- Distance parcourue : 5 km
- D+50m
- D-400m
Rapaz
Pour notre dernière étape avant le retour à la civilisation, nous continuons de descendre l’immense vallée de Morococha. Retrouver les fleurs, les oiseaux et la chaleur est toujours très agréable après plusieurs jour passés en haute altitude. Je suis surpris par la quantité de restes préhispaniques présents dans cette zone : des terrasses, des portions de chemin pavé, des ponts en parfait état, et des nombreux sites archéologiques.
Nous visiterons Lamash, des édifices perchés sur une petit crête, la zone est envahie par la végétation (ce qui me vaudra un bout de cactus planté dans le bras!) mais nous pourrons tout de même visiter plusieurs places et bâtiments. Le site semble immense, probablement plus d’une cinquantaines d’édifices qui s’étendent sur une zone d’environ 120 mètres de long. En rentrant à Lima je ne le trouverais même pas sur le registre des sites archéologiques du ministère de la culture, les autres sites dont m’ont parlé les habitants ne semblent pas non plus être inscrits…
Nous devrons ensuite traverser un canyon qui forme une véritable porte naturelle qui nous permettra d’entrer dans la vallée de Rapaz, le sentier se transforme en un magnifique chemin pré-hispanique qui longe la rivière et les cascades avant d’arriver vers une pisciculture.
Des ouvriers d’une entreprise minière semblent travailler dans la zone, inquiet pour le beau canyon que nous venons de traverser je me renseigne auprès de l’ingénieur pour savoir ce qu’ils font ici. Il m’explique que cette zone n’est pas une mine mais qu’ils vont construire une centrale hydroélectrique, il perçeront un tunnel dans la montagne dans lequel passera l’eau de la rivière captée en amont, avant de descendre dans une conduite forcée jusqu’à une petite centrale. Le tout en pleine zone archéologique (terrasses pré-hispanique) signalée par un gros panneau du ministère de la culture. L’ingénieur ajoute : “on va donner de l’électricité au village de Rapaz”… enfin une communauté andine qui aurait bien négocié l’exploitation de ses ressources naturelles? Il m’indique ensuite que les propriétaires de la pisciculture servent des truites, on s’empresse d’aller leur demander de nous servir trois bonne truites pour le déjeuner !
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Je demande aux habitants leur version de l’histoire de la centrale hydroélectrique, ils m’expliquent qu’une mine basée dans la province d’Oyon veut produire son énergie, la mine financera les fouilles archéologiques avant de détruire les terrasses pré-hispaniques avec la bénédiction du ministère de la culture. Quant au village de Rapaz il ne tirera aucun bénéfice de ce projet, la route qui mène au village est même dans un sale état, alors que la petite portion de piste menant à la futur centrale est parfaitement plate ! Voila donc la vraie version de histoire, celle qu’on a l’impression d’avoir entendue mille fois au Pérou, celle de la grosse entreprise qui achète tout le monde pour avoir le droit d’exploiter les ressources et la population, de polluer et de détruire le patrimoine pour gagner quelques millions en plus… ici au Pérou, l’humain, le patrimoine et la nature n’ont pas valeur face aux dollars.
Après la meilleure truite du monde (celle qu’on mange après 4 jours de pâtes chinoises !) et des conversations intéressantes avec des gens très accueillants, nous sommes peu motivés pour affronter les 500 m de dénivelés restant et nous decidons de monter en voiture jusqu’à Rapaz afin d’avoir du temps pour visiter et se reposer. Rapaz est un village connu pour l’église coloniale de San Cristobal de Rapaz qui fait partie du circuit des églises baroques de l’ancienne province coloniale de Cajatambo (actuelles provinces d’Oyon et Huaura). Ces églises du début du 17 eme siècle font partie des première églises des Andes et se distinguent par leur incroyables peintures destinées à convertir les populations au christianisme. Si ces églises ont été restaurées par le World Monument Fund et d’autres institutions privés, elles restent tout de même rarement visités alors qu’elle peuvent rivaliser avec le circuit des églises baroques de la vallée Sud de Cusco.
Après la visite de l’église, nous allons voir le célèbre quipu colonial de Rapaz. Les quipus étaient des instruments utilisés par l’administration inca pour recenser des données statistiques, ils ont la forme d’une corde à nœuds. Les historiens pensait que l’utilisation des quipus avait disparue à la fin du Tawantinsuyo (l’empire inca), mais le quipu de Rapaz est la preuve de la persistance de leur utilisation durant la colonie, voir jusqu’au 19 eme siècle. En effet parmi les personnages miniatures suspendus aux cordelettes ont été identifiées des tenues du 19 eme siècle. Avec Jonathan nous finirons par nous faire des amis en buvant des bières dans un bar (sport local !), ils sont quand même super sympas et nous seront surpris de constater qu’ils sont bien plus ouverts et lucides que certains habitants des villes sur des thèmes de politique et de société.
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