
Jour 4
Erg Tissejfit :dunes pyramidales, leurs lignes de crêtes irrégulières nous apportent des indication sur le régime éolien : la région n’est pas sous l’influence d’un seul vent dominant mais sous la tourmente de vents multidirectionnels. Dunes enchevêtrées et emmêlés les unes ou autres. Impossible de déterminer où commence l’une, où prend fin une autre. La moindre crête nous en offre une nouvelle, insoupçonnable en contrebas.

Parfois au creux de l’une d’entre elle, des trésors d’un autre temps jonchent le sol : des tubes aux formes irrégulières, plus ou moins creux, au son métallique quand on les entrechoque. ce sont les fameuses fulgurites. Nées de l’impact de la foudre sur le sable, il n’est pas rare d’en découvrir dans les ergs en tout point du Sahara. Plus loin ce sont des tessons de poteries qui jonchent le sol. Résidu de la dernière période humide au néolithique du Sahara, durant laquelle sous un climat propice des populations de diverses origines vivaient de chasse, cueillette puis d’élevage et de culture dans un paysage de savane ou s’étendaient de grands lacs. Ces conditions permettaient à ces populations de vivre en étant quasi sédentaire. La plupart de ces restes de poterie datent de ces périodes humides, il arrive de trouver des spécimens en très bon état, ainsi que divers outils (mortiers, meule…) utilisés encore parfois par les touareg et laissés sur place avec d’autres ustensiles pour un prochain passage. Les nomades ne s’encombrent pas d’inutile.

Jour 6
Laissant les dunes derrière nous, nous traversons la gorge de foum ez gag (la bouche de la rue), pour arriver au puit d’Aït el Kha. Vide. Un cadavre de chameau à proximité. Sinistre tableau. Plus loin, une plante typique des zones inondables : afellalah (touareg) ; Appelée bettina par les arabe, il s’agit de la jusquiame, plante hallucinogène et vomitive. Des rumeurs courent qu’une personne mal intentionnée en aurait utilisé un jour pour aromatiser le dernier thé : un chamelier aurait alors coursé une touriste (croyant qu’il s’agissait de sa femme) en lui reprochant de ne pas porter son voile, un autre installait consciencieusement une selle sur une touffe de sbot convaincu de la déposer sur un chameau…

Le puit d’Aït El Kha étant vide, il nous reste l'espoir de trouver de l’eau le jour suivant à la guelta d’Illessen, dernier (incertain) point d’eau accessible de notre parcours, alors que nous devons encore cheminer 5 journées durant.
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