
La première mène au col de Larche, 6 jours très sauvages.
Ce n'est pas la crête frontière qui a été choisie mais celle commençant au Mont Mounier, c'est le pays d'Ariane, elle y connaît des bons plans. On a croisé des gens qu'un seul jour, au Mont Mounier justement, c'était un dimanche, c'est la Cime de la Jasse locale. Nous on est déjà arrivé au refuge et les gens ils sont encore en train de monter, presque certains ils auraient besoin de la frontale à la descente. Si on prenait exemple, on pourrait faire une étape le matin, une étape l'après-midi. Mais à quoi ça servirait ?

De la longueur le lendemain. Midi, arrivée au premier col, des sabots de neige plein les skis et des empreintes de loup plein les yeux. On s'arrête là, ce qui nous attend fera une belle étape pour après, ce sera plus raisonnable avec un peu de fraîcheur. L'heure est critique : trois maisons marquées sur la carte en descendant ce vallon de Demandols, on décide de toutes les visiter et de prendre la mieux équipée, marre de faire la vaisselle à l'eau froide. La chance est avec nous, l'une d'elles nous laisse entrer ; il n'y a même pas de chauffage central mais c'est finalement mieux ainsi, et on dort quand même sous une couette en plume (pour 3 ; mais bon, certains en ont eu plus que d'autres). On a vu personne aujourd'hui, on ne verra personne demain, pas d'Internet, vive les vacances ! Aurait-on trouvé le (un ?) bout du monde ?


Le cinquième jour est synonyme de grand ski, enfin on s'en approche. Deux belles descentes sur des versants N dans une neige presque plus légère que la poudreuse, on serait remontés de bon coeur si d'autres lieux ne nous attendaient. On retrouve le goudron à Bousieyas, mais rassurez-vous, il n'apparaît que par plaques, c'est encore la neige qui fait la loi sur cette route réputée la plus haute d'Europe. L'un d'entre nous (par pudeur, nous taierons son nom), glandouillant sous le soleil, est questionné par deux papys qui passent par là. Au fait, on vient d'où les gars ? Vous me passez la fiche technique ? En soirée, la visite d'un renard dont nous ne savions pas encore qu'il était apprivoisé nous conduit à sortir les piolets pour la deuxième fois du raid.
Dernière étape avant Larche. Nous n'avons pas besoin de problème, mais des gros nuages commencent à déborder par l'Italie. Bye bye Enchastraye, on fonce vers le raide Pas de la Cavale qu'on gravit sans coup férir. Je remarque distraitement que la pédagogie a porté ses fruits : "Eh, Nico, un piolet ça se plante" – "Mais, Coco, je vais pas tomber là !". Et on arrive à Larche sans avoir pu aligner trois virages…
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