Devant nous, la Meseta, le gigantesque plateau castillan, immensément vide. Dans cet espace sans limite, le regard se perd, il n’y a plus que le ciel et la terre, la plaine à l’infini. Au milieu, le long ruban du chemin nous guide et nous attire ; on ne sait qu’une chose : que Compostelle est au bout. Nous partons pour des kilomètres et des kilomètres, jour après jour, pas après pas, avançant humblement dans le silence, petit grain de sable dans l’univers.

A ma droite, de douces collines arrondies, semées de longues parcelles de céréales dont le vent fait une houle verte où jouent les ombres des nuages. Les oiseaux nous offrent un concert, musiciens invisibles cachés dans les blés. Le ciel est d’un bleu extraordinaire, d’une pureté parfaite. Les mots sont impuissants à dire cette beauté, ils échouent à dire la magie de l’instant. Il faudrait être peintre ou poète. J’ai envie de remercier pour tant de beauté et je voudrais partager cette émotion qui me submerge. Un groupe de pèlerins passe à côté de moi, discutant des mérites de leurs chaussures respectives. Ils n’ont rien vu. Tant pis.
Je reprends mon sac et arrive à la hauteur de Brigitte, une Italienne, qui avance lentement à cause de ses ampoules, mais toujours le sourire aux lèvres. Nous avons fait connaissance rapidement hier soir à l’auberge. Avec ses quelques mots d’anglais, elle me parle de la beauté du ciel. Nous partageons nos émotions au-delà des mots impossibles à trouver.

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