- D+ : 1118 m
- D- : 632 m
- Temps de marche : 7h00
Après un petit-déjeuner savoureux, Sandra et moi montons à la voie sarde sans le carrix. C’est le duc Charles-Emmanuel II de Savoie qui décida au XVIIème siècle de lancer de grands travaux pour ouvrir une route carrossable à travers la gorge étroite afin de relier la Vallée de Couz à la plaine du Guiers. Il est possible, voire même probable que le passage avait déjà été utilisé par une voie romaine. Les plus spectaculaires aménagements sont le canal permettant d’évacuer le trop plein d’eau des grottes et l’énorme rampe construite à flanc de falaise pour relier le niveau supérieur au fond de la plaine, à Saint Christophe-la-Grotte. Napoléon Ier décide en 1804 de faire percer un tunnel pour éviter ce passage. La route nationale des Echelles à Chambéry l’emprunte toujours. Aujourd’hui, les visiteurs découvrent ce passage ainsi que les fameuses grottes des Echelles (http://www.animgrotte.com ) présentes dans les parois.
Il est maintenant temps de réellement débuter la journée de randonnée. Nous nous engageons dans les gorges de l’Echaillon. Elles sont presque inaccessibles : la rivière est bordée directement par les falaises, elles mêmes dominées par la forêt du plateau de la Ravoire. Cette zone est un véritable refuge pour la faune et la flore. Elle est classée dans les zones à forte valeur biologique de la Haute Chartreuse. Nous n’avons pas eu beaucoup de chances côté observations car la faune est bien présente. Le cincle plongeur vient dans le secteur pour pêcher. En falaise, l’oiseau emblématique des gorges est le faucon pèlerin. Il est possible que le hibou grand duc, emblème du Parc de Chartreuse hante les lieux. On trouve également en forêt le pic noir, la gélinotte des bois, le chamois et bien d’autres espèces arpentant la hêtraie sapinière ou l’érablaie sur éboulis.
Mais mon Dieu, quelles sont raides (pente de 40% par endroit) ! Le chemin est étroit et bardé de grosses pierres à franchir. Autant le dire de suite, une vraie galère avec le carrix en traction. Fort heureusement, nous sommes deux et Sandra soulève régulièrement l’arrière de l’engin pour faciliter le passage. L’autre solution aurait été de mettre le carrix sur le dos.
A la sortie des gorges, la pente se fait moins raide. Nous traversons des zones de clairière et gagnons la route qui rejoint le col des Egaux (958 m). Après le hameau des Guillermins, nous nous posons une heure sur un bout d’herbe pour savourer le pique-nique. Succulent !
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En arrivant à Corbel, nous entrons dans la vallée des Entremonts. Les vitraux de l’Eglise du village ont été fabriqués par l’artiste Arcabas plus connu pour son œuvre à l’église de St-Hugues-en-Chartreuse où nous passons demain.
Nous déroulons tranquillement jusqu’à Saint-Pierre d’Entremont coupée en deux par le cours du Guiers Vif. Jusqu’en 1860, date de l’annexion de la Savoie à la France, les habitants de chaque rive n’appartenaient pas à la même nation. Depuis, le village est scindé en deux communes, l’une dans le département de la Savoie et l’autre en Isère : ce qui explique les deux mairies et les deux églises. Je pensais que l’étape se terminait ici mais en relisant le topo Sandra s’aperçoit qu’il faut nous rendre à l’habert du Terray situé au hameau du paquet (sur la carte). Il reste 300 mètres de dénivelé à grimper. C’est fatigué que j’arrive à la chambre d’hôtes mais j’ai réussi à trouver l’équilibre du Carrix et à mieux gérer mon effort avec l’engin. Situé face aux montagnes des Hauts de Chartreuse, du Granier à la Dent de Crolles, le habert du Terray offre un panorama époustouflant. Nous en profitons avec Catherine et Paul. Eux qui sont originaires d’une région plus au sud sont tombés sous le charme de la vallée et Paul en parle toujours avec les yeux d’un enfant émerveillé.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.
