Le 11 avril 2024, je me suis lancée dans un tour de France « à portée de jambes », et plus précisément le long des frontières de l'hexagone. C'est dans ce cadre que j’ai pu tester le sac à dos à exosquelette Oslo de Gravipack durant 7 mois d'itinérance à pied le long de la Méditerranée, entre côte et arrière-pays et notamment sur le GR®51, de Marseille à Nice, puis sur le GR5 durant la traversée des Alpes, du Jura et des Vosges. Voici donc mon avis. Alors véritable avancée technologique ou arnaque ? Réponse.
Qu'est-ce que Gravipack ?
Gravipack n'est pas du tout connu dans le monde du matériel de la randonnée et de la montagne. En effet, il s'agit d'une toute jeune start-up qui produit toute une gamme de sac à dos à exosquelette.
Ferronnier d'art ayant travaillé dans un bureau d'études dans la résistance des matériaux, le fondateur de la start-up a eu un tournant dans sa vie et s'est mis a travailler des années durant sur les bretelles de son sac à dos, les rendant rigides afin de répartir la charge de manière optimale. Au fil des ans, l'exosquelette Gravipack est née, rebaptisée par les scientifiques ayant travaillé sur l'invention « côte Alpha N12 ». Il s'agit d'une prothèse transversale rajoutée sur le corps qui permet à une charge sur le dos d'être confondue avec le centre de gravité : ainsi, le cou et les épaules seraient dégagés de 92% de la charge et la sensation de poids se diluerait.
Le port du sac à dos Gravipack diminuerait de manière significative les compensations au niveau du rachis cervical, de la tête et des épaules. Il augmenterait alors l'amplitude du balancement des bras et la stabilité du thorax. Les bretelles Gravipack ont notamment été testées en conditions réelles pendant 6 mois par l'Armée de Terre et la Légion en 2017 qui, convaincues, ont fait obtenir l'aval du ministère de la Défense. Après une levée de fonds, de nombreux brevets déposés et une étude médicale (bio-mécanique et analyse du mouvement), la production a été lancée.
Petit à petit, Gravipack s'est ouvert à un large public en diversifiant les types de sacs à dos. C'est lors du lancement du projet du sac à dos de randonnée en 2023, via un financement participatif, que je me suis jetée à l'eau malgré quelques appréhensions sur le produit. Mais les retours test et surtout, les nombreux prix obtenus pour cette technologie m'ont un peu rassuré quant à la fiabilité du produit. Il me restait à savoir si le sac à dos Gravipack allait réellement répondre à mes attentes et être vraiment adapté au monde de la randonnée, notamment en montagne, sous diverses conditions météorologiques.
Qualité de fabrication
Le sac à dos à exosquelette Oslo de Gravipack est un sac à dos de randonnée de grande capacité (70 L) mais sa bonne optimisation et sa compacité font vite oublier son volume réel. Les volumes des compartiments et poches principales sont vraiment agréables pour l'organisation et l'entrepôt des affaires. Malgré une multitude de poches (zippées, à clip ou en filet mesh), le sac à dos garde une bonne tenue grâce aux sangles de compression et à son tissu rigide. D'ailleurs, en plus des nombreuses poches, le sac à dos propose divers points d'attaches. L'ensemble des sangles et élastiques ont jusqu'à présent accusé tous les coups et sont encore en bon état.
Pour en revenir à la compacité du sac à dos, j'apprécie aussi le fait que, même lorsqu'il est bien chargé, ma nuque reste libre de ses mouvements, je ne me sens pas bloquée et je peux encore pencher ma tête en arrière.
Concernant la robustesse du sac, je suis conquise. Le tissu est costaud et étanche, les fermetures YKK sont renforcées, le bas du sac à dos est également renforcé. Concernant le dos, le panneau arrière est matelassé au niveau du grand dorsal, des lombaires et des petits & grands ronds, créant un vide au niveau de la colonne vertébrale et des trapèzes.
Toute cette robustesse avec la technologie Gravipack dans les bretelles fait que le sac à dos pèse relativement lourd (2,4kg) mais l'exosquelette vient jouer son rôle dans le poids global du sac à dos en permettant à la charge sur le dos d'être confondue avec le centre de gravité.
Le seul bémol que je constate après quelques mois de marche, c'est l'usure du tissu au niveau des cordons de serrage qui permettent d'isoler le compartiment principal par le haut : la couche étanchéifiée sur le tissu s'effrite. Mais après autant de mois de marche, ça me semble être une usure presque normale.
Réglage du sac à dos
Les réglages du sac à dos Gravipack Exosquelette Oslo sont relativement classiques bien que, dans ce cas-ci, il faille ajouter le réglage de la ceinture abdominale. Pour rappel, celle-ci est amovible et est à utiliser si on parcourt une grande distance et/ou si on porte une charge lourde.
Tout d'abord, il est possible de régler la hauteur du dos (système sangle à scratch, repères S-M-L). Une fois ce réglage fait, il suffit d'attacher et d'ajuster les ceintures pectorales et ventrales avant d'effectuer le réglage des sangles latérales pour rapprocher le sac du dos. Vient ensuite l'attache et l'ajustement de la ceinture abdominale bien enveloppante, pour se sentir davantage à l'aise. Dans mon cas, celle-ci recouvre aisément la ceinture ventrale. Il ne manque plus qu'à régler les deux sangles de rappel de charge afin d'éviter le déport du sac vers l'arrière.
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Confort de portage
Après 7 mois de marche, on peut dire que j'ai bien utilisé le sac à dos Gravipack et ce par tout temps ! Malgré cette itinérance au long cours, je n'ai pas l'impression que le sac à dos Exosquelette Oslo ait perdu en confort de portage. Je suis séduite.
Le panneau matelassé à l'arrière épouse bien les parties du dos et est confortable. Cependant, je ne pense pas que sa configuration ait été pensée pour une ventilation optimale du dos bien que le vide le long des trapèzes et de la colonne vertébrale aide peut-être un peu à aérer. Personnellement, mon dos reste trempé aux points de contact avec la partie matelassée lorsque je retire le sac à dos et, selon les conditions météo, il arrive parfois que des perles de sueur coulent le long de ma colonne. Après, dans l'effort : on transpire !
Les ceintures abdominales et ventrales tout comme les bretelles sont matelassées, épaisses et confortables. Les bretelles émergent du panneau arrière depuis l'emplacement des omoplates. D'ailleurs, des renforts matelassés amovibles (à scratch) peuvent être rajoutés au niveau de la zone molle située sous la clavicule pour gagner en confort (ça diminue notamment la contrainte liée à l'appui de la bretelle et permet de mieux adapter la bretelle à sa morphologie).
Enfin, avec la technologie Gravipack (intégrée dans les bretelles), je sens effectivement une grande différence dans le portage. Pour la première fois, je ne ressens aucune douleur au dos : mes lombaires, mes trapèzes, épaules et cervicales sont vraiment ménagés. Très ponctuellement, je peux ressentir que ça tire un peu dans les cervicales lorsque je me charge bien en nourriture pour tenir environ 5 jours en autonomie (le sac à dos doit donc peser autour de 18/19kg). De même, dans ces contextes-ci, mes hanches sont un peu douloureuses. Mais ces douleurs ne sont rien comparé à ce que je pouvais ressentir avec d'autres sacs à dos de randonnée pendant mes semaines de trek en itinérance (pour un poids de 15kg en moyenne lors de ces treks). Je suis agréablement surprise et vraiment conquise. Je pense que ce sac à dos me facilite grandement le portage sur l'ensemble de mon itinérance.
C'est ce que cherche l'exosquelette Gravipack : alléger le poids sur les épaules, soulager les cervicales et redresser le dos pour prévenir un tas de pathologies du dos. Mais attention à ne pas trop charger le sac malgré tout, on peut se faire avoir. La charge reste bien présente et en cela, les articulations et les pieds finissent par en pâtir : expérience vécue !
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Organisation du rangement
Les volumes des compartiments et poches principales sont réellement agréables pour l'organisation et l'entrepôt des affaires. Le compartiment principal est spacieux et s'ouvre largement depuis le haut via un cordon de serrage. À l'intérieur, une poche pour le réservoir eau prend place le long du dos (il y a un trou de sortie H2O). Une sangle avec clip permet de compresser le contenu et le rabat sommital du sac à dos vient protéger le tout. Celui-ci propose une poche zippée accessible depuis l'extérieur, ce qui est bien pratique pour compléter les possibilités de rangement.
Un second compartiment, plus petit, est accessible depuis une ouverture zippée par le bas. Les deux compartiments principaux sont séparés par une surface tissée zippée, ils peuvent donc former un plus grand volume selon nos besoins, accessibles par le haut et le bas. Une housse amovible pour protéger de la pluie est rangée dans une micro-poche sous le sac.
Par ailleurs, le sac à dos Gravipack Exosquelette Oslo propose de nombreuses poches (zippées, à clip ou filet mesh) et divers points d'attaches (ensemble de sangles et élastiques pour accrocher piolet, bâtons de marche, tente bivouac, tapis, etc.). Rien n'est perdu, tout est optimisé. Personnellement, je trouve ça pratique et ça me permet de ranger mes accessoires par catégorie. Ce que j'apprécie particulièrement sur un sac à dos, c'est lorsqu'il y a une poche centrale à clip sur une bonne partie de la hauteur. Bien que dans ce cas-ci, elle ne soit pas ample ni extensible (rigidité et robustesse du tissu), elle demeure fonctionnelle. Dans mon cas, je préfère mettre ma poche à eau à cet endroit-là, même si elle est à l'étroit. J'aurais donc apprécié un peu plus d'espace à l'intérieur. Je suis en revanche satisfaite que la poche soit en tissu robuste et rigide (ce qui permet de mieux protéger les affaires dedans), plutôt qu'une poche en filet mesh.
Ensuite, le sac à dos Gravipack Exosquelette Oslo est pourvu d'une poche latérale zippée et de deux poches en filet mesh latérales. Elles sont pratiques en proposant un volume respectable. En revanche, je trouve dommage qu'une symétrie ne soit pas respectée pour mieux équilibrer l'ensemble du sac si besoin. J'aurais donc préféré qu'il y ait deux poches zippées latérales.
Concernant la ceinture ventrale, c'est pareil : une seule poche zippée est présente sur un côté. Pour une question d'équilibre et de répartition des charges, ça aurait été mieux qu'il y en ait deux (une de chaque côté). De plus, je trouve cette poche trop petite et donc peu fonctionnelle, d'autant plus lorsque j'attache ma ceinture abdominale. Comme cette dernière recouvre une bonne partie de ma ceinture ventrale, alors la petite poche n'est plus accessible.
Mon avis sur le sac à dos Gravipack Exosquelette Oslo (70 L)
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- Optimisé, compacte, ergonomique, robuste, fonctionnel et confortable
- Soulage le dos (cervicales, trapèzes, lombaires) et les hanches
- Propose une multitude de poches et points d'attache
- Absence d'un sifflet intégré au clip de la ceinture pectorale
- Poche latérale zippée de la ceinture ventrale petite et devient inaccessible si on attache la ceinture abdominale
- Manque d'une deuxième poche latérale zippée sur le sac-à-dos (pour une meilleure répartition des charges, si besoin)
Mon avis
Le sac à dos Gravipack Exosquelette Oslo est un sac de 70 L optimisé, compacte, ergonomique, robuste et fonctionnel qui offre une multitude de rangement. Après 7 mois d'itinérance à pied, il n'a pas perdu de son confort de portage et est encore dans un bon état. L'exosquelette en carbone dans les bretelles permet à la charge sur le dos d'être confondue avec le centre de gravité et je ressens la différence : je n'ai aucune douleur aux cervicales, trapèzes, lombaires et aux hanches. Ce sac à dos est donc idéal pour les treks sur plusieurs jours en autonomie. Quelques petites améliorations peuvent être apporter concernant les poches à disposition, mais rien de préjudiciable.