Jour 3 – 24 juillet 2007 : Refuge de Botni – Refuge de Dyngjufell
Journée : 8h10 – 14h20
Temps : 5h15 (3h30+1h45)
Distance : 21 km
Dénivelé : +255m/-60m
Nous partons "enfin" sous la pluie, le climat est déjà un peu plus Islandais ! Ce matin, la piste zigzague au milieu de champs de lave
très agressifs et pas très accueillants. Plutôt que de suivre ce serpentin, nous suivons les indications du GPS et marchons sur une
ligne imaginaire, de waypoint en waypoint. Le panorama que nous avons sur 360° est lunaire, une vraie terre de désolation. Parfois nous
apercevons une petite touffe d'herbe verte perdue au milieu du sable noir, des roches grises et des gros blocs rocheux aussi coupants que des lames de rasoir, comme s'ils n'avaient jamais connu d'érosion : Paradoxe assez comique pour un pays où il pleut entre quinze à vingt jours par mois.
Pendant notre pause matinale où nous dégustons nos vingt-cinq grammes de cacahuètes, Philippe me dit alors le plus simplement du
monde :
– Tiens c'est marrant, l'Ayers Rock est encore devant nous.
– Comment ça, devant nous ? Mais on l'a dépassé hier ! Ce n'est pas possible, il devrait être derrière nous…
– Bah si… Je t'assure, c'est lui.
– Merde ! Mais alors on va dans la mauvaise direction !
Sans même réfléchir, ni même regarder en direction du Sellandafjall, j'allume le GPS et suis la direction qu'il m'indique. Nous nous
engageons alors sur l'énorme coulée de lave tranchante que nous contournions et qui, à moins d'être un fakir, est plutôt délicate à
passer. Vu l'allure lente à laquelle nous avançons, pour ne pas retrouver chaussures et vêtements en lambeaux, sur cette roche
volcanique qui s'étend jusqu'à l'horizon, je me dis que ce passage ne peut pas être le bon chemin… Nous sortons donc de ce terrain miné, pour consulter la carte et se localiser. Finalement, nous étions sur le bon itinéraire, simplement sur un passage en "S" qui nous faisait revenir légèrement vers le Nord…
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Après avoir tourné en rond pendant vingt minutes, nous poursuivons notre route à travers un paysage d'ailleurs issu des quatre coins du
monde. Le sol nous rappelle la grande barrière de corail, trois pics au loin ont la forme de poupées russes, une montagne perchée sur une butte nous suggère le Mont Saint-Michel et le désert qui nous entoure est à l'image de la région Tibétaine du Kekexili.
Même si la température a commencé à baisser avec notre entrée dans le centre de l'île, nous n'avons pas encore revêtu nos polaires
pour marcher. Nous les enfilons seulement pendant la pause du midi pour manger. Il nous faut donc, une fois que nous avons eu notre
overdose quotidienne de beurre, les retirer. Ce qui n'est pas très agréable avec cette température. Alors, avant de reprendre la route, je
me livre à une série d'échauffements : flexion, extension, flexion, extension… agitation des bras… Lorsque je me retourne pour voir
Philippe, je m'aperçois qu'il est également plié en deux, mais lui, c'est de rire…
L'après-midi nous plonge dans un vrai décor de haut plateau Tibétain, le dépaysement est total, les paysages sublimes, montagneux, secs et arides, aux multiples couleurs. Au refuge non gardé de Dyngjufell, après la levée du drapeau islandais, nous sortons les fauteuils de jardin sur la petite terrasse abritée du vent, afin de profiter de ce superbe soleil qui est si rare sur cette île. Il faut dire que
nous sommes vraiment chanceux avec la météo. A la lecture du livre d'or du refuge, nous pouvons lire des messages comme : "sale
journée", "temps de merde", "on en a chié pour arriver ici", "grosse journée de 10h", "l'Islande c'est dur"… Il y en a des pages et des
pages. Tout cela nous fait bien rire, car nous nous étions préparés à affronter tout cela, physiquement, moralement, matériellement… Mais finalement, il en est tout autrement avec ce beau temps, du coup la traversée se fait aisément. Alors, Philippe en rajoute une couche et écrit dans le livre :
– Encore une belle journée de passée en Islande, sous un magnifique soleil. Nous sommes arrivés tranquillement au refuge en début
d'après-midi où nous nous relaxons. Puis nous marquons en grand, dans le sable noir, au pied de la colline qui surplombe le refuge ce qui est devenu notre devise :
"l'Islande, c'est facile". C'est aussi un petit clin d'oeil à tous ceux que nous connaissons et qui ont souffert du climat Islandais et qui nous ont conseillés et aidés dans la préparation de cette traversée. De retour au refuge, nous voyons arriver nos deux camarades débarqués en 4×4. Je ne sais où la petite Marie trouve la force de parcourir ses kilomètres de pistes avec son sac à dos qui pèse dix kilogrammes de plus que le mien. Quant à celui de Vincent, il est tellement lourd, que je n'arrive même pas à l'enfiler sur mes épaules…
Il est vingt deux heures quand une personne me réveille. Une petite famille Islandaise vient d'arriver dans le refuge. Avec Philippe, nous
sommes du genre à nous étaler et à squatter tous les lits, je dois me lever pour changer de couchette…