Carnet d’un trekking de onze jours dans le Haut Atlas au Maroc. Démarrant d’Imilchil dans le Haut Atlas Oriental, nous avons rejoint la vallée des Aït Bougmez dans le Haut Atlas Central en suivant le lit de l’assif Melloul et en traversant les hauts plateaux. En chemin, rencontre avec les populations berbères, chaleureuses et accueillantes, comme autant de paysages uniques et pittoresques.
Le Maroc est une terre de tourisme comme il y en a peu dans le monde. C’est aussi la première destination de trek d’Afrique.
La chaîne du Haut Atlas forme une immense barrière d’environ 750 km qui délimite le Maroc saharien du Maroc atlantique et méditerranéen. Il constitue la pièce maîtresse du domaine montagneux de ce pays — dont l’ensemble couvre une superficie de 100 200 km².
Le Haut Atlas, joyau du tourisme pédestre marocain, compte pas moins de 12 sommets dépassant les 4 000 m et près de 400 au-dessus de 3 000 m.
Bien loin des treks classiques que sont l’ascension du Toubkal (4167 m), toit de l’Afrique du nord, ou du M’Goun (4068 m), un petit groupe de marcheurs Huwans Clubaventure est parti des flancs orientaux du Haut Atlas pour rejoindre la vallée des Aït Bougmez, grenier du Haut Atlas Central, découvrant plusieurs tribus berbères : les Aït Haddidou, les Aït Marhad, les Aït Abdi et les Aït Atta.
Lac d’Isli – Oudeddi
- D+ : /
- D- : 200 m
- Altitude maxi : 2300 m
- Temps de marche : 4h00
Lac d’Isli, 2300 mètres. Après un transfert en véhicule depuis Marrakech, nous posons le campement sur le bord du lac. La nuit étoilée envahit rapidement les lieux et nous invite à sombrer dans le sommeil.
Le lendemain, les montagnes toutes proches reflètent dans les eaux du lac. Ici, chaque année au mois de septembre se déroule le Moussem, le festival des fiançailles. Selon la légende, les lacs Isli (le fiancé) et Tislit (la fiancée) ont pris naissance dans le désespoir de deux jeunes amoureux de tribus berbères différentes. Les parents, repentis, décidèrent qu’une fois par an, leurs jeunes garçons et jeunes filles se choisiraient et se marieraient librement. Depuis, le Moussem des fiançailles d’Imilchil est devenu une manifestation annuelle à vocation commerciale et religieuse de tout premier ordre.
C’est par un paysage sec et vallonné que nous démarrons la journée. Pas d’arbres à l’horizon, quelques plantes rases (armoises, euphorbes et thyms) font la joie des troupeaux de moutons. L’euphorbe est utilisée par les berbères pour extraire la poussière dans l’eau vers les bords du puits. Passage par la source de l’Assif Melloul pour y remplir les gourdes.
Imilchil. Située à 2200 m d’altitude au cœur du Haut Atlas oriental, la bourgade compte environ 1000 âmes. Nous la traversons sous les regards inquisiteurs de ses habitants. A sa sortie, peu après les aires de battage, un shibani accoste le groupe, tout heureux de nous croiser. Plus loin, des hommes et des femmes travaillent dans les champs. Si les femmes s’affairent à récolter l’orge et le blé, les hommes, eux, labourent les champs derrière leurs vaches. Ceux sont aussi eux qui ont en charge la construction des canaux d’irrigation ou la vente de la récolte au souk du coin.
Nous pénétrons dans le village d’Aït Ali Oudadoud où de nombreux enfants viennent à notre rencontre. Un carambar de distribuer par Nicolas et c’est plus de vingt enfants qui accompagnent le convoi à la sortie du village dans l’espoir d’avoir aussi sa sucrerie. Attitude qui part d’un bon sentiment mais qui, à terme, induit des rapports de mendicité entre locaux et touristes de passage.
Dans l’après-midi, la marche se poursuit jusqu’à Oudeddi (2100 m). Le village est construit en pisé le long de l’assif Melloul et les champs de luzerne, de blé et d’orge. D’énormes peupliers noirs bordent la rivière ; ils sont utilisés pour la construction des charpentes des habitations.
Le campement, perché sur un col, embrasse la vallée de ses plus beaux atours.
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.