À l'occasion des fêtes de fin d'année, j'ai randonné 3 jours sur la Côte Basque espagnole. Une parenthèse enchantée réalisée avec La Balaguère sous un doux soleil hivernal. Une expérience qui tranche avec les randonnées réveillons que j'avais déjà accomplies, toutes en raquettes à neige comme celle autour des lacs de Bouillouses. Récit.
Bienvenue au pays Basque (Ongi etorri Euskal Herrira)
C'est ma première randonnée au Pays Basque, une terre d'environ 20 000 km² principalement en Espagne. J'arrive la veille de la randonnée à Hendaye et dors à l'hôtel Campanile d'Hendaye. Le soir même, je mange au Xaia, un bar resto basque proche de la frontière espagnole. Les clients y parlent essentiellement basque. Saviez-vous que le basque est la plus ancienne langue vivante d'Europe ? L'Euskera, puisque c'est son nom, est une langue pré indo européenne à l'origine inconnue et sans aucun lien linguistique avec d'autres langues connues. Elle est de plus en plus parlée. Ongi Etorri…
J1 : Phare du Cap Higuer -Fontarrabie (Hondarribia)
+ 372 m / – 417 m 13,3 km Hôtel à Fontarrabie9h00. C'est l'heure de rendez-vous à la gare d'Hendaye pour tous les randonneurs du groupe La Balaguère. Nous sommes 12 venant des quatre coins de la France, de Bayonne à la région parisienne en passant par la Normandie et Lyon. Court transfert en taxi jusqu'au phare du Cap Higuer. Il signale aux bateaux l'embouchure de la Bidassoa et les dangers des récifs du Cap Higuer et de l'île d'Amuitz.
Nous suivons principalement le balisage du GR 121 du GR11 et de Saint-Jacques de Compostelle entre pins maritimes, genêts et fougères dont les locaux se servent pour tapisser le sol pour les brebis.
Le ciel est complètement dégagé et la température est fraiche mais quoi de plus normal en cette fin décembre. Le sentier serpente le long de la côte basque, passe le long de Bahia Esteko et Bahia Baxuko. Le chemin est vallonné. Les corps chauffent, il nous faut rapidement enlever nos doudounes. Ici dans la province de Guipuscoa (Gipuzkoa), les montagnes plongent dans la mer, les vertes prairies et les forêts rencontrent le bleu intense de la mer et la turquoise des baies et des criques.
Nous pique-niquons face à la mer Cantabrique. Carine, l'accompagnatrice en montagne de la Balaguère, a apporté des produits locaux du Béarn. Nous nous régalons et profitons de cette météo. On est à des années-lumière de la réputation de terres pluvieuses du pays basque.
Nous revenons légèrement sur nos pas et suivons un chemin qui part vers l'intérieur des terres en direction de Fontarrabie. À l'embouchure du Bidassoa, Fontarrabie (Hondarribia en basque) est une ville adorable. Comment ne pas tomber sous le charme de son quartier historique et de son quartier des pêcheurs ? Sur ses rues pavées se dressent la ville fortifiée la mieux conservée de la province de Guipuscoa. La porte Saint-Nicolas par laquelle nous sommes entrés dans la vieille-ville est un exemple parmi d'autres. Nous visitons les incontournables de la vieille-ville : l'église gothique de Santa María de la Asunción y del Manzano, la place des armes où étaient organisées les réceptions de l'armée, les corridas et autres fêtes populaires. Aujourd'hui, on y boit un verre et on dort au parador de Fontarrabie, un splendide hôtel quatre étoiles bourré de charme et d'Histoire puisqu'il se situe dans les murs du château de Charles Quint. Pour notre part, nous nous installons dans un hôtel 3 étoiles situé en plein coeur de la vieille-ville.
J2 : Sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe – Pasaia Donibane
+ 372 m / – 417 m 13,3 km Hôtel à San SebastianCourt transfert en taxi au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe sur les hauteurs de Fontarrabie. Situé sur le mont Jaizkibel, le sanctuaire est un ermitage construit à l'endroit où, selon la légende, des pasteurs ont découvert une image de la Vierge de Guadalupe après avoir suivi une lumière mystérieuse. L'ermitage est cité pour la première fois en 1526 par le navigateur Juan Sebastián Elcano.
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Nous assistons au lever de soleil qui sort des Pyrénées françaises et nous démarrons cette deuxième journée de randonnée sur la côte basque espagnole. Si la météo reste radieuse, le profil de l'étape change radicalement. La quasi-totalité de l'étape se déroule sur la crête de Jaizkibel. Le paysage est grandiose avec d'un côté la mer Cantabrique à perte de vue et de l'autre les Pyrénées. Le long du chemin, nous croisons à plusieurs reprises des chevaux des montagnes du Pays basque, une espèce rustique qui a évolué lors du XXe siècle suite à des croisements avec des chevaux de trait.
Nous pique-niquons peu après le sommet du mont Jaizkibel (545 m) qui constitue la montagne la plus occidentale de la chaîne des Pyrénées. D'ici, nous commençons à voir Pasaia et San Sebastian. Le reste de la journée de randonnée est descendant. Des vautours fauves planent au-dessus de la vallée. C'est l'un des quatre vautours vivant en Europe avec le gypaète barbu, le vautour moine et le vautour fauve. Je guide chaque année un voyage photo pour photographier les 4 espèces de vautours car je voue une admiration pour ses rapaces.
Le chemin rejoint Pasaia Donibane et sa baie. C'est de cette ville côtière que partaient les expéditions basques pour chasser les baleines vers Terre-Neuve. Nous déambulons dans les vieilles ruelles, longeons la basilique du Saint Christ de Bonanza, suivons des passages sous-terrains et passons devant la maison de Victor Hugo avant de prendre un bus qui nous conduit à San Sebastian où nous nous installons à notre hôtel face à la mer de Cantabrique.
Au soir, nous dinons au restaurant La Viña, une institution à San Sebastian. Entre cantine et taverne, on y mange des plats maisons traditionnels accompagnés de vins espagnols. Mais ce qui fait la réputation de l'adresse, c'est avant tout sa tarta de queso (gâteau au fromage), parait-il la meilleure d'Espagne !
J3 : Pasaia San Pedro – San Sebastian (Donostia)
+ 372 m / – 417 m 13,3 km Hôtel à San SebastianPour cette dernière journée de randonnée sur la côte basque espagnole, nous reprenons le bus en direction de Pasaia San Pedro qui se situe de l'autre côté de la baie. Nous avons un autre regard sur la vieille-ville de Pasaia Donibane. Ce matin, des hommes et des femmes s'entraînent dans leurs traînières. À l'origine, c'est un bateau de pêche traditionnelle côtière du littoral basque. D'ailleurs son nom vient de traina, un filet de maille utilisée pour la pêche d'anchois et de sardines. Peu à peu les traînières sont utilisés pour des régates. Elles sont rattachées à la fédération d'aviron. Aujourd'hui, on observe aussi bien des batels, des embarcations à quatre rameurs et un barreur, que des embarcations bien plus grandes.
Le sentier contourne l'embouchure de la baie par le Camino del Norte et rejoint le phare de Senokozulua par une montée plutôt raide. Construit en 1909, c'est un feu directionnel qui guide les bateaux dans la baie de Pasaia. Le chemin se poursuit essentiellement en forêt avec quelques panoramas sur la mer Cantabrique. Il rejoint San Sebastian et la plage de la Zurriola coincée entre les monts Ulia et Urgull. Même si nous sommes le 31 décembre, elle est très fréquentée car le temps est resplendissant. Les surfers sont nombreux dans l'eau, sur la plage, marcheurs et joueurs de volley s'en donnent à cœur joie.
Pour finir cette courte randonnée sur la côte basque espagnole, quoi de mieux qu'un réveillon gastronomique ? Le plaisir des papilles et d'être ensemble après trois jours de marche. Et comme de coutume en Espagne, nous avons mangé douze grains de raison aux douze coups de minuit. Ceux qui arrivent à manger tous les raisins sans s'étouffer aurons une année prospère.
Cette randonnée a été une belle découverte à pied de la côte basque espagnole. La Balaguère propose aussi une grande traversée de la Côte basque de Saint-Jean de Luz à Bilbao sur 13 jours de marche. Voilà un itinéraire qui me tente bien maintenant 🙂