Récit d’un voyage itinérant réalisé avec des familles dans le nord de la Thaïlande. A pied, à dos d’éléphants et en radeau, découverte des peuples Karen, Akha et Lahu du nord de la Thaïlande. Direction la forêt tropicale, terrain de jeu idéal pour que les bambins y vivent la grande aventure.
28 décembre. Situé à 700 km de Bangkok, Chiang Mai, la « rose du nord », est la ville principale du Nord de la Thaïlande et la capitale de la province. Fondée en 1296 par le Roi Mengrai, prince thaï-laotien de Chiang Rai qui s’empara de l’ancien empire de Haripunchai pour instaurer le royaume du Lan Na.
La ville et ses environs présentent de nombreux intérêts : visite des wats de l’ancienne ville, Wat Phrathat Doi Suthep (15 km), musées, zoos et parcs floraux…
Chian Mai est aussi le point de départ idéal pour les aventures dans la jungle du nord de la Thaïlande. A pied, mais aussi à dos d’éléphants et en radeau, trois familles sont partis durant quatre jours à la découverte des montagnes du Nord et de leurs habitants, écume d’empires déchus et de petits royaumes. Parmi les six plus importantes tribus qui habitent les collines, enfants et parents ont rencontré et partagé la vie des Karen, Lahu, et Akha au cœur du parc national Huai Nam Dang.
Avec Théo, Adrien, Arthur et Victoria, entrons dans l’aventure des randonneurs en culotte courte.
Randonnée tropicale
29 décembre, début d’après-midi. Voilà deux heures que nous roulons depuis Chiang Mai dans un 4×4 pick-up. Assis à l’arrière du véhicule, des kilomètres de forêts défilent sous nos yeux et les lacets de la route bitumée semblent ne plus en finir. Nous sortons des axes principaux et empruntons une piste qui nous dépose à shan près d’un petit wat, temple bouddhiste.
Armé de notre sac sur le dos, petits et grands, vont porter durant quatre jours leur baluchon. En regardant Théo et Arthur porter fièrement leur tout nouveau sac à dos, je me revois enfant avec mes rêves d’école buissonnière et d’aventures, le nez dans les bande-dessinées de Bob Morane et dans les livres du Club des Cinq.
L’aventure avec un grand A, les enfants vont la vivre. A peine avons nous commencé à marcher que nous croisons notre première mygale, toute noire velue. Mais après la visite de la ferme aux serpents faites hier, plus aucun enfant n’éprouve de crainte à la vue d’une araignée.
Après une heure trente de marche, nous entrons dans à Ban Pong Noi, village Karen, et nous nous installons chez l’habitant. Les Karen, de religion chrétienne, constituent la principale ethnie montagnarde du nord de la Thaïlande. On distingue les Karen blancs, les Karen noirs et les Karen rouges.
Dang nous montre la chambre : une single collective. Les enfants s’en moquent, ils courent déjà après les poules. Vient le moment de la douche. Situé dans un cabanon, elle se limite à un simple tuyau d’arrosage et en plus, elle est froide. Personne ne rechigne, même pas les enfants !
A la sortie des toilettes, Victoria a une question essentielle qui lui taraude la tête : « Comment on fait pour tirer la chasse ? »
30 décembre. La randonnée à pied se poursuit durant trois heures à travers la jungle. Le sentier s’est rétrécit. On ne rencontre âme qui vive hormis lors de la traversée de village. A Me ra Nae, les villageois Karen, assistent à la messe du dimanche.
L’aventure continue : rencontre de termitières plus grandes que les enfants, construction de pièges pour capturer les rats, fabrication d’un chapeau à partir d’une feuille géante. Pour reprendre Adrien : « c’est chouette les vacances ». Qui a déjà vécu ça à côté de chez lui en France ?
Trek avec les éléphants
30 décembre. Midi. Le petit groupe pose ses affaires sous un préau en bois et passe à table. A quelques mètres de nous, des éléphants longent la rivière accompagnés de leur cornac. La Thaïlande compte 8000 éléphants dont seulement 3000 vivent en totale liberté. Le cornac est une personne très importante. Il est à la fois le maître, le guide et le soigneur de l’éléphant.
Comme je regrette d’avoir fait cette balade à dos d’éléphants. Aujourd’hui, nous sommes nombreux à nous rendre compte que derrière la petite balade se cache un dressage brutal et une condition de vie déplorable. Je n’ai pas modifié le récit de ce carnet. Il est le reflet d’une époque qui je l’espère est résolue pour tout le monde. Que cela soit en Thaïlande ou ailleurs dans le monde, ne montez pas, ne vous baignez pas et ne touchez pas un éléphant. Observez-le, point barre. Le pachyderme ne doit pas être domestiqué, juste vivre à l’état sauvage.
Quelques articles sur cette question :
C’est l’heure du départ. Théo est le premier à grimper sur un éléphant en marchant sur sa trompe. A la fois outil, main, nez, pompe, aspirateur, radar, trompette et arme, la trompe de l’éléphant est un organe préhensible pouvant développer une force considérable. Elle est le siège de l’odorat et du toucher, permettant à l’éléphant d’être en contact permanent avec son environnement immédiat et ses congénères. La trompe est l’organe le plus caractéristique et le plus original de l’éléphant.
De là haut, la perspective sur la jungle est différente. On se lance des cris et on se sourit. Chacun est aux anges sur son pachyderme. Le cornac est assis sur le cou de l’animal et communique avec son éléphant par l’intermédiaire de mots, de gestes et de mouvements de pieds. Grâce au dressage, un éléphant peut comprendre une cinquantaine de mots. Les cornacs utilisent aussi une fronde pour communiquer avec un éléphanteau un peu rebelle qui nous accompagne. A notre arrivée près des éléphants, il a tenté une charge que les cornacs ont rapidement stoppé.
A la file indienne, les éléphants longent et traversent la rivière Mé-tin avec un calme et une grâce sans pareil. La balade me rappelle la progression en dromadaire mais en moins saccadée.
Deux heures plus tard, à la porte du village de Mouse Pon Yen, les éléphants nous déposent sur la berge. Tout le monde dit « au revoir » aux pachydermes et entre dans le village. Une famille Lahu nous accueille pour la nuit.
Appelés par les Thaï “Muserî, les Lahu sont chasseurs par tradition. A l’origine animistes, comme la plupart des tribus, beaucoup d’entre eux se sont convertis au christianisme. Le trait pour les identifier : les femmes Lahu portent des vestes rouges et noires avec des jupes noires étroites.
Les enfants optent pour la toilette dans la rivière plutôt que sous un tuyau. C’est plus rigolo et c’est moins froid !
Les villageoises nous proposent un massage. Une heure durant, les adultes sont manipulés des pieds à la tête. Pendant ce temps, les enfants se sont doucement éclipsés pour courir après les poules.
Le soir, veillée autour du feu.
Trek en radeau
31 décembre. La nuit à été douce et les étoiles ont brillé dans le ciel. Les chasseurs sont aussi partis en quête de nourriture. Cochons sauvages, biches et rongeurs font partis du menu traditionnel local. Ont-ils fait bonne recette ?
Nous prenons le petit-déjeuner face à la rivière. Deux radeaux en bambou attachés à la rive nous attendent. Loin de l’attraction touristique du raft moderne, le radeau en bambou est un mode de déplacement utilisé par les villageois pour transporter du matériel et se déplacer dans d’autres villages pour commercer.
Cha et Dang accrochent les sacs sur les radeaux, Théo et Arthur enfilent leur gilet de sauvetage, tout le groupe monte sur son radeau. Paisible en eau calme, la descente prend vite des allures plus aventureuses dans les rapides. On s’assoit et on s’agrippe aux morceaux de bambous pour ne pas passer à l’eau.
C’est un agréable moment pour observer les berges de la rivière. Pas grand chose à se mettre sous la dent à part un héron et un serpent d’eau que notre pilote et Dang s’empressent de tuer. Il constituera notre repas de ce soir. Quand je vous disais que nous vivions une aventure extraordinaire !
Deux heures après notre départ, nous accostons près d’un gros village. Nous y mangeons. Des femmes Akha y vendent leur artisanat. Les Akha sont une petite minorité, qui ne dépasse pas 3% de l’ensemble des minorités du pays. Venus du Tibet, ce sont les derniers arrivés des tribus montagnardes. Ils vivent sur les sommets, au dessus de 1300 m, et ont largement résisté à l’assimilation. Les femmes Akha portent des coiffes très décorées, ornées de perles et de petites boules d’argent.
L’après-midi, dernière marche magnifique à travers la jungle pour rejoindre un campement de rêve au pied d’une cascade.
Les enfants cherchent la compagnie des chiots du coin pendant que les adultes refont le monde autour du feu.
La nuit venue, nos compagnons thaïlandais font claquer les feux d’artifice et lancent un lampion géant dans le ciel étoilé. Avec lui, s’en vont les soucis pour démarrer une année sous les meilleurs hospices.
“Happy new year” scande Dang de sa douce voix nasillarde…
Informations pratiques
Avec qui partir ?
Ce circuit famille a été réalisé avec Huwans, spécialiste des randonnées et voyages d’aventure en petit groupe dans le monde.
Difficulté
Randonnée facile de 3 heures par jour maximum, idélale pour une découverte de la randonnée avec des enfants.
Quand partir ?
Le climat de la Thaïlande est régi par les moussons. On compte 3 saisons dans le Nord :
- Une période sèche de novembre à mars, avec des nuits fraîches, quelques pluies possibles
- Une période sèche et chaude de mars à juin.
- Une période de pluie de juillet à octobre. Voyager pendant la mousson n’est pas désagréable, mais les routes non goudronnées sont parfois impraticables.
La meilleure période va donc de novembre à mars.
Bibliographie
Liens internets
- http://www.tourismethaifr.com/ : Office de Tourisme de Thaïlande
- http://www.chiangmai-news.com/ : Portail sur Chiang Mai
- http://www.yourhouseguesthouse.com : Guesthouse à Chian Mai
Fondateur d’I-Trekkings et des blogs I-Voyages et My Wildlife, j’apprécie le rythme lent de la marche et des activités outdoor non motorisés pour découvrir des territoires montagneux et désertiques, observer la faune sauvage et rencontrer les populations locales. Je marche aussi bien seul, qu’entre amis ou avec des agences françaises ou locales. J’accompagne également des voyages photo animaliers qui associent le plaisir d’être dans la nature et l’apprentissage ou le perfectionnement de la photographie animalière.