Tour de l’île d’Ouessant à pied

Récit et trace GPS de mon tour de l'île d'Ouessant à pied en 2 jours à la découverte de ses phares, de la flore et de la faune. Une randonnée spectaculaire.


Télécharger la "Trace GPS du Tour de l'île d'Ouessant" (754 téléchargements)
Focus Rando :Tour de l’île d’Ouessant à pied
2 jours +172 m/-172 m 33,2 km 2
Randonnée Boucle Hôtel
France Bateau
Littoral Mars, Avril, Mai, Juin, Septembre, Octobre, et Novembre

J’ai réalisé le tour de l’île d’Ouessant à pied en deux jours. Ouessant offre en deux jours un dépaysement incroyable. Voici mon récit et la trace GPS.

Ouessant et ses phares

48° 28′ nord, 5° 06′ ouest. L’île d’Ouessant, « Enez Eusa » en Breton, se situe dans la mer Celtique au coeur d’une mer souvent hostile à l’extrême ouest du Finistère, de la Bretagne et de la France. C’est la dernière terre avant l’Amérique. D’une superficie de 15,58 km², elle mesure environ 8 km de long sur 4 km de large.

Ouessant fait partie intégrante du Parc Naturel Régional d’Armorique. C’est une île magnifique à plus d’un titre. Elle a su rester sauvage et naturelle; les oiseaux ne s’y sont pas trompés puisque nombreux d’entre-eux y font escale pendant la période de migration. Elle revêt un esprit mystérieux qu’il est agréable de vouloir toucher. Ouessant, c’est la rencontre des éléments, la nature à l’état brut. L’île est soumise aux fortes tempêtes pendant l’hiver.

Qui voit Ouessant voit son sang, disaient les navigateurs. (Henri Queffélec dans Un Homme d’Ouessant)

Ce n’est donc pas un hasard si Ouessant est entourée par 5 phares, des amers ainsi que des balises et qu’on la surnomme l’île sentinelle. On y trouve donc :

  • Le phare du Stiff, construit en 1695, est le plus vieux de l’île d’Ouessant,
  • Le phare du Créac’h, l’un des phares les plus puissants au monde, est l’un des grands symbole d’Ouessant,
  • Le phare de Nividic, le premier phare automatisé de France,
  • Le phare de La Jument constuit en mer au sud-ouest de l’île,
  • Le phare de Kéréon, lui aussi construit en mer dans le passage du Fromveur entre Molène et Ouessant.

Embarquement vers l’île d’Ouessant depuis le port de Brest

2 avril, 8h20. Je monte à bord du Fromveur 2, un des navires de la compagnie Penn Ar Bed qui relie Molène et Ouessant au départ de Brest et du Conquet. C’est parti pour 3 heures de navigation. Le bateau quitte le port et remonte la rade de Brest. C’est pour moi l’occasion de revivre une portion de GR34 réalisée par le passé entre Plouguerneau et Brest. Nous passons notamment devant le phare du Petit Minou et le phare de la Pointe Saint-Mathieu puis le navire prend la direction du Conquet. Escale de quelques minutes au port puis le navire prend le large direction Molène. Là aussi quelques minutes d’arrêt puis le navire repart pour la dernière ligne droite vers Ouessant.

Je m’attendais à ce que la traversée remue davantage. J’en fait part à mon voisin qui fait la traversée toutes les semaines. “Vous n’étiez pas là la semaine passée” me dit-il. “Il y a eu des creux de plus de 8 m” ajoute t-il. Je n’ai pas eu besoin de mes cachets Mercalm. Pensez à les prendre si vous avez le mal des transports.

Les trois heures de trajet sont passés très vite. Pas un moment, je ne me suis ennuyé. Tout ce que je voyais était prétexte à l’émerveillement ou à la rêverie.

Port du Stiff – Lampaul

+ 479 m / – 469 m 19,6 km Hôtel La Duchesse Anne

11h15, le Fromveur 2 est à quai au port du Stiff de l’île d’Ouessant. Je sors du bateau dans les derniers. Tout le monde quitte le port rapidement. Certaines personnes prennent le bus pendant que d’autres récupèrent leur vélo loué ou poursuivent à pied vers les bourg de Lampaul ou le phare du Stiff. Je me laisse quelques minutes supplémentaires et je quitte finalement le port une fois vidé de ses nouveaux arrivants. Le chemin côtier qui fait le tour de l’île d’Ouessant ne fait pas partie du GR34, il faut le voir comme une extension. Je décide de le prendre en passant d’abord par le sud, la côte la moins exposée au déferlement des éléments..

Une fois la route gravi à la sortie du port, je pars vers la gauche et prends le chemin côtier qui contourne le Porz Ligoudou, je passe la croix chanfreinée qui surplombe la baie et poursuis en direction du Cromlech. En chemin, je croise mes premiers moutons ouessantins et mes premières chèvres. J’ai appris plus tard sur place qu’elles causent beaucoup de dégâts dans les jardins et dégradent la biodiversité de l’île. Mais elles risquent de ne plus être présentes très longtemps. Les Ouessantins en ont marre et on parle de les endormir pour les apporter à un éleveur du continent.

Dès que je me retourne, la tour radar, adjacente au phare du Stiff, est présente. A Ouessant, les phares guident autant les bateaux que les randonneurs. J’arrive près du cromlech. C’est le seul de l’île. Plusieurs menhirs sont dressés en cercle. Il daterait de la fin du Néolithique selon les archéologues Jacques Briard et Michel Le Goffic. C’est maintenant le phare de Kéréon qui joue son rôle de balise à l’horizon. Je passe la croix de Saint-Paul et me dirige vers Porz ar Lann et ses eaux turquoises. Je pique-nique au dessus de la jetée et à l’abri du vent.

Je reprends ma route le long des bosquets d’ajonc de Le Gall. Ses petites fleurs jaunes ont un charme fou. Le ciel se voile deux heures durant mais le vent a vite fait de balayer les nuages. Les oiseaux sont nombreux sur le bord du sentier : pipit maritime, rouge-gorge, goéland argenté et marin, traquet motteux, grave à bec rouge et j’en passe. Pour une fois, je n’ai pas mon téléobjectif pour photographier les oiseaux. Trop lourd, je me contente de les observer à l’oeil. Il faudrait qu’à l’occasion je m’achète une paire de jumelles de randonnée car mes Swarowski EL 10×50 sont trop lourdes pour cet usage bien que d’excellentes qualités.

Je me laisse aller à la rêverie, un peu trop même. A l’approche de la cale face à Penn ar Roc’h, je descends la petite route bétonnée tout en sortant mon téléphone pour vérifier la distance qu’il reste à parcourir. Mon pied gauche se prend dans un petit nid-de-poule. Ma cheville se contorsionne, la douleur apparaît. Merde, je viens de me faire une cheville. La douleur est là mais pas insurmontable lorsque je pose le pied. Je décide donc de continuer tranquillement.

J’arrive à la Pyramide du Runiou qui fait face à la mer. Rien à voir avec les égyptiens. C’est un amer qui permet pour les navigateurs de faire des alignements avec le clocher de l’église et le rocher peint en blanc de la pointe de Pern. C’est donc un point de repère qui sert à la navigation maritime. Pour l’heure, j’y croise un petit groupe d’amis à vélo. Une dame me lance “Vous étiez là vendredi pendant la tempête ? C’était incroyable à voir”. Et non je n’étais pas là pendant la tempête. Le temps est au beau fixe depuis mon arrivée à Ouessant. D’ailleurs, on devine au loin la presqu’île de Crozon où j’irai marcher quelques jours plus tard.

C’est maintenant le phare de la Jument qui sert de balise. Je m’approche de Porz Doun pour le photographier entre les roches de fer et la grande fourche. Je suis à contre-jour. La lumière est si puissante sur l’écume des vagues que le paysage semble en noir et blanc. Assis sur un rocher, je regarde un bon moment les vagues se fracasser sur le littoral.

Je rejoins Lampaul dominé par l’Eglise Saint-Pol Aurélien. Edifiée en 1860 selon les plans de l’architecte Le Bigot, elle est dédiée au premier évangélisateur de l’île arrivé sur l’île en 517. Son clocher a pendant longtemps était inachevé. Il a pu être terminé en 1896 suite à un don de la famille royale britannique afin de remercier les Ouessantins de l’aide apportée lors du naufrage du paquebot anglais Drummond Castle qui coula après avoir heurté les Pierres Vertes, récif situé à l’ouest de Molène.

Je m’installe à l’hôtel. On me remet gentiment de la glace que je dispose sur ma cheville. Quel empoté je suis !

Lampaul – Port du Stiff

+ 479 m / – 469 m 19,6 km

Je quitte Lampaul vers 8h30. Le ciel est gris et le vent souffle à beaufort 5, il est glacial. Je me dirige vers la pointe de Pern et le phare de Nividic. En route, le phare du Créac’h, sur le littoral nord de cette portion de l’île d’Ouessant est visible. Je passe l’ancien fort et rejoins la pointe de Pern. Le phare de Nividic aimante mon regard. Haut de 32 m, il a été construit entre 1912 et 1936, date de son automatisation. Mais pourquoi un phare aussi proche de celui du Créac’h ? A cause du signalement insuffisant des écueils de la pointe de Pern, notamment pendant la brume. Et quand on sait que c’est la côte ouest et nord de l’île d’Ouessant qui ont connu le plus de bateaux coulés, on comprend mieux l’importance du phare de Nividic. A mon arrivée, le soleil fait une percée sur le phare.

Je poursuis mon tour de l’île d’Ouessant à pied en me dirigeant vers le phare du Créac’h qui signifie promontoire en breton. Avec ses bandes blanches et noires, il me fait penser à un zèbre ouessantais. Construit en 1863 et haut de 70 m, il est l’un des phares les plus puissants au monde avec une portée d’environ 60 km. J’arrive à son pied et visite le Musée des Phares et des Balises. C’est un musée fascinant et très instructif qui retrace l’histoire de la signalisation maritime, des phares et des balises. La découverte s’article autour de trois grands thématiques :

Vous découvrirez cette passionnante histoire de la signalisation maritime à travers les trois volets de l’exposition permanente :

  • Historique avec les naufrages, sauvetages et la signalisation maritime,
  • Technique avec l’évolution des techniques d’éclairage, de la tour à feu antique aux lampes halogène d’aujourd’hui,
  • Ethnologique avec l’épopée de la construction des phares et la vie des gardiens.

Une découverte incontournable lors de votre randonnée à Ouessant.

Je m’éloigne du phare du Créac’h en poursuivant vers l’ouest. Je gagne une petite crique et m’allonge un instant. Toute la côte nord et ouest de l’île d’Ouessant est découpée comme une lame de rasoir. On comprend mieux pourquoi ce sont ces zones qui ont subi le plus de naufrage. Consultez la carte de Michel Cloatre et Georges Pennec pour vous en rendre compte. Dans le tumulte de son littoral, Ouessant propose des touches de douceur, ici une fleur, là une crique aux eaux turquoises. De cette dichotomie naît l’émerveillement.

Je sors de ma rêverie (une fois encore). Mes deux chevilles sont intactes ou disons dans un état pas plus dégradé. Je me remets donc en chemin, en boitillant un peu vu que ma malléole s’est refroidit. Je traîne un peu les pieds. Il faut dire que j’ai le temps car mon bateau pour Brest est à 17h00. Je passe le Beg Biniglou et la plage de Yusin et m’arrête pique-niquer un peu après. Repu, je fais une sieste caressé par le soleil et la brise maritime. C’est le cri d’un goéland argenté qui me réveillera.

C’est maintenant l’île de Keller qui attire mon regard. Elle est privée. J’y observe une bergerie au centre, unique bâtiment de l’île. Très rapidement, la tour radar accompagnée de phare du Stiff et du sémaphore sont mes nouvelles balises. Ils annoncent l’approche de la fin de mon tour de l’île d’Ouessant à pied. Mais avant de les rejoindre, je passe par Penn Ar Men Du et la baie de Toull Auroz. Je visite aussi le phare du Stiff. C’était son troisième jour d’ouverture. Il est en effet ouvert du 1er avril au 30 septembre. Classé au titre des monuments historiques, il mesure 32,4 m mais culmine à 85 m au dessus du niveau de la mer car il a été construit sur les falaises les plus hautes de l’île d’Ouessant. Il est l’un des six premiers phares construits par Vauban et l’un des plus anciens phares de France encore en activité après celui de Cordouan. Michel Berthélé, son dernier gardien, quitte le phare en 1993 lors de son automatisation. L’allumage et l’extinction sont désormais commandés par une cellule photoélectrique, et les installations sont télécontrôlées depuis la station de contrôle du phare du Creac’h. Connaissez-vous la différence entre un phare et un sémaphore ? Un phare émet une lumière dont la diffusion est interprétée par les marins du large. Un sémaphore dispose de moyens de surveillance technique et entre en communication avec les navires du large sans émettre le moindre faisceau lumineux.

Il ne reste que 10 mn de marche pour rejoindre le port du Stiff. Je dois en mettre 30 de plus. Je ne veux pas quitter Ouessant. Je m’y sens comme à la maison. Un fulmar boréal survole la baie du Stiff, le Fromveur 2 prend le large.

Informations pratiques – Tour de l’île d’Ouessant à pied

Comment s’y rendre ?

Bateau au départ de Brest ou du Conquet avec la compagnie Penn Ar Bed qui relie Molène et Ouessant toute l’année.

Où dormir à Ouessant ?

Quelques autres hébergements repérés à Ouessant à Lampaul ou à côté :

Où se ravitailler pendant la randonnée ?

A Lampaul, le bourg de l’île d’Ouessant, on trouve pour se ravitailler :

  • Un Carrefour Express
  • Ile en Vrac, une épicerie de produits en vrac
  • Une boulangerie qui fait aussi office de bar

Où manger à Lampaul ?

Vous pouvez manger au restaurant de la Duchesse Anne comme je l’ai fait. Belles assiettes, bien garnies et produits délicieux. Il y a d’autres restaurants et crêperies dans le bourg. Vous en trouverez la liste complète sur le site de l’Office de Tourisme (voir rubrique plus d’informations).

Quand faire le tour de l’île d’Ouessant à pied ?

Le tour de l’île d’Ouessant est réalisable toute l’année. Je conseille toutefois vivement d’éviter la pleine saison touristique (été, ponts de mai) et de privilégier le printemps et l’automne. L’hiver peut aussi être une bonne saison pour les randonneurs qui n’ont pas peur de se frotter à une mauvaise météo.

Quelle difficulté pour la randonnée ?

Le tour de l’île d’Ouessant à pied ne présente pas de difficultés particulières. La distance est modérée et il y a peu de dénivelé. Les sentiers sont très peu balisés mais aucune chance de se perdre. Attention toutefois aux bords de falaise érodées. Suivez bien les instructions de sécurité, des accidents ont lieu chaque année.

Carte IGN et ouvrages

Plus d’informations

20 réflexions au sujet de “Tour de l’île d’Ouessant à pied”

    • Merci Hervé. Le tout de l’île d’Ouessant est vraiment une superbe randonnée. Je recommanderais même pour les personnes qui en ont le temps de séjourner plus longtemps pour découvrir l’île aussi à vélo (notamment l’intérieur), profiter de ses tempêtes pour la photographie, observer les oiseaux… Un gros coups de coeur pour ma part.

      Répondre
  1. Ton récit me fait rappeler mes 12 jours sur l’île. Y rester plus longtemps permet d’en profiter un maximum et de parcourir les lieux de long en large autant en vélo qu’à pied. Savais-tu qu’autrefois, Ouessant était surnommée l’île aux femmes car, en l’absence des marins partis au large, les femmes ont du s’émanciper plus rapidement que sur le continent ? A noter aussi que le phare de la Jument a servi de décor au film “L’équipier”, tourné en 2003. J’ai presque envie de prendre à nouveau le large pour m’isoler sur ce bout de terre qui est le dernier rempart de la Bretagne !

    Répondre
    • Très clairement, je préconise de rester plus longtemps que 2 jours à Ouessant. L’atmosphère de l’île est si particulière. Là pour le coup, je n’ai pas pu car j’enchaînais avec le tour de la presqu’ile de Crozon. Next time comme on dit.

      Oui, je sais qu’on surnomme Ouessant l’île aux femmes… mais difficile de parler de tous ces aspects dans un article… Par contre je ne savais pas que le phare de la Jument avait servi de décor au film de Philippe Lioret que je n’ai pas vu. Merci pour l’info 🙂

      Répondre
  2. C’est un tour très intéressant que j’avais également réalisé en 2 jours: on se sent vraiment au bout du monde et on y ressent la puissance de la mer même en période calme.
    Pour compléter les possibilités d’hébergement, il y a aussi à Lampaul une auberge de jeunesse très confortable et située tout près du bourg

    Répondre
  3. C’est chouette de mettre en avant toutes ces randonnées en France métropolitaine. Il y a tant d’endroits magnifiques à explorer et surtout qui sont accessibles à tous et sans avoir besoin de poser 2 semaines!
    Prochain voyage, je me lance dans la rédaction d’un récit. C’est top de pouvoir inspirer les lecteurs à suivre nos traces.

    Répondre
  4. Merde pour ta cheville.. J’espère rien de grave qui n’empirera pas !
    M’a fait penser à Tintin et l’île noir ton récit, c’est toujours une certaine ambiance ces îles isolées soumises aux éléments.
    ++

    Répondre
    • C’est clair que les îles isolées, c’est particulier. Ouessant m’a rappelé des îles écossaises ou islandaises. Statue-quo pour la cheville… ça va mettre quelques semaines je pense. J’espère que pour les prochaines randos en mai, la cheville sera rétablit.

      Répondre
  5. J’ai longtemps tenté de le faire en kayak mais les navigations se sont heurtées au fromvoeur … terrifiant et j’ai dû rester sur Molène, île sublime également. Merci pour le récit, ça donne sacrément envie et je note l’idée de l’hiver, ça doit être une sacrée ambiance. Est-ce que c’est réellement envisageable par vent fort ou est-ce qu’il y a des passages trop exposés ?

    Répondre
    • Pas simple le passage entre Molène et Ouessant en kayak, ça remue fortement souvent…
      Par vent fort, oui c’est réalisable car il y a souvent un chemin intérieur et on peut éviter le sentier qui longe de trop près les falaises ou la côte.

      Répondre
  6. J’avais fait ce tour il y a déjà plus de 15 ans et j’avais adoré l’ambiance “bout du monde” qui règne sur cette île. Expérience à ne pas rater si la météo le permet: aller marcher la nuit vers le phare du Créac’h…et se laisser happer par les hypnotiques lumières des phares.

    Répondre

Laisser un commentaire

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Share via