Ma compagne Janine, qui est bolivienne, avait depuis longtemps entendu parler de cette réserve privée du Refugio Los Volcanes qui se trouve en lisière du Parque Nacional Amboró en Bolivie, et je lui avais offert un weekend en refuge pour son anniversaire que nous n’avions pas encore fait. Voici une belle occasion de fêter ça !
Depuis Santa Cruz, nous prenons très tôt le matin un taxi collectif pendant 2h30, à qui nous demandons de nous déposer en route, près de Bermejo, au départ de la route carrossable qui s’enfonce dans les terres. Un taxi nous amène en une vingtaine de minutes au sommet de ce chemin, à un magnifique point de vue sur la réserve qui constitue l’entrée de la propriété. Ici vient nous chercher un véhicule 4×4, seuls les véhicules de la réserve sont autorisés à y pénétrer. Du sommet au refuge en 20 minutes supplémentaires, avec une descente boueuse et glissante qui nous permet de prendre conscience que seul un 4×4 peut passer.
Une fois arrivés, nous laissons nos bagages à la réception car le check-in est à partir de 13:00, puis nous jetons un coup d’oeil à la carte des sentiers.
Des guides de la réserve sont à disposition pour explorer les sentiers et l’observation de la faune et de la flore, ils sont inclus dans le tarif de la nuitée qui est en pension complète, mais nous décidons pour ce matin de partir seuls par nous-mêmes. La carte de la propriété comporte 8 sentiers, et il en existe un 9ème tout récemment créé : le Senda Don Albert, nom en l’honneur du fondateur de la réserve.
J1.1. Senda Condor
+ 90 m / – 90 m 3 km n°2 violetAprès étude de la carte nous partons sur le Senda Condor, qui nous parait être d’une longueur temporelle telle que nous pourrons être de retour pour le déjeuner (environ deux heures).
Comme presque tous les sentiers, celui-ci commence juste à côté du restaurant. Et à peine partis, que nous nous rendons compte que le balisage est extrêmement bon, à priori nous ne risquons pas de nous perdre.
Le début est relativement plat et traverse plusieurs rivières avant d’atteindre une vaste zone plantée d’immenses arbres Bibosi avec de magnifiques racines.
Ensuite, une montée assez raide d’environ 20 minutes dans la jungle humide tropicale mène à une magnifique vue panoramique sur le refuge et ses environs. Si la quasi totalité du sentier est facile, les 5 derniers mètres (facultatifs car en aller retour) qui mènent au point de vue, sont un peu escarpés. Une corde fixe permet de s’aider à monter.
Au sommet, l’effort est grandement récompensé tant le panorama est superbe. Ces montagnes atypiques de roches rouges mêlées à la couleur émeraude de la végétation luxuriante en mettent plein la vue !
La descente se fait aisément et nous arrivons 1h30 après notre départ, soit peu avant midi.
J1.2. Senda Tres cascadas
+ 10 m / – 10 m 2,4 km n°5 bleuNous avons encore un peu de temps avant que le repas ne soit servi, nous partons donc explorer le court sentier des Trois cascades, juste à côté du refuge et donné pour 45 minutes. Ce sentier est très facile, bien qu’il faille à de nombreuses reprises jouer les équilibristes sur les cailloux.
En route, nous pouvons observer de nombreux oiseaux, et même un autre animal dont je ne suis pas sûr du nom. Est-ce une sorte de loutre ? Si vous en savez plus, n’hésitez pas à commenter l’article.
Comme son nom l’indique, ce sentier nous emmène à trois belles cascades. On voit bien que c’est un sentier accessible à tous, et nombre d’enfants ont dû venir ici car les jeux de cairns en équilibre sont légion. Aussi, il est possible de se rafraichir dans les vasques sablonneuses près des cascades et ici, pas de Insta vs réalité : nous sommes seuls !
Sur le chemin du retour, nous avons la chance en arrivant un peu après midi, de voir haut dans le ciel trois condors planant en quête de nourriture. De notre côté, notre repas sera un buffet quasiment à volonté tant il y a à manger ! Et en plus c’est super bon ! Refugio Los Volcanes compte une vingtaine de couchages, et tout le monde est présent pour ce moment convivial où les gens font connaissance.
J1.3. Senda Cumbre
+ 450 m / – 450 m 9,3 km n°8 blancPour ce second sentier, nous décidons de partir avec un guide afin d’en connaître davantage sur la faune, la flore, la géologie. Même si l’horaire n’est pas la plus propice à l’observation de la vie animale. Une famille suisse se joint à nous.
Il faut traverser l’esplanade principale de la propriété pour trouver ce sentier qui commence sur la route carrossable qui mène au refuge, et qui suit dans un premier temps le Senda Loro. Le début est donc facile, mais le chemin devient vite raide, escarpé, et glissant. Pendant environ deux heures de montée, il faudra faire attention aux chutes de pierres et à ne pas glisser, et s’aider de cordes fixes dans un canyon à la terre rouge. On pose souvent les mains et avec la chaleur et l’humidité, cette montée est assez éprouvante, mais les vues tiennent le moral au beau fixe !
Au sommet, une vue incroyable et éblouissante à 360° nous attend. Nous y restons une bonne trentaine de minutes.
En montant, j’appréhendais la descente. Habituellement j’utilise des bâtons afin de préserver mes genoux, mais je ne pouvais pas me permettre de les emmener en voyage. Elle se passe finalement bien, c’est assez ludique avec les cordes, les lianes et les branches, et nous sommes rapidement au refuge pour prendre possession de nos quartiers.
Dans la conception d’un refuge, je m’étais fais à l’idée d’un confort précaire, à dormir dans un sac à viande sur un lit superposé en dortoir, et à une douche commune. Mais il n’en ai rien ! Refugio Los Volcanes n’a de refuge que le nom ! Nous avons une très belle chambre double, avec un immense lit, des draps et une couette douillette, et une grande salle de bain privative. Ce Refugio est très luxueux et ce n’est pas pour nous déplaire pour un séjour en amoureux !
J2.1. Senda Amboró
+ 200 m / – 200 m 15 km n°3 orangeAu petit matin, l’ambiance est brumeuse sur la réserve. Espérons que ça se dégage durant notre petit déjeuner.
Nous partons tôt accompagné d’un guide, nous espérons voir plus de faune que la veille.
La première partie est commune avec d’autres sentiers, avant de s’enfoncer plus profondément dans la jungle, et surtout dans le Parque Nacional Amboró. Il s’agit du seul sentier à franchir les limites du parc, et cela se ressent à la densité de la végétation. C’est plus sauvage et j’adore ça ! De plus, le sentier étant long, peu de gens s’y aventurent.
Au fil de la rando, la brume se lève et les vues sur les roches rouges se dégagent. Nous suivons grandement le lit de la rivière Elvira, et de nombreux passages doivent être franchis en équilibre, quand on n’est pas obligé de mettre les pieds dans l’eau. Parfois, au détour d’un banc de sable, des traces de chats sauvages. Malheureusement pas de traces de puma ni de jaguar.
Les jeux de lumière à travers la végétation sont magnifiques, et l’humidité augmente le contraste des couleurs. Après deux heures, nous arrivons à une première cascade.
L’itinéraire se poursuit en se raidissant. Encore une fois des cordes fixes nous aident à franchir certains passages. En route, notre guide à l’oeil : de nombreux oiseaux et une myriade de papillons. Pour nous qui ne sommes pas habitués, c’est une belle découverte et nous trouvons ce moment ludique à souhait.
Nous cheminons sous la végétation, et il fait souvent sombre tant elle est épaisse. Si bien qu’arrivés à la deuxième cascade, nous sommes surpris par les rayons du soleil qui percent et se reflètent sur l’eau. Le spectacle est saisissant !
J2.2. Senda Don Albert
+ 200 m / – 200 m 5 km n°9Ce sentier n’est pas encore sur la carte proposée par le refuge, mais il n’est vraiment pas compliqué à suivre. Au pire, je vous joins ma trace GPS. Il débute au bout du chemin de la troisième cascade du Senda Tres cascadas.
Le sentier est souvent surplombant de la végétation, si bien qu’il nous offre des vues bien différentes de celles des autres sentiers.
Il nous fait monter une pente tantôt douce tantôt raide pendant environ une heure, jusqu’à un joli point de vue, très proche d’une des montagnes. Le point de vue, situé à l’opposé du point de vue du Senda Condor, offre un panorama bien différent de ceux dont nous avions pu jouir jusqu’à présent.
Photo-reporter outdoor, c’est dans les Alpes autour d’Annecy que je passe mon hiver en splitboard ; l’été mon côté globe-trotter m’amène à pratiquer la plongée sous-marine à travers le monde. Aux inter-saisons, trekking, VTT, bikepacking, paddle, alpinisme et via ferrata viennent compléter ma passion pour les grands espaces !