+ 1440m/ -1390m
Au programme aujourd’hui: d’abord notre dernier dépôt, si personne ne l’a trouvé avant nous… Puis un itinéraire hors sentier absolument superbe entre le port de la Bonaigua et Alos de Isil où nous ne serions pas les premiers à nous perdre! Première casse sérieuse aussi, mais sans bobo, heureusement.
Ça passe et ça casse
18ème jour de marche, soit un de plus que notre trek islandais, mais nous sommes en bien meilleure condition! A part quelques ampoules pour moi qui ne sont pas douloureuses, aucun souci. Nico est en pleine forme et ça me fait plaisir, il semble totalement guéri de ses problèmes de genou (cartilages explosés en Islande). A croire que nos sacs de 28kg y étaient pour quelque chose…
Après notre énorme petit déj quotidien, c’est tôt le matin que nous partons de ce bivouac illégal en direction du Port de Ratera. Les sacs sont presques vides: à part un plat lyo chacun, nous n’avons plus rien à manger! Reste 3,7kg auxquels il faut tout de même ajouter l’eau (0,5L: ça suffira pour rejoindre le prochain refuge), les pellicules et les morceaux de cartes qui se sont amassées dans mon sac au fil des ravitaillements, ainsi qu’une petite poubelle, disons moins de 5kg tout compris.
Avant de rejoindre la piste qui descend jusqu’à Salardu, on croise deux mecs chargés comme des mules qui montent ravitailler Saboredo. Pff quel courage. Surtout qu’il commence déjà à faire très chaud. On descend, on descend, en papotant, en rigolant, en parlant de l’arrivée, de tout et de rien, complices et heureux d’être en si bonne forme dans une si belle aventure. "Pourvu que le dépôt soit toujours là!". Surtout que c’est le premier qu’on a caché, donc le moins bien fait…
A 1750m d’altitude, au moment où la piste traverse la rivière on doit trouver un petit sentier (en pointillés noir sur la carte) qui monte droit dans la pente mais nos recherches restent infructueuses. On décide de monter tout droit, hors sentier. La pente est cool au départ puis se redresse, on zigzage péniblement parmi les conifères heureusement espacés, sur un terrain galère. 300m plus haut nous sortons de conifères, on bifurque à gauche à flanc pour tomber pile sur le Port de la Bonaigua: vive l’altimètre!
Il y a plusieurs travaux en cours, mais c’est désert. On va tout droit vers notre "cachette", après une petite course à savoir qui le trouverait le premier, que Nico gagne, on est soulagés de voir que le lieu est intact. La grosse pierre qui couvrait le tout n’a pas bougé.
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On dépose nos déchets dans une poubelle près du resto du col. L’ancienne cartouche de gaz a été vidée pendant qu’on mangeait, puis percée (prudemment) au piolet, puis déchiquetée par le même outil, puis écrabouillée par l’énorme caillou: elle ne devrait plus être dangereuse!
Le soleil est bien haut maintenant, c’est la fournaise, vivement qu’on reprenne de l’altitude. On longe la route vers l’est et dans un virage à droite, on prend à gauche pour monter dans petit vallon par un sentier à peine visible au départ mais qui s’affirme un peu plus haut. Des cairns le balisent même par la suite.
D’après la carte, il faut le quitter vers 2250m pour prendre à gauche flanc plein nord, hors sentier. Mais la pente se redresse et je décide d’emprunter une sente de vache ou de brebis vers environ 2200m, résistant à me laisser influencer par les doutes émis par Nico.
Maintenant c’est de l’orientation / topographie pures. A part quelques sentes d’animaux, rien de concret. Heureusement le terrain est quasiment dépourvu de végétation, seul un peu d’herbe rase pousse ici.
On laisse une petite dépression en bas à gauche puis on arrive à un col très aplati à l’est du Tuc de la Cigalera d’où on découvre l’étang del Muntanyo d’Arreu et son absolue splendeur.
On contourne le lac par l’Est sans trop de problème, puis on décide de rejoindre le col à droite de la colline (voir photo ci-dessus) qui surplombe le lac, ce qui semble le plus logique. Avant de monter, on fait de l’eau: cette région est superbe, mais si ça continue comme ça jusqu’à Alos de Isil demain, on risque d’y passer un bout de temps…
On franchi une petite zone d’éboulis de cailloux très blancs, puis à flanc sur des pentes herbeuses très raides et casse gueule (on enlève les dragonnes), on monte vers le col. Un petit passage en rocher où je pose les mains une fois ou deux, puis voilà le col tout près. Je me retourne pour attendre Nico, le voilà. Tiens, il semble avoir trouvé quelque chose: il me montre une tige qu’il a dans la main. Mais… oh merde c’est son baton. Il m’explique alors:
J’examine la casse: la tige du bas (il y en a trois) est cassée 15 centimètres de son extrémité supérieure. C’est la première réelle casse de la traversée mais elle est sérieuse (le sac de Nico avait souffert lors de notre traversée de la forêt le sixième jour). Sans bâton, notre progression sera limitée, surtout sur un terrain tel que celui où nous sommes, et l’abri ne pourra pas être monté, mais j’avais déjà pensé à cette éventualité.
Il décide de continuer avec un seul baton jusqu’à ce soir où on prendra le temps de voir ce qu’on peut faire. Je lui propose d’échanger un baton de temps en temps si nécessaire..
On reprend la montée, Nico a l’impression qu’on lui a coupé une jambe, c’est dire l’aide qu’apportent les bâtons en randonnée!
Nous voici au col, un panorama splendide se découvre: l’Etang supérieur d’Arreu en bas, puis une large vallée (que nous devrons remonter), au loin le Tuc de Bonabe et surtout la Roca Blanca se distinguent. On repère notre itinéraire: une colline se détache au loin, juste dans l’axe de la Roca Blanca, en dessous. Il semble que ce soit celle indiquée à l’Ouest de l’étang d’Airoto sur la carte, bien démarquée des autres avec sa forme de triangle aplati (sur la carte). Ce sera un bon point de repère puisque l’itinéraire indiqué sur la carte passe juste à l’Ouest de cette colline avant de rejoindre presque le col d’Airoto.
Toujours pas de sentier, on descend vers un petit étang et nous nous retrouvons cernés de rhododendrons très "compacts", heureusement des animaux doivent aussi passer par là puisqu’une sente difficile à suivre zigzague parmi eux. On fait très attention à ne pas la perdre, surtout qu’il y a plusieurs fausses pistes !
On contourne l’étang supérieur d’Arreu par la droite, où on croise d’ailleurs un sentier bien net (enfin) mais qui monte probablement d’Arreu puisqu’il est dirigé est-ouest.
Il nous semble que plutôt que de suivre le chemin sur la carte qui longe la colline triangulaire par l’ouest – rejoint un petit étang sous le col d’Airoto – et contourne l’étang d’Airoto par le nord; on pourrait passer à droite de la colline, au sud du lac et rejoindre l’itinéraire de la carte au col entre le Tuc Bonabe et le pic de Quenca. On decidera plus loin. N’oublions pas non plus que le randonneur aux chaussures défoncées nous avait parlé d’un refuge très sympa près "d’un étang tout près du col d’Airoto"… Non indiqué sur notre carte, j’aimerai bien le découvrir.
On repart en longeant le ruisseau, mais on s’aperçoit vite que c’est pas l’idéal: on y marche en fait sur un terrain marécageux. Entre les touffes d’herbe, des trous profonds remplis d’eau sont masqués par la végétation, je tombe plusieurs fois et je ne dois qu’à mon sac léger et mes batons la chance de ne pas me casser la jambe. On s’éloigne un peu du ruisseau, juqu’à la lisière des rhododendrons… Tatant le terrain avec les bâtons, je marche devant et Nico suit bien avec son unique bâton.
Comme sortis de nulle part, on croise deux randonneurs qui descendent vers Arreu. La fille semble bien connaître le coin et nous conseille d’effectivement continuer vers le col d’Airoto et de ne pas passer à droite de la colline: "les pentes sont trop raides de l’autre côté". Dommage. On les quitte en les avertissant du terrain piégeux. Un peu plus haut, le terrain devient plus sec et plus sûr et on recommence à profiter des paysages.
J’ai le sentiment exaltant d’être dans une région vraiment perdue, oubliée de tous où le chemin est le celui que l’on crée. Pour ne rien gâcher, le site est vraiment fabuleux: en remontant le ruisseau, on découvre trois tous petits étangs plus jolis l’un que l’autre.
On a du bricolage à faire ce soir, il est trop tard pour continuer plus loin, en approchant du petit étang sous le col d’Airoto, on commence à chercher un coin où bivouaquer. Le refuge est introuvable, il n’est probablement pas près de cet étang, il s’agissait sans doute de l’étang d’Airoto que l’on admire d’en haut mais sans arriver à distinguer ce fameux refuge.
On repère aussi l’itinéraire qui nous attend pour demain: une sacré traversée à flanc dans des éboulis, menfin on verra bien!
On trouve un coin d’herbe près de l’étang et Nico s’installe sur une grande dalle pour bricoler.
Après avoir essayé en vain d’emboiter l’un dans l’autre les morceaux cassés, on opte finallement pour une atèle! Un peu de scotch (Duct Tape), de la ficelle bien serrée et le réglage du haut au maximum pour compenser la perte de longeur et le tour est joué. Reste à voir combien de temps ça tiendra…
L’atmosphère est incroyablement calme ce soir, l’étang dans lequel on se lave aussi, mais ce n’est qu’une apparence de surface: en dessous il grouille de biodiversité!!! On reconnait parfois certains insectes vus dans d’autres lacs, mais dans celui-ci, ils sont plus bizarres les uns que les autres. En mangeant, on fait la rétrospective de la journée et Nico m’avoue que par moments, je trouvais des sentiers qu’il n’aurait jamais vus… L’abri ne sera monté qu’avec trois bâtons ce soir. Le bâton réparé aurait pu tenir, mais on veut tester cette configuration. Deux batons à l’entrée et un seul au milieu à l’arrière: ok d’ac’, ça marche!