Choix et préparation de ma ViaRhôna
J’avais un rêve qui paraissait un peu fou : voyager à vélo avec mon chien. Le voyage à vélo, j’ai déjà fait : tour de l’Angleterre pour le plus grand (2200 kilomètres), mais aussi traversée du Massif Central (GTMC), de la Corse, du Jura… A chaque fois en bivouac, avec un itinéraire plus ou moins tracé et en mode aventure. Voyager avec le chien, j’ai aussi déjà fait, notamment cet hiver avec la mini traversée du jura en ski pulka, et avant en Finlande dans le parc national d’Hossa. Mais voyager à vélo avec le chien, ça, je n’ai jamais fait !
Alors le voyage à vélo avec un chien, c’est tout d’abord une question : est ce possible ? La réponse est clairement oui, si on fouille sur internet, on trouve des récits de personnes qui l’ont fait, sur des distances immenses, à travers plein de pays lointains. Donc pourquoi pas moi ?
Voyager avec le chien, c’est beaucoup de questions et un peu de logistique. Tout d’abord comment transporter son chien : Iskut fait 40 kilogrammes, c’est un chien de traineau donc il peut courir environ 20 – 30 kilomètres par jour quand il ne fait pas trop chaud. Après j’ai prévu de tracter une remorque pour parcourir plus de distance, mais aussi pour mettre en sécurité le chien si jamais on doit rouler sur des routes qui circulent beaucoup. J’ai choisi le parcours en fonction du chien et de la remorque : du plat et le maximum de pistes cyclables loin des voitures pour pouvoir le laisser courir au maximum.
Mon choix s’est porté sur la ViaRhôna, entre Seyssel et Lyon. 200 kilomètres au compteur, à réaliser en 4 jours. Avancer de 50 kilomètres par jour me semblait réalisable avec le chien et la remorque, sans être trop dans le dur. Surtout que sur ce tronçon là le parcours est très plat et avec beaucoup de pistes cyclables. Le top. Le retour se fera en train.
Le chien ne rajoute pas tant de bazar que ça dans les sacoches. Il faut penser à sa nourriture, une gamelle pour l’eau, une laisse et une grande longe si jamais on doit l’attacher au camping, et une muselière pour le train. Et bien évidement la remorque.
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Jour 1 : Chamonix – Seyssel – Brégnier Cordon
+ 122 m / – 160 m 62,8 kmDépart vers 7h30 de la maison. Je suis très motivée et bien contente parce qu’il ne pleut pas. En cette période (mai), c’est quelque chose de rare. Je me suis fais abandonner par mes équipiers qui ont eu peur de la pluie. Je les comprends, la météo annoncée est terrible, et ça fait des jours qu’il pleut sans s’arrêter. Partir à vélo ce jour demande une grande motivation. Mais pour moi, c’est maintenant ou jamais, je reprends le travail la semaine prochaine jusqu’à novembre, c’est mon seul créneau. Je fixe le vélo sur ma petite voiture, le chien monte sur le siège passager, et c’est parti pour l’aventure !
Au bout de 5 kilomètres, il se met à pleuvoir et le moral en prend un coup. Tant pis, je suis partie, je continue, on verra bien si ça continue à pleuvoir à Seyssel, 100 kilomètres plus loin… La réponse est oui.
Je m’installe sur le parking de la gare, ouvre à Iskut qui de façon solidaire reste dans la voiture au sec. Il ne veut pas se mouiller le p’tit ! Je monte la remorque, réassemble les roues (elle est tellement grande qu’elle ne rentrait pas dans ma voiture !), met les sacoches sur mon vélo, puis j’attends une accalmie dans la voiture. Elle arrive rapidement et nous voilà parti sur la ViaRhôna.
Les premiers mètres sont un peu compliqués. Comment gérer Iskut que je n’ai pas mis en laisse ? Il reste à gauche de ma roue, alors que je voudrais qu’il soit à droite, pour avoir le vélo entre lui et les voitures. Bref vu qu’il n’y a pas de voiture, ce n’est pas grave. On rejoint rapidement le début de la piste cyclable, le chien court devant, il n’y a personne, et on est heureux. Comble du bonheur, la pluie s’arrête après 15 minutes !
On longe le Rhône, la végétation est très verte et luxuriante, et la piste cyclable est dans un état parfait. Après 3 kilomètres, on arrive aux premières « difficultés ». Le topo nous prévient d’une route partagée, on passe sur une départementale, et ça monte. Je choisi de tenir Iskut en laisse à la main, il maitrise. Tout se passe bien jusqu’au moment où on croise un blaireau mort sur le bas coté, qui a l’air très intéressant aux yeux d’Iskut. Un peu d’autorité plus tard, on continue à avancer. J’avais penser à plein de problèmes dans la gestion du chien, mais pas à celle là ! Et nous sommes partis que depuis 3 kilomètres. Que nous prépare la suite ?
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On alterne entre route avec peu de circulation et chemin piéton. Je sors un peu de l’itinéraire classique pour prendre des chemins, où il y a beaucoup moins de circulation. Ce n’est pas du tout adapté à la remorque qui me pousse dans les descentes rendues glissantes par la pluie. C’est un peu du VTT avec un vélo pas du tout adapté, mais ce n’est pas grave. Au moins on est loin des voitures.
Je rejoins ensuite la piste cyclable et les premiers cyclotouristes. Forcément le chien amène beaucoup de questions : combien de kilomètres peut-il courir ? Et après, vous le mettez dans la remorque ? Où allons-nous ? C’est sympa de partager, même si je n’ai pas la réponse à toutes les questions. Typiquement je ne sais pas combien de kilomètres Iskut va courir par jour. Je m’étais imaginer qu’au bout de 10 kilomètres, il serait fatigué et je le mettrais dans la remorque. Quitte à ensuite qu’il recourt plus tard dans la journée. Mais ce matin, après 15 kilomètres, il fait toujours la course avec les vélos et je peine à le rattraper. Au moins, on avance et plutôt vite !
Premier passage dans la remorque pour le chien. Dans l’idée d’un voyage à vélo, je lui ai appris très jeune à rester dedans. Mais ce n’est pas toujours évident et bien sûr le chien préfère courir que de rester tranquille. Enfin ce matin, après 10 kilomètres, il reste sagement assis. J’ai du améliorer la remorque en découpant le toit, car Iskut est définitivement beaucoup trop grand ! De cette façon il peut s’assoir tranquillement et profiter du paysage.
Après la pause repas au soleil vers un petit lac du coté de Culoz, Vanessa nous rattrape. Elle vient de l’Ariège et fait toute la viaRhôna de Thonon les Bains à Sète. Puis elle continuera vers Toulouse via le Canal du Midi pour rentrer chez elle. C’est une vraie voyageuse à vélo ! On commence à parler et finalement on roulera ensemble jusqu’à Lyon ! Mon aventure solo aura dure deux heures.
On avance bien, en papotant toute les deux. Iskut alterne entre remorque et en liberté. On est heureuse toutes les trois. On passe à coté de Chanaz, surnommée la petite Venise. C’est magnifique, et il y a de la vie ici ! Cela fait plaisir de voir du monde, des enfants heureux, des vélos, des pédalos… Et le village est sublime, on arrive en son cœur en longeant un canal. Il y a quelques travaux ici, mais on ne se perd pas car les itinéraires de déviation sont très bien indiqués.
Du coté de Virignin, il y a un point de vigilance noté sur nos topos. On se retrouve sur une départementale qui circule pas mal, et on doit traverser deux courts tunnels. Pas super sécurisant ici, heureusement le tronçon est court. Iskut reste tranquille dans sa remorque, comme s’il sentait que ce n’est pas le moment d’en sortir. Une passerelle est prévue pour traverser le Fier et éviter cette partie de route. Sur mon topo c’est écrit qu’elle sera finie fin 2017. Sur celui de Vanessa fin 2019. Mais en 2021, elle n’est toujours pas en place !
Au bout de 60 kilomètres, on décide de chercher un coin où planter la tente. Le « lac » (le Rhône) et une magnifique plage nous font de l’œil. On attend que tous les touristes partent pour installer nos tentes. C’est un des avantages du couvre feu à 19h, c’est qu’on est tranquille le soir ! On profite même d’une table et de l’eau courante des douches extérieures. Par contre le restaurant est en travaux, donc impossible d’acheter des bières (d’ailleurs il y a toujours un arrêté qui interdit l’alcool sur la voie publique) ou un soda. Dommage !
On gère le premier problème technique du voyage, une crevaison sur la remorque. J’avais prévu des rustines pour réparer, en me disant que les chances de crever étaient faibles sur 4 jours de voyage. Finalement c’est la valve qui a un problème, impossible à réparer, il faut changer la chambre à air… Hum, je n’ai qu’une de 26 pouces, et les roues de la remorque sont en 20 pouces. Aller on tente et on achètera une chambre à air demain sur la route.
Jour 2 : Brégnier Cordon – Ile de la Serre
+ 100 m / – 137 m 62,2 kmC’est sous une fine pluie que nous plions le camp ce matin. Je met en place une technique empruntée à la famille Treussier trouvée dans leur livre 500 jours à vélo en famille à travers l’Europe et l’Asie : mettre l’intérieur et l’extérieur de la tente dans deux sacs étanches séparés. De fait l’extérieur trempée ne mouille pas le reste de la tente pendant le trajet et on dort au sec la nuit d’après. C’est juste génial ! On fait 200 mètres pour aller petit-déjeuner au sec sous un pont. On a toute les deux très bien dormi, car c’est calme. Pas de voiture, pas de promeneur, rien du tout qui puisse nous déranger la nuit ou le matin.
On repart, les jambes bien reposées. Au bout de 5 kilomètres, on décide de faire un détour de 4 kilomètres pour aller voir la cascade de Glandieu. On ne s’attendait pas à grand-chose, et c’est simplement magnifique. On se croirait en Islande devant un rideau d’eau gonflée par la pluie de la nuit. Et on est tout seul ! C’est très chouette et ça vaut le détour.
Notre réparation de fortune tient bon, la roue est légèrement déformée donc ça fait « chboum chboum chboum ». Mais ça roule et quand Iskut est dans la remorque, il n’y a plus de bruit, c’est parfait. On s’arrêtera à Morestel, sous le soleil de nouveau, pour acheter une chambre à air et des vivres pour la suite. On cherche une place où manger vers le donjon, mais elles ne sont pas accessibles en vélo (marches). On cassera la croute au milieu d’une petite cours intérieure, sous le regard amusé des habitants. D’autres cyclos viendront se joindre à nous, et Iskut est comme d’habitude la mascotte. Il donne du sourire aux gens que l’on croise. On entend des rires, des « tu as vu le chien ? C’est le plus heureux du monde »… Tout le monde vient nous parler, nous poser des questions, et finalement le chien casse les barrières entre les personnes.
On alterne sur ce tronçon pistes cyclables et petites routes partagées, on se sent bien sur le chemin. La ViaRhôna est très bien indiquée, on suit les panneaux sans regarder la carte, et on se surprend à avancer aussi vite. Iskut prend ces habitudes dans la remorque en testant de nouvelles positions : debout avec les pattes avant sur la barre de traction, la tête posée sur mes sacoches, couchée avec la queue qui dépasse… Bref il nous fait rire et nous occupe beaucoup. Les paysages sont assez variés, on alterne entre forêts et champs, plus ou moins proches du Rhône, avec les montagnes en toile de fond. Les fleurs sont toutes sorties et la végétation est très verte.
On fait un arrêt gaufre à la base de loisirs de la vallée bleue. Ici il y a beaucoup de monde, des familles, des enfants, des chiens, et tout le monde à l’air d’être très heureux. C’est un long weekend, les campings font le plein. Cela n’est pas trop notre tasse de thé, on préfère continuer un peu plus loin et pousser jusqu’au camping de l’Ile de la Serre. Ici c’est une ambiance très différente, plutôt sportive car il y a une rivière artificielle pour les kayaks. On nous accueille avec un « bonjour Maud »…. Hum, je ne suis jamais venue ici, comment est ce qu’on me connait ? On a un ami commun avec la gérante de la base et du camping, qui était là ce matin, et qui lui a montré notre photo. Des gens qui voyagent à vélo avec un chien de 40 kilos, il n’y en a pas beaucoup !
Ici c’est détente, on s’installe où on veut dans le camping, pas de stress. On change la chambre à air de la remorque (60 kilomètres avec une chambre à air trop grande, et aucun problème, la technique est validée !). On partage une bière avec les locaux, on regonfle la remorque au compresseur et c’est vraiment très chouette de rencontrer de nouvelles personnes. Et comme on dit ici : on est sur une ile, loin de toute réalité, j’adore !
La nuit au camping est une première pour Iskut, et ce n’est pas si évident que ça à gérer. Je n’ai pas envie d’attacher le chien (qui a le droit d’être en liberté sur le camping), mais du coup il me suit partout. Donc aux toilettes et à la douche, il attend devant la porte en faisant parfois un peu peur aux autres campeurs qui n’osent pas l’enjamber… Le camping sauvage est plus facile à gérer !
- Abicyclette Voyages : Genève/Lyon – Avignon/Sète
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Jour 3 : L’ile de la Serre – Lyon
+ 83 m / – 119 m 75,1 kmOn se réveille au sec, on petite déjeune puis on part. Les prévisions météo ne sont pas très bonnes pour aujourd’hui, les plus optimistes annoncent de la pluie à partir de 14h, les plus pessimistes à partir de 2 heures du matin. On sait qu’on va être mouillé. C’est l’occasion de retester la veste Lagoped.
Notre rencontre insolite du jour est avec un paysan, il est dans un champ de maïs immense, en train d’arracher des pieds fraichement plantés. Il nous explique qu’il a une toute petite parcelle (environ 5 mètres par 5) au milieu de cet immense champ. C’est plus facile pour l’exploitant de mettre du maïs partout, et ensuite notre paysan doit l’arracher pour planter ce qui lui convient. Il a envie de planter des choses qui ne consomment pas beaucoup d’eau, comme des haricots ou des courgettes. L’arrosage des maïs autour fera le travail pour lui. Et puis de toute façon vu que son champ est à coté de la piste cyclable, il n’a pas le temps de manger les légumes, qui sont ramassés par les gens qui passent. Enfin ça l’occupe et il a l’air tellement heureux.
Vers 9h30, il commence à pleuvoir, et ça ne va pas s’arrêter jusqu’à Lyon. On s’arrête acheter des fraises à un vendeur ambulant, ça va apporter un peu de soleil à notre journée. De plus l’itinéraire est beaucoup moins intéressant aujourd’hui, on s’éloigne du Rhône car il n’y a plus de piste cyclable sur ce tronçon. On slalome entre les villages, on fait des détours pour éviter les routes qui circulent. Le peu que l’on fait nous donne froid dans le dos. Il n’y a plus de balisage entre Hières sur Amby et Jons, donc on doit s’arrêter souvent, regarder le GPS (sortir la carte sous la pluie n’est pas top, on n’a pas envie de s’arrêter trop longtemps). Avec Vanessa, on décide assez rapidement de pousser jusqu’à Lyon, ce n’est pas si loin, et camper sous la pluie après une journée bien humide ne nous donne pas envie. Bref sur cette partie, on ne profite pas vraiment, même si Vanessa est une copine de voyage parfaite qui a toujours le moral, et qui va toujours trouver une fleur magnifique (même au pied d’une centrale nucléaire). Iskut s’en fout, il est dans la remorque car ce n’est pas idéal toutes ces routes pour lui. Il est trempé et tellement plein de boue, il se prend l’eau de ma roue de vélo malgré les gardes boues, et des roues de la remorque (qui n’ont pas de garde boue).
Avant Jons, on croise une famille avec une petite fille d’une dizaine d’années. Elle est courageuse la petite. Leur objectif est de rejoindre Lyon pour rentrer sur Grenoble en train. A Jons, c’est la libération. On retrouve le Rhône et les pistes cyclables, le balisage et la tranquillité. Iskut est content de courir comme un fou sur cette piste en terre dure. On avance à une vingtaine de kilomètres par heure, la fine pluie ne nous embête plus. Un petit vent de face vient de nouveau remettre nos cuisses à rude épreuve, mais rapidement on bifurque dans la forêt pour rejoindre le parc de Miribel Jonage. On sent que l’on approche de Lyon, il y a de plus en plus de monde, même sous la bruine. On croise de nouveau des vélos, des promeneurs, des chiens, des enfants, des planches à voile… L’arrivée à Lyon est assez surprenante. On longe l’autoroute une fois pendant environ 50 mètres, mais à part ça, on ne se rend compte de rien et nous voila au parc de la Tête d’Or, en plein cœur de la ville.
Je suis contente d’apprendre que Vanessa prend également un train à la Part Dieu. Elle part au sud, direction Vienne pour continuer son périple (il n’y a pas de Via Rhôna entre Lyon et Givors). Iskut et moi, on va à Seyssel chercher la voiture pour rentrer à la maison. On se prend une bonne claque dans la gare. Nous on est trempé, fatigué des 75 kilomètres effectués, d’avoir roulé en vélo dans la ville (même s’il y a plein de pistes cyclables dans Lyon), on est plein de boue… Et ici, les gens sont avec leur petite valise, tous propres, stressés, pressés… Il y a un monde entre nous, qui est absolument géant !
Gérer un chien et un vélo dans une gare n’est pas plus contraignant qu’un vélo simple. Au final tu ne laisses pas ton vélo sans surveillance, donc tu ne laisses pas ton vélo et ton chien sans surveillance. Etre deux à voyager ensemble est beaucoup plus simple pour cela. Tu peux te relayer pour aller acheter ton billet de train, à manger, aller aux toilettes. La gare de Lyon Part Dieu est très bien faite, avec des rampes d’accès au quai (pas d’escalier), donc pratique avec un vélo chargé.
J’avais un peu peur de me faire refuser l’accès au train. En théorie pour les TER : vélo accepté jusqu’à 5 par train, premier arrivé, premier servi. Les chiens doivent acheter un billet (50% du prix normal) et être avec une muselière. Les remorques peuvent être refusées suivant l’affluence et / ou sans raison particulière. On arrive comme des fleurs, pendant un grand weekend, avec nos vélos plein de boue et le chien qui pue… Mais on n’a pas eu de souci, heureusement, tout s’est super bien passé ! Et voilà, 1 heure 40 plus tard (contre 3 jours de vélo), nous voilà de retour à Seyssel, bien fatiguée mais bien contente.
Informations pratiques pour cette Via Rhôna à vélo entre Seyssel et Lyon avec un chien
Remorque pour les chiens
Il existe différentes tailles pour différents coûts. Pour les grands chiens comme Iskut (40 kg et haut sur patte), il n’y a pas beaucoup de choix. J’ai amélioré la mienne en coupant le toit pour qu’il puisse sortir la tête et être assis. La remorque pèse dans les 8 kg vide.
Tirer la remorque (avec ou sans Iskut)
Très facile sur le plat, on ne la sent quasiment pas. Dans les montées, ce n’est pas la même, elle est bien lourde, et il faut clairement mieux que le chien court à coté. Dans les descentes, elle nous pousse, donc on prend de la vitesse et il faut être sûr de pouvoir s’arrêter.
Le chien et la remorque
Iskut reste tranquille une fois installé dans la remorque. Généralement je commence par le faire courir entre 5 et 15 kilomètres pour qu’il soit fatigué et qu’il ne rechigne pas à y aller. J’ai fait quelques tronçons courts sur route en le tenant en laisse à coté du vélo. J’ai tout le temps attaché le chien dans la remorque, de peur qu’il saute sur la route. Après 2 jours, il était habitué et ne sortait pas même lorsque l’on était arrêté. Je pense que j’aurai assez vite arrêté de l’attacher si le voyage avait continué. Idéalement il faudrait apprendre au chien à monter tout seul dans la remorque (en haut d’une descente) et à descendre de la remorque sur ordre (avant une montée). Là, je devais m’arrêter, descendre du vélo, porter le chien pour le mettre dans la remorque…. Une sacrée logistique qui va être amélioré aux prochains voyages !
La gestion du chien en liberté
Le chien en liberté peut faire peur à certaines personnes. Il faut être absolument sûr que son chien n’attaque pas les vélos, les gens, les autres chiens, les enfants, ne poursuive pas les chats croisées sur la route, ne mange pas les blaireaux sur les bas cotés ( 😉 ), ne court pas après les chevaux, vaches, moutons, chèvres et autres animaux croisés sur le chemin, s’arrête sur ordre avant les routes (on ne sait pas exactement lorsque l’on va croiser une route avec des voitures)… bref avoir un chien bien dressé est indispensable pour ce genre de voyage. Pour moi le plus important est vraiment le rappel, qui doit être absolument parfait. On ne peut pas laisser son chien se promener sur une route départementale tout seul, ou faire peur à des gens que l’on croise.
Distance à parcourir
J’avais prévu 50 kilomètres par jour. Au final, on a chaque jour fait un peu plus (et donc on a « gagné » une journée de voyage). Iskut court en moyenne entre 12 et 18 kilomètres / heure. Donc qu’il court ou qu’il soit dans la remorque, on avance quand même rapidement (plus que ce que j’avais prévu). Cela fonctionne parce que c’est un chien athlétique, haut sur patte, qui est entrainé. Au final je pense qu’il faut mieux voyager soit avec un tout petit chien de moins de 10 kilogrammes que l’on met dans une remorque quasiment tout le temps, ou partir avec un gros chien qui peut avaler de la distance à une vitesse assez importante (Iskut courait 25 – 30 kilomètres par jour). Partir avec un labrador qui fait 35 kilos mais qui court tout doucement, on n’a vraiment que les cotés négatifs : une remorque lourde, et on n’avance pas quand beaucoup le chien court. Après ces valeurs sont valables sur le plat. En montée, ce ne sont pas du tout les mêmes !
ViaRhôna
La ViaRhôna commence à Thonon les Bains ou à Genève suivant les topos, et fini à Sète ou à Port Saint Louis du Rhône. C’est 750 kilomètres d’itinéraire balisés, principalement plat, composé de pistes cyclables et de routes partagés. Pour les topos j’avais celui de Chamina Edition et Vanessa celui du Routard. Chamina Edition est plus compact, et signale bien les zones de dangers. Le Routard est plus gros, par contre les étapes sont plus précises et il y a plus de détails sur les choses à voir en chemin (comme la cascade de Glandieu par exemple). Pour moi, la ViaRhôna est un itinéraire idéal à faire avec les enfants car facile, joli, et au niveau de la logistique, c’est vraiment tranquille. On traverse régulièrement des villes pour les courses, il y a des campings, hôtels, gites tout le long du parcours. Il y a régulièrement des gares SNCF pour rentrer.
En bonus
Ce à quoi on ne pense pas, les passages canadiens. Tout un défi pour le chien.
J’ai eu la chance de faire de ma passion mon travail. Tous les matins, je suis contente d’aller travailler. En même temps, mon travail consiste à vendre du rêve, et à emmener des petits groupes faire du chiens de traineau ou de la randonnée sur plusieurs jours !
Vous me trouverez plutôt dans les pays nordiques, du côté de la Finlande ou de l’Islande, où j’ai pas mal trainé. Mon camp de base est situé à Chamonix avec le Mont Blanc en terrain de jeu ! Mes projets sont d’aller m’installer au Canada pour quelques temps, et de profiter des montagnes la bas.
J’ai beaucoup vadrouillée à travers le monde, en choississant des modes de transport doux, avec une préference pour le vélo et la marche à pied. Prendre le temps de voyager permet de rencontrer les populations locales, de faire des rencontres inoubliables et de ne rien rater du paysage. Mes préférences me poussent vers l’Afrique, que j’apprécie particulièrement. Ce continent fait encore peur, donc n’est pas trop ouvert au tourisme de masse. Il y a donc plein de coin magnifique à découvrir loin des foules !
Une prochaine destination ? J’aimerai partir à la découverte des animaux d’afrique, donc plutôt aller du coté du Kenya. En Asie je voudrais découvrir la Birmanie avant que ca ne change trop et aller voir Bornéo avant que les cultures de palmier ne détruisent tout. Enfin en Amérique, je souhaiterai découvrir Cuba, avant que ca ne devienne un second Mexique.
Bref, je voudrais aller partout !
Merci pour ce récit !
Même sans chien, c’est un bon moment partagé !
Il existe quelques petites routes sympas pour approcher Lyon en vélo depuis l’Est, mais c’est vrai que la parcours et le balisage laisse à désirer.
Et vivement un itinéraire digne de ce nom pour traverser Lyon en direction du sud. Pour l’avoir fait, c’est un cauchemar actuellement, même sans chien !