Initialement prévu, le tour de la Pointe de la Grande Échelle dans le sens anti-horaire depuis Le Col (commune de Saint-André), ce raid à Splitboard en Vanoise a finalement été modifé à cause de la météo (conditions hyper chaudes prévue les jours 1 et 3 et le vent annoncé pour le jour 2). Avec mon amie Danaelle, nous nous ravisons et nous disons qu’il serait mieux de partir d’Aussois pour plus de sécurité et nous ferons du stop pour revenir à la voiture depuis Le Col, cela pour nous éviter l’étranglement entre le refuge de l’Orgère et le Col de la Masse et les pentes Est après le col.
J1. Aussois – Refuge de la Dent Parrachée
+ 1070 m / – 80 m 7 kmLe départ d’Aussois vers 11:00 se fait dans une bonne purée de poids ! On garde donc un itinéraire de montée facile grosso modo sous le télésiège du Grand Jeu pour la première partie. En contre bas de sa station d’arrivée, à environ 2000 mètres d’altitude, nous passons enfin au-dessus des nuages pour découvrir un magnifique panorama de montagnes ! Que ça fait du bien d’avoir de la visibilité !
Nous poursuivons sur la courbe de niveau pour passer en amont du lac de plan d’aval – à l’Est de celui-ci – pour ensuite monter en direction du refuge de Plan sec, sous lequel nous bifurquerons plein Nord pour atteindre le refuge de la Fournache.
Ici, plutôt que d’aller au plus direct vers le refuge de la Dent Parrachée, nous suivons un talweg plein Nord afin d’arriver au refuge en surplomb de celui-ci. La vue est superbe !
En arrivant au refuge nous avons de nombreuses surprises ! Premièrement, il y fait relativement bon, probablement a-t-il été occupé la nuit précédente. Nous remarquons aussi tout de suite qu’il y a tout le confort espéré : de la vaisselle, du gaz, du bois, des couvertures. Que demander de plus ! Nous nous installons donc dans ce refuge cosy tout en bois et très bien entretenu et, cerise sur le gâteau, nous y sommes seuls !
Seul bémol pas très grave et même plutôt rigolo, ça va que nous n’étions pas très fatigués, mais des précédents occupants avait laissé la fenêtre des toilettes ouvertes, c’est ainsi qu’en ouvrant la porte de ceux-ci je découvre qu’avec le vent, la neige s’y est engouffrée jusqu’à hauteur de la fenêtre ! Soit environ 1m80 de neige à l’intérieur ! Nous passons donc une demie heure à pelleter pour déblayer l’endroit en faisant bien attention de ne rien abîmer.
J2. Brèche de la Croix de la rue
+ 690 m / – 690 m 11,5 kmAu petit matin, la météo est plutôt clémente, visiblement la perturbation prévue n’est pas encore arrivée. Nous prenons notre petit déjeuner, rangeons nos affaires, fermons le refuge et partons pour la brèche de la Croix de la rue.
Nous commençons par une montée au plan de la Gorma se situant au Nord du refuge, qui nous permet de nous faire plaisir dans une première descente toute poudre jusqu’au bout du replat du refuge du Fond d’Aussois.
De là, le cheminement entre de gros blocs rocheux est assez aisé et permet de prendre rapidement du dénivelé. Le temps se gâte finalement comme prévu, et nous nous retrouvons assez rapidement avec une visibilité de plus en plus réduite, et surtout un vent de plus en plus violent. Nous ne nous attendions pas à un vent aussi fort !
Nous essayons encore de progresser tant bien que mal, lutant contre le vent et la neige qui nous fouette le visage, et en s’orientant au GPS. La raison aura finalement raison de nous : nous n’avons pas envie de descendre de l’autre côté de la brèche dans ce brouillard sur un itinéraire que nous ne connaissons pas, nous faisons donc demi tour et redescendons au refuge du Fond d’Aussois.
Une fois dans le refuge, la froideur des murs en béton et des portes en métal de l’endroit me laisse de glace. Je propose tout de suite à Danaelle de manger un bout ici, puis de retourner au refuge de la Dent Parrachée qui, tout en bois, est bien plus chaleureux. C’est donc pour un trajet d’une heure à braver le vent mais non exposés aux dangers de la montagne que nous repartons.
Arrivés au refuge de la Dent Parrachée, nous y avons donc tout de suite nos marques et nous installons rapidement pour y passer une bonne soirée, où nous serons rejoins par deux jeunes étudiants qui traversent l’arc alpin de Menton à l’Autriche ! Nous profitons aussi de la soirée pour organiser notre rando du lendemain car du coup nous ne sommes pas dans le tour prévu à l’origine.
J3. Lac du Génépy
+ 830 m / – 1780 m 14,5 kmAprès notre petit déjeuner, c’est donc vers le lac du Génépy que nous nous dirigeons. La météo est de nouveau très belle, mais les traces du vent violent de cette nuit sont vraiment visibles de partout : toute la belle poudreuse s’est envolée et la neige a été travaillée et compactée. Nous savons déjà que la descente sera physique !
Une première descente donc, jusqu’en contre bas du refuge du Fond d’Aussois, pour ensuite remettre les peaux et remonter jusqu’au sommet du télésiège de la Fournache afin de rebasculer côté station.
À la descente, nous alternons entre les pistes damées de la station et les hors pistes, lorsque ceux-ci ne sont pas trop ravagés par les multiples passages, le regel et le vent. La descente est tout de même plaisante et c’est le sourire aux lèvres que nous regagnons la voiture.
Photo-reporter outdoor, c’est dans les Alpes autour d’Annecy que je passe mon hiver en splitboard ; l’été mon côté globe-trotter m’amène à pratiquer la plongée sous-marine à travers le monde. Aux inter-saisons, trekking, VTT, bikepacking, paddle, alpinisme et via ferrata viennent compléter ma passion pour les grands espaces !
La Vanoise est mon terrain de jeu préféré en été. L’hiver, les sensations doivent être davantage extrêmes. 😉 Les chemins de ski de randonnée sont-ils assez visibles au-dessus d’Aussois ?
Salut Philippe,
tant qu’on est côté Aussois c’est bien marqué, après plus loin c’est de l’exploration, donc si c’est tracé c’est cool encore que suivre des traces peut être à double tranchant, et sinon bin à la carte ou plus simple avec ma trace GPX 😉
Bonnes randos !