoir perdu dans le fond de leur bouteille de vodka.
Plus loin, quelques habitations sont en partie occupée. Les rez-de-chaussée sont souvent calfeutrés alors que les étages sont habités. Nous nous arrêtons dans une supérette, la première depuis notre début de trek. Signe de vie dans une ville qui se meurt. Voir un gars vivant, un vrai. Avoir une conversation banale. Savoir que nous ne sommes pas en enfer, pas encore.
A la sortie du village, nous installons rapidement le bivouac au milieu d’une ancienne usine désinfectée (ça, nous l’espérons).
D’autant plus inquiet que selon l’IRIN, un département d’informations humanitaires des Nations Unies, les sites de déversement de déchets radioactifs de l’ex-URSS dans les environs de Min-Kush sont menacés par les tremblements de terre et les glissements de terrain.
Voir Min-Kush et mourir ! Juste dormir pour le moment…
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.