Pyrénées : De Sallent de Gallego à Parzan en 7 jours

Destination : Occitanie » France » Europe » Espagne | Montagne : Pyrénées | Activité : Randonnée  | 
Nombre de jours : 7 jours | Difficulté : 4 | Dénivelé : +8947 m/-8843 m | Distance : 113 | Type d'itinéraire : Ligne | 
Transport : Pas de transport en commun | Ecosystème : Montagne | Hébergement : Bivouac
Meilleures Périodes : Juillet, Août, et Septembre
7 jours de randonnée en bivouac dans les Pyrénées de Sallent de Gallego à Parzan entre Mont Perdu, Brèche de Roland et Cirque de Troumouse. Récit et trace GPS.
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J’ai consacré mon été à une découverte approfondie des Pyrénées que j’ai rejoint à vélo depuis le Jura. Depuis les alentours de Perpigan, j’ai troqué mes sacoches et mes deux roues pour une paire de chaussures, deux bâtons et un sac à dos. J’ai traversé les Pyrénées en mixant des portions de GR10, de Haute Route Pyrénéenne (HRP), de GR11 (côté espagnol), de sentiers non balisés voire de sections en hors sentiers (le “mode sanglier”). Une fois à Hendaye, j’ai fait demi-tour pour rejoindre la Méditerranée, toujours à pied et suivant la même recette. Une fois à Banyuls, je suis retournée jusqu’au Canigou pour finir ma boucle, récupérer mon vélo et rentrer dans le Jura. Ce récit de Sallent de Gallego à Parzan en 7 jours est une tranche de vie de cette virée solitaire en autonomie totale dans les Pyrénées.

MISE EN GARDE
Je dois tout d’abord faire une “mise en garde”. Ce que je vais décrire ici comporte des sections techniques qui nécessitent un entraînement ET une bonne expérience de la montagne, du tout-terrain, ainsi qu’une bonne maîtrise de la navigation/orientation. Chaussures semelles vibram et tige montante fortement conseillées. Les conditions météo peuvent changer très vite. Accès routier au départ et à l’arrivée.
Lac de Respomuso
Lac de Respomuso

Jour 1 : De Sallent de Gallego à Plano Cheto

+ 370 m / – 0 m 7 km Aucune difficulté

Non pas que j’aie fait ce jour là une étape minuscule, non, mais la section que j’aimerais partager démarre de Sallent de Gallego, ce jour 1 était donc pour moi une fin d’étape avec un gros ravito (jusqu’à Parzan) sur le dos. En cette fin d’après-midi sous une chaleur à tomber, je n’ai fait que suivre le GR11 qui mène à Respomuso. Je doute d’avoir le droit de poser ma tente à Plano Cheto mais il se fait tard, mon sac pèse un cheval mort, donc je trouve un endroit très discret et installe mon bivouac.

Jour 2 : de Plano Cheto à l’Ibones de la Cresta de los Batanes (appelé aussi lac alto de los Batanes)

+ 1750 m / – 1020 m 20 km Facile au début, technique à partir du col de Piedrafitta, hors sentier dans le chaos rocheux à la fin.

Départ tardif, je suis restée coincée dans mon duvet… j’en avais probablement besoin. Je pars à 8 heures.

Ibon azul superior
Ibon azul superior

Je continue sur le GR11 jusqu’à une bifurcation sous le barrage du lac de Respumoso où je prends à gauche. Je passe donc sous le barrage et évite  ainsi le refuge pour un sentier que j’espère moins fréquenté avec de belles vues sur le lac. La montée est facile jusque sous le col de Piedrafitta où il faut alors mettre un peu les mains pour progresser. Toute cette première partie de journée est très belle au niveau des paysages, la météo est parfaite. La vue sur le lac en contrebas réjouit également mes pupilles. Je passe ensuite au col del Infierno et poursuis sur la sente pas roulante du tout vers les lacs Azul supérieur et inférieur, puis quitte enfin le GR11 juste avant le lac de Bachimania Alto.

Lac de Bramatuero
Lac de Bramatuero

A partir de là, je n’ai plus vu personne de la journée entière. Par un sentier je monte au premier lac de Bramatuero, puis au second. Une fois atteinte la cabane ouverte au début du second lac vers le barrage, il faut suivre scrupuleusement les cairns car il n’y a plus de sente. Le terrain est fait de gros blocs, la progression est très lente, ça monte et ça descend sans arrêt, la dénivelée positive s’accumule. Mais le décor en vaut la peine. Je vais ainsi jusqu’au collado de Letrero (2650 m) en longeant plus ou moins le lac de Bramatuero. Je ne vois pas celui de Letrero, lové dans un creux. Un petit lac à proximité du col aurait pu procurer un bel endroit de bivouac mais  j’ai peur du vent dans la nuit dans ces étendues bien exposées en altitude et décide d’aller tenter ma chance de l’autre côté du col. J’en ai plein les cannes et la descente qui m’attend est technique encore, raide, dans un chaos de gros blocs. La priorité est de surtout ne pas faire de faux-pas dans cet endroit bien à l’écart des sentiers battus, je descends très prudemment. Il me faut ensuite encore longer le lac alto de los Batanes dans les gros blocs avant de trouver un minuscule bout de terrain à peu près plat et herbeux au bord du petit lac. Une petite baignade bienvenue dans l’eau froide détend mes muscles bien assez sollicités. Cependant, j’en ai pris plein les yeux, et mon bivouac se situe pile poil en face de la face sud colorée du Vignemale, beaucoup moins connue que sa face nord. La perspective d’une nuit dans le plus grand silence me réjouit.

Bivouac au lac alto de los batanes
Bivouac au lac alto de los batanes

Jour 3 : Du lac Alto de los Batanes au refuge des Sarradets

+ 1280 m / – 1090 m 20 km Sentier roulant

La journée commence par de la descente plus ou moins en mode sanglier pour rejoindre le fond du vallon et retrouver un sentier balisé qui m’emmènera jusqu’au hameau de Bujaruelo. La descente est très longue, progressive, débonnaire. Au début c’est un sentier puis ensuite un chemin forestier carrossable.

En arrivant au col de Boucharo
En arrivant au col de Boucharo

Les environs de Bujaruelo sont absolument superbes, la rivière et ses abords incitent vivement à la baignade. L’endroit étant accessible en auto et doté d’un restaurant bar, évidemment il y a foule. Un panneau permet de lire l’histoire du hameau et du magnifique pont de pierre. Je passe rapidement mon chemin, et quitte la foule pour emprunter un sentier raide dans la forêt sous une chaleur torride en plein après-midi, qui aboutit au col  frontière de Boucharo. Une fois sortie de la forêt, la pente se fait moins raide et j’atteins assez rapidement le col. Je reviens donc en France pour quelques kilomètres. J’étais passée ici il y a un gros mois mais ne fais qu’effleurer ma trace, ne venant et ne partant pas dans la même direction. En effet, je me dirige maintenant vers le refuge des Sarradets, connu aussi sous le nom du refuge de la Brèche de Roland. Je tiens à un bivouac avec vue sur la brèche et sur le cirque, d’où le choix d’aller me poser aux abords du refuge. Du col de Boucharo je suis donc le sentier de la Brèche, magnifique et facile, remonte la cascade et atteins le col des Sarradets au moment où les nuages noirs arrivés rapidement menacent de s’épencher.

Le refuge des Sarradets en haut du cirque de Gavarnie
Le refuge des Sarradets en haut du cirque de Gavarnie

Je file jusqu’au refuge où, après avoir vu le gardien, je pose ma tente gratuitement sur un des emplacements prévus, dans la caillasse. J’en choisis un sur les cailloux plutôt que dans une cuvette un peu terreuse. En effet, des orages sont annoncés et aux cuvettes étanches, même si plus confortables, je préfère un terrain qui drainera la flotte. Le montage de la tente n’est pas simple, les emplacements sont petits, il faut utiliser des pierres, il est impossible de faire tenir une sardine dans la caillasse et vu les bourrasques possiblement annoncées, il faut arrimer correctement. Il ne me reste plus qu’à me laver, cuisiner, tout en admirant la fabuleuse danse des brumes dans le cirque de Gavarnie accompagnée d’un joli son et lumière (tonnerre et éclairs). Il ne tombera cependant pas une goutte, c’est ce soir le versant espagnol qui prend tout ! Juste sous l’impressionnante brèche de Roland, je dors comme une marmotte.

Bivouac au refuge des Sarradets sous la brèche de Roland
Bivouac au refuge des Sarradets sous la brèche de Roland

Jour 4 : du refuge des Sarradets au refuge de Goriz

+ 1380 m / – 1765 m 18 km Quelques passages techniques parfois très aériens, le reste en sentier roulant.
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Me voici donc partie sous un pur ciel bleu en direction de la brèche de Roland. Pour ne pas me retrouver dans la cohue qui part du refuge en troupeau, j’ai fait le choix de laisser partir tout le monde. En effet la majeure partie des randonneurs, après la brèche, file droit vers le refuge de Goriz mais c’est un tout autre itinéraire que je vais suivre.

Le versant espagnol de la brèche de Roland
Le versant espagnol de la brèche de Roland

C’est tout de même quelque chose que cette brèche mais ce qui me réjouit au moins autant c’est de découvrir de là la suite de mon itinéraire : une succession de marches constituées de calcaire parfois karstique et de jolies prairies plates à l’herbe rase. Je vois très loin et comme prévu, à partir de ce point, ne croiserai pas grand monde avant de rejoindre le fond de la vallée d’Ordesa. Le sentier qui va de la brèche à la Pradera est d’abord facile à suivre, bien marqué, mais sur certaines sections rocheuses, la carte n’est pas de trop. Quelques passages faciles de désescalade par-ci par là, et de grandes prairies magnifiques… Je passe par le plano de Millaris puis cherche un peu avant de trouver le passage qui va me permettre de continuer vers le cirque de Cotatuero.

La descente de la brèche de Roland jusqu'au Plano de Millaris
La descente de la brèche de Roland jusqu’au Plano de Millaris

Le sentier est maintenant assez malaisé, ma progression est lente et prudente, je passe parfois en marche arrière sur certains passages. J’arrive alors au bord de la falaise, les paysages sont absolument somptueux depuis la brèche et je me jure de revenir un jour pour parcourir le sentier des fleurs depuis le col de Tente et passer quelques jours dans le secteur. Le cirque de Cotatuero est fermé par de très hautes falaises où planent quelques rapaces mais un passage très délicat m’attend. Il s’agit en effet d’une espèce de bout de via ferrata, pendue au dessus du vide et où la chute ne peut avoir d’autre issue que la mort. Cependant c’est bien l’itinéraire du sentier. Je ne réfléchis pas plus longtemps, il faut y aller, je serre à fond les bretelles du sac et les rappels de charge afin que mon sac fasse bien corps avec moi et ne ballotte pas, accroche les bâtons et me lance, très concentrée. Des tiges de 25 cm de long scellées dans la roche pour poser les pieds et s’accrocher avec les mains, le vide dessous, des endroits où on peut poser les pieds sur le rocher, je n’en mène pas large, respire, reste concentrée. Le passage n’est pas très long, peut-être 15 à 20 mètres, horizontal. Ensuite il y a une cheminée, également équipée et tout aussi scabreuse, que je préfèrerais monter que descendre.

Juste avant le passage en via ferrata
Juste avant le passage en via ferrata

Arrivée au pied, les muscles de mes jambes sont raides d’avoir été contractés mais je suis passée. Le reste de la descente jusqu’à la Pradera est de plus en plus facile. La journée n’est pas terminée, loin s’en faut, je décide d’aller remonter en face. Je prends donc au début le sentier de los Cazadores, bien indiqué, qui monte en lacets dans le raide coteau forestier. Arrivée à une bifurcation je prends à gauche vers la Punta Acuta. Quelques passages câblés mais sans difficulté particulière et me voilà en haut, ne me reste plus qu’à suivre une piste interminable mais qui offre des vues sensationnelles sur toute la vallée d’Ordesa et les sommets qui forment frontière.

Formidable vue sur la brèche de Roland et le cirque de Cotatuero
Formidable vue sur la brèche de Roland et le cirque de Cotatuero

Dès que je trouve de l’eau je me pose, pas très loin du refuge de Goriz. J’apprendrai le lendemain qu’il est désormais interdit de bivouaquer et même de dormir à la belle étoile dans le secteur, qu’il faut obligatoirement aller au refuge où une place de bivouac coûte la bagatelle de 15 euros pour avoir de la caillasse sur terrain penché. Pas vue pas prise, j’ai dormi au calme, sur l’herbe, à plat, et n’ai pas vu de gardes…

Vallée d'Ordesa et sommets sur la frontière dont le Monte Perdido, depuis les environs de Punta Acuta
Vallée d’Ordesa et sommets sur la frontière dont le Monte Perdido, depuis les environs de Punta Acuta

Jour 5 : de Goriz à Plano de la Larri

+ 1485 m / – 2020 m 18 km Montée et descente au Mont Perdu dans un pierrier très raide, puis passage en désescalade pour rejoindre le lac de Marboré, descente sans difficulté jusqu’à proximité du refuge de la Larri.

C’est encore une magnifique journée qui m’attend. Je profite de mon passage au refuge de Goriz pour remplir mes gourdes et entame la montée vers le Mont Perdu.

Vue sur le lac glacé et Marboré depuis le sommet du Mont Perdu
Vue sur le lac glacé et Marboré depuis le sommet du Mont Perdu

L’itinéraire est classique et fréquenté. J’atteins rapidement le lac glacé où je laisse mon sac derrière un gros bloc rocheux afin de faire l’ascension légère. Il reste 350 m de pierrier très raide, qui demande un peu de technique de pose de pieds si on ne veut pas reculer de deux pas chaque fois qu’on en fait un. La vue depuis le sommet à 3555 m est évidemment somptueuse, la météo est parfaite, le lac de Marboré est tout petit en bas. Je descends en courant dans le pierrier, avec des très bonnes sensations sans le sac, il ne me faut guère de temps pour être de nouveau au lac glacé où je pique nique et fais sécher ma tente avant de repartir.

Vue sur la vallée d'Ordesa depuis le sommet du Monte Perdido
Vue sur la vallée d’Ordesa depuis le sommet du Monte Perdido

Direction le lac de Marboré. Il faut déjà monter au col du Cylindre. L’itinéraire est sans difficulté particulière à condition de bien suivre le balisage. Le début de la descente de l’autre côté est facile aussi, les cairns sont nombreux et mènent à la “cheminée”, en contournant le peu de glacier qu’il reste. La cheminée est un passage en désescalade d’une trentaine de mètre où bien sûr il faut assurer ses prises de mains et de pieds, et prendre son temps. Pour ce faire, j’avais accroché les bâtons sur mon sac. En haut se trouve un piton qui permet de faire un assurage sur corde pour les gens qui sont équipés. En bas de ce passage, la descente se poursuit sur un bout de moraine puis droit vers le lac de Marboré. Tout ce secteur est extrêmement beau, le lac est turquoise, la brèche de Tuquerouye laisse apparaître la cabane du même nom. J’avais prévu d’aller y passer la nuit mais je me dis au dernier moment que le lieu sera forcément bondé et vu l’heure, décide de poursuivre.

Depuis le sommet du Mont Perdu
Depuis le sommet du Mont Perdu

Je descends les innombrables lacets sous le Pico de Pineta, puis bien plus bas après une fontaine, je prends un sentier à gauche qui m’emmène directement vers la cabane de Larri en restant à peu près à niveau. Je sors du parc de quelques dizaines de mètres et pose ma tente entre des bosquets qui assurent ma discrétion. La rivière est proche pour prendre de l’eau.

Sommet du Mont Perdu
Sommet du Mont Perdu

Jour 6 : De Plano de Llari à la cabane de l’Aguila

+ 1325 m / – 1030 m 14 km Passages aériens à la montée et désescalade à la descente.

En démarrant ce matin là, je n’ai pas la certitude de la praticabilité de l’itinéraire envisagé. Inch’allah, si ça ne va pas je ferai demi-tour !

Lac de la Munia
Lac de la Munia

Je commence par rejoindre le fond du cirque vers la cascade puis trouve la sente à droite, dans les hautes herbes, non indiquée. Elle est étroite dans un coteau herbeux très raide avec quelques passages où il ne faut pas se louper. Les mains sont parfois utiles, surtout avec le gros sac. Arrivée plus haut sur une épaule, je n’ai plus qu’à suivre le sentier “camino lagos de la Munia”, qui comme son nom l’indique, remonte le vallon jusqu’aux lacs. L’itinéraire passe entre les deux lacs puis monte jusqu’au col de la Munia à 2853 m. Ce col permet d’accéder par le haut dans le majestueux cirque de Troumouse. Les nuages montent déjà même si l’orage n’est annoncé que pour la fin de journée, aussi je ne traîne pas. Le début de la descente est facile puis il y a un joli passage en désescalade, assez long, où toute chute est interdite avant d’arriver dans les pâturages.

Majestueux cirque de Troumouse depuis le col de la Munia
Majestueux cirque de Troumouse depuis le col de la Munia

Je coupe en mode sanglier afin de rejoindre sans descendre le sentier qui longe la droite du cirque, passe derrière la tour de Lieusaube et descends dare-dare jusqu’à la cabane de l’Aguila sous les nuages noirs. La cabane est ouverte et les bas flancs assez avenants. Je m’installe. Une source toute proche permet d’assurer un bivouac confortable et j’ai juste le temps de m’immerger quelques secondes dans une des baignoires naturelles du ruisseau avant de vite rentrer pour regarder la pluie tomber. Il était temps. Dans la soirée, une femme seule  arrive et s’installe également. Elle va dans l’autre sens, sur la HRP, pour ses 60 ans, et prend son temps. La discussion va bon train.

Jour 7 : de la cabane de l’Aguila à la route Parzan-Aragnouet

+ 1100 m / – 1600 m 20,5 km Terrain varié, pas de difficulté majeure.

Encore un superbe itinéraire pour cette journée où des orages sont annoncés assez tôt dans l’après-midi.

Lacs de barroude
Lacs de barroude

Je commence par monter jusqu’à la Hourquette de Héas à 2608 m par le sentier progressif et évident, puis bascule de l’autre côté. Le chemin est taillé dans la roche et le passage est de toute beauté. Ce col permet d’accéder à un autre bassin versant, celui de Aragnouet. Derrière la crête qui me fait face, se trouve le Néouvielle. Je continue vers la Hourquette de Chermentas à 2439 m, puis par un long sentier en balcon sous les pics de la Gela et des Gerbats, j’atteins les lacs de Barroude, relativement fréquentés. C’est vaste et les paysages me régalent toujours autant. Pour l’instant le ciel est bleu mais je ne traîne pas trop pour autant. Je monte jusqu’au Port de Barroude où je fais une xième  fois mon entrée sur le territoire espagnol.

Ma pomme en direction de la cabane de Barrosa
Ma pomme en direction de la cabane de Barrosa

La descente jusqu’à la cabane de Barrosa est plaisante. Ma journée s’est arrêtée là, les nuages noirs s’accumulant. Le temps d’aller me baigner dans le torrent et… eh bien non, la pluie attendra ce soir là 21 heures, malgré les prévisions, pour venir mouiller la poussière. L’itinéraire décrit va jusqu’à retrouver la route entre Parzan et Aragnouet où un petit parking permet de laisser une auto. En ce qui me concerne, j’ai passé la nuit à la cabane et suis descendue en une heure le lendemain matin puis ai fait du stop jusqu’à Parzan pour me ravitailler pour le prochain tronçon, qui fera l’objet d’un autre article. Les distances et dénivelées indiquées pour cette journée vont jusqu’à la route.

Cabane de Barrosa
Cabane de Barrosa

Il est bien sur possible de découper de manière différente ce parcours afin d’avoir des étapes moins longues. Ne laissez aucune trace de votre passage dans la nature et soyez discrets en montagne, rien n’est plus déplaisant que de poser son bivouac dans un bel endroit, où arrivent par la suite des gens qui se croient dans un parc d’attractions… Le silence est d’or. Merci.

Nathalie
A propos de l'auteur

Après 16 ans passés dans l'industrie à rêver d'être dehors, m'y voila. Cela fait 18 ans que je suis accompagnatrice en montagne et que je partage mon temps entre cette activité et des voyages au long cours à vélo, à pied, à skis... Je suis également auteure....



http://www.nathaliecourtet.fr

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