- 11 jours – 300 km – +9.700/-9.700m
Une fois de l’autre côté du Danube et mon passeport tamponné, je remets pied à terre. Me voici en Serbie, mon dernier pays, ma dernière ligne droite. Il me reste environ 300 kilomètres à parcourir à travers les Carpates Serbes et j’aurai terminé ma Transcarpatie.
Une nouvelle fois, il me faut m’adapter au pays. Alors qu’en Roumanie, je pouvais discuter avec la population, le Serbe est une langue qui m’est complètement incompréhensible. Le cyrillique a fait également son retour sur les panneaux. Heureusement, contrairement à l’Ukraine, les deux écritures, cyrillique et latin, sont officielles. Il est plus simple de comprendre et de se faire comprendre.
Quelques heures après mon arrivée dans ce pays, au village de Manastirica, je suis invité à manger lors d’un repas de famille. Il y a une douzaine de personnes, l’ambiance est très chaleureuse et conviviale. Ce que je ressens à ce moment-là et que je ressentirai dans toute la Serbie, c’est qu’à un aucun moment j’aurai l’impression d’être un étranger dans ce pays dont je ne connais rien.
Je me rends vite compte, que la Serbie ne va pas être des plus simples à traverser. Les montagnes étant beaucoup moins élevées, elles sont fréquentées pour l’exploitation, l’élevage et les cultures. Il y a également beaucoup de petits hameaux. Du coup, Il y a des chemins partout, c’est un véritable labyrinthe.
L’eau est également un souci. La région est très sèche et il n’y a pas de sources. Même en septembre, le soleil cogne fort. Je suis obligé de faire de grosses étapes afin de rallier des villages et ainsi pouvoir faire le plein.
Dans ces premiers massifs, les Miroč Planina et les Deli Jovan, la marche est un peu monotone. Il est même difficile de parler de montagne. Il n’y a que sur la fin où j’atteins les 1000 mètres d’altitude. Mais avec l’arrivée du massif du Stol, une très belle montagne, le parcours redevient intéressant.
Je suis à cours de liquidité. Il faut que je gagne une ville pour retirer des sous, faire le plein de vivre et prendre une douche… Je prends donc la direction de Bor sans savoir ce que je vais y trouver… Bor est une ville minière, elle est l’une des plus grandes mines de cuivre à ciel ouvert d’Europe. Les montagnes aux alentours sont défigurées sur des kilomètres de long. Des usines jonchent les abords de la ville, ainsi que des petits bidonvilles. A l’entrée se trouve un de ces camions géants jaunes avec des pneus de deux mètres de haut… Je ne pensai même pas qu’il pouvait y en avoir en Europe…
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Puis je traverse le massif des Veliki Maljenik, des Rtanj Planina et des Devica Planina. Les montagnes sont calmes, lumineuses, agréables à parcourir. Parfois, je fais de drôle de découverte. Comme le soir où j’installe ma tente à côté d’un ancien silo à missiles… Ou encore de drôle de rencontre. Comme lorsqu’à la traversée d’un village, je croise trois petits vieux qui distillent de l’alcool de maïs dans leur jardin… C’est goûtu…
Je me débrouille seul pour trouver mon itinéraire à travers ces massifs. Parfois je galère pas mal. Parfois, je trouve la trace de balisage, généralement menant à un sommet, quand je suis sur un bout de chemin. C’est comme cela que j’atteins le Šiljak à 1569 mètres d’altitude où se trouvent les ruines d’une chapelle construite par un mineur en 1932. Il est le point culminant des Carpates Serbes.
Nous sommes maintenant fin septembre, mais ici, c’est toujours la fournaise. Je crève de chaud le jour. Le soir, je dois être très vigilant lorsque j’utilise mon réchaud à bois. La moindre braise qui saute enflamme les herbes sèches. Côté météo, je suis à l’exact opposé de mes débuts…
Je finis par arriver dans le massif des Seličevica Planina… Mon dernier massif ! Ce n’est pas pour autant qu’il me fera de cadeau.
Je marche tout droit, suivant mon cap, à travers la forêt, me frottant une nouvelle fois aux branches, aux ronces… Mais je m’en fous, je suis trop excité. C’est la fin, ma dernière forêt, ma dernière galère, mon dernier sommet… Je sais qu’au bout je verrai Niš, le terminus des Carpates ! J’ai l’impression de voler par-dessus les montagnes, que je n’ai plus qu’un pas de géant à faire ! J’en ai les larmes aux yeux. Je n’avais pas ressenti cela depuis mon arrivée à Vienne, il y a maintenant cinq ans. C’est la fin d’un nouveau challenge, la fierté de l’avoir réussi, la joie d’une magnifique aventure accomplie… C’est la fin d’un nouveau rêve de randonneur.
Je passe mon dernier bivouac au sommet du le Kamenicki Vis perché à 814 mètres d’altitude et je pars fêter cela au petit restaurant qui se trouve là, offrant une vue panoramique sur la ville de Niš, illuminée de milles lumières dans la nuit noire.
Le lendemain, il ne me faut plus que quelques heures pour gagner le centre-ville et poser mon sac-à-dos pour la dernière fois, devant la grande porte de la forteresse de Niš, la plus vieille cité des Balkans.
Retrouvez l’aventure, avec le récit, les albums photos, l’itinéraire, les topos… sur www.transcarpatie.dubuis.net