Test lunettes connectées Engo Eyewear Engo 2

La réalité augmentée arrive dans le monde du sport outdoor avec les lunettes connectées ENGO Eyewear Engo 2. Voici mon test terrain.

À la réception des lunettes connectées ENGO Eyewear Engo 2, je suis surpris par leur boite assez grosse. Et pour cause, l’étui coqué permet de tout contenir, et surtout les lunettes en version large qui pour le coup sont vraiment grandes. Mais ce qui n’est pas pour me déplaire, surtout que je m’attendais à quelque chose de lourd, et elles ne le sont finalement pas du tout. Reste plus qu’à faire un test terrain, voici mon avis après celui-ci !

Qualité de fabrication

Fournie avec un bel étui coqué, un câble de recharge USB (sans adaptateur secteur), un chiffon de nettoyage, une poche de rangement souple en tissus, et un cordon tour de cou, l’offre est bien complète. Tous ces éléments sont pratiques et bien finis. On a même droit à trois cotons-tiges de nettoyage pour l’afficheur.

Pour ce qui est des lunettes ENGO Eyewear Engo 2, elles sont aussi très bien finies. La matière du repose nez et des branches est très douce au toucher, nul doute qu’elle sera agréable au contact. Les branches s’ouvrent et se ferment parfaitement. À souligner, les lunettes sont fabriquées en France !

Premières impressions

Pour ce qui est du réglage du repose nez et des branches au niveau des oreilles, il suffit de jouer sur la flexibilité de la matière. Elle est faite exprès pour être tordue, et on trouve facilement le bon réglage adapté à sa morphologie. Une fois bien mises en forme, les branches épousent donc parfaitement le contour de la tête et serrent suffisamment pour éviter l’utilisation du cordon tour de cou.

Le bouton de mise en marche, est quand à lui, beaucoup moins agréable. Il est petit et dur, et pas facile d’accès. Et pour une personne aux ongles longs, c’est encore pire. Heureusement on ne le manipule qu’une fois pour allumer et une autre fois pour éteindre les lunettes. Impossible de le manipuler en ayant les lunettes sur le nez.

Une fois les lunettes réglées et allumées, on peut les connecter à l’application ActiveLook, disponible sur iOS et Android qu’on aura préalablement téléchargée. Sur iPhone (je n’ai pas testé sur Android), la reconnaissance des lunettes est très rapide, et cela fonctionne super bien. Dès que les lunettes sont reconnues, on est tout de suite invité à les régler, et à régler la hauteur de l’afficheur. Ou plutôt la projection de celui-ci, car le réglage de la hauteur se fait électroniquement via l’application. Ce réglage est vraiment très fin (pixel par pixel) et a été très bien pensé par Engo Eyewear.

Il est aussi expliqué qu’il suffit de passer la main devant les lunettes, ou plutôt devant le capteur, afin de changer d’écran de données. Personnellement, j’arrive très bien à faire fonctionner cette fonctionnalité dans mon salon, mais pas du tout pendant une activité. Au début je me disais qu’il y avait un coup à prendre. Au bout de trois jours je n’y arrivais toujours pas. J’ai donc relu la notice et regardé les vidéos sur le site officiel, rien n’y fait. Et même après 10 jours d’utilisation, je n’y arrive qu’un coup sur cinq, alors que ça fonctionne très bien à la maison, même avec un casque ou une casquette. Peut-être l’incidence du soleil ? En tout cas cela oblige soit à le faire plusieurs fois et à aller de plus en plus près des lunettes et donc de laisser des traces de doigts, soit à changer d’écran de données sur le téléphone ou la montre.

Enfin, le câble de chargement est top. Léger, peu encombrant (il tient dans l’étui coqué), suffisamment long, et aimanté aux lunettes il est hyper simple d’utilisation.

Fonctionnalités lunettes connectées (firmware v4.6.0b)

Je commence cette partie par un bémol. Car attention, même s’il y a de nombreuses photos de triathlon sur le site d’Engo Eyewear, les lunettes Engo 2 ne sont absolument pas étanches. On ne peut pas nager avec. Elles sont “étanches” à la poussière et à la transpiration, à la pluie fine, mais on ne pourra en aucun cas les utiliser sous une pluie battante et encore moins nager avec. Aucune norme d’étanchéité n’a été donnée par Engo Eyewear.

J’ai utilisé les lunettes avec mon Apple Watch, mon iPhone, ma Suunto 9, et même en moto, et je vais décrire ces trois utilisations différemment car elles ne se ressemblent pas. Les fonctionnalités accessibles sont différentes.

En utilisation avec mon Apple Watch Ultra

L’appairage avec une Apple Watch est hyper simple et rapide. Il suffit d’ouvrir l’application ActiveLook (qui s’est installée automatiquement en même temps que celle de l’iPhone), et ensuite d’allumer les lunettes et elles sont tout de suite reconnues.

Ensuite, trois écrans de trois données sont paramétrables. Ce qui fait donc 9 données à choisir parmi : durée, distance (en km), calories (en kcal), rythme cardiaque (en BPM), rythme cardiaque max (en BPM), rythme cardiaque moyen (en BPM), allure (en min/km), allure max (en min/km), allure moyenne (en min/km), vitesse (en km/h), vitesse max (en km/h), vitesse moyenne (en km/h), cadence (en spm), cadence max (en spm), cadence moyenne (en spm), puissance (en W), foulée (en m), oscillation verticale (en mm), contact au sol (en ms), altitude (en m), dénivelé positif (en m), dénivelé négatif (en m). Et on peut choisir ces 9 données indépendamment pour trois sports différents que sont la course à pied, le vélo, et le trail.

L’afficheur des lunettes connectées Engo Eyewear Engo 2 affichera exactement les mêmes écrans que l’Apple Watch (photos ci-dessus), sans l’heure ni le symbole des lunettes. Dommage qu’il n’y ait pas l’heure en plus, surtout qu’elle y est en utilisation avec l’iPhone. Seul un voyant de batterie faible apparaitra à partir de 10% restant.

Ensuite, une fois qu’on a paramétré les différents écrans pour les différents sports, on a le choix entre sortir faire du sport librement, ou bien se fixer un objectif. Cet objectif peut être soit une distance, soit une durée, soit des calories. Si on choisit le mode avec objectif, une barre de progression s’affichera entre la donnée principale et les deux autres, afin de montrer l’avancement de l’objectif.

En cours d’exercice, le fonctionnement est très simple : l’afficheur est une réplique de la montre, et la montre est une réplique de l’afficheur. Ce que je veux dire c’est, qu’on change d’écran de données (écran 1, écran 2, écran 3) par un slide au doigt sur la montre, ou par un geste devant le capteur des lunettes, l’autre suivra.

Enfin, il est possible d’éteindre l’afficheur des lunettes en allant sur l’écran zéro. Il y a d’ailleurs un bug de programmation à ce niveau là, car quand on passe de l’écran 1 à l’écran 0, les lunettes s’éteignent bien, par contre quand on fait écran 1 -> écran 2 -> écran 3 -> écran 2 -> écran 1 là les lunettes s’éteignent sur l’écran 1 et non sur l’écran 0. Si on a donc besoin des données de l’écran 1, il faut aller sur l’écran 0 puis remettre l’écran 1 pour rallumer les lunettes.

Pour le suivi de ses activités et de son historique, il n’est pas possible de le faire dans l’app ActiveLook de la montre, ni dans celle de l’iPhone, tout se trouve dans l’application Forme de l’iPhone. Enfin, dans ce mode de fonctionnement, on n’aura pas la possibilité de récupérer un fichier GPX pour partager sa trace.

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En utilisation avec mon iPhone 12 mini

Sur l’application iPhone, on peut afficher davantage de données : on peut choisir d’avoir entre 1 et 5 écrans, et entre 1 et 6 données par écran ! Soit entre une et 30 données, enfin 21 car il n’y en a pas 30, à choisir entre les mêmes que pour l’Apple Watch : les calories, la foulée, l’oscillation verticale, et le contact au sol en moins ; et avec la puissance max (en W), la puissance moyenne (en W), la puissance normalisée (en W), et la vitesse ascensionnelle (en m) en plus. Et on peut choisir ces 21 données indépendamment pour trois sports différents que sont la course à pied, le cyclisme, et le multisport (cela induit encore en erreur avec le triathlon : non les lunettes ne sont pas étanches).

L’afficheur des lunettes connectées Engo Eyewear Engo 2 n’affichera pas les mêmes écrans que l’iPhone (photos ci-dessus), mais les mêmes données. Là encore, l’un est une réplique de l’autre. On aura juste l’heure en plus dans l’afficheur des lunettes. Le pourcentage de batterie s’affichera arrivé à 10% avec un bug car 9% est affiché 90%, 8% est affiché 80%, etc. En espérant que la prochaine mise à jour résoudra le problème. Dans l’Apple Watch cela décompte normalement.

Grâce à l’application ActiveLook, on aura donc un lien avec les lunettes, accès à un simple fond de carte raster (dont le zoom ne reste en place qu’une seule seconde et revient ensuite à l’échelle par défaut, pas génial), et un suivi de ses sorties enregistrées avec l’app. On pourra aussi ajouter des capteurs bluetooth dans l’app, comme des capteurs cardio ou des capteurs de force par exemple. Je trouve dommage que dans cette partie on ne puisse pas se servir des capteurs des montres. En effet, si on veut se servir des lunettes en lien avec un iPhone et qu’on veut des données cardio, il faudra un capteur bluetooth, on ne pourra pas utiliser celui de sa montre. Alors que la donnée cardio de la montre est utilisable quand on lie les lunettes à la montre et non au téléphone. Sinon, pas de routage, pas de réseau social, on pourra tout juste changer le nom de sa sortie mais même pas l’activité (faut pas se tromper quand on lance l’enregistrement), et récupérer la trace en GPX très simplement dans l’app. Mon avis : même si elle fonctionne très bien, ENGO Eyewear va devoir étoffer son app avec davantage de fonctionnalités, ou mieux (je pense à mon historique) : trouver un partenariat avec des applications de suivi GPS et d’activité comme Strava, OutdoorActive, Adidas Running, ou Komoot, pour ne citer que celles qui sortent en premier avec les bons mots clés dans les app stores. Sinon autre très bonne possibilité, tout se trouve dans l’application Forme de l’iPhone, qui intègre aussi les activités Strava, Komoot, Exercice, etc.

Enfin, attention dans le cas d’utilisation d’une seconde application outdoor (dans mon cas Komoot) en plus de l’application ActiveLook, la batterie de l’iPhone fondra comme neige au soleil ! En entrainement, cela n’aura pas d’importance car on ne publie pas chaque jour son trail de deux heures, et en plus on a moins besoin de batterie. Par contre, pour un long trip où on souhaite partager sa trace sur son application GPS préférée, cela aura son importance : il faudra prévoir des powerbanks ou lier avec la montre.

En utilisation avec ma Suunto 9 Peak Pro

Avec une Suunto, l’opération est à peine plus fastidieuse car il faut au préalable télécharger l’application Activelook sur le SuuntoPlus Store, puis ensuite l’ouvrir et y connecter les lunettes. Dans cette application, il n’y a aucune possibilité de configuration des écrans. Les données affichées seront l’allure, le rythme cardiaque et la distance.

Lorsqu’elles sont connectées à une montre Suunto, les lunettes Engo Eyewear Engo 2 affichent aussi les données de navigation à condition d’avoir au préalable chargé et lancé un itinéraire sur la montre. Mais, à l’inverse de l’Apple Watch, les données sur l’afficheur et celles de la montre ne sont pas identiques. Si bien qu’au lieu d’afficher la direction droite ou gauche comme sur la montre, l’afficheur des lunettes indique seulement de tourner (ainsi que la distance à l’intersection), mais on ne sait pas dans quelle direction. On est donc toujours obligé de regarder sa montre arrivé au croisement.

Si le lien existe donc bel et bien avec les montres Suunto, les fonctionnalités sont bien réduites et demandent encore à être développées.

Utilisation en moto avec l’application Cosmo Connected

Je sors un peu ici du cadre d’i-Trekkings, mais il est tout de même bon à savoir que les lunettes peuvent être utilisées avec l’application Cosmo Connected, qui est une application GPS. Ainsi, il est possible d’avoir un guidage grâce aux lunettes, ce qui est un gros point de sécurité en plus lorsqu’on est en moto ou en vélo dans un cadre hors sportif.

Aucune donnée liée au sport n’est permise par cette application, elle a simplement vocation au guidage, on peut donc afficher seulement deux données : la navigation puis une seconde que l’on peut choisir parmi le nom de la rue, la vitesse instantanée, la vitesse moyenne, le dénivelé positif (appelé altitude dans l’app), la durée restante ou la distance restante à destination.

Autonomie

L’autonomie donnée par Engo Eyewear est de 12 heures, elle est un peu en-dessous. J’ai été au bout de la batterie à chaque fois, et à chaque fois j’étais autour d’une dizaine heures d’utilisation en laissant en permanence l’afficheur allumé et en gestion de la luminosité automatique.

Protection / Aération

Côté protection, c’est un quasi sans faute. Le large écran, en verre polycarbonate de catégorie 3 haute définition protège parfaitement des insectes, du vent, et du soleil. Même en vélo en descente à pleine vitesse, aucun problème de vent dans les yeux ou d’insecte qui entre. Petit bémol vu le prix de la paire, on regrettera tout de même que le verre ne soit pas polarisant, mais selon Engo Eyewear les lunettes Engo 2 ne sont ni faites pour être utilisées en montagne, ni sur l’eau. Il s’agirait donc seulement d’un élément de confort supplémentaire mais pas d’une réelle nécessité. Dommage quand même pour une utilisation en dehors des sentiers battus.

L’aération est également très bonne. Même dans l’effort par de bonnes chaleurs au soleil, je n’ai jamais eu de buée.

Confort

Confort de portage

Entre les deux réglages, nez et oreilles, associés au poids léger des lunettes, ces dernières s’adaptent très bien aux différentes morphologies et sont vraiment très confortables. Que ce soit avec une casquette, un casque de vélo, ou même avec des écouteurs en plus, je n’ai jamais senti une quelconque gêne de confort que ce soit sur le nez ou les oreilles.

Confort de vue

Sur ce point, je trouve qu’Engo Eyewear a encore du travail. En confort de vue de loin, lorsqu’on est en train de courir ou de rouler, le système permettant l’affichage des données n’est pas gênant. Attention je ne parle pas de l’afficheur, mais bien du système permettant l’affichage (sorte de mini video-projecteur).

Par contre, en confort de vue de près, par exemple lorsqu’on regarde sa montre, son téléphone, une carte, ou encore un panneau explicatif à moins d’un mètre, le système est très gênant. Il obstrue beaucoup le champ de vision de près. C’est extrêmement désagréable et il faut souvent légèrement tourner la tête dans un sens ou un autre, et à plusieurs reprises afin de voir correctement.

Confort de lisibilité de l’afficheur

Là c’est un sans faute. Comme vu précédemment, le réglage de la hauteur de l’afficheur est hyper fin et quelque soit sa morphologie, on est quasi garanti d’en avoir une lisibilité dans sa totalité. Aussi, en réglage de luminosité automatique, cela fonctionne super bien. La luminosité diminue dans les moments sombres (traversée de tunnel par exemple), et elle augmente par forte lumière. Cette luminosité s’adapte instantanément et les données sont toujours hyper bien lisibles, même face au soleil ! Enfin, les données sont suffisamment grandes sur l’afficheur pour qu’elles soient parfaitement lues d’un coup d’oeil.

Lunettes connectées EngoEyewear Engo 2
Attention, cette photo est à prendre avec des pincettes. J’ai fait ce que j’ai pu pour la prendre au mieux, mais elle ne reflette pas exactement ce qu’on voit, ni la netteté réelle.

Par contre, les données sont affichées comme étant lisibles à une cinquantaine de centimètres, ce qui en extérieur où on regarde généralement plus loin, cela oblige à une forte mise au point de l’oeil (focus) et en quelque sorte à lever le regard du tracé.

Mon avis sur les lunettes connectées Engo Eyewear Engo 2

  • 100%
    Qualité de fabrication - 100%
  • 70%
    Ergonomie / Confort - 70%
  • 100%
    Respirabilité / Ventilation - 100%
  • 100%
    Protection - 100%
92%

Mon avis

On sent qu'avec les lunettes connectées Engo Eyewear Engo 2 on a un objet qui changera probablement notre manière de nous entrainer dans le futur. Et même pour d'autres applications. Mais, pour le moment, je trouve qu'il y a encore beaucoup de développement à faire de la part d'Engo Eyewear. Les lunettes Engo 2 sont fonctionnelles et restent un bon produit. L'accès rapide, d'un simple coup d'oeil si on peut dire, aux données essentielles d'entrainement est un réel plus pour accroitre ses performances. Ok en course à pied on peut lever la main pour regarder sa montre, en vélo baisser la tête pour regarder son compteur ou son téléphone. Par contre c'est en ski de fond que j'y vois le plus grand intérêt, car lever la main pour regarder sa montre peut vraiment casser le rythme. Engo Eyewear a bien joué sa communication en visant les athlètes et l'entrainement. Dans le monde de l'outdoor plaisir, j'aurais personnellement préféré un accès sur le guidage en plus des données de santé, voire sur les noms des sommets avec une implémentation de Peak Finder par exemple. Les possibilités sont infinies et l'avantage d'un objet connecté c'est qu'il n'est pas figé dans le temps !

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