Traversée des Monts des Géants

Traversée des Monts des Géants en République tchèque sur 2 jours de randonnée. Récit et Trace GPS de ce site classé parc national et réserve de biosphère Unesco


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Focus Rando :Traversée des Monts des Géants
2 jours +1550 m/-1449 m 3
Randonnée Ligne Refuge
Forêt et Montagne Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, et Octobre

Dans le nord de la Bohème en République tchèque, j’ai fait une belle randonnée de deux jours avec nuit en refuge : la traversée des mont des Géants. C’est un parc national, et réserve de la biosphère Unesco, qui s’étend d’ailleurs aussi en Pologne. Dépaysement et beaux paysages assurés dans cette région où l’Elbe prend sa source.

Je vous recommande aussi la lecture de mon récit à vélo sur l’EuroVélo 13 du Rideau de Fer en République Tchèque.

1er jour, de Harrachov au refuge Moravska

+ 1027 m / – 516 m 25,4 km Refuge Moravskà Bouda

Porte d’entrée du parc national des monts des Géants, le bourg de Harrachov est un agréable lieu de villégiature, à quelque 1 000 m. Petite station de villégiature assez réputée, il attire été comme hiver surtout une clientèle familiale.

C’est de là que nous partons pour entamer cette grande classique qu’est la traversée des monts des Géants, les monts Krkonoše, en deux jours. Il s’agit du plus haut massif montagneux de la République tchèque, qui s’étire de part et d’autre de la frontière avec la Pologne. Pour autant, ce ne sont pas des altitudes vertigineuses. Mais c’est un magnifique parc national fait de paysages très divers : lacs glaciaires, crêtes montagneuses, prairies alpines, grandes forêts… Il offre pas moins de 700 km de sentiers balisés, 500 de pistes VTT.

J’ai hâte d’y être pour de vrai. Car ici, à quelques encablures du bourg, il y a trop de monde pour mon goût. C’est vrai que les marmites creusées dans la roche par les tourbillons de la rivière Mumlava, et surtout sa grande cascade constituent un agréable but de promenade. Très photogénique aussi.

Une succession de forêts et de prairies, et nous nous retrouvons seuls. Dans le vif du sujet, c’est à dire déjà dans le cœur du parc national. Interdiction de quitter le sentier, quelle que soit la raison. Et, bien sûr, pas question de toucher aux belles gentianes et campanules qui mouchettent de bleu les coteaux. Notamment la gentiane albinique, une variété endémique très rare, qui constitue l’emblème du parc. D’énormes cèpes nous narguent au passage.

Dans cette région, les contrastes climatiques sont fréquents. Et rudes. A preuve, les petits sapins que l’on trouve un peu partout. « Ils sont à peine plus hauts qu’un homme, explique Jana, une garde du parc qui nous accompagne, et pourtant vieux de plus de deux siècles ! Étonnant, non ? » L’une des raisons qui font que les monts des Géants sont très sauvages. L’autre : c’est une zone frontière. Sur la carte, nous sommes juste à la limite des pointillés séparant de ce qui était hier encore en Allemagne et aujourd’hui en Pologne. Voilà aussi ce qui explique l’absence de construction récente dans toute cette région, hormis quelques blockhaus datant des années 30. Les autres, peu nombreuses, sont d’anciennes fermes devenues refuges ou auberges et toutes vieilles de plusieurs siècles.

En tout cas, le décor change radicalement à plusieurs reprises. Nous voici sur un large plateau dénudé, une toundra. C’est ici que naît l’Elbe, ce fleuve majestueux. Ce n’est encore qu’un ruisseau. D’en haut, je le vois serpenter dans la plaine en contrebas, en dessous des cascades de Panchava, les plus grandes de République tchèque. Là, au plus fort de l’été, elles ne sont pas très spectaculaires. Pas plus d’ailleurs que la source de l’Elbe, qui est en fait composée d’une multitude de cours d’eau apparaissant dans ces tourbières. Mais sur un mur sont apposées de nombreuses plaques émaillées, à l’effigie des villes arrosées par l’Elbe, comme Dresde ou Hambourg.

En fin d’après-midi, j’arrive à proximité de ce que je pensais être un fort, et dont j’avais la haute silhouette longtemps en ligne de mire. En fait, il s’agit d’une vieille station de relevés météo, transformée un temps en hôtel, puis revenue à sa vocation originelle. Sur cette ligne de crête-qui surplombe des à-pics vertigineux- puis dans la descente, la rando se poursuit sur de larges dalles de pierre. Ce sont de gros blocs à peine équarris, ils ont dû nécessiter pas mal de boulot !

2ème jour, du refuge Morovskà à Pec nod Sněžkou

+ 523 m / – 933 m 23,2 km

Le lendemain, comme la veille, on continue sur le Chemin de l’Amitié tchéco-polonaise. Il s’agit de l’ancien chemin de ronde des gardes-frontières, sur la ligne de démarcation. Hier déjà nous y avons joué à saute-frontière, pour de vrai, sur les bornes. Dans le calme. Aujourd’hui, c’est samedi et visiblement beaucoup de monde a décidé de profiter du beau soleil.

Aussi, l’arrêt aux « Pierres du soleil », un éboulis spectaculaire ainsi nommé parce que les roches sont situés dans l’axe du soleil, ne se prolonge pas plus qu’il ne le faut. L’endroit, d’ailleurs situé côté polonais à quelque 1 420 m, est littéralement pris d’assaut ! Au passage, on a cependant droit à une belle vue sur deux lacs glaciaires, toujours côté polonais du parc des Monts des Géants.

Le but de la journée est le mont Sněžka, le plus haut sommet de la République tchèque. Les derniers tronçons, je ne les apprécie que modérément. Ils tiennent plus de l’autoroute piétonne, une appellation curieuse, je le reconnais, que du sentier. C’est aussi large qu’une route, revêtu de pierre -ce qui pour moi manque cruellement de poésie- et malgré ça il faut s’y frayer son chemin. En fait, il y a toujours beaucoup de monde ici !

Pour parvenir au sommet du Snezka, qui est avec ses 1 603 m le plus haut non seulement des Monts des Géants mais aussi de la République tchèque-, deux alternatives. Soit de hautes marches, assez pénibles, du côté tchèque. Soit un large sentier qui monte en pente plus tranquille, côté polonais. Eh oui, nous sommes toujours tantôt d’un côté, tantôt de l’autre de la frontière. Malgré la chaleur de ce début d’après-midi, je choisis la première. Autant le mériter, ce sommet ! Et c’est vrai, il m’en fait baver, pas longtemps, mais tout de même.

Comme par magie, toute la cohue qu’on a connu disparaît dans la descente, sur l’autre versant. Le décor a aussi radicalement changé. Du plateau à la végétation rare, nous voici dans de belles vallées couvertes de forêts. Vraiment chouette, la rando comme je l’aime ! Petit à petit, en descendant toujours davantage, on retrouve le monde des hommes. Une buvette au charme suranné, puis une autre encore. Une transition en douceur.

Informations pratiques – Traversée des Monts des Géants

Office de tourisme de la République tchèque : infos touristiques plutôt détaillées sur les sites et les villes, activités, bons plans… tout y est !

1 réflexion au sujet de « Traversée des Monts des Géants »

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