5 jours de randonnée dans les Pouilles du Sud

Destination : Italie » Europe | Activité : Randonnée  | Agence : Chemins du Sud 
Nombre de jours : 5 jours | Difficulté : 1 | Dénivelé : +878 m/-1 047 m | Type d'itinéraire : Ligne | 
Ecosystème : Campagne, Forêt, et Littoral | Hébergement : Chambre d hôtes et Hôtel
Meilleures Périodes : Mars, Avril, Mai, Juin, Septembre, Octobre, et Novembre
Récit de 5 jours de randonnée dans les Pouilles du sud en Italie, entre campagne et Adriatique, en passant par le village d'Alberobello classé par l'Unesco.
Posté le :




Les Pouilles du Sud ? C’est le talon de la « botte » que dessinent les contours de l’Italie, une région encore peu fréquentée. Elle offre plein d’endroits admirables. A commencer par Alberobello, un village inscrit à l’Unesco pour ses « trulli » -d’étonnantes constructions à toit de pierre-, ou encore la ville de Lecce, la Florence du sud. Pendant cinq jours, j’ai marché avec le voyagiste Chemins du Sud d’un bourg historique à l’autre, le long de la mer Adriatique. Une rando hyper facile qui laisse intact le plaisir de savourer les découvertes culturelles, le charme envoûtant d’une oliveraie séculaire ou de paysages admirables.

Dans les Pouilles du sud, comment passer devant ces bourgades où foisonnent églises, curiosités architecturales et demeures historiques sans aller y jeter un œil ? Et comment ne pas découvrir ces coins sauvages de la côte adriatique de la meilleure des façons, à pied ? Avec le voyagiste Chemins du Sud, j’ai réussi à concilier les deux, sans sacrifier l’un ou l’autre. Une excellente manière de ne se lasser ni de l’un ni de l’autre.

De Bari jusqu’à Otrante -qui est vraiment le bas du talon de la « botte » italienne- j’ai ainsi été voir durant mes 5 jours de rando dans les Pouilles du Sud les endroits les plus beaux, les coins les plus pittoresques. Presque à parts égales, j’ai visité des petites villes au charme inattendu et marché sur des sentiers perdus en humant l’odeur des embruns salés ou en admirant le tronc noueux d’oliviers souvent centenaires, parfois millénaires.

Jour 1, de Polignano à Monopoli

+ 81 m / – 101 m 6,3 km

Gloups ! Plonger d’ici ? C’est vraiment haut, une bonne trentaine de mètres, moi je ne pourrai jamais. En plein centre de la petite ville de Polignano a Mare, se dresse une vieille tour en pierre. Elle domine une belle anse, juchée sur l’une des innombrables et hautes falaises de calcaire qui jalonnent le littoral et tombent en à-pic dans la mer. Ici se déroule chaque année l’une des cinq manches du spectaculaire championnat du monde Red Bull de plongeon extrême. Dans cette ancienne cité romaine, l’endroit est bien choisi pour un spectacle des temps modernes. Le décor est majestueux. Même vue d’ici, la mer est translucide. D’en haut, alors que ce milieu de matinée d’automne est bien nuageux, j’aperçois déjà des baigneurs dans l’eau. De plus, la vieille ville se révèle jolie comme tout. Très fréquentée, c’est un dédale de ruelles où parfois on ne passe pas à deux de front, avec des demeures antiques et plein de boutiques colorées, de restos.

Et hop, c’est parti pour cette rando de bord de mer. Petites et mignonnes, les criques se succèdent. L’une abrite quelques barques multicolores. Dans la suivante, franchement charmante, se déroule le pique-nique. Présenté sur une nappe avec quantité de bonnes choses, c’est sans aucun doute l’un des plus appétissants que j’ai connus en rando, et de loin ! Ceux des jours suivants ne souffriront pas de la comparaison non plus…

Dans l’après-midi, cette première journée de rando dans les Pouilles du sud nous fait passer sur une bien belle arche de pierre. Elle ne dépasse pas du sol mais se trouve tout de même à une bonne demi-douzaine de mètres au-dessus des vagues. En file indienne, on passe dessus. Lentement, pour le plaisir. Que ce soit dans le désert ou en bord de mer, j’adore ces clins d’œil de la nature. Un peu plus tard, dans une crique assez grande et plutôt fréquentée, devant la torre Incina aux portes de la ville de Monopoli, c’est l’heure de la baignade. Sympa, en ce mois d’octobre, non ? Surtout, en pensant à la grisaille et aux frimas que j’ai laissés derrière moi, et pas plus tard qu’hier. Qu’est-ce que la mer est bonne ! Quel pied, ces quelques longueurs.

Pas trop longtemps, car reste à découvrir Monopoli. La ville est attrayante. Depuis le vieux port enserré entre les immeubles de pierre avec ses barques toutes peintes en bleu jusqu’aux multiples églises anciennes, tout me plaît. Une impression de sérénité, de quiétude.

Jour 2, de Locorotondo à Alberobello

+ 182 m / – 176 m 13,8 km

Aujourd’hui, les choses se passent à l’intérieur des terres et c’est une journée « trulli ». Une journée comment ? Un trullo, des trulli : une construction en pierre sèche, surmontée d’un toit en dôme, en pierre également, qui se trouve presque toujours à la campagne. Isolée, agglutinées par grappes, voire formant des villages, il y en a de toutes les formes, de toutes les tailles. De toutes les époques aussi, depuis le XVe s jusqu’à… aujourd’hui. Exclusivement dans cette partie des Pouilles, la vallée d’Itria.

A une quinzaine de km du littoral, Martina Franca, que je visite en début de matinée, est la capitale de cette riche vallée. Cernée par les vignes, les amandiers, c’est une ville de taille moyenne mais d’une rare opulence. Les grands propriétaires terriens se sont fait construire là de magnifiques demeures dans une débauche rococo et baroque. Avec leurs lourdes portes en bois ouvragé, balcons en fer forgé, les petits palais sont légion. Ils se touchent dans les rues, toutes pavées. Le plus beau est l’ancien palais ducal, une splendeur du XVIIIe s, aujourd’hui hôtel de ville. Puis, à quelques km de là, voici Locorotondo, un charmant village tout en rond, en fait plutôt en escargot- que je découvre avec plaisir.

Et les trulli alors ? Il y en a tant et plus dès qu’on arrive dans les champs. Nous marchons sur des chemins de terre serpentant entre des murets de pierre ou de petites routes oubliées de tous. Une rando bucolique à souhait, l’occasion d’admirer tant et plus de ces trulli. De prime abord, ces maisons -qui m’ont l’air de sortir tout droit d’une bédé des Schtroumpfs- me paraissent toutes semblables ou presque. Du tout. Aucune ne ressemble à la suivante. Chacune a été construite à sa manière, en fonction des besoins, de l’agrandissement de la famille. La méthode est simple, mais efficace. La preuve, les trulli ont traversé les siècles sans trop de mal pour peu qu’elles soient entretenues. Les principaux ravages sont dus à la main de l’homme. Çà et là, je rencontre des trulli sans leur étonnant pinacle coiffant le toit conique : il a été démonté, volé. Pour sans doute orner quelque construction contemporaine. Très recherché, ce pinacle est chaque fois original, avec sa signification et son symbolisme.

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Dans les dernières lueurs de la journée, l’entrée dans Alberobello est saisissante, mémorable. Un village entier constitué de trulli. En fait, deux grands quartiers se font face depuis leur colline respective. Au total se trouvent là quelque 1 500 maisons, l’ensemble est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Aia Piccola, le quartier par lequel arrive notre petit groupe, est le plus petit et le mieux préservé. Certes, ici aussi la plupart de ces trulli sont devenues des logements de vacances. Mais pas de magasin de souvenirs ou de restaurants, comme de l’autre côté, dans le quartier Monti. Du coup, se dégage des lieux presque une aura de mysticisme, en tout cas une atmosphère qui ne laisse personne indifférent.

Jour 3, de Cisternino à Casamassima

+ 182 m / – 449 m 13,8 km

La journée débute par la découverte de Cisternino. Encore un de ces bourgs qui n’a droit qu’à une ligne ou deux -et encore- dans les guides touristiques mais s’avère si charmant. Un vrai petit bijou, perché sur une colline dominant le plateau des Murge, toujours dans la plaine d’Itria. Ses vieux remparts protègent bien des palais et églises remarquables. Dans celle dédiée à Saint-Nicolas, du XIVe s, figurent de magnifiques statues en cartapesta, un mélange de chanvre et de lin semblable à du papier mâché, parmi les plus anciennes d’Italie. Et d’une finesse !

A peine avons-nous quitté Cisternino, que j’aperçois à nouveau la mer Adriatique en quittant le plateau. Sympa. D’ailleurs, la rando est plutôt cool. Un tantinet plus longue que d’habitude, c’est de la descente presque tout du long. Les oliveraies s’étendent à perte de vue dans la plaine côtière. Si j’en juge par cette marée verte qui s’étale sous nos yeux, la plupart des exploitations agricoles paraissent de grande taille. Ce sont des masseria, des fermes fortifiées. Et la plupart très anciennes. C’est le cas de celle que nous visitons dans l’après-midi : Il Frantoio date des années 1 500 ! Devenue, comme souvent, un luxueux hôtel, elle continue la production d’huile d’olive. En bio, qui plus est. Devant les grandes et anciennes meules -l’une date du XVIIe s- en pierre, je goûte son huile. Exactement comme on le ferait d’un bon vin. Jamais je n’aurais cru autant apprécier de l’huile d’olive, autrement que cuisinée ou en salade !

Notre étape de ce soir, ce sera également une masseria, Casamassima. Tout aussi ancienne, bien que mois cossue, elle a une sacrée allure. Ses hauts murs ne comportent qu’un seul portail d’entrée. Il ouvre sur une cour dallée, avec une fontaine en son milieu. Desservis par des escaliers extérieurs en pierre, les majestueux bâtiments s’ornent d’arcades. Un vrai décor de film, j’adore.

Jour 4, de Casamassima à Ostuni

+ 250 m / – 142 m 9,21 km

Pour qui est adepte de la sylvothérapie -une thérapie par les arbres et la forêt-, le voici tout bonnement au paradis ! Pour ma part, je suis assez sceptique sur le sujet. Mais force m’est de reconnaître que le spectacle est apaisant. A peine franchies les portes de la masseria, me voici entre les oliviers, à perte de vue. La plupart d’entre eux sont centenaires, beaucoup millénaires. Ceux-là valent des fortunes ! D’ailleurs, pour éviter les vols, ils sont géolocalisés.

Les plus vieux ont des troncs énormes, de plusieurs mètres de diamètre. Plus de dix personnes se tendant les bras sont nécessaires pour en faire le tour. Vrillé, noueux, aucun tronc n’est pareil au suivant. Chacun est une œuvre d’art. En cheminant sous les augustes frondaisons me viennent de curieuses pensées. Ces mêmes arbres ont peut-être vu passer des légions romaines, voici deux mille ans ! Et, entre temps, bien d’autres spectacles encore.

Tache blanche dans cet océan de vert, voici encore une masseria. De l’extérieur, celle-là non plus ne laisse pas entrevoir grand-chose d’autre que les murs d’enceinte. Le grand portail, surmonté par des armoiries familiales, est ouvert. Je découvre ainsi une grande cour de ferme, avec la traditionnelle maison de maître et les dépendances agricoles. Accueillant, le propriétaire, qui quittait les lieux au volant d’une luxueuse berline, s’arrête pour fournir quelques explications aux plus curieux d’entre nous. C’est toujours intéressant, j’aurais aimé m’attarder.

Rapidement, nous voici à Ostuni. Perchée sur une colline, elle est surnommée la ville blanche. Absolument rien d’usurpé : elle est si blanche que, au premier rayon de soleil, elle en devient éblouissante. Et c’est une ville bien plaisante, avec une superbe cathédrale.

Dans l’après-midi, nous arrivons à Lecce qui, elle, est appelée la Florence du sud. C’est dire. Ville plutôt importante, Lecce est tout entier une véritable ode au baroque. Son centre historique a en effet été entièrement bâti à la même époque, au XVIe et surtout au XVIIe s, avec la même pierre claire qui lui donne une couleur chaude. Églises par dizaines, dont la magnifique cathédrale San Croce, palais à profusion : je ne me lasse pas de m’y promener. Quelle que soit l’heure, Lecce est magique.

Jour 5, d’Otrante à la baie « dell’Orte »

+ 183 m / – 179 m 7 km

Plus au sud encore, voici maintenant Otrante, dans la péninsule du Salento. Pour moi, cette bourgade est le véritable coup de cœur du voyage. Tout est ravissant ici, à commencer par l’entrée au travers de la monumentale porte Alphonsine, en pierre. Sa cathédrale, un joyau de l’art roman du XIe s, m’a littéralement subjugué. Son autel en argent et le plafond en panneaux de bois doré sont admirables. Surtout, elle offre l’une des plus belles mosaïques anciennes de ce côté-ci de la Méditerranée. A la manière d’un livre, elle raconte l’histoire de l’Homme, s’inspire des textes évangéliques, illustre des légendes sur plus d’une cinquantaine de mètres de long. La mosaïque, qui date du XIIe s, recouvre toute la nef.

Les yeux encore emplis de cette merveille, je m’élance ensuite le long de la côte. Sitôt passés les épais remparts de pierre, je me retrouve rapidement dans la garrigue. Les flots de touristes ont disparu, je ne croise plus personne à l’exception de très rares amoureux de la nature. Bien que plate, la côte est belle.Au bout d’une heure de marche apparaît une pinède, tout à fait surprenante dans ce décor aride. Au bout de la baie « dell’Orte », plus très loin, j’aperçois le phare d’Otrante : c’est là que se rejoignent la mer Adriatique et la mer Ionienne, sur la pointe la plus orientale de l’Italie. En face, c’est l’Albanie, à seulement 70 km. Peut-être moins, puisque mon téléphone crois que j’y suis déjà ! En tout cas, j’en distingue le relief. C’est ici que je prends mon dernier bain, en me glissant à l’eau entre les rochers. La mer est fraîche, tonique au possible, agréable. Des sensations que je vais garder en mémoire longtemps.

Informations pratiques – Randonnée dans les Pouilles du sud

Ce reportage a été réalisé dans le cadre d’un circuit proposé par Chemins du Sud et intitulé « Pouilles du sud, des « trulli » d’Alberobello à la mer ». Il s’agit d’une rando accompagnée de 7 jours / 6 nuits / 5 jours de randonnée et de visites au départ de Bari. Elle est affichée au niveau 1, donc très facile et accessible à tous, avec 3 à 4 h de marche par jour et de très faibles dénivelées. C’est une rando itinérante, avec nuitées en hôtel 2 et 3* (sauf une nuit en agritourisme).

Établie dans le Vaucluse, l’agence de voyages Chemins du Sud est spécialisée depuis de longues années dans les destinations du sud, comme son nom l’indique, et plus particulièrement l’Italie. Ses accompagnateurs en ont une excellente connaissance, y compris sur le plan culturel et patrimonial.

wolff
A propos de l'auteur

Journaliste professionnel venant de la presse régionale, j'ai toujours aimé bouger. Au fil de mes pérégrinations, j'ai découvert le voyage à pied et à vélo, que j'apprécie énormément l'un comme l'autre. Et plus j'en fait, plus j'en redemande !...



5 Responses
  1. BereniceD

    Hello,

    D’accord, j’avais loupé cette information ! C’est de toute façon déjà super informatif en tant que tel. Une belle base pour planifier notre semaine !

    Un tout grand merci 🙂

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