Départ : 10h30 – Arrivée : 16h30 | +430/-430m – 10km – 5h20
Au départ de Mascate, la capitale du Sultanat d’Oman, j’ai pris l’un des rares transports locaux qui parcourent le pays. Le bus à destination de Nizwa, me dépose au bord de la route au niveau du village d’Al Afaya qui se trouve au pied du Hajar Occidental.
Une épicerie tenant dans une petite pièce, se trouve à l’entrée du hameau. J’en profite pour acheter trois litres d’eau, apparemment je n’en trouverai pas dans le wadi Bani Rawahah. Wadi est un mot arabe signifiant une vallée formée par érosion qui peut faire plusieurs kilomètres de large ou bien le lit d’un cours d’eau asséché. Et c’est par celui-ci que je compte pénétrer dans le massif.
Le canyon est très étroit, il y a un semblant de chemin au départ sur le côté, où des pierres empilées servent de marches. Le sentier W26 est plutôt chaotique, il faut grimper et contourner des blocs rocheux… Je m’enfonce comme cela trois heures durant dans la vallée. Je sais que ce wadi n’est pas l’un des plus faciles, l’itinéraire qui mène au col n’est pas évident à trouver et les parois peuvent être abruptes. Mais si je l‘ai choisi, c’est qu’il devrait me permettre de rejoindre, après le franchissement d’un col à 2005 mètres, le wadi Mistall. Il est l’un des lieux incontournables du Hajar Occidental, avec les villages de Hadash et Wukan qu’il renferme et qui semblent apparemment magnifiques.
Malheureusement, je reste bloqué à 1000 mètres d’altitude, coincé dans le fond du wadi, je ne trouve pas l’itinéraire que je suis sensé suivre. Je ne suis pourtant pas loin, mon GPS indique le waypoint (point de passage) à 800 mètres de là, à vol d’oiseau. Je suis peut être sur la bonne voie, ou peut être que non. En tout cas, là où je me suis engagé ne m’inspire pas vraiment, j’ai de sérieux doutes. Je n’ai pas envie de grimper pour rester bloqué plus haut. Le secteur est délicat en plus. J’avais été prévenu, le Hajar n’est pas un massif facile, il demande de s’y habituer avant d’entreprendre ses chemins les plus délicats, mais bon j’aurai tenté…
Il est du coup plus sage pour moi de faire demi-tour et de pénétrer dans le massif par mon point de départ bis, le wadi Halfayn. Un itinéraire plus simple pour débuter, mais qui ne me permettra pas de rejoindre pas le wadi Mistall.
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Je suis de retour à Al Alyah vers 16h30. Un Omanais me propose de me conduire au bout de la route bitumée à la sortie du village, à l’entrée du wadi Halfayn à deux kilomètres de là.
Wadi Halfayn
Départ : 16h40 – Arrivée : 17h45 | +80/-15m – 5km – 1h05
J’entame donc ma traversée depuis le wadi Halfayn, il est tout de suite bien plus plaisant dès le début, large et agréable à parcourir… J’emprunte le sentier W23 qui est longé d’un vieux falaj serpentant le long du canyon, mais qui n’est plus en utilisation. Ce sont des ingénieux systèmes d’irrigations qui acheminent l’eau depuis sa source jusqu’aux cultures et villages grâce à des galeries souterraines et à des canaux à ciel ouvert. La plus ancienne construction date du VIe siècle.
Je marche jusqu’à la tombée de la nuit, essayant de trouver un endroit convenable pour planter ma tente. Pas trop proche des parois du canyon, pour ne pas risquer de me prendre une chute de pierre pendant la nuit, et si possible sur un espace plat sans cailloux…
A cette époque le soleil se couche à 17h30, et à 18h il fait nuit noire, surtout dans le fond d’un wadi ! Mais il y fait également plus frais. Il a fait très chaud pour moi aujourd’hui, pas loin de 30°C à l’ombre et cela à tendance à me couper l’appétit.
Crevé par la journée, la chaleur et le fait d’avoir peu mangé, je me couche tôt.
Voici quelques années, je me suis échappé d’une vie qu’il faut souvent suivre au pas…
Aujourd’hui je déborde d’énergie que je dépense dans la marche afin de parcourir des milliers de kilomètres pour découvrir les merveilles de la nature. Mes terrains de jeux préférés étant les montagnes et les zones désertiques, là où poussent les cairns. Mais je suis ouvert à toute la planète.
Je n’ai ni l’âme d’un écrivain, ni d’un photographe, mais j’ai un grand plaisir à faire partager mes aventures par l’intermédiaire de mes sites afin d’offrir un peu d’évasion.
Simon Dubuis
Carnets d’aventures : www.dubuis.net