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Le Grand tour du Revermont à pied

Randonnée de 12 jours à pied dans le Jura : le Grand Tour du Revermont, un itinéraire nature entre crêtes, forêts et villages typiques au départ de Pont d’Ain.


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Focus Rando :Le Grand tour du Revermont à pied
12 jours +6151 m/-5991 m 191 km 3
Randonnée Boucle Bivouac et Chambre d hôtes
Campagne, Forêt, Montagne, et Rivière et fleuve Mars, Avril, et Mai

Le Revermont est une région collinéenne qui couvre les premiers contreforts ouest du massif du Jura. Parcouru par le GR® 59 qui relie les Vosges au Jura, le Revermont possède également un GR® de Pays (GRP). Ensemble, ces deux sentiers permettent une grande boucle de découverte de cette région où se mêlent patrimoine rural et nature sauvage préservée. Nous avons profité de quatre longs weekends et des multiples accès ferroviaires pour partir, pour l’essentiel en bivouac, sur les sentiers de cette région très attachante. Voici notre récit.

Journans, sur le Grand tour du Revermont
Journans et la chapelle St. Valérien | Œil & Plume ©

J1 : Pont d’Ain – Mont July

+ 794 m / – 568 m 24 km

Notre itinéraire commence à la gare de Pont d'Ain. L’itinéraire quitte rapidement l’agglomération par un sentier qui s’élève dans les bois et rejoint le Suran. Cette jolie rivière aux berges naturelles boisées accueille de nombreuses espèces sauvages remarquables. Si notre courte pause nous laisse peu de chances de voir l'Ombre commun, ce poisson typique des rivières aux eaux claires et fraîches, quelques troncs de saules taillés en crayons témoignent de la présence ici du Castor tandis que des cris aigus nous permettent de repérer un martin-pêcheur, éclair bleu électrique, qui remonte le cours d’eau. Nous sommes au début de l’automne. La température, encore très élevée, nous fait savourer les nombreux passages du sentier en sous-bois et une longue sieste à l’ombre d’un frêne. En fin de journée, le sentier rejoint la corniche du Mont July, qui domine la plaine de Bresse à l’ouest et la vallée sèche de Drom, à l’est. Nous trouvons un bivouac tranquille non loin, dans une jolie prairie bordée de haies d’aubépines.

Grand tour du Revermont
Relief typique du Grand Tour du Revermont | Œil & Plume ©

J2 : Mont July – Mont Myon

+ 856 m / – 675 m 19 km

C’est une assez longue journée qui nous attend pour cette seconde étape, avec l’idée de bivouaquer aux environs de la cabane du Mont Myon, de violents orages étant annoncés pour le soir. Le sentier, toujours en crêtes, joue à saute-mouton sur les collines et enchaîne l’air de rien les dénivelés. Le sentier se fraie un chemin dans une belle forêt aux accents méditerranéens, dominée par les chênes pubescents.

Très rapidement, le thermomètre grimpe en flèche et affiche 26°C. Nous marquons une pause à l’ombre du lavoir de Plate. Magnifique, avec sa très belle charpente au toit de tuiles creuses, supportée par 14 piliers de chênes, il offre un point de vue unique sur Treffort, village plein de charme, aux maisons traditionnelles de vignerons, dominé par les ruines d’un château du XIVe. Le vent se lève, brûlant, ajoutant à la température tandis que nous reprenons la route. Par chance, le sentier devient forestier et nous assure une ombre bienvenue.

C’est au cœur de ces bois que nous avons repéré, sur la carte, une petite source où nous devrions faire le plein. L’endroit où nous prévoyons de planter la tente est, en effet, dépourvu de tout point d'eau. Raté, la source est à sec ! Nous n’avons donc d’autre choix qu’un bon détour par le village de Cuisiat, suivi d’une raide grimpée bien chargés avant d’atteindre le sommet du Mont Myon.

Grand tour du Revermont à pied
Spectacle son et lumière sur la plaine de Bresse | Œil & Plume ©

J3 : Mont Myon – Saint Amour

+ 517 m / – 960 m 20 km

À 662 m d’altitude, le Mont Myon nous a offert un bivouac inoubliable. Bien qu’un peu chahutés par le vent et refroidis par la température qui a plongé brutalement d’une vingtaine de degrés, nous avons savouré nos lyophilisés face à un spectacle comme nous en avons rarement vu. La plaine de Bresse, devant nous, et les monts du Beaujolais et du Mâconnais au loin faisaient l’objet d’averses diluviennes. Les nuages d’orages, bleus d’encre, percés çà et là d’éclaircies, laissaient passer des rayons dorés de soleil couchant. C’est un véritable spectacle de son et lumières qui s’est déroulé sous nos yeux, émerveillés. Un spectacle d’autant plus agréable que l’orage nous a épargnés.

Après cette nuit humide, c’est sans surprise dans un paysage brumeux que nous reprenons le sentier. Nous traversons un bocage collinéen où pâturent quelques vaches montbéliardes. On ignore souvent que la région de production du Comté s’étend jusqu’ici. Après quelques kilomètres, le sentier descend dans une minuscule reculée, creusée par le bief de Laval. Difficile d’imaginer que ce minuscule cours d’eau a réussi à faire, des collines avoisinantes, un véritable gruyère karstique dont cette reculée n’est que l’infime partie visible. Puis, de bosquets en prairies, de panoramas sur la Bresse en coups d’œil sur des hameaux pleins de charme, Salavre, Saint Jean d’Étreux, Nanc, nous voici déjà à Saint Amour dont la gare constitue le point final temporaire de notre tour.

Grand tour du Revermont, GRP Revermont
Maison vigneronne dans un hameau proche de Saint Amour | Œil & Plume ©

J4 : Saint-Amour – vers Beaufort

+ 800 m / – 531 m 21 km

C’est fin novembre que nous retrouvons notre sentier, par une météo bien moins clémente. Le ciel est bien chargé lorsque nous descendons du train et un vent fort se lève à la pause pique-nique que nous faisons à un petit belvédère au-dessus de Cuiseaux. Les passages en forêt, qui suivent, s’avèrent vite délicats. Les branches mortes sont nombreuses à tomber et nous décidons de planter la tente assez tôt, dans un pré dégagé, non loin de Beaufort. La météo annonce une soirée bien arrosée et nous nous glissons vite dans les duvets, bien contents d’avoir emmené nos liseuses. Mais bientôt, nous abandonnons nos romans. Un cri rauque, puissant, envahit l’espace. Aucun doute, c’est un lynx ! Nous ne sommes clairement pas à la période des amours (février à avril) mais ce cri, longuement répété, ne laisse aucune place au doute, le magnifique félin, âme de la forêt jurassienne est là, non loin de notre tente. Quel cadeau !

GR59 GRP Revermont
Sorbes jetées au sol par le vent violent | Œil & Plume ©

J5 : Vers Beaufort – Géruge

+ 701 m / – 682 m 20,8 km

Encore à notre bonheur d’avoir entendu le lynx, nous oublions la catastrophe que fut la nuit. Cédant à la tentation de l’ultra-léger, nous avons choisi de tester cette nuit une tente LanShan UL mono paroi. Les vents violents et les précipitations dantesques de la nuit nous ont offert le meilleur des tests. Les conclusions sont sans appel : tout, duvet compris, est trempé à l’intérieur. Hyper condensation, effet splash et zips peu étanches se sont combinés pour nous offrir la pire nuit que nous ayons eu depuis des décennies. Avec des températures qui flirtent avec les 5°C, décision est vite prise de chercher un gîte pour la nuit suivante. Par bonheur, vent et pluie se calment un peu et nous profitons donc pleinement de cette très belle étape qui nous conduit à travers la jolie combe du Rotalier, nous fait passer dans des forêts de charmes, multiplie les belvédères sur de jolis villages autour desquels apparaissent les prémices du vignoble jurassien. Le gîte de la Grange rouge, à Géruge, nous accueille chaleureusement malgré la réservation le jour même et nous savourons le plaisir d’une douche chaude, d’un lit confortable et du matériel qui sèche enfin !

Grand tour du Revermont
Ambiances après la pluie | Œil & Plume ©

J6 : Géruge – Lons-le-Saunier

+ 350 m / – 606 m 15,7 km

Le gîte étant légèrement à l’écart du GR59, nous faisons une petite entorse au tracé officiel en passant par Bornay, Macornay et Montaigu. Les sentiers, encore noyés par les précipitations de l’avant-veille, nous donnent un peu de fil à retordre mais le soleil radieux gomme les difficultés.

Derrière le joli village de Montaigu, posé sur l'arête de la colline qui domine la ville de Lons-le-Saunier, se cache une riche Histoire et des personnalités célèbres. Les Francs-comtois retiendront bien sûr Claude Prost, plus connu sous le surnom de Lacuzon, indépendantiste comtois et résistant contre l’oppression française qui installa, entre 1640 et 1641, son quartier général au château de Montaigu. D’autres penseront à Rouget de Lisle, poète et auteur de La Marseillaise qui passa son enfance à Montaigu, comme, un siècle plus tard, l’explorateur polaire Paul-Émile Victor. De Montaigu, nous peinons à trouver le sentier et c’est après pas mal de tâtonnements que nous trouvons la sente mal tracée qui rejoint directement Lons-le-Saunier, point le plus septentrional de notre itinéraire.

Grand tour du Revermont
Le village de Montaigu où Paul Emile Victor passa une partie de son enfance | Œil & Plume ©

J7 : Lons-le-Saunier – Arthenas

+ 687 m / – 503 m 20,9 km

Le train nous dépose à la gare de Lons-le-Saunier par une matinée ensoleillée de début de printemps. Nous entamons aujourd'hui l’avant-dernier weekend de notre grand tour du Revermont et la redescente vers le Sud. Un gros lézard, corps vert vif, gorge d’un bleu éclatant, se chauffe au soleil, tout au bord du chemin à la sortie de la ville. Au village de Courbouzon, nous empruntons un sentier parallèle au GR® pour rejoindre le belvédère de Montorient.

Morilles, ail des ours, la nature explose de vie avec les premières chaleurs. Par un joli sentier en crête nous rejoignons ensuite Saint-Laurent la Roche puis, bientôt, une petite combe tranquille. Un grand-père, installé sur un banc devant sa ferme, nous autorise à planter la tente dans son pré, juste à côté, et à remplir nos gourdes au robinet. Merles et grives musiciennes donnent un concert à la lisière du bosquet voisin, ce sera un formidable bivouac.

Grand tour du Revermont
Les possibilités de bivouac sont nombreuses sur le Grand tour du Revermont | Œil & Plume ©

J8 : Arthenas – Andelot

+ 678 m / – 580 m 24,6 km

Un thé et quelques fruits secs en guise de petit déjeuner et nous voici déjà en route. Hormis une brève halte à Cressia, à côté de sa jolie église entourée d’un verger en fleurs, la matinée se déroule essentiellement en forêt. Les taillis de charme s’animent d’un concert de sittelles, troglodytes et autres pinsons. À midi, nous atteignons les sources du Suran, ce même cours d’eau que nous avions traversé lors de notre première étape.

Bien que nous ne soyons qu’au début avril, les températures sont estivales. Est-ce la chaleur ou juste un manque de concentration mais quelques kilomètres plus loin, nous loupons une intersection et ne nous en rendons compte que plusieurs kilomètres plus loin. Une sente à travers un bois semble pouvoir nous épargner le demi-tour. Mais c’est une forêt de désolation que nous traversons. La buxaie, dominée par des buis arborescents, composait un des visages remarquables du Revermont. Elle offrait des sous-bois frais et humides où les mousses se développaient à même les troncs et les branches, créant un paysage presque tropical. Les buis sont victimes de la mondialisation et de son cortège d’espèces exotiques invasives. Ils ont, pour l’essentiel, disparu sous les attaques des chenilles de la pyrale, un papillon introduit accidentellement en Europe dans les années 2000 via des végétaux importés d'Asie.

C’est avec plaisir que nous retrouvons, quelques kilomètres plus loin, la forêt de charmes, verdoyante. Une petite clairière, bordée d’aubépines en fleurs, accueille le bivouac. Notre tente est vite montée, le repas rapidement pris, et nous profitons, dans nos duvets, des dernières lueurs du jour avant de profiter d’un repos bien mérité après cette étape de près de 25 km.

Le Suran sur le Grand Tour du Revermont
Sources du Suran sur le Grand Tour du Revermont | Œil & Plume ©

J9 : Andelot – St. Amour (variante)

+ 133 m / – 457 m 8 km

Cette étape, courte, n’est nécessaire que si, comme nous, on réalise cette itinérance en plusieurs weekends et non d’une traite. Nous en profitons pour visiter la petite ville de Saint Amour, qui fut l’une des cités les plus prospères de la Franche Comté du XVIe et XVIIe s. avant que son destin ne soit bouleversé par les français qui, lors du siège de 1637 la détruisirent et mirent à bas sa prospérité.

Grand Tour du Revermont
Dans les bois, proche de Saint Amour | Œil & Plume ©

J10 : St. Amour – Arnans

+ 695 m / – 658 m 25,4 km

Nous faisons, pour ces trois derniers jours sur le Grand tour du Revermont, le choix d’étapes plus tranquilles et de nuits en gîtes. Nous sommes fin avril et le weekend ensoleillé qui est prévu nous offre de belles promesses de séances de hamac, d’observation de la nature. L’étape du jour, longue d’une vingtaine de kilomètres, est assez facile mais demande un peu de concentration car le sentier traverse de nombreuses prairies et la faible fréquentation de l’itinéraire fait que la sente est parfois peu marquée.

Les prairies sont fleuries de tapis de pâquerettes, de pissenlits, et les premières orchidées, orchis mâles et orchis bouffons parsèment le vert tendre des prairies de grandes taches mauves. Le sentier nous conduit de hameau en hameau, nous faisant découvrir ici la jolie chapelle du XVIe s. de Pouillat, là d’anciennes maisons vigneronnes à Cuvergnat. C’est peu après ce dernier hameau que nous faisons une entorse au tracé du GR® pour emprunter un PR® qui grimpe dans des prairies. Ce sont quelques-unes des remarquables « prairies à orchidées » qui ponctuent le Revermont et lui valent une reconnaissance européenne. Il est un peu tôt dans la saison et ce ne sont que les toutes premières ophrys araignées qui se dévoilent lors d’une pause. Discrètes, mais splendides, les ophrys sont des orchidées dont la fleur imite bourdons et abeilles qui, cherchant à se reproduire, pollinisent l’orchidée. Les longues journées de printemps et le soleil radieux du jour nous laissent le temps d’admirer ces merveilles du Revermont et d’arriver tranquillement au joli hameau d’Arnans où nous attend notre gîte.

GRP Revermont,
Tapis de pâquerettes non loin de Coligny | Œil & Plume ©

J11 : Arnans – Grand Corent

+ 265 m / – 322 m 12,4 km

Après quelques kilomètres parcourus dans un paysage de prairies ponctuées de genévriers, nous atteignons le village de Corveissiat. À flanc de falaise, il domine les Gorges de l’Ain et la reculée de la Balme. Quelques kilomètres plus loin, le sentier offre de sublimes points de vue sur le village et la reculée. Difficile d’imaginer que nous avons devant nous une grotte cathédrale dont le plafond s’écroula, dévoilant une immense vallée. Seuls quelques kilomètres, parcourus sur un très joli sentier ponctué de genêts des teinturiers en fleurs, nous séparent de la fin de cette courte étape, au hameau du Grand Corent. Nous y découvrons un nouveau point de vue, spectaculaire, sur les Gorges de l'Ain.

Grand tour du Revermont
La reculée de Corveissiat, une point fort de ce sentier | Œil & Plume ©

J12 : Grand Corent – Pont d’Ain

+ 855 m / – 1029 m 33 km

Après cette dernière journée tranquille, c’est une très longue étape qui nous attend pour rejoindre la gare de Pont d’Ain où s’achèvera notre Grand tour du Revermont. Les journées de fin avril sont longues et nous avons pleinement le temps de profiter des ambiances printanières. Le soleil est radieux ce matin et nous retrouvons après quelques kilomètres, les falaises qui dominent les Gorges de l’Ain.

Le sentier zigzague entre la forêt où se mêlent chênes et tilleuls et un lapiaz crevassé où poussent une végétation rase, de plantes adaptées à l’aridité de ces milieux, sedum, épervières, …

Les panoramas se multiplient, sur les Gorges et, à l'arrière-plan, sur le relief jurassien qui semble se prolonger à l’infini. Une pause sur une dalle rocheuse au bord des rochers de Jarbonnet nous offre l’occasion de sortir jumelles et notre lunette de randonnée Swarovski ATC 56. Milans noirs, grands corbeaux, martinets alpins, hirondelles de rochers et même le prestigieux faucon pèlerin se laissent admirer.

Après une pause hamac, nous quittons les Gorges de l’Ain pour rejoindre le village de Hautecourt puis grimper jusqu'au donjon de Buenc qui le domine. Le GR® de Pays traverse à présent une immense prairie en crête que nous partageons avec quelques génisses et un taurillon, bien plus stressés que nous par la rencontre. Le ciel se charge de nuages sombres et c’est d’un pas plus soutenu que, de forêts en bocage, nous rejoignons le gué du Plan Corneil, censé nous permettre de traverser le Suran. Gonflé par les pluies de la semaine précédente, avec des eaux turbides qui ne permettent pas de voir le fond, le cours d’eau présente un courant assez fort qui nous fait rapidement faire demi-tour et rejoindre la variante prévue pour ces situations. Après deux grosses heures, nous voici à Pont d’Ain, au bord d’une vorgine* de la rivière, avec une bière de la brasserie du même nom, pour fêter la fin de notre Grand Tour du Revermont.

* Une vorgine désigne, dans l’Ain, le Rhône et la Saône, un bord de cours d’eau où poussent des saules. C’est également le nom de bières artisanales brassées à Pont d'Ain par la brasserie de la Rivière d'Ain.

Grand tour du Revermont
Vue sur les gorges de l'Ain depuis les rochers de Jarbonnet | Œil & Plume ©

Carnet pratique du Grand tour du Revermont à pied

Quand y aller ?

Le Grand tour du Revermont à pied est, hors conditions de neige qui sont très exceptionnelles, praticable toute l’année. Le printemps et l’automne ont notre préférence pour la beauté des prairies fleuries et la douceur du climat. Celles et ceux parcourant cet itinéraire en gîte pourront rencontrer des difficultés à trouver des hébergements ouverts en hiver.

Comment y aller ?

Les villes de Pont d’Ain, au Sud, St. Amour au milieu et Lons-le-Saunier au Nord sont des points d’accès idéaux pour parcourir le Grand tour du Revermont en utilisant le train. Les accès routiers et autoroutiers se font via l’axe Lyon-Besançon.

Avec qui partir ?

Aucune agence ne propose, à notre connaissance, cet itinéraire qui est, par ailleurs, très facile à organiser par soi-même.

Parcours et difficultés ?

Notre parcours est une libre adaptation du GR®59 – GR® de Pays officiel Tour du Revermont. Nous avons choisi d’explorer la partie située dans le département du Jura, qu’ignore le GRP, pris la liberté d’emprunter d’autres sentiers (balisés PR®) pour créer un itinéraire à notre goût. De nombreuses variantes sont possibles. Le terrain est sans difficultés techniques. Il est accessible à tout marcheur un minimum entraîné et habitué à l’itinérance. Le balisage de la partie GRP est souvent défraîchi. Rien d’insurmontable si vous maîtrisez la lecture de carte ou utilisez la trace gpx fournie et une application carto type IGN Rando.

Grand Tour du revermont
Quelques très rares passages demandent de l'attention mais l'essentiel du sentier est facile | Œil & Plume ©

Où dormir sur le grand tour du Revermont ?

Ce grand tour du Revermont offre d’innombrables spots de bivouacs. Celles et ceux qui préfèrent dormir en dur trouveront toutes les informations nécessaires pour réserver leurs nuitées sur le topoguide Tours et traversées dans l'Ain – GR® 9. Pour notre part, nous avons particulièrement apprécié l'accueil de la Grange rouge, à Géruge, du Murmure des buis à Corveissiat ainsi que de la Villa Corentine, au Grand Corent. Attention les hébergements sont peu nombreux et il est conseillé de bien planifier ses nuitées.

Cartographie

La partie Sud, correspondant au tracé officiel du Tour du Revermont est couverte par la topocarte IGN GRP Le Revermont, Monts du Jura et Gorges de l’Ain. Légère, indéchirable et imperméable, la topocarte décrit l’itinéraire et offre des informations utiles sur la région traversée, sur les hébergements, les options de restauration et même les transports pour chaque étape de l’itinéraire.

S’approvisionner en eau et nourriture ?

Celles et ceux faisant le choix du bivouac devront anticiper l’approvisionnement en eau et nourriture, ceux-ci pouvant être assez espacés. Seuls Lons-le-Saunier et Hautecourt offrent, sur l’itinéraire, des commerces alimentaires. Pont d’Ain, Treffort, Coligny et Saint Amour, situés à l’écart du tracé officiel et reliés par des variantes offrent également des services.

vue sur la rivière d'ain depuis les rochers de jarbonnet
Vue sur la rivière d'Ain depuis les rochers de Jarbonnet | Œil & Plume ©

Quelles précautions de sécurité et santé ?

Le Grand Tour du Revermont ne présente pas de risque particulier pour des randonneurs un minimum entraînés. Si vous vous ravitaillez en eau aux fontaines / sources, pensez à utiliser un filtre, les troupeaux sont nombreux sur l'itinéraire.

Au printemps et en été, les vaches sont dans les pâtures traversées par le sentier, certaines ont des veaux. Il est important de bien contourner les troupeaux, de ne jamais passer entre des veaux et des adultes. Les charges de vaches peuvent être assez impressionnantes. Vous rencontrerez également quelques troupeaux de moutons gardés par des patous. Les précautions habituelles s'imposent, passez le plus loin possible des animaux et si le chien vient à votre rencontre, arrêtez-vous, restez calme, ne faites pas de gestes brusques, parlez-lui doucement, ne tentez pas de l’intimider avec bâtons ou cailloux, laissez-lui le temps de vous identifier et reculez tranquillement jusqu’à sortir de son périmètre.

La région est concernée par la présence de tiques porteuses de borréliose de Lyme. Cette maladie se manifeste à un stade précoce par une rougeur cutanée circulaire autour de la morsure, l’érythème migrant, et aux stades tardifs par des atteintes articulaires, cutanées, cardiaques ou nerveuses. Certaines tiques sont aussi porteuses de la méningo-encéphalite à tiques (FSME). La contamination se présente sans symptômes perceptibles immédiatement après la morsure. Après sept à quinze jours débute la première phase de la maladie, caractérisée par des malaises, maux de têtes et de la fièvre, pendant une semaine environ. Seuls un tiers des personnes affectées développent la seconde phase, qui se caractérise par de fortes fièvres et des douleurs à la tête, tremblements, troubles de la conscience. Ces symptômes ne cèdent à aucun traitement peuvent conduire au décès ! Les précautions d’usage pour les maladies véhiculées par les tiques sont : porter des vêtements longs, le pantalon dans les chaussettes, s’examiner le soir pour retirer les tiques le plus rapidement possible. Consultez très rapidement un médecin en cas de fièvre ou d’apparition d’autres symptômes après une morsure. Il existe un vaccin réputé sûr et très efficace contre la FSME, de plus en plus recommandé dans certains pays (dont la Suisse proche).

Quel équipement prévoir ?

Le traditionnel système trois couches vous permettra de vous adapter aux variations météo. L’absence de terrain difficile vous permettra de choisir chaussures de randonnée tiges hautes ou basses en fonction de vos préférences personnelles. En été, prévoyez un chapeau, des lunettes de soleil et de la crème solaire. Une gourde de bonne capacité vous permettra de tenir entre deux points d’eau qui peuvent être distants.

Pause hamac sur le Grand tour du Revermont
Pause hamac sur le Grand tour du Revermont | Œil & Plume ©

Le Grand Tour du Revermont avec un chien ?

Aucune réglementation ou difficultés de terrain empêche de parcourir cet itinéraire à pied avec son chien. Il faudra simplement bien veiller aux rencontres avec les troupeaux lors des traversées de pâturages, à la présence ponctuelle de patou, à sa bonne hydratation et à surveiller la présence de tiques. Les deux dernières étapes présentent de très brefs passages en corniche et en lapiaz qui demandent à garder son chien en laisse pour sa sécurité.

Comment voyager responsable ?

Déplacements

Un des atouts de cet itinéraire est son accessibilité en transports en commun. Pont d’Ain, au Sud, St. Amour au milieu et Lons-le-Saunier au Nord sont les points d’accès en train. Les sites Via Mobigo de Franche-Comté et de l‘Ain permettent d'accéder à tous les détails offre.

Faune-flore

Rester discret, ne pas cueillir la flore sauvage, ne pas approcher la faune, ne pas faire de feux sont des règles de base pour profiter durablement de la nature. Amener avec soi une paire de jumelles pocket accroît les chances d’observations et minimise les interactions négatives. Par temps chaud, la tentation est grande de patauger dans les rivières. Mais la multiplication de cette pratique n’est pas sans conséquences, dramatiques, pour la faune. Évitez autant que possible.

Déchets – Pollution

On ne va pas vous faire l’affront de vous rappeler qu’on ramène ces déchets. Tous, y compris ceux dits biodégradables. D’une part parce que certains contaminants (pesticides, cires plastiques pour faire briller les fruits, additifs des charcuteries, …) sont indécelables et ont plus leur place dans des centres de traitement de déchets où ils sont monitorés. D’autre part parce que la présence de ces restes peut perturber le comportement des espèces animales avoisinantes et transmettre des maladies. Evidemment, ramener quelques déchets abandonnés par d'autres ne peut que faire du bien à la nature.

Pour faire ses besoins, on s’éloigne donc d’au moins cent mètres des points d’eau. On creuse un trou pour enterrer ses matières fécales et on emporte son papier toilette dans un ziploc. On peut, éventuellement, enterrer le papier mais attention de ne pas le brûler, le risque d’incendie est vite élevé dans la région.

Pour se laver, on utilise un savon certifié bio. On prend de l'eau dans un récipient, gourde, popote, etc et on s'éloigne du bord de l’eau afin que le savon ne coule pas directement dans la l’eau. Même bio, le savon est toxique pour les écosystèmes aquatiques.

Contre les moustiques et les tiques, on privilégie la protection passive (vêtements clairs, manches longues) et on privilégie des anti-moustiques le moins toxique possible. Il n’y a pas de risque sanitaire majeur et donc nul besoin d’utiliser les solutions à base de DEET, très toxiques. Nous avons testé, et approuvé en Suède (!), le roll-on Puressentiel Anti-Pique Bio.

La pollution par dispersion des composants nocifs des crèmes solaires fait l'objet d'une préoccupation croissante, non seulement pour l'environnement, mais également pour la santé humaine. Il n'existe pas, quoiqu'en disent les marques, de crème solaire idéale ou “protégeant les océans” ! Quelques conseils permettent de se protéger du soleil en réduisant son impact environnemental : Privilégiez la protection passive (t-shirt manches longues, chapeau, etc.) et ne traitez, avec de la crème solaire, que les zones restant exposées (mains, cou, visage). Privilégiez les produits certifiés bio, à indice de protection élevé et ne nécessitant pas d'application trop régulière et surtout ne vous baignez pas immédiatement après l’application. Pour en savoir plus sur la composition des crème solaires.

Tour du Revermont
la grande richesse d'orchidées (ici une orchis bouffon) fait partie du charme du Revermont | Œil & Plume ©

En savoir plus ?

Online

Le site web du département de l'Ain rassemble de nombreuses informations sur la randonnée sur ce territoire.

Bibliographie

  • Le topoguide officiel de la FFRP Tours et traversées dans l'Ain – GR® 9 couvre l’ensemble du Revermont, le GRP et le GR®59 et offre de précieuses informations sur la région et les services.
  • Bernard Clavel, romancier natif de Lons-le-Saunier a écrit La Grande Patience, un cycle romanesque en 4 volumes qui se passe dans la région et dont le dernier tome “Les fruits de l'hiver” reçut le prix Goncourt en 1968.
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L'Oeil et la Plume
Reportages d'itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka

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