statistiques Matomo

Tour des Six en vallée d’Aoste

Récit et trace GPS de ma rando de 5 jours de refuge en refuge sur le magnifique Tour des Six en Vallée d'Aoste.


Télécharger la "Trace GPS du Tour des Six en Vallée d'Aoste" (333 téléchargements)
Focus Rando :Tour des Six en vallée d'Aoste
5 jours +5 326 m/-4 982 m 65 km 3
Randonnée Boucle Refuge
Italie Alpes Bus et Train
Montagne Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

La vallée d’Aoste, où l’on parle encore français, est l’une des plus belles régions montagneuses d’Italie. J’y ai randonné cinq jours dans des décors somptueux sur le « Tour des 6 ». Reliant 6 refuges de la Vallée d’Aoste, il s’agit d’un itinéraire fléché que l’on peut moduler à sa guise, entre 3 et 7 jours. Pour ma part, j’ai marché 5 jours au départ de Champoluc dans de magnifiques paysages très variés. En toile de fond, l’extraordinaire massif du Mont-Rose.

Jour 1, de Champoluc au refuge Ferraro

+ 967 m / – 250 m 9,01 km Refuge Ferraro

Pour pouvoir se retrouver à pied d’œuvre déjà en tout début d’après-midi, ici dans ce gros village assez animé de Champoluc, tout le monde s’est levé très, très tôt. Malgré la nuit trop courte, notre petit groupe de randonneurs affiche un sourire béat. La semaine s’annonce particulièrement belle ! Les premiers km sur le TD 6 sont un peu durs pour une mise en jambe, mais s’effectuent à l’ombre de grands arbres. Ce qui est appréciable par cette grosse chaleur de début d’été.

Assez vite, on se retrouve à Mascognaz, un hameau à un peu plus de 1 800 m. Particulièrement photogéniques, quelques chalets de bois se serrent les uns contre les autres devant une vieille chapelle. Dans la plus pure tradition des Walser -le peuple qui a colonisé cette vallée- les granges reposent sur des pierres taillées. L’une verticale, en dessous, l’autre horizontale. On dirait de gros champignons, qui barrent l’accès aux rongeurs. Très charmant, le hameau est en fait un hôtel de luxe dont les logements sont éparpillés. Il compte parmi ses fidèles clients un ancien Président de la République française et sa chanteuse d’épouse, d’origine italienne. Mais, chut, je tairai leur nom…

La balade est jolie comme tout. Après le Vieux Crest, un autre hameau où nous allons d’ailleurs faire étape plus tard dans la semaine, apparaissent les hauts sommets. En ligne de mire, ce sont le mont Rose, le Dos de Rollin ou encore le Breithorn -un 4 000 mais réputé facile-, excusez du peu. Les uns comme les autres toisent les glaciers s’étalant à leur pied, le tableau est franchement admirable. Quant à nous, de petits chemins longeant des pâturages nous amènent au refuge Ferraro. C’est une superbe et ancienne bâtisse de pierre avec de longs balcons en bois qui courent le long de la façade.

Jour 2, du refuge Ferraro au refuge l’Ermitage

+ 1483 m / – 1631 m 17,75 km Refuge l’Ermitage

Une grosse descente pour commencer. Et rapide avec ça : deux heures à peine après avoir quitté le refuge Ferraro, nous voici sur un versant opposé, à peu près à la même altitude. Entre temps, nous avons déjà traversé le petit village de Saint-Jacques, le dernier du val d’Ayas, et remonté le sentier en direction du refuge du Grand Tournalin, à 2 535 m. C’est le plus haut du TD 6. Nous l’atteignons bien avant la mi-journée.

Et c’est reparti, vers le col de Nana -parfois aussi écrit Nannaz- à près de 2 800 m. Attention, pas de méprise : la nana est une variété de lys sauvage, en patois. Haut dans le ciel, plane un couple d’aigles royaux : fascinant ! Le spectacle des hautes montagnes l’est tout autant. En toile de fond, voici -entre autres- les monts Castor et Pollux, et sur leur droite le Lyskamm avec ses 4 533 m. Le pique-nique est déballé juste en-dessous du col, au bord d’un étang. Joliment bordé par une ceinture de linaigrettes, ces petites plantes blanches à l’allure duveteuse, il est peuplé par des myriades de têtards bien énergiques.

Puis direction le col des Fontaines, quasiment à la même altitude que celui de Nana. Comme souvent ces jours-ci, le tracé est aussi celui du Tor des Géants, un célèbre et difficile trail. En tout cas, le décor m’enthousiasme comme jamais : une ligne de crête fabuleuse, longue aussi, entre les vallées d’Ayas et de Tournenche. Des deux côtés, la vue est réellement époustouflante. Et, aussi loin que porte le regard, d’autres montagnes se profilent à l’horizon. Ici, je marche avec l’esprit particulièrement serein. Atterrissage en douceur vers le mignon village de Chamois, une petite station de ski où la voiture est bannie. Le refuge de l’Ermitage se trouve à l’écart, en pleine nature. Tant mieux, la magie perdure.

Jour 3, du refuge l’Ermitage au refuge Vieux-Crest

+ 1324 m / – 1298 m 17,58 km Refuge Vieux-Crest

Une tête de chamois orne chacune -j’en vois au moins deux- des fontaines du village de Chamois. Un clin d’œil au randonneur qui remplit sa gourde, ça met de bonne humeur. La montée au col de Pillonet, à près de 2 700 m -comme d’hab suis-je tenté de penser- nous fait traverser une belle forêt de mélèzes. Plus de deux heures de montée, sans s’arrêter, avec des pentes à pas loin de 15 % par moments… Puis des pâturages, au beau milieu de troupeaux. En approchant du col, le décor se fait très minéral, sans plus guère de végétation. L’autre versant, encore dans la brume matinale mais plus pour très longtemps, bascule vers le village de Champoluc.

En fin de matinée, petite entorse au TD 6 pour nous faire arriver sur le « ru Courtod ». Ce ru -un petit ruisseau- est en fait un canal creusé par l’homme au Moyen Age depuis le glacier, là-haut. Car cette partie de la vallée d’Ayas manque d’eau. Aujourd’hui, les berges sont devenues un lieu de promenade très prisé : c’est plat, ou presque, ombragé sur une bonne partie… Et cela mène a proximité d’une belle ferme d’alpage convertie à l’agrotourisme, l’Alpe Metspan. On y fait du fromage, affiné dans de belles caves humidifiées par les sources, et… de succulentes glaces. Inutile de préciser que personne ne s’est fait prier pour les goûter. Des glaces maison à 2 000 m, dans un tel décor, c’est un luxe incomparable !

COMMENT SOUTENIR I-TREKKINGS ?

Comment soutenir I-Trekkings ? En partageant cet article par exemple ou en effectuant vos achats chez nos partenaires (Merci de ne pas cliquer pour cliquer. N'achetez que si vous avez un besoin et pensez à accepter les cookies de nos partenaires dès l'arrivée sur leur site). Il y a bien d'autres façons de soutenir I-Trekkings. Pour en savoir plus, c'est par ici.

Le top de nos partenaires pour vous équiper :

  • Alltricks : 20% de réduction supplémentaire sur une sélection Outdoor avec le code XMASRUN20. Offre valable jusqu'au 29 décembre
  • CimAlp : Vente flash Noel : jusqu'à -50% sur les Cadeaux Outdoor d'Exception
  • Direct-Running : Déstockage jusqu'à-70%
  • Ekosport : -20% supplémentaire jusqu'au 25 décembre sur tout le site avec le code CHRISTMAS20
  • I-Run : -20% sur les nouveautés et les vêtements avec le code NOEL
  • Les petits Baroudeurs : La Boutique Outdoor pour équiper vos enfants et petits enfants (-5% sur votre 1ère commande).
  • Lyophilise & Co : -5% dès 100€ d'achat, -10% dès 200€ d'achat, -15% dès 300€ d'achat jusqu'au 30 décembre,
  • Snowleader, The Reblochon Company : -20% supplémentaire jusqu'au 25 décembre sur tout le site avec le code SANTA20

Le top de nos partenaires pour partir en rando et en trekking :

  • Allibert Trekking (Agence de voyage basée dans les Alpes, spécialiste rando, trekking et voyages d'aventure)
  • Atalante (Spécialiste du voyage d'aventure, de la randonnée et du trek)
  • La Balaguère (randonnées dans les Pyrénées et à travers le monde)
  • Randonades (Randonnées dans les Pyrénées et rien que les Pyrénées)
  • Travelbase (Agence de voyage pour des aventures à vivre en groupe ou en solo, et avec l'esprit Travelbase)

Ainsi parés, nous traversons le village de Champoluc en début d’après-midi sans un regard pour les boutiques de douceurs. A peine une courte pause devant l’église du village et on attaque la montée vers le Vieux-Crest. Le chemin monte sec, mais il est agréable, à l’ombre, et le refuge est atteint assez vite. Tant mieux, cela laisse le temps de profiter des chaises longues et de la terrasse.

Jour 4, du refuge du Vieux-Crest au refuge Alpenzù

+ 947 m / – 1080 m 11,42 km Refuge de l’Alpenzù

Au sortir du Vieux-Crest -où la table nous a littéralement enthousiasmés, tant au dîner qu’au petit déj- c’est un paysage digne des aventures de Heidi qui s’offre aux yeux : de vieux chalets de bois, des alpages, les montagnes derrière. Et même des bébés marmottes qui jouent juste à côté du sentier. Pour mieux profiter de tout cela, peu de temps après le départ, pause café à l’Arolla. L’endroit est sympa, la journée peu chargée, alors autant en profiter !

Puis les montagnes se rapprochent, les cimes se font plus acérées. L’itinéraire est quasiment une ligne droite. De loin déjà, je vois le col Pinter -le but de ce matin- en ligne de mire : bon, y a encore un peu de chemin… Au fur et à mesure que l’on s’en approche du col, la végétation rétrécit : plus de fleurs, le tapis d’herbe est de plus en plus maigre, les cailloux et des rochers prennent le dessus. Un décor très minéral, presque de haute montagne. Juste avant le col, nous bifurquons sur la droite. Quelques centaines de mètres plus loin, il y a là de jolis petits lacs. Avant le casse-croûte, que l’on prend ici -l’endroit est joli comme tout- on ôte les chaussures, histoire de faire tremper les pieds. Pas plus, bien qu’il fasse suffisamment chaud : ces milieux naturels sont fragiles. De temps en temps, on voit ou entend sauter un poisson.

Le col, ensuite, se grimpe très facilement. D’en haut, la vue est jolie. Et, selon la vallée, très différente. Nous, nous allons plonger, le mot n’est pas trop fort, dans celle de Greyssonnet. Elle est taillée en V, et un V très étroit. La descente est rapide, belle, dans cette région très sauvage. Sans doute que cela n’a pas toujours été le cas. En chemin, nous trouvons quelques cabanes d’alpage délaissées. Dans un « repli » de la vallée, juste au-dessus de la falaise qui tombe dans le fond de vallée, je vois même quelques maisons, abandonnées elles-aussi, visiblement anciennes. Certaines sont assez grandes ce qui laisse supposer une vie à l’année, mais sans route d’aucune sorte qui les dessert. La vie ici n’a pas dû être facile !

Bien plus bas, le refuge Alpenzù se trouve dans un joli hameau perché sur un petit plateau au bord de la falaise. Pour la plupart très vieux, les chalets de bois sont si serrés que leurs toit se touchent. Il y a même une petite et vénérable chapelle. L’endroit a beaucoup de charme. D’ailleurs, bien qu’il n’y ait ni route ni téléphérique, pas mal de promeneurs s’y trouvent. La nature alentour est belle, la terrasse du refuge bien attrayante.

Jour 5, du refuge Alpenzù à Estoul

+ 1029 m / – 943 m 13,03 km

Aujourd’hui, pour cette dernière étape, s’agit pas de traîner ! Sinon, gare aux correspondances de train… Pour cette raison, l’itinéraire a d’ailleurs été un poil raccourci. Nous nous ferons récupérer déjà à Estoul, sur les hauteurs de Brusson, à la mi-journée. La boucle jusqu’à Champoluc ne sera pas complète, tant pis.

Pile au moment de s’élancer sur les chemins, à 7h, arrive un hélicoptère sur nos têtes. Il se pose juste à l’arrière du refuge Alpenzù : voilà le ravitaillement. Le vacarme du rotor nous submerge tandis que son souffle s’engouffre entre les vieux chalets de bois, faisant s’envoler nos casquettes. Bon, c’est pas tout ça, faut y aller ! Un peu plus haut, je m’autorise quand même un dernier coup d’œil à Alpenzù : décidément, un très bel endroit.

Pendant un peu plus d’une heure de marche, le sentier est tranquille. Accroché en haut de la falaise, il monte un peu pour redescendre plus loin, laissant le temps d’admirer le décor. Derrière nous, le mont Rose étale sa splendeur sans plus aucun nuage. La vue plonge sur la vallée de la Lys, dont les eaux sont d’un blanc laiteux. Le village de Gressoney- St-Jean apparaît. Au-dessus des dernières maisons se dressent les tours du château Savoie, que la reine Marguerite a fait construire au début des années 1900. De loin, avec ses hautes et étroites tours, il semble sorti d’un dessin animé de Walt Disney.

Après un gros éboulis rocheux -il est plutôt corsé et je préfère nettement le traverser dans ce sens- commencent les choses sérieuses. Un peu plus de deux heures de montée, sans répit. Mais il est tôt, le soleil ne tape pas très fort encore. Parvenus au col de Valnera, on pose les sacs. Le temps de constater que le décor change une nouvelle fois du tout au tout sur l’autre versant, dans le val d’Ayas. Et de découvrir une petite harde de chamois, non loin d’un sommet voisin. Leurs silhouettes se découpent sur la crête, c’est beau. Quelques minutes plus tard, un autre chamois se laisse contempler d’assez près cette fois. Et c’est l’arrivée au refuge Arp. Un grand, large et massif bâtiment de pierre qui se dresse sur un plateau à 2 500 m. A l’évidence, il va résister encore quelques siècles aux outrages du temps ! Le refuge est aussi le but de bon nombre de randonneurs. Dans les longues descentes qui s’ensuivent, on croise du monde. Le retour à la civilisation.

Informations pratiques sur le Tour des Six

Le Tour des 6 est un circuit balisé créé voici peu par les gérants de six refuges de montagne qui se trouvent à l’extrémité est de la vallée d’Aoste. dans les vallées d’Ayas, de Greysonnet et la Valtournenche. La rando peut se décliner de plusieurs manières et durer de 3 à 7 jours.

En ce qui me concerne, j’ai marché sur une boucle avec départ et retour à Champoluc, un gros village situé à 1 570 m dans le val d’Ayas. J’ai porté mon sac durant la rando. Le « Tour des 6 » constitue ainsi une excellente introduction à l’itinérance en montagne.

Sur le site du Tour des 6 sont présentés les refuges du « Tour des 6 », qui sont tous franchement confortables, les itinéraires possibles.

Office de tourisme de Champoluc : Tel: +39 0125 307113 – Email: champoluc@turismo.vda.it  – Adresse: Route Varasc, 6 – 11020 Champoluc AO

Y aller

Par le train depuis la France, le plus simple est de gagner la petite ville de Verrès via Turin (plusieurs liaisons par jour depuis Paris, compter un peu plus de 8h de trajet au total). De là partent des bus réguliers pour Champoluc, à environ 30 km.

Bonnes adresses

A Champoluc, le restaurant Le Petit Coq installé dans un joli chalet à l’entrée du village propose le meilleur de la cuisine valdôtaine. Accueil sympa et belle terrasse.

wolff
Journaliste professionnel venant de la presse régionale, j'ai toujours aimé bouger. Au fil de mes pérégrinations, j'ai découvert le voyage à pied et à vélo, que j'apprécie énormément l'un comme l'autre. Et plus j'en fais, plus j'en redemande !

4 réflexions au sujet de “Tour des Six en vallée d’Aoste”

  1. Bonjour
    Très beau circuit, qui semble loin de la foule.
    Peut on avoir les numéro des cartes papier du circuit ?
    Êtes vous passé par la centrale de réservation.
    Merci pour vos réponse

    Répondre
  2. Désolé, je n’ai pas les numéros des cartes papier mais il n’y en a pas vraiment besoin. Le circuit Tour des 6 distribue ses propres documents et surtout il existe une application vraiment bien faite (cartographie, traces gps.

    Répondre
  3. En ce qui me concerne, les réservations ont été faites directement auprès de la centrale. Mais pas de souci, on peut très bien s’adresser à chaque refuge, par exemple pour n’y prendre qu’un repas (sur place ou à emporter). Aucun souci, d’autant moins qu’on parle français!

    Répondre

Laisser un commentaire

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Share via
Copy link
×