3 jours pour boucler ce tour des Dents blanches (ou plutôt un 8) , c’est costaud ! Surtout avec les névés qu’il restait ! En conditions normales, sans névé, je conseillerais davantage de le faire en 4 jours, voire 5.
J1. Le Molliet – Croisement de la Combe aux Puaires
+ 2130 m / – 930 m 22,7 km GRP rouge/jaune ou points rougesJe décide de garer ma voiture au Molliet, afin d’y revenir facilement une fois redescendu de la montagne. Je commence donc par remonter le Giffre en lisière de la Réserve Naturelle de Sixt-Passy. J’arrive assez rapidement au grand parking touristique du cirque de Sixt-Fer-à-Cheval, où il y a beaucoup de monde, ce qui s’explique par la facilité d’accès en balade avec des enfants.
De là, je prends la direction du Bout du monde par la rive droite. Ce choix est complètement arbitraire, les vues, l’ombre, la distance ou la difficulté étant quasi identiques en rive gauche. Jusqu’au fond du Bout du monde, la pente est faible. C’est après que ça se corse.
En effet, deux belles montées de 300 et 500 mètres de dénivelé se succèdent pour arriver au refuge de la Vogealle. De là, mon itinéraire par en direction du Pas de l’Ours, mais je décide de faire un aller retour d’environ 600 mètres de distance pour aller voir le lac de la Vogealle. Je m’y arrête un moment pour faire ma pause déjeuner et y prendre quelques photos.
Il reste encore quelques icebergs de névés qui lui donne une atmosphère assez glaciale. Certaines personnes osent s’y tremper pour leur compte Instagram, personnellement je n’y plonge pas un orteil.
Je reviens donc ensuite sur mes pas pour monter ce fameux Pas de l’ours, simplement un mauvais pas où l’on pose les mains pour franchir un ruisseau. Puis l’itinéraire continue de monter jusqu’au Col des chambres où il reste encore pas mal de névés, avant de redescendre vers le lac des chambres. Ce dernier se longe en rive droite où l’on verra une main courante sécurisant la montée sur quelques mètres.
S’ensuit une belle descente sur le refuge de Folly. Ici, faire le plein d’eau ! Il n’y en aura pas avant un bon moment (hors névé) alors que le chemin montera fort et longtemps. Puis c’est donc reparti pour la montée ! Je suis bien fatigué mais je ne trouve pas d’emplacement de bivouac avant d’avoir encore avalé 470 mètres de D+, pour m’effondrer tout proche du Croisement de la Combe aux Puaires.
J2. Croisement de la Combe aux Puaires – Bivouac de Susanfle
+ 1860 m / – 1990 m 24 km GRP rouge/jaune ou points rouges ou Losanges jaunes (Suisse)Au petit matin, je me réveille au beau milieu des moutons ! Je prends mon petit déjeuner, lève le camp, et la pente est plus douce que la veille avant d’arriver au Col de la Pointe droite.
Par contre la descente derrière celui-ci n’est pas du tout engageante ! Il s’agit de désescalader 2 mètres de mur de neige puis de traverser un très grand névé bien en pente, et exposé ! Je vois des traces de personnes étant passées avant moi, mais je n’ai aucune envie de les suivre. De plus, je n’ai ni crampon ni piolet. J’étudie les alternatives, mais il n’y en a pas 50. Une seule à vrai dire, descendre sur la crête rocheuse en lisière du névé pour le contourner par le bas. Alternative qui n’est pas beaucoup plus engageante car en pente très raide, et qui me ferait perdre beaucoup de dénivelé.
Je décide tout de même de partir sur cette option qui me parait moins risquée. Descente donc bien escarpée, puis remontée pour arriver au Pas au Taureau où une main courante permet de descendre en sécurité jusqu’au névé. De là, la remontée au Col de Bostan est plutôt facile, et sa descente aussi. Je passe donc au refuge du même nom puis peu après au refuge de la Golèse et à son col débonnaire. Descente tranquille puis remontée également sans trop d’effort au Col de Coux, où se trouve la frontière franco-suisse.
De là, l’itinéraire est plutôt tranquille jusqu’à la cabane de Bonavau. En chemin, je croise un couple qui est passé la veille au Col de la Pointe Droite. Je leur dis que je n’ai pas osé suivre leur trace et ils me répondent que j’ai bien fait : ils ont chuté tous les deux dans la traversée du névé ! Chute heureusement sans gravité puisqu’ils sont bel et bien là pour m’en parler, mais ils se sont quand même fait une belle frayeur !!
Enfin une dernière montée toute proche d’une belle cascade et du torrent de la Saufla, avant de poser mon bivouac au pied de la montée au Col des Ottans et de ses échelles, mais pour ça on verra demain, je suis encore bien fatigué et mon duvet m’attends 🙂
J3. Bivouac de Susanfle – Le Molliet
+ 1210 m / – 2290 m 15,5 km Losanges jaunes (Suisse) ou GRP rouge/jaune ou points rougesAu petit matin les nuages font du va et vient. Je lève le camp après avoir mangé un bout, et je suis heureusement rapidement au-dessus des nuages en direction du Col des Ottans.
La fin de la montée au Col des Ottans se décompose pour moi en deux temps. D’une part, la traversée en diagonale d’un grand névé, encore une fois en pente et exposée. Pas d’alternative cette fois-ci mais heureusement la traversée est montante et je ne le sens pas trop mal. Je sécurise chaque pas en plantant mon bâton profondément dans la neige avant d’avancer, cela me prend du temps mais au moins je sécurise. Le névé franchi, me voilà au pied de la seconde partie : les échelles. Ici pas de difficulté, il y a même une main courante mais je ne m’en sers pas : les barreaux et les échelles en place permettent d’accéder au col sans soucis si l’on n’a pas le vertige. Et après un passage étroit dans un trou dans le rocher, me voilà de retour en France. Autant dire qu’ici, pas de contrôle de test PCR 😉
Je fais une bonne pause puis continue vers la tête des Ottans. Le sentier n’est pas très clair avec les névés, mais la bonne option est de suivre la crête et de ne pas redescendre même si ce n’est visuellement pas le plus engageant (rester au mieux sur le GRP IGN sans trop s’approcher des corniches).
Le temps se couvre et, de là, on accède rapidement à la Tête de Pérua avant un retour au lac de la Vogealle par une descente facile mais non sans de multiples croisements de ruisseaux. Puis une nouvelle montée au Pas de l’ours mais on quitte ce chemin connu juste après pour monter à la Pointe de Bellegarde via de nombreux névés, pierriers et lapiaz jusqu’au sommet.
Une courte et douce descente sur l’arête facile pour accéder à la boîte aux lettres, une vire équipée d’une corde que l’on descend à plat ventre tant l’espace est étroit ! S’ensuit une descente bien raide dans un pierrier, avant de rejoindre les chalets de Salvadon (une ferme), puis de finir par un chemin carrossable joli au début, moins sur la fin.
Croisement de la route principale, puis courte remontée du Giffre rive gauche pour retrouver la voiture !
Photo-reporter outdoor, c’est dans les Alpes autour d’Annecy que je passe mon hiver en splitboard ; l’été mon côté globe-trotter m’amène à pratiquer la plongée sous-marine à travers le monde. Aux inter-saisons, trekking, VTT, bikepacking, paddle, alpinisme et via ferrata viennent compléter ma passion pour les grands espaces !
Top ! vraiment génial même les quelques photos sont trop belles ^^
J’ai fais mon premier bivouac le week end dernier. J’ai fais pas mal de boulette et je ne sais pas toujours comment les résoudre ^^
Salut Nicolas,
merci pour ton retour.
Concernant tes boulettes, tu peux nous en dire plus ?
++
Salut Nicolas,
N’hésite pas à expliquer en commentaire tes problèmes pour ton premier bivouac. Tu peux aussi lire ces deux articles dans lesquels tu trouveras peut-être quelques réponses :
– https://www.i-trekkings.net/articles-outdoor/comment-bien-choisir-son-emplacement-de-bivouac/
– https://www.i-trekkings.net/articles-outdoor/10-conseils-pour-trouver-un-bivouac-de-reve/