Parang La

Après un réveil matinal à 5h00, nous partons pour le glacier du Parang que nous remontons jusqu'au Parang La à 5600 mètres. Dans la descente, je ressens la puissance de 'Himalaya.

Focus Rando :Parang La

A cinq heures du matin, on nous sort du sommeil. La neige a blanchi les sommets, et recouvert d’une fine épaisseur les toiles de tentes. La température est de l’ordre de 3°C ce qui représente certainement la plus basse depuis le début du voyage. Prêts et habillés en conséquence pour le froid, nous partons sur le sentier de pierres, grimpant à un rythme soutenu dans les pas des chevaux. Nos empreintes sont marquées dans le saupoudrage blanc de la nuit.

Pour l’équipe, le col était affiché depuis le début comme l’objectif principal ; le sommet ultime avant de descendre vers Kibber. En ce début de matinée, l’humeur est joyeuse. Nous continuons à progresser sur le glacier du Parang La. Nos pas s’enfoncent dans la neige tendre, dessinant des itinéraires multiples dans un décor vierge d’autres traces. Plus nous nous enfonçons, et plus nous forçons l’allure, comme pour ne pas être retenus prisonniers, attirés vers le point culminant du voyage. La caravane avance à notre rythme, et les chevaux ne semblent pas peiner plus que nous dans leur ascension. Quelques cours d’eau dévalent la pente, déchirant le glacier par d’authentiques courbes qui sillonnent l’étendue blanche. Après trois heures d’ascension rapide, nous gagnons un couloir étroit qui nous permet d’atteindre le col et ses 5600 mètres d’altitude.

Vincent, Stéphane et moi franchissons la ligne d’arrivée ensemble. Il y a déjà des caravanes au sommet. Mais pour nous, ces instants sont aux congratulations. Parkash nous remet à chacun une écharpe de tissu provenant des drapeaux à prière, en signe de porte bonheur. Nous mesurons davantage la dimension humaine que celle des hautes montagnes. Tout d’abord, il faut reprendre notre souffle un peu court. Rapidement, les poignées de mains fusent, les accolades se multiplient, les chants se lient aux drapeaux à prières dans une union fraternelle.

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Enfin, le moment est venu de redescendre sur l’autre vallée. Sur ce versant sud, il n’y a plus de neige. L’atmosphère change radicalement, passant des hautes altitudes à l’impression d’être en moyenne montagne. La descente s’amorce dans une ambiance très festive. Nous chantons en cœur chants locaux et français, dansons parfois dangereusement sur les éboulis du sentier, le souffle court. Le pierrier nous mène jusqu’à un replat herbeux où les chevaux sont tout heureux de pouvoir paître un peu d’herbe tendre après une journée de diète.

De là, nous dominons vertigineusement des gorges étroites que nous longerons bientôt. Le camp initialement prévu est dépassé, mais nous continuons vers un autre emplacement situé à deux heures de marche environ. A cet endroit nos animaux porteurs trouveront un bien meilleur garde-manger. A cet instant, probablement à cause de la verticalité du canyon, malgré que la neige ait disparue, je ressens la présence puissante de l’Himalaya.

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