Pos 3 – Senaru
- D+ : /
- D- : 1475 m
- Temps de marche : 4h30
6h30. Le chant des oiseaux nous sort du sommeil. Les singes prennent rapidement le relais par de petits cris aigus. En sortant la tête de la tente, j'observe une colonie de macaques chahutant dans les arbres qui nous font face. Certains descendent sur la terre ferme et chapardent un peu de nourriture qui traine pendant que les porteurs préparent le petit-déjeuner. Bouteille de sucre, reste de salade de la veille, morceaux de biscuits, bananes, pancakes y passeront.
Cette nuit, nous avons dormi sous l'abri du Pos 3. Je pensais hier soir que nous gagnerions au change en comparaison aux nuits précédentes sur le sol. A écouter les douleurs dorsales, il faut croire que c'est du pareil au même.
Nous sommes les premiers à décoller du Pos 3. 5,5 km à effectuer et plus de 1400 mètres de dénivelé à descendre dans une forêt, le poumon vert du nord de Lombok. L'endroit où il pleut le plus en quelques sortes.
La forêt tropicale humide, aux allures inquiétantes, est dense. Les arbres immenses nous font passer pour des nains craintifs. 247 espèces d'arbres ont été répertoriées : ficus, mélastoma, Engelhardia spicata appelé localement bak bakan, ou encore le pandanus, un arbre tropical au tronc ficelé et aux feuilles à rasta, auquel les sasaks donnent des vertus mystiques.
Quelques minutes après avoir redémarré, sifflotant de plaisir à moins que cela ne soit pour éloigner les esprits de la forêt, j'entends ma cheville craquée en posant le pied sur la terre. L'instant suivant, je pousse un hurlement et me récupère sur ma jambe gauche. J'ai tout de suite compris. Johanne et Jay aussi. Je viens de me faire une cheville. Jay prend les choses en main, retire chaussure et chaussette et commence à évaluer le choc en massant légèrement le pied. Il m'applique du Vegebum que lui a remis Johanne ainsi qu'une feuille de plante aux vertus médicinales. Il déchire son bandana et improvise un bandage. Amag prend mon sac à dos. Je garde le sac photo et récupère les bâtons de marche de Johanne. Les premières minutes sont un supplice. La douleur transperce ma cheville ; j'avance à pas de tortue. Puis au fil des minutes, le mal s'estompe. Nous reprenons presque un rythme normal de progression.
A Senaru et son km 0, porte de sortie du parc national, nous déjeunons. Ma cheville a doublé de volume mais je ne sens presque plus la douleur, ni le pied d'ailleurs.
Il est grand temps de rejoindre les îles Gili et ses plages paradisiaques pour s'adonner à d'autres activités : farniente et plongée.