Carnet : Zanskar : sur les glaces du Chaddar
- Le Ladakh l’hiver
- Arrivée à Lamayuru
- Remontée du fleuve gelé
- Arrivée dans la vallée de Padum
- Un hiver au Zanskar…
- Le gustor de Phuktal
- Jusqu’au fin fond de la vallée
- Retour sur Pipiting
- D’autres villages, d’autres monastères
- Sortie des cols par la Jumlam
Larguer les amarres, changer de vie, recommencer à zéro, combien d’entre nous n’ont pas eu cette idée un jour ?
La trentaine bien amorcée, cette idée me tente de plus en plus. Changer de métier, de lieu d’habitation ; les idées ne manquent pas. Mais pour que j’abandonne le cocon de vie que j’ai tissé au fil de ces dernières années, il faut une amorce qui respire l’aventure, un projet suffisamment novateur au sein de mon quotidien pour quitter la sécurité qui entoure ma vie présente.
Le Zanskar, dont j’avais entendu parler lors d’un voyage au Laddack en Inde du nord hante ma tête depuis une douzaine d’années. Au cœur de l’Himalaya, cette petite vallée est entourée de montagnes aux cols infranchissables durant l’hiver. Quelques 10 000 habitants sont isolés du monde durant 6 à 8 mois de l’année.
Cet isolement, justement, l’a préservé de l’évolution de notre monde occidental. Les conditions de vie, sous bien des aspects, n’ont pas beaucoup changés durant ces dernières années. Paradis des trekkeurs durant l’été, vallée oubliée, quasiment ignorée durant l’hiver.
Le manque d’intérêt qu’elle suscite durant les mois les plus froids, son isolement face à notre monde occidental, le dépaysement de la vie de ses habitants me rend cette vallée sympathique. Lieu idéal pour rompre d’une façon durable la monotonie du quotidien et m’affranchir de mon ancienne vie.
C’est alors la pêche à l’information. Les guides mentionnent à peine la possibilité d’accéder au Zanskar l’hiver, quant à trouver des témoignages, ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent se targuer d’y avoir été durant cette période, à l’exception de quelques photographes. C’est justement l’un d’entre eux qui m’a suggéré la façon de pénétrer au Zanskar avec ses clichés du fleuve gelé : au cœur de l’hiver, lorsque les températures sont les plus basses, le fleuve Zanskar qui traverse la vallée avant de se jeter dans l’Indus une centaine de kilomètres plus loin au Ladakh est l’unique possibilité pour ces habitants de sortir de leur vallée. C’est en marchant sur la glace, remontant le fleuve gelé, alors appelé chaddar, que je vais pénétrer au Zanskar, au plein cœur de l’hiver.
La température, la nuit, peut descendre selon les années jusqu’à –35° C. Sachant que je serai dans des grottes durant la remontée de ce fleuve gelé, le matériel à emporter, plus que durant mes précédents voyages, prend une place vitale. Les conseils de mes amis alpinistes sont les bienvenus.
Mon entourage qui ne m’avait pas encore pris au sérieux commence à s’inquiéter : “mais que vas-tu chercher dans cette vallée où il n’y a rien ?”. Ils sont pourtant habitués à mes voyages aux destinations hors des sentiers battus, mais celui-ci dépasse leur entendement. Rien ; en terme de logistique cela résume bien la situation, pas d’hôtel, pas de restaurant, aucun confort qui leur est si cher. Comment leur faire comprendre que tout cela n’est que secondaire, que l’essentiel se situe ailleurs ?
Je suis bien consciente de l’isolement qui va être le mien car je ne parle ni l’hindi, ni l’urdu et encore moins le bodi, langue la plus fréquemment parlée au Zanskar, raison pour laquelle je convaincs une amie peintre de partager cette aventure avec moi. A nous deux, nous pourrons échanger nos impressions, enrichir nos regards, elle avec ses esquisses, moi avec des photos.
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Les différentes associations présentes au Zanskar : pour l’éducation des femmes nonnes à Pishu et à Karsha, la scolarisation des enfants à Tongde, Pipiting et Raru ou encore l’amélioration des soins médicaux, ne manquent pas. L’association française des amchis nous séduit plus particulièrement pour son action. L’isolement des villages et le manque de soins médicaux les a conduit à construire une école afin de former des amchis, c’est-à-dire, des médecins à la médecine traditionnelle. Chaque village choisit d’envoyer une ou deux personnes à Pipiting afin de recevoir cet enseignement sur trois ans. Leurs études sont prises en charge par un parrain français. Un médecin, bien sur, ne peut être formé en si peu de temps, mais nombre de maux dont ils souffrent peuvent éviter d’empirer s’ils sont pris à temps. Quant aux cas les plus graves, mieux détectés, peuvent être dirigés sur Padum. Aucun membre de cette association n’est en permanence au Zanskar et personne n’y réside cet hiver. Transporter médicaments et lettres afin de les remettre à Dolma Lamo, infirmière travaillant à l’hôpital de Padum, leur sera bien utile. Ces lettres sont une introduction inespérée, une porte ouverte dans une famille, un port d’attache où nous serons souvent amenées à revenir.
L’hiver au Zanskar prend forme. Nous avons maintenant le sentiment d’être attendues dans ce petit coin d’Himalaya perdu.
Les fêtes de Noël et surtout les excès alimentaires liés à cette période sont vécus cette année avec un peu plus d’indulgence car notre quotidien durant les deux prochains mois va être épuré : l’essentiel de la nourriture sera constitué de céréales ; tsampa (farine d’orge grillée), chapatis ou pâtes de blé et riz. Les quelques légumes à disposition, consommés avec parcimonie.
Texte & Photos : Marie-Laure VAREILLES ; Esquisses : Ansatu Schlumberger