Pendant quelques jours, j’ai randonné à Minorque, dans les Baléares. Pourquoi Minorque ? Pour les belles balades en bord de mer, ponctuées de baignades, sur son fameux Chemin des Cavaliers, dans une île à la nature préservée. Pour les endroits intéressants à visiter : les sites préhistoriques et les petites villes aux vieilles rues médiévales.
Impossible de résister : la mer est si belle, si tentante. Là, devant une petite crique, je ne me pose pas la question très longtemps. C’est l’heure du pique-nique, on a du temps devant nous. Je me dépêche d’enfiler mon maillot et me voici à l’eau. En cette fin de printemps, elle est encore un peu fraîche mais qu’est-ce que c’est bon! Un peu plus tard, tout ragaillardi, je décide d’y retourner une nouvelle fois sitôt le repas fini.
Des arrêts baignade, il y en a chaque jour. Avec ma randonnée à Minorque, je suis aux anges. Avec Chamina Voyages, je marche en compagnie de quelques autres blogueurs sur ce circuit de rando proposé dans la formule « en liberté » par le tour opérateur auvergnat. Comme il n’y a aucun relief montagneux, la randonnée à Minorque est classée niveau 2, c’est à dire « facile ». A notre programme, une version abrégée du circuit. Faute de temps, nous ne ferons que deux des six randos prévues. Avec tout de même des visites dans les principaux sites d’intérêt de l’île. Le cocktail me plaît.
Pourquoi aller randonner à Minorque ?
Pourquoi aller à Minorque ? Parce que Minorque est une belle île, ni trop grande ni trop petite. J’en ai un large aperçu depuis le plus haut sommet, le mont Toro qui culmine à 358 m… Assez pour avoir une belle vue -en admirant au passage le beau monastère ancien édifié ici- et me rendre compte que la nature est reine.
Minorque est une île presque sauvage, en tout cas l’une des plus préservées de l’archipel des Baléares. Elle n’a connu ni assaut touristique ni bétonnage en règle. Lorsque l’Espagne a investi massivement dans le tourisme à partir des années 1970, peut-être le général Franco s’est-il souvenu que durant la guerre civile Minorque avait pris fait et cause, non pour lui, mais en faveur des Républicains ? Ou bien a-t-il estimé que son industrie de la chaussure, alors encore prospère, suffirait à son bien-être économique ? Celle-ci a aujourd’hui quasiment disparu : il ne reste que deux ou trois ateliers de grand luxe. Toujours est-il que Minorque a complètement été oubliée dans les grands plans de développement.
Voici pourquoi l’île de Minorque est aujourd’hui un véritable petit paradis. Délaissée pendant longtemps, sans rien ni personne pour la défigurer, elle a gardé intacts ses charmes. Depuis 1993, l’ensemble de l’île est ainsi classée réserve mondiale de la biosphère par l’Unesco. De plus, entre le parc naturel de S’Albufera des Grau et les différentes aires écologiques, près de la moitié de l’île est protégée !
Cami de Cavalls, le Chemin des Cavaliers, fait le tour de Minorque
J’ai vraiment beaucoup aimé cette randonnée à Minorque, car l'île a tout pour plaire : de magnifiques paysages côtiers où les rochers, parfois de hautes falaises, alternent avec des plages sympas. Aucune route ne ceinture l’île. Mais les sentiers de randonnée, si ! Pour les marcheurs, il y a le Cami de Cavalls : le Chemin des Cavaliers fait le tour de Minorque.
Le Chemin des Cavaliers s’étire ainsi sur 185 km -Minorque compte 200 km de côtes- de sentiers et longe la plupart de ses plages. A l’origine, c’est à dire à l’époque napoléonienne, le Cami de Cavalls a été créé à des fins militaires pour relier les 15 phares -il n’en reste plus que 5 aujourd’hui- et permettre la défense des côtes.
En 2010, le Chemin des Cavaliers est devenu le GR 223, dûment aménagé et balisé. Il est divisé en 20 étapes, d’une longueur de 5 à 10 km. Ça n’a donc rien de surhumain d’en parcourir deux, voire trois en une seule journée. Le balisage est tellement dense -une borne au moins tous les cent mètres plus des cartes au début de chaque étape- qu’il est absolument impossible de s’y perdre !
Jour 1, de Son Saura à Cala Galdana
+ 100 m / – 100 m 12 kmPour cette première journée de randonnée à Minorque, nous marchons de Son Saura jusqu’à Cala Galdena -c’est à dire une petite moitié de l’étape 12 et l’étape 13 du Chemin des Cavaliers-, dans le sud-ouest de Minorque. Sur le programme « en liberté » de Chamina, elle figure en jour 5.
Les paysages sont vraiment typiques : des champs entourés de murs en pierres sèches, parsemés d’oliviers sauvages et fermés par des barrières en bois -d’olivier évidemment. Çà et là, quelques petites constructions anciennes en pierre destinées à mettre les moutons à l’abri. L’ail sauvage, le romarin et la sauge parfument déjà l’air de ce début de journée qui s’annonce chaude. Les rossignols s’en donnent à cœur joie, la vie est belle !
Toute la rando se déroule le long de la mer, sur des sentiers rocailleux. Il n’y a quasiment aucun relief, l’œil est aimanté par les eaux turquoise. Au creux d’un éboulis, j’aperçois de temps en temps des touffes bleutées de lavande de mer, de la limomium. Le parcours fait alterner de longues plages sablonneuses avec de petites criques rocheuses.
En chemin, je croise d’autres randonneurs. Ainsi que des amateurs de baignade, en tongs. Eh oui, c’est ici que se trouvent les plages les plus fréquentées, comme la cala Turqueta. Un peu plus loin, voici la cala Macarella, une belle petite anse -assez courue aussi mais tellement mignonne !- où nous profitons nous aussi des joies de la baignade.
Jour 2, de Binimel-là à Fornels
+ 200 m / – 200 m 15 kmLe lendemain, histoire de varier les plaisirs, nous voici dans le nord de l’île pour marcher de Binimel-là jusqu’à Fornels. Une quinzaine de km sur l’étape 5 du Cami de Cavals ainsi qu’une petite partie de l’étape 4. La randonnée, toujours en bord de mer, est proposée en jour 7 du programme Chamina.
Le décor change : la côte est beaucoup plus sauvage, sans doute la mieux préservée de Minorque. Peu d’étendues sablonneuses, mais une succession de pitons et de ravins, de minuscules criques. On marche en bordure de la grande réserve marine de Minorque, autre aire protégée. Ici, c’est le royaume de l’aigle pêcheur et de quantité d’oiseaux aquatiques.
Les seules couleurs sont l’ocre de la roche, le bleu de la mer et du ciel, le vert de la végétation. Les buissons sont plutôt rabougris, ployés pour mieux résister au fort vent du nord, la tramontane. S’il ne souffle pas aujourd’hui, il peut être redoutable. On ne croise pas beaucoup d’autres marcheurs.
Visiter des sites préhistoriques et des petites villes aux rues médiévales
L’intérêt de Minorque ne se limite pas à ses sentiers. J’ai beaucoup aimé me promener dans les rues médiévales de la petite ville de Ciutadella, une glace à la main. La vieille ville est à l’image de l’île : elle est petite mais regorge de beaux édifices, depuis la cathédrale du XIVe s jusqu’au palais Can Saura en passant par nombre d’endroits pittoresques. Notamment les halles du marché, construites au XIXe.
Et puis, cette randonnée à Minorque est l'occasion de visiter les sites talayotiques, du nom de cette civilisation préhistorique qui s’est développée ici. Pour ma part, j’ai été impressionné par les spectaculaires ruines du village Torralba d'en Salord, qui date de l’âge de Bronze. Et de tels sites, il y en a beaucoup à Minorque.
Informations pratiques – Randonnée à Minorque
Chamina Voyages propose cette randonnée en liberté, semi-itinérante, « Minorque » 8j/7nuits avec six jours de rando à partir de 740 € (sans le transport aérien ni les repas). L’agence se charge de toute la logistique : réservation des hébergements, transferts, transport des bagages et bien sûr carnet de route. Demi-pension en option (7 dîners) et possibilité de réserver le pique-nique auprès des hôteliers.
Le circuit est personnalisable, dans le choix des dates bien sûr, mais aussi celui des hébergements. On peut par exemple se tourner vers des hôtels plus luxueux.
Bon à savoir : l’île de Minorque bénéficie d’un climat méditerranéen, avec des été chauds et des hivers doux. On y parle le catalan.
Journaliste professionnel venant de la presse régionale, j’ai toujours aimé bouger. Au fil de mes pérégrinations, j’ai découvert le voyage à pied et à vélo, que j’apprécie énormément l’un comme l’autre. Et plus j’en fais, plus j’en redemande !
Je crois que Minorque sera ma prochaine destination !