Cabane au sud des Bouillouses – Orry près d’Ulldeter

Destination : Occitanie » Nouvelle-Aquitaine » France | Montagne : Pyrénées | Activité : Randonnée  | 


Cabane au sud des Bouillouses - Orry près d'Ulldeter - Traversée des Pyrénées par la HRP
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Cabane au sud des Bouillouses – Orry près d’Ulldeter

+1700m/-1550m

Cette journée aurait pu être une des plus belles de la traversée: d’abord un ravitaillement prévu à l’épicerie de Bolquère, puis la remontée du très beau vallon où coule le ruisseau d’Eina et enfin un cheminement à toute crête presque jusqu’au refuge d’Ulldeter. Mais ma santé me joue des tours que je ne suis pas près d’oublier…

Un calvaire
Les souris sont reparties se cacher, elles ont probablement dû se contenter des miettes de pain qu’on avait oubliées sur la table. On part tôt mais pas trop: il s’agit d’arriver au village de Bolquère en étant sûr que l’épicerie sera ouverte.

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L’air est très calme ce matin, pas un souffle de vent. Quelques bancs de brume finissent de se dissiper lorsqu’on passe près de l’étang de la Pradella, ça semble parti pour être une merveilleuse journée. Hélas le mal de ventre qui avait commencé à me gêner hier recommence peu après notre départ ce matin. Ca ressemble à une grosse crampe au niveau de l’estomac. En petite forme donc, je dois ralentir un peu. Micha file devant et Nico m’attend pour marcher avec moi.
Nous sommes sur le GR10, il n’y a qu’à suivre le balisage. Le sentier – plutôt le chemin – est moche: probablement fait avec un engin de chantier, il traverse presque tout droit la forêt de Bolquère, à part une ou deux prairies qui nous offrent une jolie vue sur la vallée encore embrumée, il n’y a rien à voir.

On est contents d’arriver à Bolquère, mignon petit village, et surtout de retrouver Micha sortant de l’épicerie: vu qu’il y avait quand même quelques bifurcations à ne pas louper on craignait qu’il ne se soit trompé encore une fois !
Les prix sont … ce qu’ils sont ! Mais on trouve des fruits et ce qu’il faut pour 2 jours d’autonomie: normalement après demain nous arrivons à Amélie les Bains. On mange un peu et on repart, le mal au ventre me tenaille encore mais un peu moins.
L’itinéraire suit la route jusqu’au village d’Eyne, très mignon lui aussi, mais c’est agréable: il ne fait pas encore trop chaud, peu de voitures et on marche parmi des champs.

Peu après Eyne où l’on arrive à 10h30, on prend à gauche pour monter vers le pic d’Eina: 1200m de montée. Vu mon état, je redoute cette montée, mais dans l’espoir naïf que l’effort fera passer le mal, je prends la tête du groupe et aborde la montée à bonne allure. Le sentier est très agréable: bien fait et joli. Il longe le ruisseau d’Eina bordé de fleurs et de conifères, on n’oublie pas de se retourner de temps en temps pour admirer la vue sur la vallée.
L’itinéraire a d’ailleurs beaucoup de succès, vu la foule que l’on croise.

Arrivés vers 2350m, l’effort n’a pas fait régresser la douleur, au contraire elle s’est amplifiée jusqu’à maintenant et je suis obligé de m’arrêter, littérallement plié en deux de douleur. Petit à petit le mal régresse alors que je suis à l’arrêt. C’est absolument incompréhensible. Ni gaz, ni rien d’anormal lorsque je vais aux selles et cette énorme crampe à l’estomac reprend chaque fois que je me remets à marcher.

Je suis un peu inquiet, Micha reprend le sentier: il nous attendra au refuge d’Ulldeter… Si on arrive.
Après une bonne pause, je me remets en marche lentement, Nico m’attend de temps en temps en marchant devant. Mais il fallait s’y attendre, après quelques minutes le mal revient quoique moins douloureux qu’avant la pause. Je continue donc à petite allure à gravir les 400m restant pour atteindre enfin les fameuses crêtes où je m’aperçois pour couronner le tout que deux superbes ampoules son apparues sous mes pieds….

L’itinéraire qui suit est censé être superbe, mais par beau temps je suppose… Là ce que l’on observe c’est surtout des séries de cumulus qui viennent masquer la vue, périodiquement au début puis continuellement par la suite.
De toute façon, je suis muré dans la douleur, totalement incapable d’apprécier ce qui m’entoure même si parfois je me force à essayer de me changer les idées. "N’y pense plus, ça ira mieux" je me dis. Mais impossible, la douleur est lancinante.
Le vent est froid, on est obligés de mettre les polaires. Nico reste plus ou moins avec moi: il a choisi d’avancer à son rythme en se retournant de temps en temps et en m’attendant un peu quand il voit que la distance entre nous devient trop grande. Il doit ainsi s’arrêter toutes 5 ou 10 minutes et repart quand je suis revenu à 20m de lui… Il ne le sait pas mais ça rend les choses encore plus difficile pour moi: j’ai carrément l’impression de ramper… Je préfèrerai qu’on marche côte à côte ou près l’un de l’autre pour discuter, peut-être que celà arrivera à me changer les idées, mais je n’ai pas le courage de lui dire: ça doit pas être évident pour lui non plus.
Le pic d’Eina, le pic de Noufons, le col de Noufons, le pic de Noucreus, le col de Noucreus, le pic de la Fossa, le col de Caranca, le col de Tirapits et le coll de la Marrana sont donc pour moi autant de montées et de descentes qui constituent un calvaire interminable.

Lorsque j’arrive au refuge d’Ulldeter je m’aperçois à quel point j’en ai ch.é: je ne peux plus tourner la tête, ma nuque est totalement bloquée tellement j’étais crispé de douleur.
Deux randonneurs français qui font aussi la HRP dont un est infirmier nous accueillent en demandant si c’est bien l’un d’entre nous qui a mal au ventre. Micha est donc bien arrivé, il est d’ailleurs en train de prendre une douche!
L’infirmier me questionne, mais étant donné les symptomes, il n’arrive pas à expliquer d’où ça vient. Petit à petit ma nuque se décrispe, le mal au ventre disparaît comme précédemment et je retrouve le sourire en discutant avec ces HRPistes très très sympatiques.
Micha revient tout propre et nous annonce qu’un des gars du refuge lui a dit qu’il y a un abri tout en pierre pas loin, de l’autre côté de la rivière. J’ai envie de dormir au refuge, mais le mal ayant presque totalement disparu, je les suis à la recherche de l’abri. On ne le trouve pas et de retour au refuge, le gars accepte de nous accompagner pour nous préciser à peu près où ça se trouve. Sympa le mec ! Grâce à ses indications, Micha le trouve, bien caché parmi les arbres.

De la terre battue au sol, une petite cheminée avec un peu de bois et une porte qui ferme, que demander de mieux?
On retourne au refuge remercier le mec et on finit de grignoter ce qu’il reste de la journée. Micha fait la connaissance d’un hollandais qui s’avère être un médecin. Il a la gentillesse de bien vouloir m’ausculter, mais ne voit rien d’anormal lui non plus. Bon ben au moins je suis quand même rassuré. Ce qui est sûr c’est qu’en aucune façon je ne passerai une deuxième journée comme aujourd’hui: demain je descends sur Mantet si ça recommence.
Avant d’aller nous coucher, les HRPistes nous souhaitent bonne nuit et me rassurent: "Aller va, passe une bonne nuit tu verras ça ira mieux après".
On commence à faire un feu dans la cabane avec du bois récolté alentour, mais ça fume. Comme Nico déteste l’odeur de la fumée on l’éteint et on s’endort. Ayant trop trainé pour se laver, on doit y aller de nuit: très difficile de se motiver et le faire, mais qu’est-ce qu’on se sent bien après pour aller se coucher!

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