Test doudoune Millet LD Heel Lift Hoodie

Aperçu : composition du duvet

Cette doudoune est remplie d’un isolant assez particulier qui mérite que l’on s’y attarde. Je vais essayer de vous résumer les informations que j’ai pu glaner sur les différentes pages du site Millet. L’isolant utilisé est appelé du K DRY™ Down Blend Dry Microloft™ : 50% duvet/50% sorona. D’après ma compréhension, le duvet est du duvet naturel de canard et le sorona est un dérivé de fibres de maïs (ou bien de fibre végétale tridimensionnelle, information trouvée sur une autre page Millet et que je n’ai pas totalement comprise… Avis éclairés, n’hésitez pas à commenter !). Le duvet de canard K DRY™ est un duvet traité pour être hydrophobe et ainsi ne pas perdre son pouvoir isolant (j’ai voulu tester cette caractéristique en transpirant volontairement dans la doudoune). Ce mélange de fibres doit permettre d’utiliser cette doudoune même en activité, contrairement aux doudounes pur duvet. Le duvet est du 700 cuin US -ce qui me semble suffisant pour une couche intermédiaire- est la proportion duvet/plumette est de 90/10, c’est une proportion en accord avec un produit de gamme supérieure. Le Dry Microloft™ est l’appellation de la partie du mélange qui est synthétique (le sorona, donc) et qui doit permettre de mieux résister à l’humidité, d’être très compressible et de bien respirer tout en conservant l’apport thermique qu’un duvet naturel pur aurait.

J’aurais aimé pouvoir comparer un duvet pur avec ce “Down Blend” propriétaire de Millet, mais je n’ai pas obtenu d’informations sur la quantité de chaque matière dans la doudoune, ni la quantité totale d’isolant dans une veste. C’est dommage que les marques ne communiquent pas plus là-dessus. Je ne peux donc parler que de mes impressions et essayer de comparer avec ce que je possède qui semble proche.

Compressibilité

Niveau compressibilité, la poche de la doudoune prévue pour la ranger est vraiment grande et laisse de la marge pour la doudoune. Et la poussant un peu dans le sac, la doudoune m’a semblé relativement compressible, comme ce que j’attendrai d’une doudoune en duvet. Le gonflant est également tout à fait satisfaisant et les compartiments me paraissent bien remplis. J’ai comparé la taille de la doudoune avec une doudoune de même taille garnie de 115g de duvet 850 cuin EU. Les deux sont rangées dans leur poche, modérément compressées. La doudoune testée ici est en vert, avec une forme rangée en long (un peu bizarre, je trouve). Les points de l’apport thermique et de la respirabilité sont développés dans ce test avec mes impressions sur le terrain.

Ressenti à l’utilisation

J’ai utilisé la doudoune pendant l’effort par temps froid, et je n’ai pas ressenti de gêne. En revanche, je l’enlevais toujours assez vite car je me couvre assez peu pendant l’effort. J’ai essayé deux fois de la garder longtemps en activité afin de voir si l’humidité de la transpiration semblait diminuer l’efficacité de l’isolation pendant les moments de pause (ce qui est le défaut du duvet et devrait être compensé ici par leur matière hybride). Je n’ai pas non plus poussé le test à l’extrême, mais à la hauteur de ce que j’ai essayé, je me suis sentie bien, et je n’ai pas eu de sensation de froid comme je peux en ressentir avec du duvet. Sans détourner son utilisation, c’est-à-dire lorsque je l’ai utilisée en pause ou lors de bivouacs, cette doudoune m’a apporté une sensation de chaleur agréable, conforme à ce que j’attendais à ce moment, ni plus ni moins, je l’ai trouvé très satisfaisante. Je n’ai pas eu de températures inférieures à -15°C environ, et je l’ai utilisée aussi pour dormir en complément de mon duvet. En revanche, ce sont vraiment mes impressions, avec les climats rencontrés, cette doudoune me semble parfaitement adaptée, mais il est difficile d’établir une norme, car la frilosité est très personnelle (et dépend en plus de la fatigue, la faim, etc…). J’aurais tendance à dire que je ne suis pas spécialement frileuse mais aime ressentir le confort chaleureux.

Coupe et confort

La coupe de la doudoune est intéressante. Elle descend bien sur les fesses et ne remonte pas trop haut quand je lève les bras. Un tanka permet de serrer la doudoune au niveau des hanches. Il m’arrive de détourner son utilisation et de le coincer dans mon pantalon pour éviter que la doudoune ne remonte lors de grands gestes ou quand je manipule mon matériel et me penche pour monter ma tente. Les manches et le tour de capuche n’ont pas de réglage mais sont équipées d’un biais élastique qui suffit à maintenir la doudoune près du corps. C’est assez minimaliste et ne conviendra pas si les conditions sont difficiles. Mais dans ce cas, je n’utiliserais certainement pas cette doudoune comme couche finale -ce n’est pas son rôle-, et j’utiliserai les réglages de la capuche de la veste de protection que j’aurais forcément mise. Bref, j’ai tout de même souvent utilisé la capuche en conditions normales, elle est suffisante pour se tenir au chaud pendant les pauses, le col remonte bien au niveau du nez et il y a un lien de serrage derrière la tête.

Les manches sont bien longues et permettent d’éviter d’avoir les poignets au froid quand on porte des gants avec la doudoune. Je la trouve agréable à porter, je bouge bien avec, malgré un problème de coupe récurrent chez Millet : la doudoune est assez ajustée, peut-être un peu trop pour prendre en compte les diverses morphologies féminines. Je remarque un progrès de ce côté, néanmoins, étant donné l’importance particulière de la coupe pour les vestes à isolation duvet (afin de ne pas l’écraser, ni faire d’appel d’air), pensez bien à essayer la veste avant de l’acheter.

A l’intérieur de la doudoune, au niveau des poches, il y a une double couche de tissu. Je n’ai pas tellement compris l’utilité, on peut difficilement les utiliser comme poches intérieures car elles sont trop profondes. Ce n’est pas gênant en soi, mais c’est peut-être du poids inutile. De même pour l’infinité d’étiquettes Millet inutiles, pour lesquelles ils sont allés jusqu’à ajouter une petite pochette pour les ranger ! En revanche les poches extérieures sont très grandes et il est possible de ranger la doudoune dans l’une. C’est toujours quelque chose de pratique, cela permet de la compresser un peu et la protéger.

Fabrication

Les cloisons sont faites avec des coutures traversantes, ce qui peut créer des points froids. Je n’ai pourtant pas été gênée par cela et encore une fois ce n’est pas fondamental car il s’agit ici d’une doudoune fine, adaptée comme deuxième couche sous une veste coupe-vent ou imperméable. La finition me paraît très bonne, à part certaines coutures que j’ai trouvées un peu lâches : pendant la manipulation de mon matériel dès la première nuit, j’ai involontairement accroché plusieurs fois les fils de couture au niveau des manches avec des objets de bivouac, de popote ou mes ongles. Côté coloris, encore une fois les couleurs associées aux modèles femmes sont stéréotypées. Je trouve qu’il est toujours décevant pour du matériel technique montagnard d’être bloqué sur ce genre de choses.

Le tissu extérieur Pertex Quantum est modérément coupe-vent mais ne suffira pas pour protéger d’un vent net. Il m’a paru suffisamment déperlant pour mon utilisation : il a bien résisté à la neige bien entendu, qui fatalement se retrouve un peu partout, aux gouttes aussi parfois mais également à de l’eau chaude provenant de la popote. C’est en revanche un tissu assez fin auquel il faut faire attention (ne pas le frotter brutalement contre les rochers par exemple !).

Label LOW IMPACT

Pour finir, Millet annonce que cette doudoune fait partie de la gamme LOW IMPACT™ qui préserve l’environnement. Un peu plus d’informations sur ce qui se cache derrière ce terme seraient très appréciables !

Mathilde

Je randonne depuis quelques années en solo ou petit groupe, le plus souvent en autonomie sur plusieurs jours, été comme hiver, en Europe, Amérique du Nord et Asie (pour le moment !). Afin d’aller toujours plus loin, plus facilement, plus longtemps, j’entreprends depuis quelques temps une démarche d’allègement de mon matériel et essaie de sélectionner mon équipement pour me simplifier la vie. La randonnée pédestre, le ski, les raquettes, l’escalade, l’alpinisme, toute manière d’explorer des contrées un peu sauvages me convient !