Carnet : The 10K Walk : Sur le Greater Patagonian Trail
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The 10K Walk est un défi sportif aventurier de 7484 km et 9 sommets en 275 jours de marche, sur 5 itinéraires du Mexique à l’Argentine.
Cela fait huit mois que nous marchons en Amérique Latine. Nous sommes dans le quatrième itinéraire de notre aventure, The 10K Walk, avec déjà 5800 km dans les genoux (Amérique centrale, Chemin Inca, Altiplano en Bolivie). Pour ces derniers, récalcitrants et peu enjoués, chaque gramme est devenu un combat (rationnement, matériel minimum). Vivre avec peu et en tirer le maximum est notre art de vivre.
Depuis le mois d’Octobre, nous nous frayons un chemin dans la cordillère chilienne sur un trail inofficiel, le Greater Patagonian Trail (GPT). Ce trail de trois mois est découpé en sections assez indépendantes les unes des autres, réalisables en été. Or, nous en effectuons la moitié hors saison; des sections entièrement enneigées que nous traversons sans équipement, des rivières en crue redoutables et dix jours consécutifs sous la pluie. Animés par la volonté de marcher dans des endroits difficiles et reculés, le “GPT” répond à nos attentes.
Voici le récit de cette section 3; sept jours d’autonomie dans les Andes chilienne au mois de décembre, l’été arrive.
Nous sommes le 17 décembre 2015, au hameau El Ingles perché dans la cordillère, dans la région du Bio Bio. Une tyrolienne nous permet de traverser la rivière de la vallée dans laquelle nous nous trouvons. Nous quittons ainsi une route de terre qui rejoint le village de San Fabian de Alico, gage de confort et de développement pour nous rendre sur les petits chemins de paysans que nous allons emprunter pour cette section 3. Toutefois, cette nuit, nous sommes encore dans le confort, chez l’habitant. Rosanna, qui nous fait traverser la rivière dans la petite cagette-tyrolienne, nous accueille gentillement chez elle. Dans la cuisine rudimentaire faites de quelques planches de bois et de tôles, nous discutons autour du feu, une tasse de thé à la main. Rosanna raconte son histoire. L’an prochain, quand nous aurons retrouvé notre sédentarisme, notre confort, nos habitudes, Rosanna, elle, déménagera. Ou plutôt, l’entreprise qui construit une retenue d’eau en aval, déménagera Rosanna; tout son terrain ne sera plus qu’un énième Atlantide.
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Cette histoire nous a vraiment remué, Rosanna nous accueille, nous nourrit, elle ne vit que de l’exploitation de ses maigres terres et animaux, et des quelques pesos que nous lui donnons en échange de sa bienveillance. Où va t-elle aller ? Combien cela va t-il lui coûter de déplacer son bétail ? Va t-elle devoir se résoudre à vivre dans un village et abandonner les Andes où elle a toujours habité et tout construit ? Ces questions nous trottent encore dans la tête mais n’est-ce pas la démocratie que de chercher le “bien” pour le plus grand nombre?
Le premier jour de marche sur cette section 3 nous remet vite dans le bain. Après 14 kilomètres assez agréables, les Tabanos font leur apparition. Ces taons qui piquent fort et surtout vous tournent autour de la tête sont une véritable plaie quotidienne. Notre GPS nous indique maintenant une rivière à traverser. Elliot se lance le premier, confiant, alors que nous avions déjà essuyé des difficultés dans ces rivières hautes, à fort courant. Ce dernier est d’ailleurs plus puissant que nos yeux s’en doutaient. Elliot est pris par surprise, se fait légèrement déporter mais se reprend. Notre caméra, elle, n’était pas rangée à sa place, et a dû enregistrer le plus long reportage sur les truites chiliennes jamais visionné; elle est tombée pendant la traversée, adieu GoPro. Après cet épisode qui nous met tous les deux à crans, c’est au tour du chemin de nous compliquer la tâche.
Dans ces régions, les chemins que nous empruntons ne sont plus utilisés, des paysans avaient l’habitude de sortir leurs bêtes dans la cordillère via ces chemins improvisés, mais si personne n’y passe et ne détruit pas tout à coup de “machette”, la nature reprend vite ses droits.
Quelques kilomètres entre les bambous viendront à bout de nous. Nous finissons la journée dans les plantes urticaires pour vraiment nous éprouver jusqu’au bout. Un bon feu et la disparition des tabanos en même temps que le soleil apaisent néanmoins l’ambiance.
Partir en trekking au Chili
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